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Autant en emporte le vent (Gallm... tome 1 sur 2

Margaret Mitchell (Autre)Josette Chicheportiche (Traducteur)
EAN : 9782351787106
720 pages
Gallmeister (11/06/2020)
4.47/5   183 notes
Résumé :
1861, Géorgie. A tout juste seize ans, Scarlett O'Hara a devant elle l'avenir radieux d'une riche héritière de Tara, une importante plantation de coton. Mais la guerre civile est sur le point de plonger dans le chaos le pays tout entier, et Scarlett a le coeur brisé : Ashley Wilkes vient d'en épouser une autre. Pour fuir son chagrin, elle va s'installer à Atlanta, impatiente de goûter à l'énergie d'une grande ville.
Là, un certain Rhett Butler, à la réputatio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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On est en 1861, en Georgie, Scarlett ( 16 ans) , très frivole, est l'aînée d' une riche famille qui posséde une plantation de coton et cent esclaves. Tous les jeunes hommes des environs succombent à son charme, mais le seul dont elle est amoureuse, va en épouser une autre. Au cours d'un pique-nique, elle fait connaissance de Rhett Butler et pique sa curiosité, ils n'auront de cesse de se croiser dans les années à venir. Il est le seul à connaître son béguin, il est la seule personne de son entourage qui traîne une mauvaise réputation. Mais très vite, tout cela n'aura aucune espèce d'importance, la guerre est là, à leur porte, et tous les amis de Scarlett vont y partir... Tous sauf un !

Tout d'abord, vous dire que je n'avais jamais lu ce roman, ni vu le film , mais jeune , j'ai beaucoup lu sur le cinéma et je connaissais toutes les anecdotes de tournage. Et quand j'ai été moins jeune ..., que j'aurais pu remédier à cet oubli, il y avait comme un parfum de naphtaline sur cette histoire d'amour, comme un relent de racisme sur cette oeuvre que ça ne m'attirait plus du tout !
La nouvelle parution dans la collection Totem de Gallmeister a été l'occasion de réviser mon impression : je ne m'attendais pas à être aussi "emportée " ! Aussi conquise !

Alors, oui, j'ai été choquée par les mots employés pour qualifier les esclaves : les Négres... Oui, j'ai été heurtée par les faits relatés, l'air de rien, au détour d'une page , comme si c'était normal, banal. : comment un père “offrait” un domestique, un gamin noir de dix ans, à ses jeunes fils... Comment la cuisinière n'est pas remplacée parce qu'on en a pas acheté une autre ...
Mais ce qui nous choque aujourd'hui était " la norme" en 1861 . Margaret Mitchell a choisi d'écrire un roman historique et contrairement aux nombreux écrivains d'aujourd'hui qui réécrivent l'histoire avec un grand H , elle, elle respecte les pensées de l'époque. La famille de Scarlett possédait cent esclaves et on se doute bien qu'ils ne ressentaient aucune culpabilité, qu'ils ne remettaient pas leur "supériorité " en question...
La maison d' édition Gallmeister, a eu l'excellente idée ,d'ajouter au tout début du roman, une chronologie ( biographie de M Mitchell + les faits historiques à la même période ).
Margaret Mitchell (1900- 1049) a publié son roman en 1936. elle n'aura donc pas vu en 1955 , Rosa Parks se lever dans un bus , refusant de céder sa place à un blanc... Elle n'aura pas entendu en 1963, I Have a dream... le discours de Martin Luther King . Elle n'aura pas lu qu'en 1967, la cour Suprême des USA juge anticonstitutionnelle l'interdiction des mariages interraciaux... Dès lors, en remettant ce roman dans son contexte historique, en tenant compte du fait que Margaret Mitchell est née en 1930, peut-on lui reprocher de ne pas avoir été visionnaire ? C'est trop facile de juger les gens avec notre mentalité d'aujourd'hui...
On l'a accusée de n'avoir présenté qu'un point de vue, celui des Blancs, de présenter les esclaves contents de leur sort.
Certes, mais c'est plus compliqué.... Premièrement parce qu'elle n'occulte pas le fait que certains Noirs ont rejoint les Yankees, pour être libres, mais aussi parce que ses personnages esclaves ont du caractère, ont une réelle personnalité," ne font pas tapisserie" . Mammy sait très bien dire le fond de sa pensée et la petite Prissy sait très bien ralentir le rythme quand une corvée ne lui plait pas. Il faut savoir lire entre les lignes... J'ai adoré Mammy ! ( Rappelons que l'actrice qui jouait ce rôle a eu un Oscar pour l'adaptation de Victor Flemming (1939). )
Rappelons aussi que dans d'autres magnifiques romans qui sont devenus des classiques , les domestiques sont invisibles, les maisons se tiennent toutes seules, les tables sont garnies comme par enchantement. "Autant en emporte le vent", n'est certes pas "complet" de ce point de vue, mais il a le mérite de désinvisibiliser le personnel de maison. On les voit, ils parlent, le lecteur les plaint, et surtout le lecteur les aime...
Le lecteur comprend très bien ce que Margaret Mitchell dit ou ne dit pas, ce qu'elle effleure, ce qui appartient au passé. Ne pas faire confiance au lecteur pour "digérer" tout cela, c'est le prendre pour un abruti. Les racistes ,avec ce roman, resteront racistes, les autres seront choqués, heurtés, feront la part des choses et ressortiront moins ignorants de ce qu' a été la Guerre de Sécession qui est le deuxième point fort de cette histoire. ( 600 000 morts...)

