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Autant en emporte le vent, volume 1, c'est l'histoire de la fin d'un monde, d'une époque.
Le roman débute près d'Atlanta, dans la plantation de Tara. Son propriétaire se nomme Gerald O'Hara, un immigré irlandais qui a fait fortune en cette campagne du nord de la Géorgie. Époux d'Ellen O'Hara, il est aussi le père de trois jeunes filles dont la fougueuse Scarlett. Cette dernière est belle, et elle le sait ; son caractère fougueux mais aussi capricieux séduit tout autant qu'il effraye ou déconcerte. Mais elle n'en a cure : elle aime la vie, enjôler, s'amuser, s'habiller comme une princesse, mais au-delà de tout, elle aime Ashley Wilkes.
Lorsqu'elle apprend que ce dernier s'est fiancé à la douce et discrète Mélanie Hamilton, elle ne peut l'accepter et lui déclare alors son amour, au plus grand mépris des bonnes manières mais pour le plus grand plaisir d'un certain Rhett Butler, discret spectateur de la scène. Ashley décline les avances de la jeune fille et avance même la date de son mariage car la guerre civile entre le Nord et le Sud vient de débuter.
Scarlett veut alors fuir mais ne trouve d'autre échappatoire...que le mariage en acceptant la demande de Charles Hamilton, le frère de Mélanie. Sitôt mariés, les deux couples doivent se séparer en raison du départ des deux jeunes hommes au front. L'époux de Scarlett ne reviendra pas, mort d'une pneumonie près de deux mois plus tard, la laissant veuve et mère d'un petit Wade. tandis qu'Ashey tombe prisonnier des nordistes.
Scarlett et Mélanie ne peuvent plus compter que sur elles-mêmes…

J'ai mis du temps à lire ce premier tome, et deux fois plus à en écrire la critique.
Avant tout, la faute en revient au personnage de Scarlett O'Hara...impossible pour moi de trouver une seule qualité à cette jeune femme insupportable : imbue d'elle-même, superficielle, égoïste et manipulatrice. Au-delà, difficile de m'attacher à quiconque, sauf peut-être à Mélanie qui se révèle au fil des pages mais dont je ne peux comprendre l'attachement aveugle à sa belle-soeur.
Finalement, c'est Tara que j'ai aimé, ce domaine qui abrite les bons comme les mauvais moments, qui garde entre ses murs les souvenirs de ce qui a été et reste le gage de ce qui sera encore. le domaine qui protège et qui donne une raison d'être, d'espérer, l'incarnation de la survie.

L'intérêt véritable de ce premier tome a été pour moi le portrait de cette société du sud des États-Unis au moment où éclate la guerre de Sécession, dans une opposition terrible sur l'abolition de l'esclavage. le lecteur comprend rapidement que d'autres enjeux, politiques, économiques, mais aussi sociétaux, sous-tendent ce conflit qui s'avère traumatisant et terriblement meurtrier.
Je souligne ce dernier point qui peut paraître superflu (une guerre est par nature meurtrière...) mais la guerre de sécession est souvent décrite de manière manichéenne, celle des gentils contre les méchants, du vieux monde rural et traditionnel contre le jeune monde moderne et industriel. Margaret Mitchell apporte un autre point de vue, largement inspiré des récits et souvenirs de ses ancêtres sudistes, qui nous aide à comprendre aussi l'Amérique d'aujourd'hui. Elle nous décrit déjà un pays empli de paradoxes et de contradictions, patchwork de cultures, instable et immature…
Un peu à l'image de son héroïne principale…

