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4,4

sur 1597 notes
Classique de la littérature américaine que je me devais de lire, mais dont je repoussais sans cesse la lecture par crainte de me retrouver au centre d'une mièvrerie plus ou moins indigeste de plus de 1200 pages, Autant en emporte le vent a été une belle grosse surprise – un peu comme Nord et Sud l'année dernière -.

Certes, Scarlett O'Hara est bien le personnage central de l'intrigue, et ses errements sentimentaux, d'Ashley à Brett, sont bien au coeur de cette fresque se déroulant en Géorgie pendant la guerre de Sécession. Mais ce que j'ai surtout retenu de ce roman, c'est que toute une époque y est décrite autour et à travers elle, de la fin de son adolescence – qui correspond au début de la guerre – à sa vie de femme accomplie – enfin l'est-elle vraiment, les derniers chapitres laissent en douter – qui s'est construite à la force du poignet, notamment du fait de son caractère bien trempé et de son orgueil. Ces deux traits de caractère, qualités autant que défauts, lui ont en effet permis de survivre à tous les affres du conflit qui allait progressivement mettre à genoux le Sud des Etats-Unis face au Nord, dans une débauche de violence parfois décrite dans tous ses détails : je pense notamment à la destruction d'une partie d'Atlanta qui oblige Scarlett à fuir pour rentrer à la ferme familiale dans des conditions plus qu'exécrables, avec Mélanie, sa belle-soeur qui vient d'accoucher, et son fils encore jeune. Et même plus que survivre, ces traits vont lui permettre de devenir celle qui osera faire fi des bienséances, autant personnelles que professionnelles. C'est donc une héroïne complexe qui nous est donnée à voir dans ce roman, en dehors de tout stéréotype figé que je m'étais plutôt attendue à trouver. Il en est de même pour les autres personnages principaux : chacun sort des cadres romanesques qui lui sont dévolus pour atteindre à un niveau de complexité supérieur, que ce soit par des actions ou des paroles inattendues. L'on semble vraiment au plus proche de la réalité humaine, avec les fluctuations de l'esprit causées par les divers sentiments qui peuvent étreindre tout un chacun au cours de sa vie sans crier gare.

De plus, cette époque, fondamentale dans l'histoire américaine, m'était surtout familière par le regard nordiste que j'en avais. Avec Autant en emporte le vent, c'était la première fois que je lisais un récit qui nous décrivait la guerre de Sécession du côté sudiste, et j'avoue que cela m'a fait quelque peu relativiser quant au comportement des nordistes que j'imaginais bien plus positif. L'on voit en effet que Margaret Mitchell s'est vraiment bien documentée pour donner corps et vraisemblance à toute la partie historique de son roman, mais j'ai malgré tout eu du mal avec l'image parfois complaisante de l'esclavagisme et des grandes plantations de l'époque qu'elle nous donne. J'ai presque eu l'impression d'une certaine nostalgie du Sud ségrégationniste, ce que j'ai trouvé vraiment gênant au fil de ma lecture, notamment quant aux descriptions faites des noirs, même après l'abolition de l'esclavage : ils sont tous présentés comme idiots, fidèles à leurs maîtres au point de ne pouvoir vivre sans eux, même lorsqu'ils deviennent indépendants, si bien qu'ils finissent tous par voler, violer, tuer sans vergogne, étant incapables du moindre esprit critique. Il semblerait que l'auteure ait affirmé qu'à aucun moment elle n'avait voulu donner cette image ; l'on peut lui donner le bénéfice du doute si son but a été de nous montrer au plus près le ressenti des sudistes après leur défaite et tous les bouleversements subis en conséquence… Mais j'en doute, vu les comportements face aux noirs qui ont perduré et qui perdurent encore dans ces états...