D' habitude , je déteste la guerre dans les romans, ça ne m'intéresse pas. Mais Margaret Mitchell a changé tout cela, car elle l'aborde du côté de ceux qui ne se battent pas, ceux qui restent : les femmes, les personnes agées, les enfants et ceux qui en profitent, qui feront de l'argent. ( J'ai beaucoup pensé au roman contemporain "Le chagrin des vivants "...)
Il y a une forme de naîveté romantique chez ces garçons pressés de partir , persuadés qu'ils vont gagner. Il y a un côté poignant, chez ces femmes , élevées pour être "décoratives" qui vont devoir se retrousser les manches, pour soigner les blessés, trouver à manger, l'affreuse résultante de la guerre que jamais Margaret Mitchell n'occulte. Les détails sont extrêmement parlants, certains sont dérisoires , certains nous parlent dans notre chair, nous vont droit au coeur.
Oui, vraiment , la guerre racontée par une femme écrivaine, à travers les yeux de Scarlett qui jamais ne s'intéresse à la cause des Yankees (le pourquoi de la guerre l'indifférant ) est infiniment plus parlante (pour moi), que toutes les descriptions de stratégie guerrière, et armes...

Et j'en viens à Scarlett, pas intellectuelle pour trois sous, pragmatique, frivole, peste, égoïste, aimant plaire parfois au détriment de ses “amies”, n'aimant personne à part ses parents, et Ashley qui en épouse une autre... Scarlett ou l'anti-héroïne, tant elle est peu sympathique, faisant preuve de bonté toujours à contrecoeur, et parce qu'elle y est obligée pour le "qu'en dira-t-on" et son éducation. Scarlett , celle qu'on n'aime pas mais qu'on finira par admirer pour sa force de caractère quand elle porte sa maison et les âmes qui y vivent, à bras le corps, pendant la guerre.
Scarlett donne à ce roman LA touche de modernité, car cette héroïne ne correspond pas à son époque qui veut qu'une femme ne soit que bonté, générosité, qui veut qu'une femme soit une bonne mère. Scarlett est la seule à comprendre (avec Rhett Butler ) que le monde qu'ils ont connu est fini, la seule à comprendre qu'il ne reviendra plus (J'ai beaucoup pensé au roman le Guépard...)

