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sur 239 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Découpé en deux parties, Dedans et Dehors, l'auteur dresse un portrait de son enfance entre son dedans, sa famille, sa maison et le dehors, ses amis, l'école, ses premiers amours.

La première partie m'a littéralement glacée. Yann Moix a été maltraité des années durants par ses parents. Un père violent, une mère sans coeur, le petit Yann était le bâtard, le con, l'enfant non désiré qu'on souhaite voir mort. Tortures, supplices, honte, atteinte à sa personne tant physique que psychique, il en a vu de toutes les couleurs. Son enfance fut une véritable horreur, d'une barbarie sans précédent. Terrifié à longueur de journée, son seul refuge reste les mots où dés le plus jeune âge il leur voue une admiration sans borne. Même si les romans de Gide étaient brûlés par son père, que Flaubert valdingua par la fenêtre réduit en miette sur la route, personne ne put arrêter le jeune prodige à aimer la littérature. Tout fut pourtant mis en place par ses parents pour saboter son avenir en louant l'enfant aux mathématiques, tout ce qu'il détestait.

« Pour Noël, je commanderais une bêche avec laquelle, dans un compartiment herbu du jardinet, je creuserais un trou où s'enfoncerait le couple qui m'avait fait naître. »

La deuxième partie m'a beaucoup moins convaincue. Ses rencontres copain-copine ne m'ont pas intéressée. Car à mon sens, il y a une trop grande cassure entre le dedans et le dehors, aucun lien apparent. Après avoir lu des pages sur l'anéantissement d'un enfant, j'aurai aimé ressentir où l'auteur et comment il a réussi à rester debout et à s'émanciper. Il n'en est rien à moins de lire entre les lignes, ce que je laisse volontiers à un prochain lecteur.

L'écriture est incisive, alerte, jamais larmoyante, il ne se complaît pas à vider son sac et ça, j'ai aimé. C'est une autobiographie où je n'ai pas ressenti ce sempiternel voyeurisme mal placé. L'auteur se livre avec délicatesse et réflexions. Sans compter que certains passages sont délicieux car Yann Moix, l'écrivain, l'homme qui aime les mots et les livres (pas que les jeunes minettes) sait baigner sa plume dans un bain poétique où les images moussent et frétillent. Et c'est ça que j'aime avec Yann Moix.

« Le soleil posait sur la pierre des immeubles des doigts beurrés, étincelants comme des flèches. »

Ç'aurait donné une lecture gagnante sans cette deuxième partie qui m'aura échappé des mains. Des traumatismes je veux bien croire qu'ils soient cousus dans sa chair la plus profonde. Je lui témoigne toute mon empathie même s'il n'en aura que faire mais si tu nous sers un lac gelé, ne viens pas lui tourner le dos avec quelques allumettes pour te réchauffer. du moins, pour moi il m'en fallait plus.

#Orléans #NetGalleyFrance
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Parce que je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait, je suis tombée de haut en découvrant l'enfance maltraitée par des parents violents et cruels, rapportée par Y. M.

La première chose qui m'a frappée dans le récit de la litanie des coups endurés par le journaliste est le ton détaché sur lequel les faits sont racontés. Cela m'a laissé une désagréable impression. Comme une mise à distance, empêchant toute empathie, qui aboutit à une sorte de scénarisation des événements. Et même si je peux croire à l'authenticité des faits iniques rapportés (quoique...), comme à l'amour de l'auteur pour Les Nourritures terrestres et La Symphonie pastorale de Gide à l'âge de neuf ans et demi, le style alambiqué de Y. M. (un brin cuistre et prétentieux) n'a fait que renforcer ce sentiment de mise en scène du personnage public Y. M.

Faite de sa vie en dehors de l'enfer familial, à l'école, avec ses amis garçons et filles, la deuxième partie ne m'a pas semblé plus sincère ni ne m'a plus intéressée.
Restent pour être tout à fait honnête quelques passages inspirés sur la littérature qui sauvent un peu ce livre que j'ai eu toutes les peines du monde à finir.

#Orléans #NetGalleyFrance
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Fatalement, la lecture de ce livre, après tout le contexte médiatique qu il y a eu autour, ne peut être que biaisée.

