[Lu - 23 décembre 2017 - Je reprends mes notes !...]
Vous me direz, il y a des lectures plus joyeuses en ces périodes de fêtes..C'est sûr !--Un roman aux larges échos autobiographiques, au demeurant. Seul roman traduit de cette auteure allemande. Ouvrage redécouvert dans mes réserves d'écureuil, texte que l'on m'a offert en 1988 ..
Même si ce livre est d'une qualité indéniable, il n'en reste pas moins âpre et d'une noirceur sans pareille...Parallèlement à l'enfance de Vera, maltraitée, battue, humiliée par sa mère...Il y en parallèle , le contexte historique : la barbarie et l'insupportable montée du nazisme. Ce qui fait écrire à l'auteure, en substance "Les adultes de nos nations sont des enfants battus"...
Cette mère qui bat, maltraite, terrorise sa fille pour son bien, évidemment...rejoint ce führer, "chef sauveur" qui déploie tous ses efforts pour le bien du peuple allemand !!
"Mais elle apprit, en un lent apprentissage, comment on cultive la haine, comment on la tisse, la raffine, la sublime." (p. 73)
Il demeure que ce roman sombrissime offre une plume acérée, élégante, des plus singulières et subtiles.-- J'aurais été curieuse de connaître les thématiques de ses autres ouvrages, mais mon niveau d'allemand n'est pas assez étoffé pour que je tente l'expérience !!!
Un écrivain à découvrir si votre moral est bien d'aplomb !!!
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Ce n'était pas de lui qu'elle était tombée amoureuse, mais de son amour pour elle. (p. 47)
Mais elle apprit, en un lent apprentissage, comment on cultive la haine, comment on la tisse, la raffine, la sublime. (p. 73)
Pourquoi grand-mère était-elle tellement plus jeune que grand-père , Parce que les morts restent jeunes, parce que leur souvenir gèle en nous et que nous pouvons les considérer à travers une vitre de glace, que là ils ne changent pas, sans que nous les comprenions davantage. (p. 68)
La nature, c'était quelque chose qu'on travaillait, pas un objet de contemplation et de jouissance. Elle n'avait que mépris pour cette idée de citadins. (p. 77)