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J'ai mis un temps infini à venir à bout du premier tome des aventures de Scarlett O'Hara. Je ne pensais pas qu'Autant en emporte le vent allait m'accompagner aussi longtemps mais ce roman est si dense qu'il m'a fallu le poser de temps à autre pour lire d'autres choses. Ce roman fleuve a séduit des générations de lecteurs tout autant qu'il a suscité de vives polémiques sur la portée raciste de son contenu. Ce sont ces polémiques qui m'ont donné envie de le découvrir à mon tour. Face aux attaques dont Margaret Mitchell et la réédition de ce roman ont fait l'objet ces derniers temps sur les réseaux sociaux il me fallait le lire pour me faire ma propre idée. Certes celle-ci n'est encore que partielle puisqu'il me reste le tome 2 à lire mais j'y vois déjà plus clair dans toute cette histoire et surtout, j'ai enfin un avis sur la question.
Je ne vais pas vous faire un résumé de l'intrigue, tout le monde la connait ou presque, alors je vais passer directement à mon ressenti. Si je devais évaluer Autant en emporte le vent comme un livre dont je n'ai jamais entendu parler auparavant, je dirais que c'est assurément un grand roman dans le sens du roman fleuve, qui vous fait évoluer dans une atmosphère dont il est difficile de s'extraire. Tout y est minutieusement décrit, rendant cette histoire et les personnages extrêmement visuels. C'est un roman que l'on imagine écrit à une époque où les divertissements étaient rares et où un tel pavé pouvait se lire des soirées entières au coin du feu. En cela, il appartient au passé, sa forme et sa construction ne cadrant pas avec les standards actuels. J'ai beaucoup aimé ce charme désuet même si j'ai souvent regretté des descriptions interminables et des longueurs qui me poussaient à refermer ce livre pour vaquer à d'autres occupations. Mais j'y revenais à chaque fois, fascinée par le personnage de Scarlett, plus complexe qu'il n'y parait pendant les premières centaines de pages de ce livre. Evidemment, la jeune O'Hara est détestable de suffisance, d'égoïsme, de froideur mais c'est aussi une femme avec un tempérament de feu, une guerrière. Par opposition, Melanie, la femme de son Ashley tant convoité fait pâle figure alors même qu'elle possède les mêmes forces mais sous des abords bien plus aimables. La méchanceté apporte du relief au personnage, on n'aime pas vraiment les gentils en littérature… Et c'est tout aussi vrai pour les personnages masculins puisque Rhett Butler paraît éminemment plus charismatique sous ses abords de dragueur impénitent doublé d'un salaud que le brave et fiable Ashley.

Maintenant si j'en viens au fond du problème, à savoir l'idéologie nauséabonde qui se dégage de ce roman pour certains, je suis au regret de ne pas partager leur point de vue sur la question. Entendons-nous bien, je ne suis pas du tout en train de dire que ce roman n'est pas choquant par bien des aspects et que la manière de traiter le sort des esclaves correspond à une réalité, il suffit de confronter ce roman à d'autres comme Beloved de Toni Morrison pour voir immédiatement que l'on est ici dans le fantasme le plus pur. Mais c'est bien cela que nous propose ce roman : le fantasme d'une vie de Sudiste entouré de ses esclaves dans une plantation de coton. Que nous dit Margaret Mitchell dans ce roman ? Rien d'autre que ce que pensaient les Sudistes au moment de la guerre de Sécession, à savoir que les nègres n'étaient que des petits animaux sans défense, incapables de survivre sans leur maître blanc qui leur apporte sécurité et nourriture. Est-ce abjecte comme pensée ? Evidemment ! Mais cela correspond à ce que pensaient les personnes qui ont inspiré les personnages de Margaret Mitchell. Il est normal qu'elle leur prête ce genre de pensée, normal qu'elle évoque des nègres heureux de travailler pour leur maître, non parce qu'ils étaient réellement heureux mais parce que c'est qu'aimaient à penser leurs maîtres. On n'imaginerait pas un roman consacré à une famille nazie en pleine guerre, s'appesantir sur le sort des juifs. Si Autant en emporte le vent est un roman sur fond historique, il n'est pas L Histoire. Il ne vise aucune impartialité, aucune réalité mais croque une société dans sa manière de vivre et de penser. Aurait-il fallu faire précéder cette réédition d'une note explicative, d'un contexte ? Peut-être mais là encore je n'en suis pas certaine. On peut aussi faire confiance au lecteur et à sa capacité de discernement. Qui aujourd'hui sain d'esprit pourrait remettre en cause les abominations de l'esclavage ? (J'ai bien dit sain d'esprit…)