On se sent (illégitiment d ailleurs) le droit de juger de la véracité des propos tenus par Yann Moix. On se positionne en enquêteur (tiens, est ce que vraiment c est credible? Est ce qu à ce passage là, il est possible qu il ait enjolivé la réalité ? Comment a t il pu se souvenir avec tant de précision de tel ou tel détail,...), en public, en impitoyable procureur du roi.

Ma lecture a donc été vécue de l extérieur. J ai eu beaucoup de mal à prendre en pitié cet enfant qui déteste ses parents (et qui a toutes les raisons de le faire), tabasse un camarade un peu fayot et bave sur nombre de jeunes filles de son âge avec une faim de loup.

Autant des temoignages comme celui de Tim Guenard ou le récit "Le violon cassé" m ont arraché des larmes insoutenables de rage, de colère et de peine viscérale, autant celui ci ne m a pas communiqué de sentiments extrêmes. Évidemment, j ai excecre les parents de Yann Moix, vulgaires, méchants et bêtes, auteurs d actes abominables et humiliantes. Évidemment, j affirme haut et fort qu aucun enfant ne devrait vivre ce genre de traumatisme odieux, et que l on ne protège pas assez les enfants dont les parents sont des êtres vicieux, calculateurs, manipulateurs et violents. Évidemment comme Moix cité Hugo: "Ce qui est fait contre un enfant est fait contre Dieu". Mais je suis passée malheureusement à côté de ce livre. Il ne m'a pas révoltée comme cela devrait, il ne m'a pas transpercée, ne m a pas retourné le cœur.

Je souligne la plume de l auteur, qui reste exquise même lorsqu elle répète les vulgarités de ses détestables parents. Les souvenirs sont précis, décrits avec justesse, on sent presque le parfum de l école de maternelle, on voit le paysage dépeint avec une délicatesse infinie. Les mots sont choisis avec une main de maître, délicats, mélancoliques, emprunt d une tristesse indelebile qui perfore les pages tout au long de la lecture. Les comparaisons sont douces, d aquarelles, fines. Les tournures de phrases permettent une projection d images à chaque scène écrite.

Mais je n ai pas été transportée. Peut être à cause du brassage médiatique autour, comme cité plus haut. Peut être parce qu il me reste en tête les moments gênants et cruels de l émission "On n est pas couché" ou l écrivain se permettait de descendre en flèche avec une verve incroyable des personnes qui cherchaient juste à faire connaître leurs œuvres et à partager. Et qu en plein vol, le fiel de Yann Moix venait les gifler et éteindre leur première impulsion qui était simplement de proposer un travail dans lequel ils s étaient investis corps et âmes...
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Premier livre de la quadrilogie que Y. Moix a décidé de consacrer à sa vie : d'abord, son enfance bien-sûr à Orléans. Ses relations en dedans, son père et sa mère ; puis ses relations en dehors, l'école. Dedans, c'est un cauchemar, ses parents méritent qu'on les haïssent - comment est-ce possible a ce point d'être aussi violent ? Dehors, c'est la vie, l'amitié, l'amour. Dedans, c'est l'enfermement. Dehors, c'est la créativité. J'ai toujours apprécié son style d'écriture, pesé, et ses réflexions pas communes. Et ce livre en est encore un bel exemple. Bientôt la suite à Reims...
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Le rythme donné à ce livre, un épisode de vie par année scolaire, permet dans la première partie de supporter la lire tant la violence qui y est décrite est intolérable tout comme l'aveuglement (ou la passivité) des voisins, amis, enseignants, membres de la famille… Ce qui marque surtout c'est la résilience dont fait preuve l'auteur, enfant, à la seule grâce de certains des plus grands écrivains. Ce qui émeut c'est la naissance précoce de l'écrivain.
La seconde partie, moins noire, m'a été pourtant plus difficile à lire. La suffisance de cet enfant, déjà présente dans la première partie, finit par lasser et rendre l'auteur assez détestable. C'est d'autant plus dommage que sans cette suffisance Monsieur MOIX, brillant à n'en pas douter, paraîtrait plus humain.
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"Orléans", Yann Moix, RL2019, Grasset

Je ne connais pas le personnage (je ne regarde pas la télé). Je suis juste au courant des révélations sur ses propos antisémites. J'ai hésité à lire ce roman.

👌🏽 Lire ou… 💩 ne pas lire ce roman?

