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Bien que n'étant pas encore arrivée au bout des 1 200 pages de cette intégrale, la période des préparatifs de Noël m'encourage à publier dès à présent un avis qui ciblera, par conséquent, davantage la forme que le fond.

En effet, l'avantage essentiel et flagrant de cette intégrale est d'être... une intégrale. Elle regroupe les 10 récits du cycle d'Elric de Melniboné, une oeuvre fantasy déjà très connue des aficionados du genre, jeunes ou moins jeunes. Si elle est d'ores et déjà passée à la postérité des littératures de l'imaginaire, c'est à la fois grâce à son originalité et au style efficace de son auteur, le non-moins célèbre Michael Moorcock.

Je voudrais dire à celles et ceux qui chercheraient encore un livre à offrir à leurs amis adeptes du genre (ou à eux-mêmes) que le cycle d'Elric est un incontournable et qu'au-delà de l'appréciation personnelle que l'on peut avoir de l'oeuvre, l'envie de conforter sa culture générale peut à elle seule motiver le choix de sa lecture. Donc, ne vous laissez pas rebuter par sa couverture peu avenante (mais pourquoi tant de haine ?) ni par son papier "Bible" (qui se froisse trop facilement) et plongez avec curiosité dans l'univers d'Elric, dans lequel vous (re)trouverez avec plaisir des dragons, un régicide, de la sorcellerie, des batailles, des épées de pouvoir, des gentils, des méchants, un empereur, une femme aimée et un zeste de réflexion politique voire philosophique.

Non, je n'ai pas d'actions chez Omnibus mais il faut bien reconnaître que cet éditeur s'est fait une spécialité des intégrales et pour ce qui est des cycles de fantasy et de science-fiction, c'est quand même bien agréable (et économique) de disposer de l'ensemble de l'oeuvre ainsi que d'annexes, comme ici un très utile index des personnages, plutôt bien étoffé.

NB : je n'attribuerai une note à ce livre qu'une fois ma lecture complètement terminée.
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Difficile de donner une note à ce cycle complet.
Du bon, voire du très bon, notamment dans les mises en situation, dans une certaine richesse du monde magique (j'aime beaucoup la facétie et la versalité d'Arioch envers son serviteur), et pourtant, d'un autre côté, un style empreint d'énormément de facilité, du moins on sent beaucoup de rallonge à la sauce, ça tire, ça s'étire.
Certes, il ne faut pas oublier comment ont été écrit toutes ces petits ouvrages : Moorcock faisait mourir son héros dès le 2ème tome, l'éditeur a trouvé ça très dommage et lui a demandé d'écrire des ouvrages au milieu.
Une lecture très facile et fluide, la seule difficulté étant qu'il y a là une bonne dizaine de petits romans.
J'ai connu le jeu de rôle (Stormbringer) et donc un rapide résumé de l'histoire d'Elric à l'adolescence; J'en attendais donc peut-être plus que ce que je ne devais...
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J'abandonne cet omnibus, et je n'ai même pas fini Elric des Dragons. Mon expérience avec ce texte a juste été misérable, mais je ne la coterai pas, seulement parce que je ne l'ai pas finie. Je vais cependant décrire mes raisons pour l'avoir abandonné; je veux classer la chose et au moins mettre sur papier mon ressenti.

- Premier point de mention, le style. Je n'accroche vraiment pas à la plume de Moorcock. Ça ne clique pas. Tout est froid, abrégé, saccadé, sans verve. J'ai abandonné un peu avant la fin du premier roman, et il m'a été impossible à tout moment de vraiment m'immerger dans le monde, comme si l'auteur sautait dans le texte et plantait une pancarte dans ma face qui dit « Interdiction d'immersion ». Il y avait aussi trop de tell au lieu de show.

Les combats sont plutôt banals, un peu flous, sans excitation ou frisson (tel qu'il m'en vient avec les combats chez Howard). Les descriptions sont plates, on dirait qu'il manquait toujours une ou deux phrase pour vraiment étoffer et donner plus de localisation, de détails plus importants et sensoriels qui complètent l'image mentale. Ça manque aussi de rythme et de démarche. Soudainement la narration va passer de lent à rapide en même pas un paragraphe, soudainement ils font l'amour, soudainement c'est deux mois plus tard, puis tout d'un coup on est de retour au présent, puis on accélère encore – c'est très saccadé, ça crée une impression que c'est un brouillon, que quelqu'un a pesé sur la manette et fait accélérer le film.