Alors, Margaret Mitchell était-elle raciste ? Peut-être, je ne sais pas, je n'ai jamais étudié sa biographie en détail ni n'ai jamais eu l'occasion de lui poser la question mais je n'en suis pas certaine si je me fie à ce que je viens de lire. Elle s'est très certainement appuyée sur l'histoire de ses ancêtres sudistes pour élaborer ce roman et donner énormément de matière à ses personnages. Mais à plusieurs reprises j'ai eu le sentiment qu'en filigrane elle montrait qu'elle n'y croyait pas ou plus. Peut-être l'ai-je mal lue mais j'en retiens que très régulièrement les Sudistes sont présentés des fous qui ne se rendent pas compte qu'ils sont vaincus d'avance. Rhett n'a de cesse d'ouvrir les yeux de Scarlett sur ce qu'il va advenir. Cette vie dorée est terminée, les Sudistes en ont fini de manger leur pain blanc et de vivre du travail de leurs esclaves. Je n'ai pas perçu comme d'autres de regrets de la part de l'auteure pour cette période révolue, si regrets il y a, ce sont ceux exprimés par Scarlett ou par ses soeurs. Je n'ai pas eu le sentiment de lire que "c'était mieux avant". Mais encore une fois, je suis bien incapable de dire ce que l'auteure avait comme réelles intentions et je n'ai pas envie de la condamner à l'aveugle pour un roman écrit il y a près d'un siècle.

La question reste donc posée : doit-on moraliser la fiction ? Lui donner le sens que l'on souhaite ? Faut-il regarder une oeuvre du passé ou traitant du passé avec notre regard d'aujourd'hui ? Je pense que oui, car cela nous rassure sur le fait que nous évoluons dans le bon sens sur ces questions. Oui, pour continuer à tracer notre chemin avec humanité et discernement mais certainement pas pour modifier ce qui nous gêne dans le passé. Appuyons-nous sur ce qui choque aujourd'hui nos consciences, c'est une démarche qui me semble bien plus salutaire.

Je vais bientôt attaquer le tome 2, mais en audio cette fois car j'ai pu écouter un long extrait et la voix de Caroline Maillard m'a conquise en apportant un souffle romanesque supplémentaire à ce roman.
Lien : https://www.lettres-et-carac..
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J'ai été littéralement aspirée par l'écriture de Margaret Mitchell, "remastorisée" par la traductrice Josette Chicheportiche, avec le soutien de l'éditeur Gallmeister.

J'avais lu l'édition Gallimard en 1938, pendant mon adolescence, mais j'étais sans doute trop jeune. J'ai redécouvert ce texte, traversée par les images de la proposition cinématographique de Victor Fleming (1950) que tout le monde connaît. le texte apporte un incroyable éclairage sur le film, avec de multiples descriptions, de l'époque et de ses moeurs, sur l'histoire de la famille O'Hara, sur l'amour de la terre et ses racines, sur la personnalité complexe de Scarlett. J'ai beaucoup apprécié le contexte de la guerre de Sécession, retracé à travers les événements clés qui ont participé à la mort de tout un monde sudiste qui se croyait invincible.