👌🏽 L'auteur raconte les sévices que ses parents lui ont fait subir toute son enfance et adolescence.
Tout être ayant subi des maltraitances enfant doit avoir la possibilité de raconter, puisque sa réparation en dépend; nous sommes tous capables d'empathie et nous ne pouvons fermer les yeux sur ce qui se passe dans de nombreux foyers une fois la porte fermée.
J'espère que ses tortionnaires, qui l'ont accusé de mentir, sont couverts de honte !

💩 Son témoignage n'a pas d'universalité; il est autocentré et la réflexion psychologique très limitée, le témoignage reste factuel. Il semble nourrir une haine pour ses géniteurs, et fait un véritable "déni de frère" pourtant de 4 ans son cadet.
Il n'apportera pas grand-chose pour la reconstruction à des adultes ayant subi des brutalités par leurs parents.

👌🏽 La littérature, l'écriture, apprendre seront ses refuges: il s'y plonge corps et âmes, à la limite du fanatisme. Un autre monde s'ouvre à lui: la beauté des mots.

💩 Il fait un "étalage" très élitiste de ses gouts littéraires qui laisseront en marge nombre de lecteurs.
On a aussi un peu envie de lui dire, une fois étudiant, de boire des coups avec des potes, d'aller à la piscine, de courir après les pigeons et de compter les marches de la Tour Eiffel… vivre quoi!

👌🏽 le livre se dévore, la construction est originale: "Dedans"/"Dehors" et chaque chapitre est une année d'école, ce qui parle à tout le monde.

💩 le style plaira à certains: un auteur qui écrit avec le Littré dans une main, le stylo dans l'autre et le Bescherelle entre les dents, usant et abusant du subjonctif imparfait, faisant sûrement de lui l'auteur au style le plus pédant et antinaturel de cette rentrée littéraire.

Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, mais je ne relirai pas Moix.
Lien : https://carpentersracontent...
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Il manque sans doute un peu de présence à ce récit factuel et précieusement distant pour en faire un roman saisissant. La dénonciation prend le pas sur l'émotion, la lecture reste extérieure au texte, le projet d'écrire un roman de l'humiliation comme on écrit un roman d'initiation est en partie manqué. Barfuss de Kleberg et, en un sens, En finir avec Eddy Bellegueule, rapportent l'humiliation de manière beaucoup plus fracassante.

Je n'ai pas cru à cet enfant qui subirait de tels sévices sans en ressentir une très forte déstabilisation psychologique : où trouver une structure, un lien, un secours, voire un recours, un palliatif en somme à tout cela, et comment se ferait-il qu'aucun voisin, aucun prof, aucun parent d'élèves ne sermonne les parents, sinon n'en réfèrent aux autorités. Si on lui met le nez dans la merde, où est-il écrit qu'il en sent l'odeur dans la journée, qu'il la recherche, qu'il veut s'humilier soi-même dans des expériences glauques - ou au contraire qu'il entretient un rapport des plus révulsé à toute idée scatologique, voire toute émission corporelle ? On ne peut pas ne pas aborder l'influence de ces expériences sur le comportements et les pensée ; dans la seconde partie, le personnage est amoureux.... que peut être l'amour quand on a vécu dans la haine de parents que le personnage devait tout de même bien, et c'est là l'horreur, aimer, parce que ce sont ses parents... Mais rien de cela n'est abordé, l'amour y est aussi insignifiant, plat ou banal que chez n'importe qui : je suis attiré par cette fille, elle est belle, mais bon, bref, enfin.

Par ailleurs, je n'ai pas saisi le sens de cette narration précieuse et distante et du sens qu'elle devait avoir. Il est entendu que l'enfant (personnage ou vivant) n'avait pas ce recul. Quel sens à cette nonchalance narrative ? Un pardon, un oubli des événements, une indifférence ? Cela ruine le projet d'évoquer l'humiliation. Je me suis dit à la lecture : je ne savais pas que Moix était si vieux, octogénaire ou nonagénaire ; il raconte une enfance dans les années trente, lointaine et un peu oubliée. Mais non, il est cinquantenaire et aurait écrit sur la suggestion de ses amis : c'est donc que les souvenirs sont suffisamment présents pour que l'auteur les évoque dans son quotidien.

