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3,7

sur 3115 notes
Le Bourgeois Gentilhomme est une pièce qui fut écrite par Molière en 1670. Cette pièce éditée de très nombreuses fois en livres est une pièce qui ne se démode pas en dépit de son grand âge aujourd'hui. La force des pièces de Molière et en particulier du Bourgeois Gentilhomme est son intemporalité. Encore aujourd'hui, les sujets nous parlent, certes c'est une farce, mais pas que. Les personnages mis en avant par cette oeuvre sont toujours d'actualité et aujourd'hui on les retrouve encore dans notre quotidien.

Dans cette pièce les personnages tournent autour d'une grande mode de l'époque, se faire passer pour ce que l'on n'est pas en réalité, sujet encore d'actualité nous l'avons dit. Les bourgeois gentilshommes se donnent des airs, ils modifient leur comportement et leur personnalité pour entrer dans les carcans que réclame la société de l'époque.

Il faut donc se comporter de façon honnête, en honnête homme même dirons-nous. Molière met en avant les défauts de ses personnages, leur hypocrisie, leur propension à la flatterie pour arriver à leurs fins mais aussi leur vanité et leur passion pour la manipulation. La pièce de Molière fait passer les spectateurs ou les lecteurs de l'autre côté du miroir, expose les manipulations en plein jour et ridiculise ses bourgeois gentilshommes qui finalement ne sont pas du tout des gentilshommes.

Le point principal de l'oeuvre est la comparaison entre ce que l'on montre et ce que l'on est, le véritable gentilhomme selon Molière n'est pas un flatteur, il n'encense pas quelqu'un pour obtenir quelque chose, il reste naturel, Dorante et M. Jourdain sont très loin de ce qu'ils voudraient être aux yeux des autres.

La force de Molière est sans aucun doute sa capacité à faire rire tout en faisant réfléchir, les mots sont comiques tout comme les situations mais tout cela permet également de se rendre compte des diverses manipulations que nous pouvons tous rencontrer en société. Si l'un des personnages use de flatterie pour obtenir de l'argent et s'éloigne donc du profil du gentilhomme, le second succombe à la flatterie et se gorge de vanité, de fait il s'éloigne lui aussi du gentilhomme avec ce sentiment égoïste et vaniteux.

L'argent est également au centre de la pièce, alors que l'un exige un nouveau prêt le second serait prêt à donner toute sa fortune au menteur sous prétexte que ce dernier aurait parlé de lui dans la chambre du roi, la vanité prend une fois le plus le pas sur la logique et la réflexion, tout cela ouvertement exposé aux spectateurs.

L'intervention de Mme Jourdain ajoute encore du comique à la situation, cette femme qui est jugée bien naïve, et bien moins maligne par son mari que lui-même, voit venir le piège, voit que toute cette histoire n'est qu'un énorme mensonge et une manipulation flagrante. Pourtant, malgré les avertissements de sa femme, Monsieur refuse de voir la vérité en face et préfère profiter des mensonges de Dorante qui flattent son ego et sa vanité.

Toute la partie liée à la “Dame de qualité” est également très révélatrice, l'un et l'autre veulent courtiser cette femme afin de s'élever dans la société, il n'est pas question d'amour ou de passion ici, l'argent leur semble à tous deux le moyen parfait pour arriver à leurs fins avec cette femme. Mr Jourdain pense qu'en dépensant de l'argent, il séduira la Dame et Dorante compte bien utiliser l'argent dépensé par M. Jourdain pour, lui aussi, séduire la Dame. Là encore, c'est une preuve que les deux héros de la pièce sont très loin d'être des gentilshommes, même s'ils veulent s'en donner l'air devant la Dame ou en société.
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J'ai apprécié : Cette pièce classique joue sur la situation des bourgeois qui veulent devenir nobles : Molière montre que ça peut les conduire à des comportements ridicules ("singer" n'est pas "devenir"), et que ça peut les conduire à des errements qui affectent les vies de leurs proches. En 2022 c'est encore une question d'actualité, avec tant de personnes qui singent les chansons américaines, qui singent les morales américaines. Et on a eu de même dans le passé d'autres personnes engagées dans des comportements comparables : nouveaux riches ou de pseudo-intellectuels. Encore aujourd'hui Mohamed Mbougar Sarr a des passages dans lesquels il égratigne des écrivains africains qui se réfèrent trop au modèle de la littérature française. Finalement, cette pièce nous montre comment il ne faut pas faire pour s'intégrer : il y a même là des leçons à prendre pour tout immigré et tout voyageur.

