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EAN : 9782226065353
176 pages
Albin Michel (18/06/1993)
2.72/5   16 notes
Résumé :
Quand Mitterrand siffle les journalistes, Jean Montaldo montre les crocs.

«On attendait Bossuet, nous eûmes Tartuffe»: tel est le jugement du «chien» Montaldo, journaliste d'investigation réputé et auteur d'une «Lettre» décapante au président de la République, en réponse au discours prononcé par François Mitterrand lors des obsèques de Pierre Bérégovoy. Jean Montaldo charge - et ce n'est pas la brigade légère - l'actuel chef de l'Etat de bien des péch... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
A la manière de ces historiens qui remettent les pendules à l'heure, en passant au crible le passé des hommes d'Etat, Alain Peyrefitte a eu mille fois raison, pour éclairer notre lanterne sur votre personnage, de rechercher dans les archives de la République les grands textes portant votre signature. On y retrouve, notamment, ce "décret-loi" - il figure à la page 2656 du Journal officiel, en date du 19 mars 1956 - par lequel, en votre qualité de ministre d'Etat garde des Sceaux chargé de la Justice, vous inventez une notion inédite en droit français, celle de "flagrant crime". Texte de terreur. Je le soumets au verdict de vos amis de SOS-Racisme. Je le recommande aussi vivement à tous ceux que vous, l'intègre chevalier Ajax de la roche de Solutré, prétendez encore aujourd'hui vouloir sauver des turpitudes de la droite, des complots des juges fanatiques et revanchards, des intolérances de journalistes maniaques.
Puisque vous avez choisi, Monsieur le Président, de vous poser devant nous en autorité morale suprême, puisque vous persistez à rester un divin donneur de leçons, un hypocrite professeur de vertu, dont la carrière serait là pour attester la droiture, rien ne me paraît plus révélateur de votre caractère menteur, truqueur, illusioniste et, pour tout dire, farceur, que d'exhumer du Journal officiel ce "décret-loi" dont on ne peut douter qu'il vous vaudra un jour, ajouté à toutes vos autres envolées senten-cieuses, d'aller quémander votre entrée sous la Coupole parmi nos Immortels :
"En Algérie, les autorités compétentes pourront [...] ordonner la traduction directe, sans instruction préalable, devant un tribunal permanent des forces armées, des individus pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens [...] si ces infractions sont susceptibles d'entaîner la peine capitale, lorsqu'elles auront été commises..."
Ainsi, sous Mitterrand en charge de la justice (que vous entendez maintenant sauver des intolérances !), 61 mises à mort furent ordonnées... en 17 mois. Ainsi, on n'avait jamais vu, depuis 1831, un garde des Sceaux présider à autant d'exécutions capitales, en si peu de temps. A cet égard, Alain Peyrefitte raconte, sans bien sûr avoir été contredit par celui qui voulut l'abolition de la peine de mort après 1981, que, en 1956, avec vous, à cause de vous, "la guillotine fontionnait si souvent qu'elle marchait mal et que les exécutions devenaient aléatoires". Mieux encore :
" Le ministère de la Justice étant pauvre, François Mitterrand demande même à son collègue Bourgès-Maunoury, ministre de la Défense, d'en fabriquer une autre, ce qui fut fait à l'Arsenal de Toulon, et de la lui livrer gratuitement,"


Chapitre Le coup de bluff permanent, p162 à 164.
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Oui, Monsieur le Président, vos deux septennats auront été ceux d'un affairisme effréné, d'une ampleur sans précédent sous la Ve République. Les détournements de fonds publics, le "racket" organisé des entreprises du pays, la mise en coupe réglée des administrations et groupes nationalisés ou para-étatiques ont représenté, depuis 1981, des milliards de francs.
Peut-on accepter que vous vous en laviez les mains, que vous rejetiez sur d'autres la responsabilité de ce qui a fini par disqualifier le Parti socialiste ?
Le premier coupable ? C'est vous !
Vous êtes celui qui, après avoir pris les commandes du Parti socialiste, en 1971, lors du congrès d'Epinay, a ordonné de le doter immédiatement d'un réseau occulte de collecte de fonds, sur le modèle de l'appareil financier du Parti communiste. Sous votre direction, une toile d'araignée couvrant toutes les régions de France a été constituée : de faux bureaux d'études aux enseignes multiples et changeantes. Tous vivent de transactions cachées ou de pourcentages (3 à 15% !) perçus impunément sur les marchés publics. Dans Le Quotidien de Paris et Le Figaro Magazine, je n'ai cessé, depuis 1982, de dénoncer ces brigandages : extorsions de fonds, fausses factures, faux en écriture et usage de faux, comptabilités fictives, abus de biens sociaux, trafics d'influence, corruption, escroqueries... Pendant toutes ces années, vous et les vôtres avez traité ces mises en garde par le mépris. Vous étiez sûrs de votre impunité, de la passivité d'une justice soumise. Orgueilleux, vous n'avez pas entrevu qu'elle allait se réveiller.

Chapitre Francs filous et faux facturiers, p119-120.
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