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sur 237 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je vais derechef entrer dans cette polémique stérile, d'une imbécilité crasse, ces "fake news" indigestes que l'on voit fleurir ça et là sur les réseaux sociaux, sans preuves aucunes, sans véracité, sans pitié.
Et puis, la douleur dérange les braves gens, on ne sait jamais, cela pourrait être contagieux. Bandes de pleutres.
Alors oui je crois Mr Moix.
Je le crois d'autant plus que moi-même, je fus une petite fille maltraitée, humiliée, massacrée par une mère folle et haineuse à mon endroit. J'ai même failli être passée par là fenêtre par ma génitrice, qui se dit être une bonne mère aujourd'hui.
Mais mon enfance et mon adolescence ne furent pas du même acabit que l'horreur dont a été victime Yann Moix, et dont il sort, apparemment bien, je dis "apparemment" car, derrière son masque de provocateur et de mépris, se cache une âme tendre et veloutée.
Je le crois parce que, les sévices dont il fait mention sont si abominables, que personne ne pourrait inventer de telles horreurs.
Quand aux prétendus mensonges dont parle partout Mr Moix père, je n'en crois pas un mot. Aucun parent maltraitant n'avoue son (ses) crime(s), et je trouve déplacé ce qu'affirme ce bourreau, ce petit monsieur, à sa place je me cacherai plutôt que d'ouvrir sa si grande bouche.
Et puis je le crois par la sincérité incroyable que sont ses mots, et je le crois en raison d'une seule evidence ; dans quel but Mr Moix aurait intérêt à raconter par le menu ces sévices, et notamment cette scène abominable dans laquelle le père, le barbouille le visage de ses excréments par des linges souillés dûs à des crises d'angoisse récurrentes. L'encoprésie dont il souffrait est, on le sait maintenant, dû à une grande souffrance intérieure.
Ne pas oublier sa folle de mère, qui ressemble à Folcoche de Vipère au poing mais en pire, c'est dire, qui veut sa mort, elle le lui dit très clairement, sans prendre de gants.
Ceci étant dit, passons au livre lui-même.
Les deux parties, le dedans et le dehors, sont, à mon avis, complémentaires. L'une ne va pas sans l'autre.
Le dedans est terrible, je ne vais pas revenir dessus, on en prend plein la tête, les yeux et l'âme.
Le dehors est plus ardu à lire, plus hermétique, mais on y voit un Yann Moix amoureux, mais amoureux transi de froid car les filles le battent froid.
Ceci est dû vraisemblablement à ce que j'appelle la technique du paillasson ; tout enfant maltraité, n'est attiré que par des personnages toxiques, délétères et dont l'amour est moribond pour toujours. Et oui, les gens malmenés gravement par leurs géniteurs doivent avoir une odeur, une saveur qui découragent et éloignent les autres, Autres qui s'essuient avec une certaine satisfaction sadique à grand bruit leurs souliers crottés sur le paillasson de l'enfant martyrisé.
Quand votre mère ne vous a pas aimé, les autres ne vous aimeront pas, ou si peu, médiocrement, abusivement ou pas du tout. Les relations tiédasses ne sont pas ma tasse de thé non plus.
Cet ouvrage est un hommage poignant aux livres, qui ont sauvés littéralement le petit bonhomme massacré. On y trouve Gide, bien sûr, mais également Charles Peguy et le poète Francis Ponge, dont on peut reconnaître le style flamboyant en exergue dans la seconde partie. Bravo d'ailleurs à Mr Moix qui utilise à la perfection l'imparfait du subjonctif, et qui manie la langue comme personne. Cela aussi je l'ai beaucoup appréciée, cette si belle écriture, ce style magnifique, s'envolant au-dessus de nous, les lecteurs.
Mais ce que j'ai le plus aimé, ce qui m'a plus touchée, c'est le clivage qu'a opéré Mr Moix lors de ces faramineuses raclées, il se dédoublait pour qu'une partie puisse rester saine et protégée. C'est sans doute pour cela qu'il a échappé à l'asile d'ailleurs.
Bravo Mr Yann Moix. Votre livre est un prodige ( oui je sais, j'entends déjà derrière moi la meute de loups et leurs claquements de mâchoires féroces, mais je m'en moque).
Je vous dis au revoir Yann Moix, et j'ai le respect de votre courage pour avoir déterré tout cela, ce cloaque immonde, cette infamie, ce meurtre d'âme.
Rien que pour ce courage, j'aime Yann Moix.
Merci.