Je vois souvent ce que Moorcock essaye de faire, comment une telle scène s'imaginait, comment un tel concept devait représenter telle chose, mais tout me parait si maladroit, et en manque de peaufinage. Ça n'aide pas, donc, que je sois au courant de la réputation de Moorcock comme un écrivain ultra-rapide, reconnu pour la vitesse à laquelle il écrit et produit une histoire (ce qui est propice à mes complaintes).

- Deuxième point de mention, les idées et concepts. C'était là le point de vente du livre, pour moi, l'imagination de Moorcock, les concepts nouveaux et étranges, alors que le reste de l'oeuvre m'était souvent décrite comme banale : les idées étaient vraiment l'appel. Et ça l'aurait peut-être été la clef, et ce qui m'aurait gardé en lecture, ne serait-ce des nombreuses réinterprétations modernes de ses idées, notamment The Elder Scrolls (les Aedras et les Daedras sont essentiellement les Seigneurs de la Loi et les Élémentaires) et Donjons et Dragons.

L'influence de Howard était aussi bien ressentie; si j'avais le choix entre Elric et Kull, je prendrais Kull, car la Valusie et son monde m'apparaissent bien mieux développés que Imrryr qui n'a jamais fait grand sens à mes yeux. Toute civilisation fonctionne sur des systèmes et des lois, donc je m'imagine difficilement comment une telle civilisation a réussi à être fondée et à durer ainsi en étant axée sur le chaos. C'est une dure suspension d'incrédulité, ça m'en demande trop. Donc si les idées sont déjà faites et mieux faites ailleurs, il ne me reste plus beaucoup de raisons pour rester avec un récit ordinaire au style froid et impersonnel.

- Et comme dernier point de mention, Arioch. J'aime l'idée du Chaos contre la Loi, mais je n'ai pas l'impression que Moorcock a la même interprêtation que la mienne. Je m'imaginais surtout le progrès contre le conservatisme, l'extrémisme contre le modérantisme, la force de la nature contre la force de l'homme. Au lieu, ça m'apparait être juste une couche de peinture craquelée mise par-dessus le Bien contre le Mal. Dans la scène où Elric invoque Arioch, il suffit à changer le nom Arioch pour Satan et pratiquement rien ne change à la scène. La profondeur n'y était pas.

C'est tout ce que j'avais à dire. Je sens que Moorcock a de l'imagination, plus que l'écrivain moyen, mais ce n'est pas assez pour me garder dans son monde. Son style manque, c'est froid et plat, l'histoire n'a rien de spécial et bien que l'univers soit inventif et riche, il m'apparait mieux fait ailleurs et même avant. Peut-être que j'ai tort et que je rate immensément de bonnes idées qui viennent plus tard. Mais je ne crois pas, du moins pour l'instant, avoir l'envie ou la motivation de continuer à lire dans le vague espoir que ça s'améliore. J'ai Solomon Kane qui m'attend, bon sang, et ça fait depuis trop longtemps que je le remets.

