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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
" L'une des choses bien que j'ai découvertes avec les années, c'est qu'être bizarre n'est pas du tout bizarre. » C'est ce que nous dit la brillante Rosa Montero dans le Danger de ne pas être folle, un texte passionnant et touchant , enquête assez atypique sur le lien entre la folie et la créativité,

Dans ce livre unique qui sonde les liens prégnants entre créativité et folie, Rosa Montero nous révèle à quel point notre cerveau est une source d'émerveillement infini et comment, à partir du processus créatif et de la puissance de l'art, on peut explorer le sens ultime de la vie.

"A dire vrai, il me semble que la plupart de nous autres, auteurs, nous pensons que notre oeuvre est meilleure que nous, et qu'elle est parfois même préférable à ce que nous sommes. C'est pour ça que les critiques négatives brûlent et détruisent et abattent autant: s'ils n'aiment pas mes livres, comment diable vont-ils m'aimer, moi?" "

Etre bizarre n'est pas un problème car "ce qui est véritablement bizarre, c'est d'être normal !" Vous le comprendrez en dévorant ce nouveau livre singulier de la prolifique romancière madrilène Rosa Montero, ode à la déraison salvatrice !!!

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est une de mes lectures les plus intéressantes dernièrement, un essai entre fiction et auto fiction, une oeuvre que Rosa Montero qualifie d' »artefact littéraire », comme son livre L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir. C'est un ouvrage qui a nécessité 4 années de travail et dont le titre (en VO) émane d'un poème d'Emily Dickinson.

L'auteure s'adresse directement au lecteur pour lui raconter de façon amène et assez érudite, l'interphase entre hyperactivité cérébrale et création artistique. Il faut accepter dès le départ que ce livre nous interpelle et nous sorte de la « zone de confort » parce qu'il aborde des situations et des problèmes qui nous touchent.

L'hyperactivité cérébrale est difficile à canaliser, raison pour laquelle elle a conduit beaucoup d'artistes à la folie, à la dépression, aux excès et parfois jusqu'au suicide.
Montero cite des exemples en littérature où tant de gens ont atteint la folie, situations où il y a eu des faux diagnostics empêchant une aide effective.

Pour écrire ce livre l'auteure a consulté la Neuroscience, discipline devenue à la mode depuis que l'IA envahit l'espace avec ses applications. Et elle écrit avec lucidité, empathie et humour.

Rosa Montero cite une dysrégulation cérébrale avec deux mutations du gène dit « neuroréguline ». On observerait ceci chez environ 15 % des européens, chez ceux qui présentent la plus forte créativité artistique. Mais le sujet n'est pas simple, car chez ces créatifs, la mémoire serait moins bonne avec une tendance à souffrir de troubles psychologiques et d'une hypersensibilité aux critiques, c'est à dire, c'est plus ou moins le portrait de l'artiste.

Pour l'écrivaine, une des motivations pour devenir écrivain ce serait le désir de vaincre la peur d'une vie intérieure, peur de mal contrôler certaines émotions ou certaines expériences de vie, une peur qu'un manque de communication ne se transforme en blocage, en vide, ou en atonie.
Étonnante cette manière qu'elle a de faire face à ses propres démons; et quel immense travail ce texte a dû lui demander pour avoir des idées plus claires.
Rosa Montero lit beaucoup et cite des auteurs tout au long de l'ouvrage.