J'ai moins apprécié : Molière aurait pu, dans cette pièce ou une autre, montrer deux choses. D'abord que l'imitation bête peut conduire à des désastres personnels et financiers. Ensuite que si on apprécie un modèle, l'imitation servile est bien moins intéressante que l'affirmation non agressive d'une identité, ou l'adaptation intelligente, ou l'action pour fixer et créer une culture. Par exemple les Québécois savent faire vivre leur culture au milieu d'un environnement anglophone sans imiter la France, et ça les rend très intéressants. Autre exemple, en musique Béla Bartok a parcouru les campagnes hongroises pour recueillir les airs populaires, et ça ne l'a pas empêché de créer une musique très originale qui en même temps est ancrée dans sa culture. Et de même en Russie la volonté de russifier la musique a conduit le Groupe des Cinq à créer de très belles compositions, par exemples celles de Moussorgsky ou de Glinka.
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un classique fait par un des mes auteurs preferes ! une satire intemporelle des ambitions, de la vanité et de la societe qui n'a pas pris une ride !!!!!à redecouvrir!!!!!!!!Mr jourdain veut tellement "réussir"qu'il se fait berner par tout le monde et parait ridicule , les regles de la noblesse sont ridiculisees .....bref du grand art !!!!!
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Dès le démarrage de sa carrière de comédien et chef de troupe, Molière envisage un spectacle « total » qui mélange les genres : des musiciens puis un danseur sont engagé à l'Illustre théâtre, la première compagnie de Molière, qui malgré des débuts prometteurs fera rapidement faillite, écrasée par la concurrence des deux troupes établies, l'hôtel de Bourgogne et la troupe du Marais. Mais l'intuition est là : le public est en demande de spectacles qui mélangent le jeu, la musique, le chant, la danse.

C'est donc très naturellement que Molière va se positionner comme un contributeur incontournable pour les grandes fêtes de la cour : des spectacles longs (qui peuvent même se passer sur plusieurs jours), qui font appel à différents arts de la scène. Il va écrire des canevas pour des ballets, écrire des pièces qui permettent d'inclure des entrées de ballet, imaginer des spectacles qui comportent chant, danse, jeu théâtral. le tout souvent en urgence, pour répondre aux commandes et au bon plaisir royal, et en collaboration avec d'autres artistes. La plus célèbre de ces collaborations est sans doute celle qu'il a pratiquée avec Lully, plusieurs oeuvres sont là pour en attester, comme ce Bourgeois gentilhomme, crée à la cour le 14 octobre 1670. Les chemins des deux hommes ne vont pas tarder à se séparer, Molière voulant des spectacles équilibrés, où le théâtre puisse trouver pleinement sa place, alors que Lully souhaitait des pièces où la musique est présente de bout en bout, ce qui donnera ce qu'on appelle aujourd'hui l'opéra. La rupture sera consommée en 1673 et la création du Malade imaginaire, dont la musique sera composée par Charpentier.

Mais nous en sommes pas là en 1670. Pour l'instant les deux hommes travaillent de concert pour produire les divertissements royaux. Pour accompagner un somptueux « Ballet des nations » censé mettre en scène des danseurs de différentes nationalités, Molière va écrire une pièce dans laquelle, vont apparaître des Turcs (ou plus exactement des faux Turcs), la Turquie ayant été mise à la mode par la venue d'un émissaire du Grand Turc, Soliman Aga Mustapha Raca. Cela illustre bien la manière dont travaillait Molière : il bâtit son intrigue autour de la contrainte d'avoir à placer à un moment donné des danses « turques ». Il va s'inspirer d'une pièce de Poisson, « Les faux moscovites » dans laquelle apparaissait de faux Russes. Les délais sont particulièrement courts : il faut que le spectacle soit prêt en cinq semaines. Molière reprend donc quelque peu l'esprit de Monsieur de Pourceaugnac, et de Georges Dandin : deux hommes qui se ridiculisent en voulant sortir de leur condition en se mêlant à la noblesse. Monsieur Jourdain est de cette veine : un bourgeois enrichi qui veut renier ses origines et se travestir en noble.

La trame est finalement très mince. Monsieur Jourdain reçoit des gens qu'il a engagés, et qui sont censés lui donner le vernis qui lui manque pour être considéré comme un gentilhomme : musicien, danseur, philosophe, maître d'armes, tailleur…. Nous assistons aussi à la venue d'un noble désargenté qui flatte notre ambitieux bourgeois pour lui soutirer de l'argent, et qui courtise la noble dame dont Monsieur Jourdain prétend conquérir les faveurs, alors qu'il se couvre juste de ridicule. Une intrigue amoureuse s'insère comme il se doit dans la comédie : la fille de M. Jourdain est amoureuse d'un jeune homme de sa condition, la mère pousse au mariage, mais la père refuse la demande sous prétexte que le prétendant n'est pas noble. Qu'à cela ne tienne, le malin valet va imaginer de faire passer l'aspirant au mariage pour un noble turc, qui non seulement va annoblir sa future femme, mais qui attribue généreusement à son beau père le titre de « mamamouchi ». Une scène hautement bouffonne termine la pièce, dans laquelle M. Jourdain est intronisé mamamouchi, et où le ballet turc peut avoir lieu. Suivie dans le spectacle original de différents ballets nationaux, qui seront repris lorsque la pièce sera créée avec grand succès à la ville, à partir du 2 novembre.