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Récit autobiographie en deux parties , dedans c'est à dire dans la sphère familiale et dehors l'école , les amis , les premiers amours , les rencontres qui orientent une vie .
On n'aime ou ou n'aime pas l'auteur qui d'ailleurs aime provoquer , mais il faut reconnaître une chose on est ici dans de la littérature de haut vol .
Une écriture simple pourtant , un récit sans fards , sans pathos aussi , Moix ne se plaint jamais , il raconte son enfance d'enfant battu , on n'en connaîtra pas les causes , y en a - t - il d'ailleurs ?
Attention le livre ne se résume pas à ça , ce n'est pas du tout le genre de l'auteur .
Il y a des pages sublimes sur ses premières lectures alors qu'il n'est encore un enfant , cette universalité des enfants qui tombent dans la grâce des mots et qui sont sauvés par la même occasion .
L'amour de la lecture est la meilleure béquille pour traverser la vie .
Il nous parle de sa découverte de l'univers de Gide , plus tard de son amour pour les livres de Patrick Grainville .
Il y a des passages qui font sourire malgré la gravité de certaines confidences comme quand il raconte qu'il a recopié des pages entières de poèmes de Victor Hugo qu'il envoyait à la fille dont il était amoureux en lui faisant croire qu'ils étaient de lui !
Il y a ce que certains lui envient , le talent quand il décrit l'intense différence entre ses nuits et ses jours d'adolescence.
La nuit il est un séducteur sans peur , le jour , il bafouille .
Moi personnellement j'ai beaucoup aimé , je sais différencier l'homme qui provoque , polémique mais qui reste honnête et l'écrivain , j'espère qu'il y a beaucoup de lecteurs qui eux aussi liront ce texte aux grandes qualités littéraires.
Merci à NetGalley ainsi qu'aux éditions Grasset pour ce partage .
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Cette chronique a été écrite le 7 août 2019.


Ce livre est divisé en deux parties. Dans la première, Yann Moix relate les maltraitances physiques et psychologiques qu'il a subies durant l'enfance et dans la deuxième, il décrit son comportement à l'extérieur de chez lui. Les deux sont construites de la même manière : un chapitre par an, de la maternelle aux études supérieures, dans lequel il décrit des événements marquants de l'année en cours. Ce déroulement chronologique n'est pas surprenant. Souvent, un enfant martyrisé date les violences en se souvenant de la classe dans laquelle il était. Évidemment, les souffrances infligées par ses parents empiètent dans la description de la vie en-dehors du domicile familial.


Un fil conducteur est présent dans les deux parties. Il s'agit de la littérature, de la découverte de la lecture à l'écriture de ses romans, en passant par les premiers émois littéraires et ces auteurs qui n'ont jamais quitté son coeur. C'est un cri à ces livres qui sauvent tant d'enfants quand ils vivent l'enfer chez eux. Et même cela, on a souhaité lui retirer.


C'est le deuxième livre que je lis de Yann Moix. J'avais lu Rompre. Je note un point commun entre les deux : l'auteur est lucide sur ses attitudes et ne fait preuve d'aucune complaisance envers lui-même. Il n'embellit aucun de ses actes. Un autre lien entre les deux est l'écriture qui me transporte. Son écriture très imagée me séduit et j'apprécie de rechercher certains mots dans le dictionnaire, tout en étant accessible. La plume est belle et m'enrichit. Par moments, elle devient exaltée et j'ai aimé les émotions que cela a déclenchées en moi.