Ce roman est formidablement bien écrit , ce fut un coup de coeur, j'ai eu l'impression de voir un film...

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Quel plaisir de se laisser emporter à nouveau - il s'agit d'une relecture - par le vent romanesque de Margaret Mitchell ! Je ne vais pas répéter ici ce que j'ai écrit en 2015 sur ce roman inoubliable, mes avis sur les trois tomes de l'édition Gallimard sont consultables sur Babelio.

Je veux juste ajouter un grain de sel concernant l'édition Gallmeister qui propose ici une nouvelle traduction. Hélas, j'ai été bien déçue par cette dernière. J'ai en fait rencontré deux soucis, l'un et l'autre relevant de mon point de vue à la fois de la responsabilité de l'éditeur et de la traductrice.

Premièrement, un nombre de coquilles, de mots oubliés ou doublés impressionnant. Je suis une adepte des éditions Gallmeister, au point d'animer un challenge dédié à leur édition poche, Totem. Pourtant, en toute objectivité, j'ai rarement vu autant de bugs dans une édition papier. Une belle couverture ne fait pas tout !

Deuxièmement, j'ai trouvé beaucoup de lourdeurs dans la tournure des phrases, voire dans la syntaxe. J'ai été amenée à lire quasiment en parallèle mon édition Gallimard et cela n'a pas été à l'avantage de l'édition Gallmeister.

Alors, si offrir au public une nouvelle traduction se résume à appauvrir la magie littéraire d'un roman, je ne vois aucune valeur ajoutée. Je reconnais que s'attaquer à retraduire un tel monument (1400 pages et une notoriété en marbre de Carrare) presque 90 ans après sa première parution en France doit constituer un réel défi, voire l'apogée d'une carrière, et je salue sincèrement cette audace et ce courage, mais un traducteur qui est capable de transformer "embrasser avidement" par "embrasser goulûment" ne peut pas s'attendre à beaucoup d'estime de ma part.

Dommage, cette édition finira dans une boîte à livres, elle fera sûrement le bonheur de lecteurs pour qui elle sera une belle découverte.


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Olala !
J'avais déjà lu il a plusieurs années ce qui est indéniablement un chef-d'oeuvre littéraire pour ma part. Quand j'avais appris (cela fait un petit moment), que les Editions Gallmeister proposaient une nouvelle traduction dans leur collection Totem, je n'avais pas pu résister, surtout en voyant les couvertures que je trouve personnellement très belles.
Bon, sur mes trois tomes Folio, il y a des images tirées du film, donc, du point de vue esthétique, les deux éditions se valent largement.
C'est à l'occasion de cette lecture commune que je me suis donc enfin lancée dans cette relecture.
J'avoue que j'avais quelques appréhensions, et entre autres celle d'être moins emballée par ce livre, l'ayant déjà lu.
Bon, le plaisir de retrouver Scarlett O'Hara est resté intact, et je pense même que j'ai réussi à prendre un peu de hauteur pour encore mieux comprendre et cerner ce personnage ainsi que celui de son alter ego masculin : Rhett Butler.
J'avais aussi pas mal de questionnements quant à la nouvelle traduction : au début, je vérifiais régulièrement certaines expressions en comparant avec mon Edition parue chez Folio. Et je me dois avouer que je suis passée par plusieurs phases : plutôt enthousiaste lors des premières pages , ensuite une grosse déception quand à certaines coquilles et expressions un peu « lourdes » à mon gout. Finalement, j'avoue ne plus avoir remarqué de coquilles et compagnie car j'ai tellement été immergée et happée par ma lecture que c'était impossible de remarquer ce genres de choses finalement annexes pour ma part au vu de la qualité de cette histoire.