Une lecture qui fut donc passionnante, mais malgré tout problématique pour moi quant aux idées parfois véhiculées par son auteure.
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Incontournable, indispensable et indémodable : mes filles l'ont lu 30 après moi et l'ont tout autant adoré (je crois quand même que c'est vraiment un roman de filles !)
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Une histoire d'amour qui n'est plus à présenter : l'adaptation de l'oeuvre de Margaret Mitchell au cinéma y a très largement contribué. Ce que l'on sait un peu moins en revanche (et il faut lire l'ouvrage pour le savoir), c'est que ce roman est également une impressionnante documentation sur la guerre de sécession et fourmille de détails sur le déroulement des événements. "Autant en emporte le vent" est bien plus qu'une bleuette sur fond de décor historique. L'auteur a mis 7 ans à écrire cette fresque historique et on imagine qu'il a fallu beaucoup de recul à cette femme qui a grandi dans le Sud pour relater avec autant de véracité et de finesse l'affrontement entre les deux camps ayant déchiré les Etats-Unis. C'est aussi le récit d'une Amérique en déliquescence et en pleine mutation.
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1926. Margaret Mitchell, jeune femme de 26 ans, contrainte de rester chez elle suite à des problèmes de santé, s'ennuie ferme. C'est alors que son mari lui suggère d'écrire un roman pour occuper son temps. C'est le meilleur conseil qu'il aurait pu lui faire puisque le résultat de ce travail d'écriture long de dix ans, est Autant en emporte le vent, oeuvre magistrale qui a connu un succès immédiat dès sa sortie, a reçu le prix Pulitzer et a été adapté au cinéma par Victor Fleming.

Je n'ai qu'un seul regret, ne pas l'avoir lu plus tôt. Étrangement, c'est un roman qui m'intimidait du fait de son grand nombre de pages et de son thème historique tourné vers la guerre de Sécession. Non pas que je n'apprécie pas les romans historiques de cette époque, mais j'étais convaincue qu'il serait rempli de trop de digressions politiques et d'éruditions techniques, seulement accessibles aux puristes. J'ai été agréablement surprise de tomber sur un roman hyper passionnant, foisonnant, très documenté et pas du tout ennuyeux. Ce n'est pas passé loin du coup de coeur. Seuls quelques petites longueurs et le caractère de Scarlett m'ont un peu dérangé.

Si vous voulez en savoir plus sur la guerre de Sécession, c'est certainement LE LIVRE qu'il vous faut. En effet les événements qui ont amené à cette guerre, le conflit en lui même, l'après conflit avec la reconstruction sont des éléments très bien intégrés dans cette fresque historique. Margaret Mitchell réussit à retransmettre le climat de l'époque. le tout est bien entendu romanesque et très certainement simplifié pour éviter que le récit soit trop pesant.

C'est également un roman qui nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants de ceux qui, d'un côté étaient pour l'esclavagisme et de l'autre côté contre. Et les « bons et les méchants » ne sont peut être pas là où on le pense. Autant en emporte le vent a souvent été catalogué comme une oeuvre raciste. En effet, la population noire est dépeinte de façon assez méprisante mais il faut replacer justement le roman dans le contexte historique. C'est malheureusement ainsi qu'ils étaient perçus et traités par une partie des blancs de la seconde moitié du XIXème siècle. Cela ne fait que refléter les mentalités de l'époque bien que cela puisse paraître choquant à la nôtre.

Le point fort d'Autant en emporte le vent réside dans cette myriade de personnages aux caractères tous aussi différents les uns que les autres. J'aime quand un auteur prend le temps de bien installer les personnages, de développer leurs psychologies. Ça me donne le sentiment de me mettre à leur place, de partager avec eux leur souffrance, leur espoir, leur bonheur.

J'ai détesté le caractère du personnage principal, Scarlet O'Hara bien que j'ai apprécié le traitement de son évolution, fait par l'auteur, au fil de ses expériences. C'est une jeune fille fougueuse, jalouse, excentrique, qui n'éprouve pas de compassion pour autrui. Elle est imbue de sa personne, calculatrice, manipulatrice, opportuniste, aguicheuse, vénale. Elle s'affirme au fur et à mesure et devient une femme qui veut être indépendante, se libérer du joug masculin, être une femme d'affaire. Elle ne possède pas de fibre maternelle. Toutefois malgré ses nombreux défauts, c'est une femme combative, forte, débrouillarde. Sans cesse tiraillée entre les hommes tout le long du récit, elle finira par passer à côté du bonheur. Scarlet est une protagoniste que l'on aime détester: elle est tellement caractérielle et charismatique! Et ça fait du bien de voir une héroïne qui n'est pas niaise et qui n'existe pas qu'au travers les hommes.