Enfin, j'ai été sensible aux souffrances de l'enfant qu'était Yann Moix. J'ai été révoltée par ses géniteurs, mais aussi par tous ces adultes qui n'ont pas vu, qui n'ont pas tenté de comprendre les appels à l'aide de ce petit, qui l'ont jugé sur ses attitudes sans en chercher la cause. Je ne sais que trop bien que c'est une réalité. J'ai compris cet adolescent qui croit trouver l'amour en chaque fille qu'il croise, cette quête perpétuelle d'affection et de reconnaissance.


Ce livre a, évidemment, résonné en moi. Yann Moix se livre entièrement. Ce qu'il dépeint est horrible, mais la manière de le faire est belle. C'est une lecture que j'ai adorée alors que le sujet est très douloureux pour moi. Certaines scènes sont dures, mais n'oublions pas que quand nous avons mal en lisant la souffrance d'un enfant, celui-ci a encore plus mal en la subissant.


Je remercie sincèrement Netgalley et les Éditions Grasset pour ce service presse.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Tout d'abord, je relève un style d'écriture élevé et c'est très agréable car on se dit que la langue française n'est pas perdue pour les contemporains que nous sommes.

Je pense que tout le monde connaît l'histoire vraie ou pas de ce livre. La maltraitance subie par l'écrivain (battu, persécuté, le faire souffrir pour le plaisir ?) pendant des années tant de la part du père que de la mère. Il décrit le ''dedans'' (à la maison) et le ''dehors'' (Maternelle, primaire, collège...). Le ''dehors'' n'était pas non plus la panacée car il était assez solitaire, souvent rejeté par ses camarades et éjecté quasi systématiquement par les filles dont il tombait amoureux hormis un jour où une jeune fille avait décidé de coucher avec lui, qui était très entreprenante mais Moix, n'a pas réussi. Cette fille l'a ensuite répudié dès le jour suivant.

Yann Moix s'évade en lisant énormément, Gide, Sartre, Ponge... J'avais déjà remarqué sa très grande culture.

Il y a concernant ces faits relatés par l'auteur une grande polémique : ses parents (qu'il ne voit plus depuis plusieurs années) réfutent totalement les allégations de leur fils.
Ce frère, Alexandre est totalement absent du livre et Y.M. explique que c'est fait exprès car ''il aurait eu l'impression de lui porter un coup'' s'il avait parlé de celui-ci dans son livre !
Quant à Alexandre Moix, il dit que c'est son frère qui le martyrisait et que tout ce qu'il décrit dans ce roman c'est lui qui en a fait les frais.
Alors, qui ment ? Qui dit la vérité ? Pourquoi Yann Moix n'a pas parlé de tout cela avant ? Si ce n'est pas vrai, quel est son but ?
Je ne me prononce pas plus sur mon idée et peut-être que ''l'affaire Moix'' aura une suite. Si tout cela n'est que mensonge alors les parents ne veulent-ils pas porter plainte pour diffamation ? Beaucoup de questions restent en suspend.

Lu en septembre 2019 / Grasset - Prix : 19 €.


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On peut haïr et mépriser Yann Moix ( moi-même, cet homme me répugne, à bien des égards ), on peut contester une grande part de la véracité, de ce roman autobiographique, on peut le trouver, excessivement imbu de lui-même, on peut dénoncer ses travers, on peut exécrer ce petit antisémite, sexiste de surcroît ; on peut ne pas aimer le polémiste, et la vipère arriviste, qui est en lui ; moi-même, je ne l'aime pas ; mais, c'est un véritable écrivain.
Soyons bien clair : je n'aime pas Yann Moix, mais j'aime "Orléans". Je n'aime pas l'homme, j'aime l'oeuvre, pas entièrement, d'ailleurs ; certains passages, m'ont un peu agacé, et j'ai eu un peu de mal, au début, avec le style, assez particulier, de Yann Moix, qui a un côté nerveux, et un vocabulaire, très élaboré. Parfois, certaines scènes, m'ont moins intéressées, que d'autres ; mais, j'ai fini, par rentrer dans le roman, et ce fut, passionnant tout d'abord, parce que Yann Moix, écrit bien : on peut ne pas aimer son style, il est particulier, moi-même, je l'ai dit, il m'a fallu un temps, pour m'y acclimater, mais, au final, j'ai bien aimé, ce style ; c'est un vrai style, un style qui émeut souvent, un style souvent sensible et beau.
L'histoire, aussi, est intéressante. On ne saurait la réduire, malgré ce que j'ai entendu ci et là, à l'histoire, d'un enfant, maltraité par ses parents ; il y a bien plus, et ce qui m'a le plus intéressé, est la manière, dont Yann Moix, parle de sa passion pour la littérature, autant pour l'écriture, que pour la lecture ; cette passion, cette chaleur, m'ont vraiment fasciné.
Une histoire riche, complète, qui m'a envoûté !
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Emouvant roman autobiographique : un petit garçon non désiré, maltraité et humilié par ses parents ("Dedans"), parvient, grâce à l'école ("Dehors"), à vivre malgré tout une vraie vie d'enfant et d'adolescent.