Si j'avais une dernière note à décrire sur Moorcock, c'est qu'il semble être quelqu'un qui plante les graines. Il est le genre d'écrivain qui plante les graines, qui pointe dans la bonne direction, pour qu'ensuite viennent d'autres artistes qui élaborent et développent la base de sa vision artistique. Il servirait surtout d'inspiration et de plateforme pour de plus grands concepts fantastiques, comme une sorte d'outil pour d'autres écrivains, et moins comme un livre à lire pour tout le monde.
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Vie et mort d'Elric de Melniboné. Tel est le thème du cycle d'Elric de Michael Moorcock.
Il est inutile d'aller au-delà pour résumer cette oeuvre puisqu'Elric est un héros mythique dans le paysage de la Fantasy, et ce à plus d'un titre. Bien sûr il est mythique parce qu'il a dépassé aujourd'hui la cinquantaine (il est né en 1955) et qu'il continue d'être abondamment lu (Omnibus a édité l'intégrale présentée ici en mai 2006). Il est également mythique parce qu'il s'agit d'un personnage pour le moins original dans un genre où les super-héros plus ou moins naïfs sont légions. Elric est en effet un albinos qui ne vit que grâce aux bienfaits de drogues puissantes et de son épée, Stormbringer, douée d'une vie propre. Elric est surtout éminemment torturé, plein de contradictions et peu sûr de lui tant les interrogations qui l'obsèdent trouvent difficilement une réponse.
La vie, la vérité, le rationnel, et leurs contraires bien sûr, sont quelques uns des thèmes qui hantent l'esprit d'Elric. Et lorsqu'un semblant de réponse semble naître, c'est oublier un peu vite que son univers est multiple et que les Dieux eux-mêmes semblent jouer avec les hommes sans aucune raison bien précise. le personnage d'Elric est par ailleurs servi par une écriture nerveuse qui lui sied parfaitement et le rend réellement humain. Il faut dire que Michael Moorcock avait pour habitude d'affirmer dans les années 60 qu'Elric "c'était lui".
Tout cela donne donc au personnage une puissance dramatique rarement égalée.
Quant à la structure du cycle, elle est pour le moins complexe et peut dérouter le néophyte. Voici donc quelques explications.
L'édition OMNIBUS propose l'ordre de lecture suivant :
1) Elric des Dragons (Elric of Melniboné, 1972, traduction de Daphné HALIN)
2) La forteresse de la perle (The Fortress of the Pearl, 1989, traduction de Gérard LEBEC)
3) le Navigateur sur les mers du destin (The Sailor on the Seas of Fate, 1976, traduction de George W. BARLOW)
4) Elric le nécromancien (The Weird of the White Wolf, 1977, traduction de Michel DEMUTH et Frantz STRASCHITZ)
5) La sorcière dormante (The Sleeping Sorceress, 1977, traduction de Michel DEMUTH)
6) La Revanche de la Rose (The Revenge of the Rose, 1991, traduction de E.C.L. MEISTERMANN)
7) L'Épée noire (The Bane of the Black Sword, 1977, traduction de Frantz STRASCHITZ)
8) le dernier enchantement (The Last Enchantment, 1978, traduction de E.C.L. MEISTERMANN)
9) Stormbringer (Stormbringer, 1977, traduction de Frantz STRASCHITZ)
10) Elric à la fin des temps (Elric at the End of Time, 1984, traduction de E.C.L. MEISTERMANN)
Cet ordre correspond à la chronologie de l'intrigue. Néanmoins d'autres ordres de lecture sont possibles tant la publication des aventures d'Elric fut décousue, et inégale en qualité.
Le coeur du cycle est composé de quatre recueils de nouvelles (Elric le Nécromancien, La sorcière dormante, L'épée noire et Stormbringer). Elles ont été écrites à partir du milieu des années 50 jusqu'en 1965. Elles ont toutefois été regroupées en volumes plus tardivement, et ce de manière parfaitement appropriée puisque l'on peut avoir l'impression qu'elles constituent bel et bien un tout à leur lecture. Ces quatre volumes sont les meilleurs, Stormbringer étant tout simplement un chef d'oeuvre. Ils se suffisent d'ailleurs à eux-mêmes.
En réponse au succès public du cycle original, Michael Moorcock publie deux autres volumes dans les années 70 : Elric des dragons (1972) et le navigateur sur les mers du destin (1976). le premier est un roman, le second un recueil de trois nouvelles, les deux étant consacrés à la jeunesse d'Elric. Même si ces ajouts n'ont pas la force des quatre premiers volumes, et n'apportent que peu d'éléments à l'intrigue, le cycle d'Elric comporte alors 6 volumes présentés souvent comme l'édition définitive (Pocket publie les six volumes sous coffret à la fin des années 80).
Mais Michael Moorcock publie un troisième tome dédié à la jeunesse d'Elric en 1989 (La forteresse de la perle), qui s'insère chronologiquement entre les deux premiers. Un autre roman est publié en 1991 (La revanche de la Rose), celui-ci se caractérisant par une intrigue confuse qui en fait ce qu'il y a de moins bon dans le cycle.
Il existe enfin deux nouvelles annexes : le dernier enchantement et Elric à la fin des temps. La première nouvelle, écrite en 1962, mais publiée 16 ans plus tard, est sans intérêt (d'où probablement le délai nécessaire à sa publication). La seconde, publiée en 1984, propose un regard neuf de Michael Moorcock sur le personnage qu'il a créé vingt ans plus tôt. C'est intellectuellement intéressant, mais n'apporte rien au cycle lui-même.
Tous ces romans et nouvelles sont donc placés dans l'ordre chronologique de l'intrigue par OMNIBUS, ce qui facilite les choix du lecteur potentiel. Néanmoins celui-ci, s'il est pressé, ou s'il ne veut que le meilleur, peut se contenter des volumes 4, 5, 7 et 9 pour parfaitement appréhender le personnage d'Elric. A eux quatre, ils constituent un incontournable de la Fantasy que tout amateur du genre se doit d'avoir lu. Ils pourraient d'ailleurs bien lui donner envie de lire les textes tardifs, en dépit de leurs faiblesses.
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Après une entrée en matière quelque peu difficile (l'action mettant une cinquantaine de pages à se mettre en place), je me suis passionnée pour les aventures d'Elric. C'est un héros qui a tout pour plaire : albinos, sorcier de talent, épéiste hors pair, héritier d'un royaume sur le déclin… Mais il est perçu comme quelqu'un de faible par son peuple. de constitution fragile, sa survie dépend des drogues qu'il doit ingurgiter quotidiennement, et il a eu la mauvaise idée d'être "trop gentil".