C'est un grand moment de plaisir, et j'ai hâte de commencer le deuxième tome.
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Taratata !
Voici ce que j'avais écrit rapidement à mon inscription sur Babelio, sur cet ouvrage placé en tête sur mon île déserte : « C'est mon livre de référence (catégorie saga romanesque), celui que j'ai lu lorsque j'avais -12-13ans, celui qui m'a laissé un souvenir impérissable ... J'étais Scarlett, le temps de ma lecture, désespérément amoureuse de Rhett...
Évidemment à emporter sur une île déserte, pour le livre en lui-même (il fait largement plus de 1000 pages !!) et pour l'histoire éminemment romanesque !!
taratata !! »
Autant dire que j'appréhendais de relire ce roman (je crois que j'ai du le relire dans les années 90, mais je n'en suis pas certaine, est-ce que je confonds avec le film que j'ai vu et revu et rerevu un nombre incalculable de fois ?), dans une nouvelle édition et une nouvelle traduction (je suis toujours très méfiante avec les nouvelles traductions, craignant qu'on en profite pour modifier la lettre de l'ouvrage). Je me suis donc laissée embarquer dans l'aventure de la lecture commune proposée par Gwen21 et bien m'en a pris !
Relire ce monument est un énorme plaisir et je n'ai pas du tout la même approche du roman qu'à l'adolescence. Je savoure chaque page (je ne suis pas gênée par la traduction de Josette Chicheportiche même si quelques fois, je me reporte à mon édition originale), il y a plein de détails que j'avais plus ou moins oubliés ou gommés et j'ai constamment en arrière plan les images du film. le contexte historique (la guerre de Sécession) du point de vue des Confédérés est particulièrement bien rendu (et pour une fois, je n'ai pas trouvé les scènes de bataille ou les détails sur la stratégie militaire barbants !) : il contribue largement à la dramaturgie qui s'installe.
Que de scènes mémorables dans ce premier tome ! Sans vouloir trop en dire afin de préserver le plaisir des prochains lecteurs, il y a plusieurs moments très importants dans le roman :
Et les personnages ? Scarlett que l'on découvre dans les tous premiers mots du roman « Scarlett O'Hara n'était pas belle, mais les hommes en avaient rarement conscience une fois sous son charme (…) », jeune fille gâtée, capricieuse, futile, sûre de ses charmes, entourée d'une foule de soupirants énamourés… et terriblement malheureuse en apprenant que Ashley dont elle est amoureuse va en épouser une autre. La guerre va changer Scarlett, profondément, mais c'est surtout l'après-guerre qui la fera passer à l'âge adulte. Autour de Scarlett gravitent des personnages qui prennent une épaisseur et une importance au fil des pages. Melanie, que Scarlett déteste puisqu'elle est la femme d'Ashley, et plus encore, dont elle méprise l'apparente faiblesse : Melanie va se révéler, et forcer notre admiration. Ashley quant à lui, est peu présent (physiquement) dans ce premier tome puisqu'il est parti faire la guerre, mais il occupe toutes les pensées de Scarlett et Melanie. Et puis il y a Rhett Butler, qui a, pour l'éternité, les traits de Clark Gable (je ne peux pas l'imaginer autrement, et la description de Margaret Mitchell colle tellement bien !), Rhett, « persona non grata » dans la bonne société sudiste mais forceur de blocus dont on ne saurait se passer pour apporter à ces dames, outre des produits de première nécessité, les babioles futiles dont elles raffolent. Rhett est un rebelle, il n'a que faire du « qu'en dira-t-on », il se moque que sa réputation soit ruinée, Rhett est celui qui a percé à jour Scarlett et qui sait qui elle est vraiment, et va lui révéler sa vraie personnalité. Tous deux sont si semblables finalement.
Autour de ce quatuor, il y a une foule de personnages qui ont tous un rôle à jouer dans cette tragédie. Je retiens les esclaves, les noirs qui travaillaient dans les plantations sudistes (l'opposition entre les abolitionnistes du Nord et les esclavagistes du Sud est souvent donnée comme étant le mobile de la guerre de Sécession) et dans les maisons (les esclaves des champs étant considérés comme inférieurs par ceux qui étaient employés de maison). Évidemment, aujourd'hui, nous sommes choqués par ces descriptions mais il faut impérativement remettre le roman dans son contexte. Margaret Mitchell l'a écrit dans les années 30, même si l'esclavage n'avait plus cours, les états du Sud étaient ségrégationnistes et le sont restés jusqu'à la fin des années 60 (et malheureusement on peut considérer sans se tromper qu'aujourd'hui, en 2024, une certaine forme de ségrégation subsiste aux Etats-Unis). Mamma (devenue Mammy dans la nouvelle traduction), est une femme avec une très forte personnalité, elle dirige d'une main de fer la maisonnée de Tara et a élevé Scarlett et ses soeurs avec des principes inflexibles. Pork, Dilcey, Prissy, Oncle Peter sont également des personnages incontournables du roman.
Pour rester dans le contexte historique, la condition féminine des années 1860 dans le sud est très bien décrite. Les jeunes filles étaient élevées et éduquées pour se marier (« sois belle et tais toi »). Seule Ellen, la mère de Scarlett, échappe un peu à ce stéréotype car c'est bien elle qui tient les rênes de la plantation.
Le premier tome de l'édition Gallmeister Totem (encore une fois, quelle magnifique couverture !) s'achève à un moment clé de l'intrigue : je m'empresse d'ouvrir le deuxième !
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Autant en emporte le vent fait partie du patrimoine culturel mondial, que l'on ait, ou pas, lu le roman ou vu le film. Qui n'a jamais entendu parler de Scarlett O'Hara et de Rhett Butler?
J'ai enfin pu combler une partie de mes lacunes concernant cette oeuvre, moi qui n'ai jamais vu le film, en lisant la première partie du roman dans la nouvelle traduction parue en 2020 chez Gallmeister.