Tout cela renforce l'artifice de la narration, accentue la distance et contribue à l'échec du projet d'un roman de l'humilitation : je garde le souvenir d'une intention d'écriture élégante et du récit d'un adolescente amoureux. le tout se tenant de ce point de vue, le roman n'est pas illisible.
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Découpé en deux parties qui se font écho, "Orléans" est un livre qui fait froid dans le dos. Yann Moix y dénonce les sévices qu'il a subis durant son enfance, sévices que son père et son frère dénoncent eux-mêmes comme une pure affabulation. L'affaire est délicate et il est difficile de dissocier l'homme public, figure clivante du milieu médiatique, et l'écrivain prolifique, talentueux et amoureux des belles lettres. Lors de la lecture d'Orléans, mon esprit n'a cessé de faire des allers-retours entre l'enfant, le Moix du passé et l'adulte, le Moix du présent, tentant de repérer le passage d'identité de l'un à l'autre. C'est un livre calme et violent, calme par le ton détaché qu'il utilise et violent par les thèmes ou les scènes qu'il décrit. le contenu littéraire est brillant avec une métaphore filée dans tout le récit entre l'être et le livre. L'enfant et les livres subissent les mêmes mauvais traitements, les mêmes humiliations avec une analogie continue entre personnage et ouvrage littéraire. L'écriture est originale malgré quelques tournures rebutantes ou prétentieuses. J'ai apprécié le découpage du livre en deux parties qui se répondent, miroir de notre double identité, celle qui nous est donnée à la naissance par l'extérieur, par le dehors et celle du dedans, du moi intérieur que chacun se construit. La deuxième partie, plus répétitive dans les thèmes qu'elle aborde, m'a malheureusement un peu plus ennuyé. le livre s'inscrit dans la tradition du récit de soi, du récit d'enfance, du récit de vie à la première personne, c'est la quête du moi(x) avec la littérature comme arme de libération, comme absolu. le motif de trouver sa place, quelle qu'elle soit, même celle de raté, est d'ailleurs extrêmement important et prégnant dans le livre. Yann Moix parle même paradoxalement d'imposture pour qualifier celle qu'il a adoptée enfant « au milieu des foules humaines ». Mais l'homme qui ne s'est évidemment pas sorti indemne de toutes ces épreuves, n'est plus à un paradoxe ou une provocation près. Et à l'instar d'autres sujets comme les erreurs de jeunesse, les amitiés douteuses ou le rapport aux femmes, de nombreuses questions restent en suspens.
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Dans ce récit autobiographique, Yann Moix raconte son enfance, il scinde son texte en deux grandes parties, Dedans et Dehors, dans lesquelles il retrace son histoire dans de courts chapitres scandés par les changements de classe, de la maternelle aux classes préparatoires scientifiques. Chaque chapitre relate un moment d'une de ces années scolaires. Dedans c'est sa vie au sein de la cellule familiale à Orléans ; Dehors, c'est sa vie en dehors de sa famille, l'école, la rue, ses amis et ses premières amours. Les deux parties suivent exactement la même chronologie.

La première partie est glaçante car Yann Moix y raconte son enfance martyrisée soumis à la violence physique et psychologique de ses deux parents qui ne craignent pas de lui dire qu'ils préféreraient le voir mort. Coups, insultes, humiliations se succèdent de la part de parents qui semblent être de sombres brutes perverses et sadiques. Yann Moix décrit des scènes d'une insoutenable cruauté d'une façon assez factuelle n'évoquant qu'occasionnellement ses ressentis, ses réactions face aux sévices que la folie de ses parents lui fait subir. Très solitaire, il trouve, dès l'âge de neuf ans, refuge auprès d'André Gide " il revivait en moi tandis que je survivais en lui" , premier pas vers une passion pour la littérature qui le sauvera même si ses parents l'ont contraint à s'engager dans des études scientifiques alors qu'il détestait les mathématiques.

Dans la deuxième partie ses obsessions sexuelles prennent beaucoup de place. Yann Moix s'étend sur ses fantasmes sur une fille différente à chaque chapitre. Ce qui est saisissant c'est la séparation entre ses deux mondes, Dedans et Dehors, car aucune allusion aux traitements qu'il subit chez lui n'apparaît dans cette deuxième partie. de la même façon, dans la première partie l'indifférence du monde extérieur, l'absence de soutien des enseignants, des voisins n'ont pas manqué de m'interroger. Deux mondes irrémédiablement étanches au sein desquels sa passion pour la littérature se renforce et se prolonge dans son désir d'écrire, d'abord en imitant les mots de ses maîtres puis en trouvant sa propre langue jusqu'à la publication de son premier roman.