Le personnage que j'ai le plus apprécié est Rhett Butler. Cela m'arrive rarement, mais j'ai été vraiment subjuguée par ce personnage très complexe. Ily a une certaine dualité dans son caractère: au premier abord il apparaît comme un opportuniste, un ambitieux, un égoïste mais au contact de Scarlet, on s'aperçoit qu'il cache un part de bonté, de délicatesse et prévenance. C'est un homme très charismatique, qui ne laisse pas indifférent. J'ai aimé sa relation amour/ haine avec Scarlet. J'ai eu beaucoup de mal à quitter ce personnage pour tout vous dire.

Les autres personnages que l'on suit au fil des pages sont tout autant intéressants comme Mélanie Wilkes (la douce), Mama (la gouvernante), Ashley (le grand amour de Scarlet) mais je ne m'étendrai pas plus de peur que la chronique soit encore plus longue que ce qu'elle est maintenant…


Jetez vous sur Autant en emporte le vent, si ce n'est pas déjà fait! Plongez vous dans ce roman passionnant et envoûtant! Il vous fera voyager sur les terres de la Géorgie, dans les plantations du coton où vous serez bercé par le chant des esclaves. Vous serez projeté dans le conflit opposant l'Union aux confédérés, vous vivrez la guerre comme tous les personnages. Partagez le quotidien des héros, leur bonheur, leur difficulté, leur souffrance et surtout suivez Scarlet dans ses amours impossibles!
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Aux Etats-Unis, ce livre est un best-seller. Il l'était déjà en 1936, bien avant son adaptation au cinéma de 1939, alors depuis, "je vous dis pas !" (pour parler en langage contemporain). Nous autres occidentaux sommes plus puristes (ou plus hypocrites) et donnons au mot bestseller un sens un peu péjoratif, comme si la dimension commerciale (mercantile, dirons certains) diminuait la qualité littéraire du produit. En fait il n'en est rien, certains best-sellers sont des chefs-d'oeuvre, d'autres des navets, et au contraire bien de chefs-d'oeuvre n'ont pas eu la chance d'être un best-seller (ce qui en est peut-être une, au fond).
Autant en emporte le vent est donc un best-seller. Mais avec raison, parce que le succès commercial se double ici d'un succès littéraire incontestable. Oh, n'exagérons rien, Margaret Mitchell n'est pas Hemingway, ni Steinbeck, ni même Faulkner (pour rester dans le Sud) (elle a pourtant décroché le prix Pulitzer l'année suivante) mais elle a un style agréable et somme toute assez fluide, qui alterne les scènes intimes et les scène épiques (c'est déjà du cinéma), trace des portraits qui retiennent l'attention (à commencer par celui de l'héroïne) et maintient une intrigue passionnante de bout en bout.
Et surtout c'est le thème du roman qui, aux Etats-Unis, a je crois primé sur tout le reste. La guerre de Sécession (elle a cessé ça c'est sûr) est un moment historique dans l'histoire des Etats-Unis. Elle est le ciment de l'unité retrouvée, mais aussi la cause de fractures irréversibles dont les conséquences sont toujours là aujourd'hui. Autant en emporte le vent est le roman de la guerre de Sécession. Plus exactement, c'est le roman du Sud dans la guerre de Sécession. Avec tout ce que cela comporte de parti pris, peut-être même d'injustice. Mais il faut bien comprendre que la guerre de Sécession mettait en face deux conceptions viscéralement opposées : le Nord progressiste et plutôt humaniste, le Sud traditionnaliste et plutôt réactionnaire (on croit voir les différences entre Démocrates et Républicains d'aujourd'hui). C'est une opposition de deux cultures, chacune ayant ses points positifs et négatifs, qui avait encore une résonnance chez les lecteurs de 1936.