Sincèrement, je n'avais aucune idée préconçue sur l'histoire. Je savais que Scarlett était ce que l'on appelait une "belle du Sud" et que le roman évoquait son histoire d'amour complexe avec un dénommé Rhett Butler sur fond de guerre de Sécession. Mis à part cela, je ne savais pas quelle part allait prendre la romance, quelle part allait prendre le côté historique, et, surtout, si le mélange des deux allait s'avérer intéressant.
Pour le coup, il l'est.

De même, je ne savais pas si j'allais aimer la plume, je craignais une écriture un peu surannée, difficile à suivre aussi. Il n'en fut rien.

Margaret Mitchell nous offre ici un condensé de ce qu'était l'Amérique (en tout cas une certaine forme d'Amérique, qu'on ne peut pas encore appeler États-Unis) au moment où la guerre de Sécession éclate. Ayant fait des études en langue et civilisation anglaise et américaine, je savais à quoi correspondait cette période de l'histoire, je connaissais les conséquences de cette guerre civile (que les Américains nomment d'ailleurs plus facilement Civil War que Secession War) sur le devenir des États-Unis. Mais, ici, j'en ai pris vraiment la pleine mesure, d'autant que l'autrice s'attache à décrire davantage la vie des personnes étant restées à la maison plutôt que celles des soldats partis au front. de plus, fréquemment, lorsqu'un film évoque cette période, le côté nordiste (les fameux "Yankees"), est davantage mis en avant que l'autre point de vue puisque, dans l'imaginaire collectif, les nordistes étaient les "gentils", ceux qui voulaient mettre fin à l'esclavage (même si dans les faits c'est beaucoup plus complexe que ça, mais c'est une autre histoire). Mais en bonne sudiste, Margaret Mitchell montre ici davantage l'autre côté, celui des confédérés, celui qu'elle connaît, qu'on lui a appris, et c'est un parti pris que j'ai trouvé intéressant.
Par ses descriptions, son écriture, elle a particulièrement su faire revivre la société de cette époque, les carcans imposées aux femmes (j'ai failli m'évanouir en lisant le tour de taille de ces dames et demoiselles à force de porter un corset), les rôles bien définis de chacun.