- Du "Dedans", l'adulte gardera des fêlures.

- Du "Dehors" des images enchantées : la cour de l'école, le marronnier qui fait de l'ombre à sa classe, les premières amours, sa rencontre avec la littérature (Gide, Péguy, Sartre, Ponge, Grainville), la musique, la philosophie ;
ou plus sombres : la mort d'un camarade de classe ; le suicide du fils d'une enseignante ; une partie de gendarmes et de voleurs qui faillit mal tourner ; l'héroïsme inattendu d'un camarade ; une agression par une bande de voyous ; ses rapports conflictuels avec les mathématiques ; ses premières amours, tâtonnantes, au propre et au figuré.

J'ai été très touchée par le petit héros qui lui sauva la mise ; par la relation tendre et platonique qui le lia à une jeune lycéenne, malheureuse comme lui, et qui trouva son apothéose quasiment extatique dans le partage de "L'expérience intérieure" de Georges Bataille.

Les deux parties mises en regard se répondent :

- "Dedans" sonne comme un appel à la vigilance à l'égard de ce qui peut se passer dans les familles lorsqu'elles se mettent à dérailler, véritables espaces féodaux clos sur eux-mêmes ; caisses à résonances où explosent les bombes à fragmentations de la haine de soi reportée sur sa propre descendance ;

- "Dehors" est une ode de remerciements à l'Ecole qui, en ouvrant accès au savoir, offre à l'enfant malmené un espace protégé de liberté et de créativité quasiment inaccessible de ses géniteurs.

L'enthousiasme et la curiosité intellectuelle de l'auteur se communiquent au lecteur de plus en plus avide, au fil des pages, de se plonger dans les oeuvres évoquées : on n'a pas envie d'en rester là, le feu sacré se communique comme un incendie salutaire, on a l'impression de sortir du long sommeil de l'incuriosité.

Le style du roman est riche, alerte, poétique, un univers se dessine dans lequel flottent des relents de notre enfance, qu'elle fut heureuse si nous fûmes choyés, ou plus chaotique pour ceux d'entre nous qui n'eurent pas cette chance.

"Orléans" se présente comme l'aboutissement de la démarche commencée dans "Naissance". Un homme est aux prises avec sa vie et la transforme en littérature avec panache, érudition et subtilité ("Naissance", brillante épopée multiforme) ; avec rage, douleur sincérité, et encore malgré tout un immense amour de la vie ("Orléans").

Il faut lire aussi "Naissance" pavé éblouissant que l'on prend dans la gueule dès qu'on l'ouvre et qui donne accès à une poésie et à un questionnement métaphysique qui ne vous abandonnent pas une fois le livre refermé.

Yann Moix a un talent forcené pour la phrase, le rythme, les images.

Qu'il est doux de s'abstraire des vaines polémiques et de se plonger dans les oeuvres ! Les hommes ne sont que des hommes ; leurs oeuvres les dépassent.

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Comme vous l'avez surement remarqué (à moins d'être enfermé dans une grotte), ce livre a fait beaucoup de remous lors de sa sortie à la rentrée littéraire. Il est à l'origine d'une guerre sans merci entre les membres de la famille Moix, qui rivalisent tous dans l'art de discréditer l'autre… Mais voilà, mon blog n'a pas vocation à s'étendre sur les polémiques et je vais juste tenter de parler humblement de littérature.