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Il y a longtemps que je voulais relire ce classique de la littérature américaine. le film est un de mes premiers plus grands souvenirs de cinéma, et je ne résiste jamais à la possibilité de le revoir lorsqu'il est diffusé à la télévision et je le connais par coeur. C'est donc à l'occasion d'une lecture commune que je me suis lancée en ce début d'année. 2 tomes de plus de 700 pages, voilà qui a occupé quelques soirées.

Le récit commence en avril 1861. Il s'ouvre sur un monde idéal : Scarlett a 16 ans et son magnétisme attire tous les hommes autour d'elle. Dans ces plantations de Géorgie les propriétaires vivent les derniers jours d'un monde que l'auteure nous présente sous un angle qui angélique : les jeunes filles sont belles, les jeunes hommes séduisants, leur avenir est tout tracé, le coton pousse dans les champs et les esclaves sont traités avec bienveillance. Mais il ne faut pas oublier de se replacer sous le double angle de l'époque de parution du livre et des origines de son auteure. Margaret Mitchell a grandi dans la mémoire des Confédérés, entouré d'une famille acquise à la Cause. Comment, alors qu'elle n'a compris qu'à 10 ans que le Sud avait perdu la guerre, ne pourrait-elle pas idéaliser cette période d'avant, ce Sud de ses ancêtres ?

Dès les premières pages Margaret Mitchell dresse les grandes lignes de cette société aristocratique avec ses riches propriétaires terriens et sa jeunesse insouciante. Pourtant l'orage gronde. Les préparatifs de la guerre exaltent l'enthousiasme des hommes tandis que les femmes ne pensent qu'à marier leur progéniture pour perpétuer les traditions, consolider les alliances.
Lorsque au soir d'un pique-nique tous apprennent que la guerre est déclarée, tous n'ont qu'une seule idée en tête : se battre pour « la cause », pour cette société qu'ils croient supérieure à celle des Yankees.

Ce premier tome est celui de la fin d'un monde, la fin de ce Sud que chantait si bien Nino Ferrer. C'est le tome de la guerre de Sécession, cette guerre civile qui marque une étape si importante de la formation des États-Unis d'Amérique.

Margaret Mitchell fait remarquablement le récit de cette guerre fratricide, de son impact sur les populations, l'économie et les paysages. Elle nous dresse une collection de personnages forts : l'insouciante et égocentrique Scarlett qui va se transformer en battante, l'arrogant séducteur rebelle et aristocrate Rhett Butler, la douce et humaine Mélanie (Mellie), Ashley le rêveur, Mama la fidèle domestique, et une multitude de personnages secondaires qui chacun a un rôle important dans l'histoire.

L'auteure excelle à poser rapidement et avec précision les personnalités mais aussi le contexte. Les descriptions des mécanismes de la société, la présentation de l'histoire et de la construction de la Géorgie et d'Atlanta, tout autant que le souffle romanesque du roman, emportent le lecteur dans un tourbillon. On ne lâche le tome 1 qu'avec l'envie de se jeter immédiatement sur la suite.

(voir également ma chronique du tome 2 pour plus de développement sur l'ensemble du roman)
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Autant en emporte le vent, je ne l'avais ni lu, ni vu.
On m'en avait parlé bien sûr, immense monument littéraire pour les uns, vision idéalisée et naïve du sud esclavagiste pour les autres;

On m'avait parlé d'une histoire d'amour, que j'imaginais très hollywoodienne, tragique et un peu too much. (sans avoir vu le film, mais tout de même nourri par ses images, car il faudrait vivre dans une cave…) Il y a bien une intrigue amoureuse, plus orageuse que mièvre et même assez savoureuse, mais moins présente que ce que laissait à entendre les inconditionnels.