Mais, pour moi, ce sont surtout les personnages qui valent le détour dans cette histoire. Il n'y a pas de manichéisme, on peut les aimer, voire les adorer à un moment, les détester la page d'après.
Je suis passée par (presque) tous les sentiments vis à vis de Scarlett. de parfaite idiote, inculte, frivole, égoïste, méchante, et j'en passe, son tempérament se révèle plus subtil au fur et à mesure que la situation s'embrase. S'il y a bien un caractère (character) qui se révèle, c'est le sien. Ce qui fait que j'ai commencé à l'apprécier, même si elle me tape encore sur les nerfs à certains moments.

Quant à Rhett, qui sera, je l'espère, plus présent dans la seconde partie, j'avoue que j'ai bien aimé son côté m'en foutiste et rigolard. Il s'agit clairement d'un profiteur de guerre mais qui peut lui en vouloir, lui qui est au final si lucide?

Et si j'ai beaucoup aimé le personnage de Melanie, jeune femme très stéréotypée, très sage mais qui sait aussi faire preuve d'audace, de courage et de convictions fortes, j'avoue avoir moins d'affection pour Ashley, qui fait pourtant battre le coeur de Scarlett.

Donc oui, une sacrée bonne et belle découverte. Et, désormais, j'en attends beaucoup de ce second volume. J'espère que la condition des Noirs, évoquée mais de façon assez édulcolorée, voire mensongère, dans ce premier tome, sera davantage expliquée, mise en avant dans le deuxième. Et, aussi, je veux savoir ce qu'il deviendra de Scarlett et de Rhett.

En bref, un premier volume qui m'a beaucoup plu, malgré quelques coquilles dans l'édition Gallmeister, un livre que je n'aurais pas encore ouvert si Gwen n'avait pas lancé une lecture commune sur Babelio.
Un roman plus historique que romantique, en tout cas dans cette première partie, pour mon plus grand plaisir. J'ai hâte de connaître la suite.
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Quelle surprise !

Alors que je m'attendais à être un peu déçue, comme c'est souvent le cas en lisant un livre après avoir vu le film, je découvre un roman qui a su être mis en valeur dans l'adaptation cinématographique, et qui est bien plus qu'une simple romance.

Certes, notre héroïne Scarlett O'Hara fait chavirer tous les coeurs à part ceux qui l'intéressent, mais l'histoire d'amour ne prend pas toute la place du livre, du moins pas dans cette première partie.

C'est d'abord un superbe roman historique. On découvre la Georgie de 1861, à la veille de la guerre de sécession, comme si on y était. On suit la vit quotidienne des propriétaires terriens, qui possèdent des esclaves, on plonge dans la condition féminine de l'époque, avec des descriptions précises et visuelles, on découvre l'intérieur d'une guerre, l'avancée des batailles sans jamais être ennuyé (et pour parvenir à m'intéresser à des combats sur des dizaines de pages, il faut du talent). On entre dans la tête des hommes de l'époque, avides de se battre, dans celles des femmes, corsetées dans des vêtements étouffants et des usages sociaux écrasants.

Sans oublier qu'on s'attache à Scarlett O'Hara, cette jeune fille gâtée de 16 ans, au caractère aussi frivole et que pétillant, aussi égoïste et naïf qu'une jolie cruche sans culture et sans beaucoup d'empathie. Et je ne parle pas du majestueux Rhett Butler, intelligent, dévergondé et désinvolte. On aimerait en croiser plus souvent des personnages aussi vivants et captivants.

Et puis, de nombreuses répliques sont piquantes et on sourit très souvent, tant devant le ridicule de certaines scènes que face à une pensée qui nous parait aujourd'hui complètement dépassée.

Quand à l'intrigue elle-même, je n'en dévoilerai pas plus, mais je ne doute pas que le tome 2 sera aussi prenant que le tome 1.