Pour nous raconter son enfance, l'auteur découpe son histoire en deux parties distinctes. La première nous expose les évènements qui se sont déroulés dans sa maison familiale et la seconde à l'école. A chaque année scolaire, une anecdote. Même si les violences de ses parents sont au coeur de l'histoire et sont assez choquantes, le reste du livre est un ensemble de souvenirs nostalgiques qui font de Yann Moix l'homme qu'il est aujourd'hui. Il est question d'études, de filles, de musique et surtout de littérature. Il en profite pour faire une ode à ses écrivains fétiches, sans qui il ne s'en serait pas sorti.

Mais ce qui fait de ce recueil de mémoires, un grand livre, c'est sa langue de haut niveau. En effet, contrairement à ses oeuvres précédentes, l'auteur a su épuré son style, moins ampoulé. Bien sûr, son écriture reste d'un classicisme suranné et dérangera certains lecteurs, mais pour moi ce résultat est tout simplement magnifique. le texte est maîtrisé et les mots toujours justes. Je me suis même surpris à relire des passages afin d'en apprécier les tournures.

Yann Moix est un être que j'adulais à une époque pour ses réflexions intelligentes, qui ensuite m'a rebuté (dans sa période télévisée) par sa méchanceté gratuite. Sur le plan humain, il m'est aujourd'hui indifférent mais forcé de constater que c'est un sacré écrivain ! Il manie notre « bon vieux français » avec talent et « Orléans » en est une démonstration éclatante.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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je viens de le terminer à l'instant et je ferai abstraction de la polémique pour ne parler que du livre.
Toutefois je tiens à préciser qu'aucun parent violent n'admettra l'être, tout comme un mari qui bat sa femme. En outre, connaissant moi même des personnes qui ont été maltraitées, il n'est pas rare que juste l'un d'entre eux, de la fratrie, le soit et que l'autre se retrouve en position de force, créant ainsi une rivalité...
Cette parenthèse faite, la lecture de ce livre a été plus qu'éprouvante pour moi.
Le livre se divise en deux parties, chaque partie est découpée de la même manière. On suit Yann Moix pendant tout son parcours scolaire. La première partie se situe dedans, dans son cercle familial. On assiste là à de vrais actes d'une cruauté sans nom. Les coups pleuvent, crachats, injures, l'enfant, en CP, abandonné, la nuit en pleine forêt ou plus tard deux jours entiers dans la cave sans nourriture. entre autres joyeusetés... Passages d une rare violence où l'auteur n'a trouvé qu'un échappatoire la lecture . Il en avale des livres pour exister, et fuir. Il prendra notamment Gide comme idole, oui mais voilà Gide est homo donc Yann l'est forcement, tare qu'il faut faire disparaître!
Lire cette partie, comme je l'ai dit plus haut, m'a fait passer une mauvaise nuit et m'a mise les nerfs en pelote car on ne peut que se demander pourquoi on a des enfants? pourquoi les gens ont regardé sans rien dire? leur silence équivaut pour moi à être complice!
La seconde partie est en apparence plus soft, car il n'y a plus de violences physiques de la part des parents, non la violence est celle que Yann se fait à lui-même et les humiliations qu'il subit par contrecoup. Difficile de savoir s'y prendre avec le monde extérieur quand on a connu que la violence verbale et physique. J'ai eu mal pour lui, tellement devient perceptible ce qui va se produire. Yann a vu dans les mots une bouée de sauvetage et par là même s'est imaginé que les autres ( les femmes surtout) pourraient comprendre ce que cela signifie, quand il tente de se livrer. On assistera donc à de vrais camouflets, parfois publics
Il est là dans une période masochiste ou après avoir subi, il se fait subir à lui même. Comment peut on s'aimer soi-même quand on a connu que des tortures et des insultes par ses parents?
Bref un livre dense, fort et qui a le mérite de traiter de l'enfance maltraitée, bien trop souvent cachée. Quiconque s'essaie à en parler prendra le risque de voir la colère et la haine se décupler!!!