Ces considérations politiques parcourent bien entendu le roman, mais elles sont noyées dans le flot romanesque qui emporte le lecteur; On vibre avec les protagonistes, on suit avec attention, intérêt et passion les aventures du quatuor principal : Scarlett O'Hara (portrait d'une femme hors du commun), Rhett Butler, Ashley Wilkes et Mélanie Hamilton (des quatre, cette dernière est ma préférée, ne me demandez pas pourquoi), On pleure à la mort de la petite Bonnie, on tremble dans les épisodes guerriers, on s'attendrit dans les scènes d'amour... Autant en emporte le vent est un roman immensément "romanesque".
Bien sûr on pourra regretter que les Noirs soient si mal représentés, que les pratiques racistes ne soient pas condamnées (elles sont même tacitement admises), il faut bien se dire que l'autrice est foncièrement Sudiste, et que sa culture du Sud (comme Faulkner) transparaît à travers son oeuvre. Cette réserve admise, ne boudons pas notre plaisir, Autant en emporte le vent est un grand bonheur de lecture.
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Dans quelle catégorie ranger ce roman ? Saga familiale, romance historique ? Après tout on s'en fiche, c'est un peu tout ça à la fois, mais c'est surtout le livre à lire. Personnellement c'est ici une relecture.
J'ai découvert ce roman, certainement comme beaucoup de personnes ,après avoir vu la version cinématographique et être tombée sous le charme de Scarlett via Vivian Leight . Cependant l'adaptation de ce roman qui lui a valu 8 Oscars ne rend pas complètement hommage au roman et à son héroïne. Il faut suivre Scarlett dans son quotidien, partager ses pensées le plus intimes pour cerner le personnage et voir au delà de la première impression.
Scarlett est un personnage hors du commun, qui séduit le lecteur par sa volonté farouche de s'en sortir. de sauver Tara. Et pourtant elle a tout d'une peste ! Eh bien malgré tout, Scarlett l'on voudrait bien lui ressembler un peu, si l'on n'avait crainte d'être stigmatisée, d'être mise au ban de la bonne société sudiste. Et l'auteur de mettre en avant le pouvoir du qu'en dira-t-on, de brosser le portrait d'une féministe avant-gardiste qui choque par ses propos, ses comportements, son audace. Margaret Mitchell s'attache à dépeindre la condition féminine au XIXe siècle. de part son tempérament de rebelle la jeune fille de 17 ans a bien du mal à se plier aux conventions sociales. A 17 ans la reine du comté ne rêve que de tenues de bal, à flirter alors qu'elle doit tenir son rang de veuve. Sa rencontre avec Rhett Buttler et la guerre vont bouleverser sa vie.
La jeune femme fera feu de tout bois pour parvenir à ses fins. En ses temps troublés pour elle la fin justifie les moyens.