PS : une petite relecture de la traduction Gallmeister ne serait pas inutile pour éliminer de nombreuses coquilles et "maladresses" de traduction.

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The answer is blowin' in the wind

Première lecture de ce classique, et première lecture commune. Je suis entièrement vierge de l'histoire car je n'ai pas non plus vu le film. Plutôt content de me lancer dans cette aventure.

Je me suis un peu accroché sur le début, Scarlett est sympathique mais aussi égoïste et mesquine. Mais petit à petit on s'y attache quand même. D'autant plus quand la réalité de la guerre frappe à la porte. J'ai particulièrement apprécié le volet témoignage de cette histoire, témoignage d'un sud confédéré et témoignage de la guerre vue par l'arrière garde. Les personnages sont très bien décrit et assez complexe, toujours retranscrit par la vision de Scarlett O'hara mais un vision interprétable par les soins du lecteur.

L'écriture est très fluide, appuyé par de nombreuses descriptions.

Il reste important d'avoir un regard critique sur se témoignage d'un sud esclavagiste mais cela reste une jolie découverte. Affaire à suivre.
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Je n'avais jamais été spécialement attirée par la lecture de ce roman, sans d'ailleurs de raison précise autre que le fait qu'il ne s'était jamais présenté sur mon chemin de lectrice. Je n'ai pas non plus vu le film. C'est donc vierge de toute impression que je me suis lancée dans cette oeuvre et sans attente particulière. Dès les premières pages j'ai été happée par le récit que je voulais absolument continuer pour en connaître la suite.

Je suis complètement séduite par le personnage de Scarlett O'Hara. Bien que son éducation lui empêche d'avoir un esprit très fin, j'apprécie sa volonté, son tempérament de battante, prête à tout pour arriver à ses fins. Elle évolue beaucoup au fil du roman avec les coups durs que lui réservent la vie lors de la guerre de sécession. L'autrice montre très bien la difficulté de cette période pour les femmes du Sud qui doivent faire face aux pénuries et qui s'engagent en tant qu'infirmières auprès des nombreux blessés des hôpitaux alors qu'elles ont été élevées dans le seul but de savoir plaire aux hommes et de devenir de bonnes femmes d'intérieurs. Effectivement, rien ne pouvait présager les changements que cette guerre allait impliquer et la fin du mode de vie d'avant. Trois femmes aux caractères très différents sont dépeintes dans cette histoire. Il y a bien sûr Scarlett O'Hara, sa mère Ellen et celle qui deviendra très tôt dans l'histoire sa belle-soeur, Mélanie Hamilton. Les deux belles-soeurs présentent des caractères presque opposés en tout point ce qui fait que leur relation est très intéressante et j'ai très envie de voir comment elle va évoluer dans le deuxième tome.

Bien sûr on peut reprocher à l'oeuvre de ne pas être moderne sur certains points et principalement sur l'image des esclaves noirs et les discours prononcés à leur propos mais personnellement je prends du recul sur ces sujets et je replace ce roman dans son contexte d'écriture (les années 30). Je trouve même que la narration reflète plutôt bien les pensées de l'époque.

