N'y a-t-il pas plus grand contraste que de déposer un journal et quitter les nouvelles du jour, notamment celles des conflits armés du moment et d'ouvrir ce dernier roman d'
Akira Mizubayashi. le fracas des armes, le sang, les larmes et en écho, le violoncelle, le travail de luthier et les suites de Bach pour violoncelle seul, ou tant d'autres oeuvres de compositeurs célèbres.
Pourtant, ce roman retourne aussi dans l'horreur de la guerre, celle du pacifique Sud où le délire impérialiste d'un pays pourtant hautement civilisé, le Japon, a engendré la mort de millions de personnes il y a plus de 80 ans.
Le fil rouge de ce roman est celui de la reconnexion, après des décennies, d'une histoire d'amour pour la musique, le violoncelle, un homme et une femme. Une lecture désabusée pourrait y voir un roman « feel good ».
Pourtant, derrière cette lecture simpliste, A. Mizubayashi, qui rend hommage à la langue française par ses talents, offre un superbe traité d'humanisme, par la musique, les instruments d'exception, la culture et ces valeurs communes, universelles, par delà les langues, cultures et religions. Il y convie l'intelligence émotionnelle, la tolérance, l'indépendance d'esprit, surtout envers les pouvoirs autoritaires.
Il invite également à écouter ces nombreuses oeuvres musicales dont il parle si bien.
Bref, quelques heures de bonheur littéraire et musical, le livre dans les mains et la musique dans les oreilles.