Il me rappelle un autre héros qui appartient lui aussi à une saga très connue en fantasy : Drizzt. Ces deux êtres sont issus d'une race cruelle, voire mauvaise, très puissante et qui manipule la magie, leurs deux espèces servent des dieux maléfiques, et tous deux entrent en opposition avec leur héritage. À noter aussi qu'ils ont des traits physiques qui les distinguent, l'un étant albinos, et l'autre ayant les yeux violets. Et évidemment, ce sont des guerriers sans égaux dotés d'un physique irréprochable...
Mais le cycle d'Elric a un ton beaucoup plus sombre que Les Royaumes oubliés : Elric est maudit, enchaîné à une épée maléfique à cause de sa santé défaillante et contraint de passer un pacte avec le plus puissant des Seigneurs du Chaos pour sauver celle qu'il aime (comme un petit air de Faust...). Les inspirations de Mickael Moorcock sont nombreuses et variées, et il est lui-même une grande source d'inspiration (le principe d'Inception ressemble curieusement à celui qui est exposé dans « La Forteresse de la Perle »).

Cette saga est loin d'être manichéenne. Ici, la lutte entre le Bien et le Mal n'a pas court, c'est plutôt la Loi et le Chaos qui s'affrontent en un combat sans fin. Ils ne sont ni bons, ni mauvais, puisque la Loi sans le Chaos n'est que vide absolu et le Chaos sans la Loi n'est que distorsion de la matière (sans aucune création). Tout être possède en lui une part de ces deux camps. Mais la neutralité existe aussi à travers la cité éternelle, Tanelorn, qui refuse de jurer fidélité à l'un des partis. C'est appréciable de voir une autre alternative dans la fantasy.

Tous les personnages ont une certaine profondeur. Elric est naturellement porté vers la Loi, mais son pacte avec le démon Arioch le contraint à servir le Chaos, ce qui en fait un héros déchiré, pieds et poings liés, manipulé par des puissances supérieures. Sa conscience le torture, et pourtant est-il vraiment responsable de ses agissements ?
Le seigneur Arioch, lui, est insaisissable, manipulateur, mesquin – je l'ai adoré ! Il joue avec Elric comme un chat avec un moineau blessé, lui accordant tantôt son aide, tantôt son indifférence, mais l'assurant toujours de son affection profonde. le destin de son petit protégé semble beaucoup l'amuser.
Quant aux compagnons d'Elric, ils ont chacun leurs particularités, leurs défauts, leurs limites… Tristelune et Wheldrake sont petits et rondouillards, l'un guerrier et l'autre poète, et leur proximité avec le prince des ruines les rend comiques. Les femmes sont souvent séduites par le romantisme et la fatalité qui émane du héros, mais qu'elles soient vertueuses ou entreprenantes, aucune ne saura combler le vide dans son coeur. Sauf…