Je suis donc complètement sous le charme de cette histoire et de ses personnages et c'est avec une grande impatience que je me lance dans le tome 2 en espérant y retrouver la même énergie que dans ce premier volume.
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Vous avez du entendre parler de la nouvelle édition avec une traduction toute neuve de "autant en emporte le vent" de Margaret Mitchell traduit par Josette Chicheportiche.
À sa sortie, le jeudi 11 juin, beaucoup ont montré leur mécontentement. Pourquoi? Vu les circonstances actuelles certains trouvent qu'un livre parlant de l'esclavagisme (comme s'il s'agissait d'une banalité)est très déplacé.
L'adaptation cinématographique a été retiré pendant une période indéterminée de différents sites de Streaming. D'après moi le fait de faire disparaître, qu'importe combien de temps cela dure, une oeuvre est de la CENSURE.
Aujourd'hui, en 2020, au 21eme siècle LA CENSURE EXISTE ENCORE BELLE ET BIEN!
Remettons les choses dans leur contexte : cet écrit date de 1936. 84 ans sépare la première parution de ce livre à aujourd'hui. En 84 années, beaucoup de choses changent et heureusement. Seulement, il ne faut pas voir le mal partout ! La nouvelle traduction n'a rien à voir avec les évènements du #blacklivesmatter . Il s'agit d'un classique, d'un livre.
Le lire ne veut pas dire consentir ce qu'il dit, c'est s'informer et apprendre.
D'autant plus que Margaret Mitchell nous raconte une romance se déroulant dans les années 1860. La culture et les façons d'agir ont évolué.
Acheter et lire ce roman ne veut pas dire accepter le racisme et l'esclavage.
Énormément de livres devraient être censurés si celui-ci l'est! Dans un roman policier : on suit un délinquant comme personnage principal, si l'on suit le principe de certains ce livre ne doit pas être lu. Ah bah non sinon les gens qui le lisent vont devenir des délinquants.
Prenons l'exemple de Lolita de Vladimir Nabokov, ce n'est pas parce qu'on lit et qu'on aime sa lecture que l'on va devenir pédophile juste après. .
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Coup de coeur !

Je n'avais encore jamais lu cette histoire. J'en connais les grandes lignes pour avoir vu le film il y a très longtemps mais j'avais oublié de nombreux évènements et détails.

Quelle belle surprise que cette lecture dans laquelle je me suis lancée grâce à la LC.

Le tome 1 se déroule pendant la guerre de sécession en Géorgie.
Margaret Mitchell décrit avec beaucoup de talent cette période de l'histoire où le conflit fait rage entre les abolitionnistes (les Yankees) et les sudistes très attachés à leur privilège et à l'esclavage. Cette guerre est racontée dans les yeux de ceux qui ne partent pas au front : les femmes, et les hommes trop âgés qui restent et attendent les nouvelles du front désespéremment en essayant tout de même de conserver un semblant de vie normale.

Scarlett O'Hara a 16 ans et est la riche héritière d'une importante plantation de coton. Elle est élevée dans un cocon très privilégié, où il est normal de disposer d'esclaves noirs pour entretenir la maison et assumer les travaux des champs.

Ses uniques préoccupations, comme celles de ses soeurs ou de ses amies, sont superficielles : les robes qu'elle va porter pour tel ou tel évènement, les soirées, les pique niques et les différents prétendants qui lui font la cour.

Scarlett est folle amoureuse d'Ashley et ne supporte pas l'idée qu'il se marie avec Mélanie.

La guerre va boulverser le monde de Scarlett et elle devra prendre des risques, faire des concessions et accepter que le monde et la vie ne se résument pas à être une riche héritière privilégiée à qui rien ne résiste.

J'ai aimé Scarlett à la fois égoïste et sensible, avec du caractère, de l'audace mais aussi beaucoup de candeur et de naïveté.
Mélanie, douce, empathique, et toujours si compréhensive mais qui se révèle forte et engagée lorsque les évènements l'impose.
Rhett Butler, un homme rationnel peu apprécié, aux manières peu convenables selon les critères de l'époque avec qui il ne fait pas bon être aperçu pour sa propre réputation. Butler qui garde ses distances avec la guerre, en tire profit et ne se laisse pas manipuler par les idéologies.

Une saga familiale dans le sud de l'Amérique qui m'a complètement embarquée !

Je l'ai lu dans les éditions Totem : c'est vrai qu'il y a un certain nombre d'erreur de traduction.

J'ai réussi malgré tout à en faire abstraction pour me concenter sur l'élan romanesque.
J'ai hâte de démarrer le tome 2.




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