La pièce sera jouée en alternance avec une création, la Bérénice de Corneille. Même si cette dernière a été éclipsée par la concurrence de la Bérénice de Racine, au démarrage elle a connu un réel succès, l'opposition avec Racine a sans doute permis de faire venir un certain nombre de spectateurs curieux de faire la comparaison. Une saison très faste pour la troupe de Molière.

Ce qui fait à mon sens que la pièce n'a pas disparue du répertoire comme d'autres pièces de Molière dans lesquelles la musique était à l'origine très importante, c'est le côté brillant et débridé du comique, des quasi mini sketchs, comme cette invraisemblable leçon de philosophie, qui se termine en cours de prononciation. La pièce peut donner à un metteur en scène et à des comédiens l'occasion de donner libre cours à leur imagination, et faire rire même maintenant, tant elle ouvre des possibilités de bouffonneries, d'effets visuels etc. le nouveau riche qui tente de singer les codes d'un monde auquel il espère pouvoir entrer est en quelque sorte de toujours, et la pièce est moins cruelle et ambivalente que George Dandin : on peut rire sans mauvaise conscience de M. Jourdain, qui au final ne risque ni ne perd grand-chose dans l'aventure.
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Pièce majeure de Molière, cette comédie est réjouissante. Sa drôlerie est légendaire et même si c'est à l'origine une comédie ballet elle se suffit très bien en elle même. du bourgeois ridicule, à la bourgeoise pratique pleine de bon sens en passant par la marquise précieuse, le noble malhonnête, les jeunes amoureux, la servante pleine de verve et le valet plein de ressources, tous les types de personnages moliéresques sont représentés. A lire et à voir.
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Après s'être construit une grande richesse grâce à son métier de négoce, M. Jourdain veut devenir une personne de qualité. Il fait appel à des maîtres de musique, de danse, d'armes et de philosophie pour devenir un véritable gentilhomme et pouvoir aussi conquérir la marquise Dorimène. Sans vergogne, Dorante, amant de Dorimène, un noble désargenté profite de la générosité et de la naïveté de M. Jourdain.


Dans sa célèbre comédie-ballet, Molière met en scène un nouveau personnage simiesque, M. Jourdain afin de dénoncer l'outrecuidance de la bourgeoisie.
Quiproquos, comique de caractère, comique de situation et rebondissements vont crescendo dans cette pièce si truculente. La scène 4 de l'Acte II exposant la leçon de prononciation entre M. Jourdain et le maître de philosophie est merveilleuse et si drôle qu'elle est restée très célèbre.
" Il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien."
" Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour..."
Un chef-d'oeuvre à lire ou à relire.


Challenge Multi-Défis 2021
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On veut toujours paraitre plus... le paraître un vague sujet qui fait toujours fureur. Molière était donc précurseur dans le genre. Je crois qu'il aurait connu les réseaux sociaux il en aurait une une superbe pièce de théâtre.

Ce qu'est le bourgeois gentil homme. Une risée.

On adore.
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Un titre oxymorique qui dès le début nous annonce que derrière les danses et les chants, Molière n'oublie pas le projet satirique de toute comédie. Une bonne pièce...

Résumé: M. Jourdain est un bon bourgeois enrichi qui, oubliant son origine obscure, enrage de n'être pas gentilhomme ; mais il ne désespère pas de le devenir et veut du moins s'en donner tous les airs. Il met sa gloire à se mêler à la noblesse et à imiter les grands seigneurs.
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Le Bourgeois Gentilhomme peut se lire de manière contemporaine, et c'est en cela qu'il est plaisant. Il est également drôle, chaque situation est savamment différente tout en illustrant le même aspect de Mr Jourdain. Assez facile à lire, je recommande.
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J'apprécie de plus en plus le théâtre dans mes lectures ... Je passe toujours de très bons moments ! Molière me fait rire, Racine me fait pleurer, Shakespeare me donne des frissons, Musset me fait rêver et Rostand m'a fait chavirer !

Toutefois, j'ai trouvé cette comédie un peu trop grotesque ! J'ai souri quelques fois mais l'humour qu'on y retrouve est trop "gros" et / ou pas assez "fin" pour moi 😉
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