L'univers de Moorcock est extrêmement développé et je m'y suis même perdue quelques fois. La dimension dans laquelle vit Elric n'est pas la seule : il en existe une infinité d'autres, et le héros "tombe" accidentellement dans diverses d'entre elles. Chacune a ses particularités et ses bizarreries (un soleil bleu, des Seigneurs d'En-Haut plus ou moins forts, la Nation Tzigane, qui ne peut s'empêcher d'avancer, encore et encore, pour prouver son indépendance…). Mais toutes ont une version d'Elric.
Car Elric, héros de l'histoire, est aussi une des multiples incarnations du Champion Éternel, voué à se battre toute sa vie pour la Loi et le Chaos. C'est donc un Héros au sens strict du terme : il est important, il est puissant, il a une chance et une malchance hors normes, son destin est prédéfini, il est le jouet de forces qui le dépassent… Et pourtant, son comportement n'est pas celui d'un Héros : corrompu par son épée, il a soif de carnage. Il lui arrive de prendre des décisions égoïstes, et il se laisse dominer par cette lame qu'il s'était pourtant juré de maîtriser. C'est une contradiction vivante !
La dimension épique fait partie intégrante du texte (les personnages principaux affrontent des ennemis titanesques et des situations désespérées, ne craignent pas la mort est se battent avec honneur), mais pourtant, elle est remise en cause plusieurs fois. Erekosë pose cette question fataliste si juste : « Pourquoi ne pouvons-nous jamais nous trouver devant un problème mineur ? Un problème domestique ? Pourquoi faut-il donc toujours que le sort de l'univers soit en jeu ? ». Ce à quoi un ami lui répond : « Peut-être les problèmes domestiques sont-ils pis encore ? Qui peut le dire ? »

Un très bon livre, donc. Mais...
Souvent, l'auteur fait référence aux traits si particuliers des Melnibonéens – c'est même un élément très important de l'histoire, compte tenu du fait que l'ascendance d'Elric sera toujours reconnue des habitants des Jeunes Royaumes, qui le repousseront. Cette race n'est même pas considérée comme humaine, mais on ne sait pas ce qui la distingue des êtres humains ! Outre le fait que les Melnibonéens soient des sorciers, qu'ils soient cruels et que tous ceux qu'on rencontre soient beaux, qu'est-ce qui permet de les différencier au premier regard ? J'ai regretté de ne pas avoir une meilleure vue d'ensemble, et je me suis contentée de les imaginer comme des elfes.
Les tournures de phrases de l'auteur sont lourdes et vieillottes, un lecteur peu entraîné aurait du mal à persévérer. L'intérêt que j'ai porté aux différents livres était assez inégal (ceux que j'ai le moins aimé sont La Revanche de la Rose et Elric à la fin des Temps : le premier parce qu'il est long, que l'histoire avance difficilement et qu'il est confus, le deuxième parce que j'ai l'impression qu'il ne sert à rien et qu'il a été rajouté un peu par hasard). La saga se termine véritablement avec Stormbringer : le destin du héros est accompli, le monde est en grand changement suite à ses actes, et il découvre enfin le destin que les Dieux lui ont préparé (et quelle ironie…). La Fin des Temps, en revanche, est très loin du ton sombre et désespéré du livre précédent. Elric renaît littéralement de ses cendres (comment ? Pourquoi ? On ne sait pas) pour arriver dans une dimension où les gens sont omnipotents, tordus et immatures, ce qui donne lieu à de nombreux quiproquos. L'esprit de ce livre m'a paru en totale contradiction avec les autres.


Elric des dragons est un grand classique de la fantasy, une pierre d'angle sur laquelle s'appuient de nombreux imaginaires. Je suis très heureuse d'avoir découvert cette saga-fleuve (un mois et demi avant d'arriver au bout de cette lecture : record !) Merci aux éditions Omnibus et à Babelio pour m'avoir offert cette occasion :) D'autant que l'objet-livre en lui-même est très beau et que c'est la seule édition intégrale de cette saga.
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J'ai mis du temps à finir cette intégrale que j'ai entrecoupée plusieurs fois d'autres lectures. Les pauses étaient nécessaires devant la redondance de nombreuses situations (j'ai bien conscience qu'il y a beaucoup de nouvelles dans ce cycle).
Si tout avait bien commencé avec Elric des Dragons, ça a été franchement dur ensuite, surtout avec La forteresse de la perle, dont j'ai trouvé l'écriture lourde dans ses tournures de phrases ; peut-être la faute du traducteur vu que je n'ai pas autant été gêné par le reste (écrit par différents traducteurs).