Un livre que je vous conseille de lire pour vous faire votre propre idée sur ce qui se passe vraiment. En ce qui me concerne j'ai tendance à le croire malgré les évènements et il ne faudrait pas oublier que le but de ce livre était aussi de parler des victimes.
N'oublions jamais que les victimes d'hier pourraient être les bourreaux de demain, si elles ne sont ni écoutées ni soignées. le phénomène de répétition peut aussi les amener vers d'autres bourreaux à l'age adulte. C'est dès l'enfance que nous devrons agir pour arrêter ce cercle vicieux
Par ailleurs je tiens à rajouter que le style littéraire de Yann MOIX est une pure merveille. La juste utilisation du passé simple, et des temps en général, loin d'alourdir le texte ne fait que le rendre plus beau encore
Merci Yann et merci aux éditions Grasset de mettre la violence en avant, malgré la polémique et le reste que je ne cautionne pas mais qui prend sûrement sa source dans cet enfer!
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Grand lecteur, j'ai rarement lu, hors polémique, de roman aussi fort et avec un style aussi beau.
Yann MOIX est un grand écrivain et ce devait être le Prix Goncourt 2019 sans ce battage médiatique et ces foules bêtes et crasses qui se précipitent sur lui sans même le lire et le comprendre.
En effet, ceux qui ne comprennent rien, une majorité, n'ont pas eu l'enfance qu'il décrit. Les autres, une minorité comprendront tout et le croiront. Il y a des choses qu'on invente pas et où se reconnaissent très bien ceux qui furent battus.
Ceux qui n'ont rien compris pourront donc se rabattre sur JP Dubois et son style journalistique, paresseux et commercial comme 80 % de la littérature actuelle hélas.
Pour les autres, lisez "Orléans", sortez de votre zone de confort petite bourgeoise et abordez un des derniers grands tabous de notre temps : l'enfance battue et l'impossible résilience des victimes devenues adultes et qui visiblement seront toujours des coupables.
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Un livre enseveli sous des polémiques qui occultent sa valeur littéraire. Il aurait dû figurer sur la liste des sélections pour le Goncourt. L'écriture est très belle, un peu gidienne (les subjonctifs passent comme une lettre à la poste) et ne manque pas de lyrisme. On y sent cette fois beaucoup plus d'authenticité que dans ses autres écrits (j'avais été subjuguée par des passages de Naissance, mais déboussolée par le côté m'as-tu-vu d'un style qui parfois frisait le pastiche et se perdait dans des digressions et des listes à n'en plus finir).
Ici, c'est un récit autobiographique qui relate les actes de maltraitance dont il a été victime ; des faits horribles qui auraient dû en faire un benêt ou un débile mental et qui ont engendré par un mystérieux réflexe de survie son amour immodéré de la littérature. Pour être passée par ce même chemin, je peux affirmer que j'y crois et ceux qui doutent n'ont qu'à vérifier avec les témoignages de ses amis ou attendre le procès qui serait souhaitable (car la maltraitance doit être sanctionnée par la justice).
Pour ce qui est de l'autre polémique, je ne comprends pas qu'on déroule le tapis rouge à un Céline, un Heidegger qui n'ont jamais émis le moindre regret et qu'on assassine un homme qui reconnait s'être fourvoyé dans une voie dont il a profondément honte. D'autant qu'il a passé trente ans à prouver le contraire allant jusqu'à étudier le Talmud et à défendre Israël au mépris du consensus ambiant.
Pour ceux qui auront encore le réflexe de céder aux rumeurs et de le clouer au pilori sans autre forme de procès, qu'ils lisent son livre et qu'ils se demandent comment on peut supporter d'être humilié, battu, voire martyrisé sans en garder une fêlure où tout, le pire comme le meilleur, peut s'engouffrer. Ils auront alors fait un grand pas dans la mésologie et peut-être que la société finira enfin par se poser, à propos de l'éducation, les bonnes questions...
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