On m'avait parlé d'un roman raciste, (ou plutôt sudiste, puisque ceci explique cela) et effectivement il est difficile de ne pas tiquer, simplement parce que Margaret Mitchell raconte une époque où les gens noirs étaient des «possessions », que les maîtres comparaient à leurs autres biens, chiens et chevaux compris. Ce qui m'a heurté c'est la façon dont elle les singes, non sans une certaine moquerie.
Ils sont infantilisés, présentés comme des idiots ou des animaux. Je me suis étouffé en lisant ce passage, tellement la description fait penser à des chiens !
« sa petite main blanche disparaissant dans les énormes pattes noires et les quatre hommes faisaient des bonds tant ils étaient heureux de cette rencontre et fiers de montrer à leurs camarades quelle jolie maîtresse ils avaient. » (manque plus que la voix off «Pour de beaux toutous, achetez les croquettes Scarlett ! »)
Cependant, tout le livre repose sur ce ton piquant et chaque personnage, blanc ou noir, en prend largement pour son grade.

On m'avait également parlé de guerre, de passion, d'histoire et de politique et il y a tout cela aussi c'est vrai.
Mais Autant en emporte le vent est avant tout un roman de moeurs, dépeignant avec force details la bonne société sudiste du 19 siècle, sa grandeur et ses illusions, son orgueil et sa décadence.
Car avec la guerre civile, l'Amerique vit un tounant de son histoire et une refonte complète des hiérarchies sociales se met en place, au nez et à la barbe des planteurs fortunés emmurés dans leur dédain.
On découvre sous la plume patriote de Margaret Mitchell un sud confédéré exalté et naïf mais courageux face aux horreurs de la guerre, son lot de deuils, maladies, pauvreté, profiteurs de guerre.
J'ai trouvé particulièrement intéressant les détails sur la condition féminine de l'époque, l'étiquette et les bonnes manières à respecter, véritables carcans moraux (et physiques sous les corsets !), le regard que la société portait sur les femmes, et cet injonction tacite à «rester idiote », faire-valoir de l'homme en toutes circonstances. C'est très bien rendu dans les rapports qu'entretient Scarlett à la gente masculine tout au long du roman.
L'autre point fort du livre est bien ce souffle romanesque qui balaye les quelques 720 pages du premier tome, tournées, il faut l'avouer, un peu dans l'espoir d'y revoir le cruel mais irrésistible Rhett, personnage charismatique qui ajoute un peu de piment à l'intrigue (merci à lui, les autres sont tellement assommants !)
Quand à Scarlett, difficile de faire plus agaçante petite fille gatée… Personnage féminin égoïste et antipathique, sorte d'anti-héroïne certainement très moderne lors de la publication en 1936, mais qui ne m'a vraiment pas charmé.