L'auteure brosse le portrait d'une jeune peste, ado choyée, capricieuse, manipulatrice, à qui personne ne résiste sauf ... Ashley. Enfin presque... Ashley et son sens de l 'honneur, des obligations sociales. Dans le premier tome du roman l'auteure nous dépeint un passé lointain, que nous ne peinons pas à imaginer tellement Margaret Mitchell le fait avec ce talent qui lui est propre.
Férue d'histoire, c'est toujours un plaisir de plonger dans une fresque historique, c'est à mon sens une manière très ludique de s'instruire. C'est une période tragique de l' HISTOIRE Américaine que nous conte l'auteure. Elle nous fait découvrir l'envers du décor. Pour nombreux d'entre nous cette guerre contre les Esclavagistes du Sud fut une cause noble. Mais tout est loin d'être noir ou blanc. Elle remet en question certaines de nos croyances. Quelle cause vaut-elle de commettre en son nom des atrocités innommables ? La libration des noirs du joug de leurs tortionnaires était-elle la seule et unique raison de cette guerre entre entre Conféderés et Unionistes ? N'existait-il pas comme dans beaucoup de guerres des enjeux politiques bien plus importants ?
C'est ce volet que l'auteure développe ici. L'aventure humaine, les effets pervers de la guerre, hier comme aujourd'hui, les conséquences dramatiques sur la population sont toujours les mêmes, chaos et dévastation, destruction et reconstruction.
Si le film laisse entrevoir l'ambiance des romans, la plume de Margaret Mitchell justifie son Pulitzer. L'émotion est au rendez vous, la détresse d'une communauté brisée par la botte implacable des Yankees est palpable. Tandis que la liberté, dont certains ne savent que faire, est rendue aux "noirs", les droits des Sudistes sont bafoués à moins de renier ses valeurs.
L'auteure s'attache à décrire les sentiments ambivalents des vainqueurs envers la population noire, les exactions non sanctionnés d'une population libérée et livrée à elle même. Elle brosse avec réalisme le contexte social de l'époque et les conséquences futures , certainement dus à des erreurs de tactiques, sur le devenir, sur cette fracture subie par la société américain suite à la Guerre de Sécession et qui ne fut pas résolue par l abolition de l'esclave. La violence extrême relatée dans ce roman et subie par les états du Sud par les armées du général Sherman aggravera les relations communautaires. Nous assistons à la naissance du Klu Klux Klan qui ici se subtilise à la loi de l'armée Américaine qui ne punit pas les délits commis par les anciens esclaves. L'image de ce corpuscule est ici très édulcorée et ses actions semblent justifiables ? Mais la réalité est tout autre. Il ne faut pas l'oublier que ce roman traduit l'état d'esprit de l'auteure bercée durant son enfance par des récits sur la Guerre de Sécession et elle n'est peut-être pas très objective. Les rapports raciaux sont assez paternalistes. Difficile de juger du réalisme des liens entre maîtres et esclaves. La relation de Scarlett avec Mama est finement décrite avec habileté et justesse en brossant le destin partagé entre patrons et esclaves. On peut la penser crédible.
C'est dans ce contexte historique que Margaret Mitchell place notre héroïne et nous offre une analyse des comportements humains. Scarlett et tous ses amis survivants du drame qui les frappe va devoir s'adapter. C'est soit vivre ou survivre en attendant des jours meilleurs, le retour au passé.