Autant la première partie est un témoignage fort, glaçant qui peut permettre de comprendre le personnage public qu'est devenu Yann Moix, autant les fantasmes qu'il étale dans la deuxième partie m'ont profondément ennuyée même si j'ai cru comprendre qu'il voulait ainsi montrer l'origine de ses difficultés avec les femmes mais sa pensée n'est pas toujours facile à suivre... le découpage Dedans/Dehors, technique narrative que j'ai au départ trouvé très intéressante, m'a finalement semblé assez artificielle, il m'a manqué des liens entre les deux parties très distinctes, des éléments pour comprendre comment il a pu survivre.
Dès les premiers chapitres on se rend compte qu'on est ici dans de la grande littérature, la plume de Yann Moix que je découvre avec ce roman est très belle, d'une puissance rare. Cependant son utilisation abusive de mots savants et d'effets de conjugaison (imparfait du subjonctif, deuxième forme du conditionnel passé..."J'eusse dû faire l'inverse") finit par rendre son style trop précieux, voire pédant, plus de sobriété dans l'écriture m'aurait permis de mieux l'apprécier. J'ai apprécié que le ton ne soit jamais larmoyant, que ce témoignage soit totalement dénué de voyeurisme. J'ai aimé la pudeur de Yann Moix et le regard assez distancié qu'il porte sur lui-même dans la deuxième partie où il ne manque pas de se moquer de lui-même.
Ce texte est aussi un très bel éloge à la littérature, un cri d'amour pour les écrivains qui l'ont sauvé, Gide, Péguy, Sartre. Un texte autobiographique qui semble sincère et qui peut être lu par tous ceux qui, comme moi, n'éprouvent aucune sympathie pour ce personnage public qui se révèle être en fait un grand traumatisé. Un texte que j'espère libérateur pour Yann Moix...

J'ai lu ce roman début août avant la polémique qui sévit autour de texte avec la réaction dans la presse du père de Yann Moix et le tapage médiatique qui en découle. Je suis ravie de l'avoir lu sans rien connaitre de ce règlement de comptes et d'avoir pu le lire comme une oeuvre littéraire hors de tout autre contexte qui ne m'intéresse pas.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Dans ce roman (autobiographique ?) Yann Moix raconte en deux parties l'histoire d'un jeune homme de son année de maternelle à celle de mathématiques spéciales.
La première partie s'intitule "Dedans", ainsi pour chaque année scolaire il raconte sa vie à la maison, dans sa famille ; pour la seconde intitulée "Dehors" il s'agit de sa vie à l'école, à l'extérieur de sa famille, ses rencontres amoureuses et amicales.

C'est un livre un peu difficile à chroniquer car j'ai ressenti beaucoup d'ambivalence entre une compassion la plus absolue face à l'horreur infinie de la maltraitance et un ennui profond face à la vie d'un jeune garçon/homme.

Cette première partie sur la vie à la maison décrit une maltraitance psychologique et physique parfois à la limite du soutenable, ces parents sont d'une cruauté sans limite, mais le jeune garçon se plonge dans la littérature pour se "sauver", et malgré les différentes descentes de ses parents dans sa chambre pour bruler, jeter, déchirer les oeuvres qu'il lit, il s'accroche à ce besoin des mots et des phrases.

Dans la seconde partie à l'extérieur, le jeune garçon n'est pas tellement épargné non plus, par ses camarades ou par les filles. Il vit beaucoup d'humiliations et notamment amoureuses, mais pas que.

Je sais que l'homme est sujet à beaucoup de polémiques et je ne veux absolument pas m'attarder la dessus, c'est l'écrivain qui m'intéresse et là je crois que l'on peut dire qu'il y a un vrai génie, YM sait parfaitement manier le verbe et surtout la phrase, littérairement parlant c'est un plaisir de le lire.

Un bilan mitigé donc, un livre qui me laisse décontenancée face à un personnage encore plus f(l)ou qu'avant cette lecture.

#Orléans #NetGalleyFrance
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