C'est le 25 avril - et non le 1er mai, comme cela avait été initialement prévu - que France 2 diffusera le film de
Serge Moati consacré à Pierre Bérégovoy. L'épilogue d'un feuilleton à rebondissements. En effet, ce portrait demandé au réalisateur par d'anciens membres de cabinet du Premier ministre - il s'est suicidé le 1er mai 1993 - a subi un certain nombre de retouches. le mot est d'ailleurs faible, puisqu'il s'agit en fait d'une quasi nouvelle version. Quand
Serge Moati démarre ce film, au lendemain même de la mort de Bérégovoy, il a pour projet de dresser le portrait d'un homme et de recueillir, pour cela, un certain nombre de témoignages. Parmi eux, ceux du directeur de l'information de TF 1,
Gérard Carreyrou, et du patron du restaurant Chez Edgard (lieu de prédilection du Tout-Paris de la politique), Paul Benmussa, un proche de Bérégovoy. Mais entre-temps sort en librairie un livre signé
Charles Villeneuve - "
Les Liaisons dangereuses de Pierre Bérégovoy". Il provoque un tollé dans certains rangs de la gauche et à l'Elysée, où l'entourage de
François Mitterrand condamne sévèrement l'ouvrage. L'auteur tente de démontrer en effet que les difficiles relations Bérégovoy-Mitterrand expliquent en partie le suicide du Premier ministre. Et il s'appuie pour cela sur les confidences de proches de l'ancien hôte de Matignon. Comme Carreyrou ou Benmussa. Résultat: agacé à l'idée de retrouver ces mêmes témoignages dans le film de Moati, l'Elysée a demandé au réalisateur de renoncer le plus possible à utiliser ces récits. A leur place, deux des plus proches collaborateurs de Mitterrand -
Hubert Vedrine et Michel Charasse - sont interrogés. le résultat, on le devine: ils donnent de l'affaire une image bien différente - et, l'on s'en doute, beaucoup moins explosive.
PHOTO: Pierre Bérégovoy.
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