Scarlett ne veut pas survivre, elle veut vivre pleinement, ayant subit trop restrictions. Tout comme son père elle se bat bec et ongles faisant fi de conventions sociales, des principes d'une communauté conservatrice. Pour elle le passé est mort, il faut songer à l'avenir. Et peut importe les moyens pour atteindre son but. Elle choque, pour autant derrière la cuirasse qu'elle s'est forgée, il faut voir une jeune fille apeurée, torturée, ne rechignant pas à l'effort pour mettre à l'abri les siens. Ce qui lui permet de repousser à demain toute question de bien fondé. Oui elle y pensera demain, demain quand elle sera à l'abri elle redeviendra une femme honorable, suivra les préceptes inculqués par Ellen, sa, mère. La religion est très présente dans ce roman. Scarlett craint un Dieu vengeur, mais parfois se fiche bien de ce Dieu qui laisse les siens dans la misère.
Dans cette oeuvre tous les personnages sont importants. aucun ne laisse indifférent. L'on s'attache à la douce Melly, l'on peine à comprendre Ashley, on s' horrifie devant les comportements machiavéliques de Scarlett, on est séduit par Rhett à la fois bad boy de service et parfait gentleman, on rêve d'une Mama à nos cotés... Chaque personnage vous touche et vous émeut. Ils connaissent tous cette époque difficile, enchaînant la prospérité, la guerre, et la reconstruction, dévoilant ainsi les différentes facettes de leur personnalité, leurs failles et leurs faiblesses. Mais il y a aussi tous les autres, Les Fontaine, les Tarleton, Les Mead, Les Merriweather, Tous ces personnages qui font aussi l'histoire.
C'est un roman complet et puissant avec une romance classique avec son triangle amoureux et originale à la fois avec son aboutissement. Elle nous tient en haleine dans ce jeu de chat et de la souris, dans ce ballet de joutes verbales entre Scarlett et Rhett. Rhett dont on ne comprend pas toujours sa patience envers Scarlett dont il est amoureux depuis sa première rencontre. Souvent absent de la vie de Scarlett mais toujours présent dans les grands moments de se vie.
Personnage au prime abord antipathique, Scarlett semble ne mériter que ce qui lui arrive, mais sa résistance naturelle et la force qu'elle incarne parviennent à générer suffisamment d'empathie pour s'attacher au personnage et lui pardonner ses travers.
Ce roman est une belle analyse des capacités de l'homme et de la nécessité de s'adapter aux changements. Les civilisations s'écroulent , d'autres renaissent de leurs cendres. Les individus font donc face à l'adversité en fonction de leurs valeurs morales, Scarlett jette les siennes aux orties. Elle penche vers la loi du plus fort. Mais faut-il pour autant écraser les plus faibles ? Melly n'est pas la petite femme fragile détestée par Scarlett, elle est forte, et si nécessaire, capable de se battre bec et ongle pour ceux qu'elle aime.
C'est dans la 5e partie que l'auteure développe la relation Rhett/ Scarlett avec des rebondissements et scènes vibrantes d'émotion magistralement interprétées à l'écran par Clark Gable pour Rhett, Olivia de Havilland pour Mélanie,Leslie Howard pour Ashley et Hattie McDaniel (première actrice noire qui recevra un Oscar). C'est dans ces derniers chapitres que tout ce joue. Scarlett prendra enfin conscience d'une vérité qu'elle a refusé de voir durant toutes ces années, qu'en est-il de l'amour qu'elle porte à Ashley, n'est-ce qu'un rêve de jeune fille capricieuse habitué à obtenir tout ce qu'elle désire ? Cependant n 'est-il pas trop tard ? Rhett dévoile ses sentiments profonds pour Scarlett, cette jeune femme qui lui ressemble. le dénouement surprendra le lecteur.
Tout au long de cette fresque historique et romanesque, l'auteure s'attache à nous plonger dans l'intimité de jeunes femmes de 16 ans, à la maturité mentale d'une femme de 25 ans de nos jours. Il faut en tenir compte pour prendre la mesure des personnages et l'évolution de leurs caractères. Parfois j'ai regretté que l'âge de certains d'entre n'ait pas été mieux définis. Cependant l'on parvient aisément à trouver crédible ses mariages de raison dans lesquels se jette Scarlett et trouver réaliste la romance entre Rhett et notre héroïne. Tout comme la fin toute logique. On peut se demander un instant que Margaret Mitchell envisageait une suite. Pour l'heure il reste à chacun d'imaginer la sienne, ou découvrir celles concoctées par d'autres auteurs après l'aval des descendants de l'auteur. On peut lire donc : Scarlett d' Alexandra Ripley, le Clan Rhett Buttler, le voyage de Ruth.
Et voilà que je viens de refermer ce livre qui reste pour moi un des livres que j'emmènerais sur une île déserte. Margaret Mitchell m'a à nouveau transportée dans son monde. Doit-on déplorer qu'elle n'ait pas écrit d'autres romans ? Peut importe son nom restera à jamais dans les mémoires avec ce best-seller qui ne vieillit pas. Je pense que je vais très bientôt revoir le film qui est très près du roman, bien que les enfants de Scarlett aient été oubliés.