Dans une interview elle a dit que celui-ci est le livre de sa vie; il traite la relation entre la création artistique et le désordre mental.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Je ne connaissais pas du tout Rosa Montero. J'ai découvert cette autrice grâce au blog « Collectif polar » qui publiait une chronique sur « le danger de ne pas être folle » qui m'a tout de suite intéressée. A peine noté que déjà lu. J'avais l'impression que cet ouvrage ferait écho à un livre que j'ai beaucoup aimé et qui m'a marqué « Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie » d'Arnhild Lauveng, lu il y a quelques années maintenant grâce à une opération masse critique de Babélio. Bien que la folie soit au centre de ces deux ouvrages et que les deux autrices souffrent de troubles mentaux et soient devenues psychologues, ils sont assez différents. Ici, l'autrice, Rosa Montero, qui a toujours soupçonné que quelque chose clochait chez elle, nous parle de la relation forte entre folie et création, en particulier la création de l'écriture. Dans ce livre en grande partie autobiographique, elle s'adresse directement aux lecteurs, instaure une sorte d'intimité car elle s'appuie sur sa propre vie mais aussi d'autres auteurs/autrices pour étayer ses propos. Depuis de longues années, elle porte ce livre en elle. Elle a fait beaucoup de recherches avant de se décider enfin à l'écrire. C'est un coeur à coeur souvent émouvant mais aussi perturbant et parfois un peu démoralisant qu'elle nous propose. Il est beaucoup question de personnes aux vies difficiles, éprouvantes, brisées qui « sur »vivent grâce à l'art, à l'écriture. J'ai été assez étonnée de voir le nombre d'écrivains qui se droguent, boivent, se suicident… C'est assez effarant et triste. le prix à payer pour écrire (ou toute autre forme d'art) est bien souvent fort élevé. Ce livre parfois un peu trop fouillis à mon goût, a été à la fois très intéressant et en même temps un peu déprimant. Je reste donc un peu mitigée quant à sa lecture, mais en même temps, je ne la regrette pas car j'ai appris et découvert tellement de choses. Et ça, c'est franchement bien ! Je pense que je vais m'aventurer à découvrir Rosa Montero via ses fictions, en particulier sa série de science-fiction avec Bruna Husky, une réplicante cyborg. A vous de vous faire votre idée, « le danger de ne pas être folle » mérite d'être découvert.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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C'est un essai comportant de l'autofiction, un essai que l'auteure qualifie « d'artefact littéraire » comme elle l'avait déjà écrit pour son autre excellent livre «  L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir » (2013). Un essai qui lui a signifié 4 années de travail et dont le titre émane, en partie, d'un poème d'Emily Dickinson.
Un livre que j'ai trouvé intéressant où Rosa Montero se dirige directement au lecteur pour lui expliquer de manière agréable, en même temps qu'érudite, l'interaction entre hyperactivité cérébrale et création artistique. Il faut accepter que le livre nous sorte de notre « zone de confort » afin que cela nous pose des interrogations sur des problèmes ou des situations qui nous touchent de près.
Cette hyperactivité cérébrale n'est pas facile à canaliser et ce serait l'un des facteurs qui a poussé tant d'artistes à la folie, à la dépression, aux excès, voire au suicide. Elle cite moult exemples en littérature où des esprits ont été touchés par la folie et aussi tant de diagnostics erronés qui ont rendu toute possibilité d'aide, inefficace.
Pour écrire ce livre, l'auteure s'est intéressée aux Neurosciences qui sont si à la mode en ce moment ainsi qu'à l'Intelligence Artificielle (IA) et à ses applications. Et Montero en parle avec une telle lucidité, empathie et humour, qu'il est impossible de ne pas se sentir concernés.
Autour des années 2000 il y a eu de telles avancées en matière d'exploration cérébrale (IRM), qu'aujourd'hui les Neurosciences et l'IA avancent ensemble parce que l'une s'inspire de l'autre.
L'écrivaine cite une dysrégulation cérébrale avec 2 mutations d'un gène appelé neuréguline; ces mutations existeraient chez 15% des européens, justement chez ceux qui présentent la plus forte créativité artistique (les moins créatifs, soit 35% des européens n'auraient aucune mutation). Mais le phénomène n'est pas aussi simple car chez les plus créatifs on a retrouvé une mémoire médiocre, une plus grande tendance aux troubles mentaux et une hypersensibilité aux critiques, soit plus ou moins le portrait robot de l'artiste.
Pour Montero, une des motivations pour écrire, serait le désir secret de vaincre une peur, la crainte de mal canaliser certaines émotions ou certain vécu, une crainte qu'un manque de communication n'aboutisse à un blocage, un vide, une atonie. Il y a un orage parfait derrière chaque livre, chaque sculpture, chaque tableau et chaque chanson.
Étonnante lucidité de l'auteure qui a fait face à ses propres démons en faisant un énorme travail sur elle même pour arriver à des idées claires sur le sujet.
Rosa Montero lit beaucoup, c'est aussi un ouvrage très métalittéraire avec une pléiade d'auteurs cités, parmi lesquels j'ai trouvé deux auteurs que ja ne connaissais pas : Nathaniel Hawthorne et Janet Frame. Elle cite aussi certains de ses livres dont la relecture, dans ce contexte, pourrait donner une appréciation différente.
Dans une entrevue Rosa Montero dit que c'est le livre de sa vie, le livre qui traite de la relation création / troubles mentaux.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Quels liens entre créativité et folie ? Et la folie, finalement, qui la définit ? Chaque cerveau n'est-il pas singulier par essence ? Et donc jamais normal car toujours différent ?
Sur un ton joyeux et énergique, l'auteure partage ses réflexions sur l'élan créatif et mène l'enquête sur les artistes, leur cerveau et leurs bizarrerie.

J'ai beaucoup aimé cette lecture et la découverte de cette auteure ! Confidences, inventions et connivence font de cette lecture un moment enthousiasmant. J'ai adoré le ton sans façon d'une écriture très orale (j'avais l'impression d'une conversation avec une amie érudite et un peu perchée 😆)
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C'est mon premier livre de Rosa Montero, et comme introduction, c'est assez décoiffant. L'autrice s'est mise en tête, pendant plusieurs années, de rassembler sa documentation et ses réflexions sur les liens entre désordres mentaux et créativité, notamment chez les écrivains. A l'opposé d'un ouvrage scientifique, ce livre est un foisonnement tourbillonnant qui empile certes les sources scientifiques et biographiques, mais qui les entrecroise à la propre vie et oeuvre de l'autrice, ainsi qu'à son expérience de la dissociation supplémentaire occasionnée par une fan un peu dérangée et effrayante.
C'est un livre de non-fiction qui prend parfois le parti de l'autofiction, et je dois dire que cette posture m'a parfois gênée, même si elle est candidement exposée par Rosa Montero. En effet, la démonstration étant soutenue par un certain nombre d'articles scientifiques, le moins que l'on puisse attendre est que les sources soient fiables, de même pour les sources biographiques. Ces dernières sont parfois discutées, sans plus.
Le plaisir de la lecture a été lié à ma tolérance du ton parlé et de la prise à parti du lecteur. Pour moi, cela a fonctionné comme si je lisais un très long article de journal un peu barré, mais en fin de compte, je ne saurais dire si je me suis instruite ou non. Et je me suis évidemment posée beaucoup de questions sur ma santé mentale !
Je remercie NetGalley et les Editions Metailié pour cette lecture.
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