Évidemment le coeur du cycle ne m'a pas déçu, surtout Stormbringer qui défonce tout avec un final mémorable !
Souvent décrié, le roman La revanche de la Rose m'a pourtant emporté dans cette aventure aux bons personnages secondaires et à l'antagoniste réussi.

L'imagination déployée par Moorcock est formidable mais un peu trop poussée par moments (Le navigateur sur les mers du destin, Elric à la fin des temps). Mais le charme d'Elric nous enveloppe à chaque apparition, chaque introspection. Moorcock apporte un sens du tragique très prenant, même encore de nos jours et c'est une véritable torture d'assister, impuissant, au terrible destin du mythique albinos.
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Difficile de parler objectivement d'une saga qui m'a tellement tenu à coeur. On pourrait pourtant reprocher à Moorcock son style minimaliste, mais il permet à mon sens une plus grande fluididé de récit. le Britannique n'est pas, à l'inverse d'autres auteurs d'heroic fantasy, adepte de longues descriptions oiseuses. L'action doit primer et s'avère particulièrement soutenue, à tel point que le lecteur est constamment maintenu en haleine et ne peut pour ainsi dire décrocher. La richesse imaginative de Moorcock empêche cependant toute lassitude et dans cette optique, il varie aussi constamment les décors. Ainsi, il n'est pas rare de passer d'un désert à une plaine glacée en l'espace d'un chapitre seulement.
Cette double multiplicité débouche sur une oeuvre très rythmée à laquelle on pardonne aisément certaines errances. En effet, il faut savoir que cette saga appartient aux oeuvres alimentaires de Moorcock. On constatera dès lors la présence de quelques passages un peu faiblards (probablement écrits dans l'urgence) mais qui ne nuisent en rien à l'excellence de l'ensemble. Car, à ce jour, le cycle d'Elric demeure une fresque heroïc fantasy des plus riches et des plus somptueuses.
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J'ai repris la lecture de ce cycle, dans lequel nombre de lectures autres sont venues s'intercaler; Aussi pour mieux faire, je l'ai repris de son départ pour mieux me re-situer dans ces grands romans, et me permettre de faire ce que je n'avais pas entrepris la dernière fois : faire une critique pour chacun de cette dizaine de romans.
J'éditerai donc cette critique pour y ajouter celle de chacun des romans individuel.

23/10/2010 - Elric des Dragons
Le commencement de ce bouquin m'a rappelé - si je me souviens bien - les tragédies grecques dans la façon de présenter les différents protagonistes et dans la mise en place de la situation de départ (rapports des forces, tensions, envies, rancoeurs).
Toutefois, la forme diffère de nombreuses manières, comme avec les références / préambules aux Chroniques de l'Épée Noire.
La trame, épique s'il en est, est longue et complexe, mais parvient à ne pas souffrir de lourdeur.
L'histoire nous emmène loin dans la capacité de rêve et de représentation des acteurs/lieux, avec de très riches descriptions, mais là encore, bien que peu adepte des longues descriptions, j'ai été surpris de ne pas m'ennuyer, au contraire, celles-ci sont relativement précises pour aider à se concevoir sa propre image de l'épopée et des caractères sans devenir prépondérante ou par trop envahissante.
Un tome qui demande avec force nécessité une suite.
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Le cycle d'Elric, saga de plusieurs tomes est, selon moi, à inscrire également dans le panthéon de la fantasy. Je l'ai lu il y a quelques années et l'ensemble ne m'avait pas déplu, même si certains passages traînaient un peu en longueur. Malgré tout, l'histoire de ce prince albinos maintenu en vie grâce à des potions (si je me souviens bien) reste originale et innovante.
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Elric, monarque guerrier amoindri par son état de santé se voit obligé de combattre un vieil ennemi pour garder son trône et sauver sa bien aimée. Ambiance fantasy avec de magnifiques paysages mais... quelque chose cloche : la TRADUCTION est horrible. trop littérale, trop mot par mot. Impossible à continuer pour moi malgré toute la bonne volonté du monde ... l'histoire est prometteuse, les personnages aussi mais voilà. Déception
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