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Ce livre est une véritable claque, un maelstrom d'émotions et de péripéties qui m'a emportée du début à la fin. C'est avant tout une petite merveille d'immersion, une plongée vibrante dans le Sud des Etats Unis, un Sud rigide dans ses convenances, fier de ses traditions et en proie aux bouleversements de la Guerre de Sécession. C'est l'histoire de Scarlett également, une héroïne qui brille dans ses contradictions, de Rhett, une charmante canaille, et de tant de personnages auxquels on s'attache. C'est une histoire d'amour enfin, une histoire épique qui m'aura prise à la gorge. C'est un coup de coeur.
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Lire « Autant en emporte le vent » juste après « Underground Railroad » … quelle bonne idée !

J'avais pourtant été prévenue, grâce à la polémique autour du film sur Netflix : « Autant en emporte le vent » est un livre raciste. Je m'attendais à un ou deux passages « datés » sur lesquels j'étais prête à passer en trouvant toutes les excuses du monde, mais on peut dire que j'étais loin du compte !

Le racisme est omniprésent dans ce livre, la « Cause » défendue par les confédérés imprégnant tout le roman et allant comme une évidence ! Les personnages noirs sont peu approfondis, systématiquement dénigrés et Margaret Mitchell tente de nous faire avaler l'idée que les affranchir serait les vouer à une mort certaine, leur capacité intellectuelle ne leur permettant pas de survivre sans la « protection » de leur maitre blanc ! Bref, une justification de l'esclavage qui laisse pantois…

Ce parti pris ne me permettant pas de savourer pleinement tout le romanesque de l'histoire, j'ai changé de tactique de lecture en cours d'ouvrage, plutôt que d'abandonner : je me suis concentrée sur le côté « document historique » qui nous renseigne généreusement sur l'époque. La mentalité des américains y est décortiquée dans les grandes largeurs. La condition des femmes notamment : les contraintes sociétales sont énormes et le corset qui étouffe Scarlett tout au long du livre en est la métaphore la plus parlante. A l'extrême opposé du racisme imprégnant chaque page, Autant en emporte le vent peut être d'une modernité incroyable. le personnage de Scarlett, aussi entêté qu'une mule, ne se laisse justement pas emporter par le vent mais brave les tempêtes en s'asseyant fièrement sur tous les dictats de la société, c'est assez délectable à la lecture !

Et puis le personnage de Rhett Butler ! Mon Dieu ! Cet homme, mis au ban de la société pour sa conduite qui ne respecte pas les règles sociales, est la voix dissidente du roman. Il énonce des vérités qui dérangent, sous ses côtés cynique et rebelle… et qui font que Scarlett remettra en question beaucoup de préceptes qui lui ont été inculqués dès son plus jeune âge mais qui, soyons honnêtes, n'étaient que des politesses de façade.

Autant en emporte le vent est donc un livre marquant à plus d'un titre. Jamais je n'avais lu une oeuvre aussi ouvertement raciste. Pas la peine de mettre une étiquette d'avertissement, c'est flagrant… et extrêmement dérangeant. Les personnages m'ont laissé une impression mitigée, entre racisme (encore !!), égoïsme, cruauté, cupidité, mensonge et j'en passe. Reste l'histoire d'une femme qui s'est affranchie de tous les carcans en se mettant toute la société à dos et en laissant ses enfants sur le bord du chemin… un portrait sans complaisance, à la fois intrigant et agaçant, mâtiné d'une pointe d'admiration !
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Roman plus que populaire. Comment ne pas s’identifier à la magnifique Scarlett ? Comment ne pas tomber amoureuse du beau et ténèbreux Rhett ? Ce magnifique roman de Margareth Mitchell a été mis en avant par son adaptation cinématographique. L𠆚mour peine parfois à s’épanouir dans la lumière....
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Géorgie en pleine guerre de Sécession. Voici le décor de notre roman. La Géorgie a alors quitté l'Union pour devenir un état confédéré et l'histoire se déroule avec un fond historique en arrière plan mais celui-ci est néanmoins très présent car le doute subsiste : les Sudistes devront-ils affronter les Yankees pour leur divergence d'opinion, notamment en ce qui concerne le statut des esclaves ?
Scarlett O'Hara est une jeune fille insouciante de 16 ans issu d'une famille relativement aisée puisque son père possède ses propres terres et est habituée à être courtisée par les jeunes gens de son entourage. Sa vie bascule le jour où la guerre éclate effectivement et où elle devra affronter les dures réalités de la vie. Ayant épousé un homme qu'elle n'aime pas, par dépit car ne pouvant pas avoir celui qu'elle désire, Ashley, un homme assez frêle, sensible, passionné de littérature et qui est en quelque l'antithèse de cette dernière. Devenue veuve peu de temps après son mariage, elle devra apprendre à combattre ses propres démons et à s'occuper, bien malgré elle, de sa belle-soeur Mélanie et qui est également la femme d'Ashley.
Tout ceci serait assez simple si le personnage de Rhett Butler ne venait pas encore compliquer les choses, être arrogant, imbu de sa personne, mais qui va se laisser attendrir par le charme et le caractère de battante de Scarlett qui, bien qu'elle refuse de l'admettre, s'éprend également de lui.
Roman absolument passionnant et admirablement bien écrit. On ne se lasse jamais et le fond historique nous permet d'en apprendre plus sur cette période de l'Histoire mal connue. A lire absolument !
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