Au final, je n'ai pas passé un mauvais moment dans la toute jeune Atlanta sécessionniste, ni sur les terres rouges de Tara, la plantation des O'Hara; certains passages m'ont interpellé, d'autres m'ont amusé, et la dernière partie m'a vraiment plu. Mais mon ressenti reste assez mitigé dans l'ensemble, car l'écriture ne m'a pas subjugué outre mesure (j'ai lu le texte dans sa nouvelle traduction, qui visiblement ne fait pas l'unanimité…) pas suffisamment en tout cas pour me faire oublier les fatigantes petites colères de miss O'Hara.
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Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
- J'ai toujours pensé, commença-t-il d'un air songeur, que les règles du deuil - emmurer les femmes dans du crêpe pendant le restant de leur vie et leur interdire toute distraction normale - sont tout aussi barbares que le sati hindou.
- Le satin ?
Il rit et elle rougit de son ignorance. Elle détestait les gens qui employaient des mots qu'elle ne connaissait pas.
- Aux Indes, lorsqu'un homme meurt, on le brûle au lieu de l'enterrer, et sa femme grimpe toujours sur le bûcher funéraire et brûle avec lui.
- Comme c'est horrible ! Pourquoi font-ils cela ? La police n'intervient donc pas ?
- Bien sûr que non. Une épouse qui ne s'immole pas serait mise au ban de la société. Toutes les matrones hindoues respectables jaseraient sur elle parce qu'elle ne s'est pas comportée en dame bien élevée - exactement comme ces matrones respectables assises dans le coin jaseraient sur vous si vous étiez venue ce soir vêtue d'une robe rouge et aviez conduit un quadrille. Personnellement, je trouve que le sati est bien plus clément que notre charmante coutume sudiste qui veut que l'on enterre vivantes les veuves.
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- Le problème avec nous autres, les Sudistes, continua Rhett Butler, c'est que nous ne voyageons pas assez ou que nous ne mettons pas assez nos voyages à profit. Bien entendu, messieurs, vous avez tous beaucoup voyagé. Mais qu'avez-vous vu ? L'Europe et New York et Philadelphie et, évidemment, les dames sont allées à Saratoga. (Il s'inclina légèrement en direction du groupe sous la tonnelle.) Vous avez vu les hôtels et les musées et les salles de bal et les maisons de jeu. Et vous êtes revenus chez vous, persuadés que rien ne valait le Sud. Quand à moi, je suis né à Charleston, mais j'ai passé ces dernières années dans le Nord. (Un large sourire découvrit ses dents blanches, comme s'il se rendait compte que tous les personnes ici présentes savaient pourquoi il ne vivait plus à Charleston, et qu'il s'en moquait complètement.) J'ai vu beaucoup de choses que vous tous n'avez pas vues. Les milliers d'immigrants qui seraient heureux de se battre pour les Yankees contre de la nourriture et quelques dollars, les usines, les fonderies, les chantiers navals, les mines de fer et de charbon - tout ce que nous n'avons pas. Voyons, tout ce que nous avons, c'est du coton et des esclaves et de l'arrogance. Ils nous écraseraient en un mois.
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Les vêtements chauds, quand on parvenait à s'en procurer, avaient atteint des prix tellement prohibitifs que les dames d'Atlanta doublaient leurs vieilles robes avec des chiffons et les renforçaient avec des journaux pour se protéger du vent. Les chaussures coûtaient de deux cents à huit cents dollars la paire, selon qu'elles étaient en "carton" ou en vrai cuir, Les dames portaient désormais des guêtres confectionnées avec leurs vieux châles et découpés dans des tapis. Les semelles étaient en bois.
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Assise avec Stuart et Brent Tarleton à l'ombre fraîche de la véranda de Tara, la plantation de son père, en ce radieux après-midi d'avril 1861, elle formait un joli tableau. Sa nouvelle robe verte en mousseline fleurie déployait ses onze mètres d'étoffe bouffante par-dessus les arceaux de sa crinoline, et s'harmonisait exactement avec les mules de marocain vert à talons plats que son père lui avait récemment rapportées d'Atlanta. La robe rehaussait à la perfection sa taille de quarante-trois centimètres, la plus fine de trois comtés, et le corsage très ajusté montrait une poitrine déjà bien formée pour ses seize ans. Mais malgré la simplicité avec laquelle la robe s'étalait, l'allure sage que lui donnaient ses cheveux habilement retenus en chignon dans une résille et l'immobilité de ses petites mains blanches croisées sur ses genoux, sa véritable nature était pauvrement dissimulée. Les yeux verts dans le visage d'une douceur appliquée étaient tempétueux, volontaires, débordants de vie, clairement à l'opposé de son attitude convenable. Ses manières avaient été imposées par les douces remontrances de sa mère et la discipline plus stricte de sa mammy; ses yeux étaient à elle.

(p. 15 - p. 16).
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Au-delà de Tara, c'était la guerre et le monde. Mais dans la plantation, la guerre et le monde n'existait pas en dehors des souvenirs qu'il fallait chasser dès qu'ils se ruaient vers les esprits dans les moments d'épuisement. Le monde extérieur reculait devant les exigeances des ventres vides et à moitié vides, et la vie se résumait à deux pensées liées entre elles, manger et comment trouver à manger.
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