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4,1

sur 431 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très émouvant. Dialogues enlevés,
Personnalités fortes et attachantes. un Zola moderne dans un climat de désolation
Le mode ouvrier et le monde des patrons, l'amour, la morale, la violence, les secrets ....................................................
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« Ave Capital, ceux qui vont mourir te saluent! »
Une petite ville française, une usine, quelques commerces autour, au XXIe siècle. L'histoire débute par une saisissante scène de crue des eaux envahissant rues et bâtiments. Quelques ouvriers du plus grand employeur de la place s'évertuent à sauver les machines-outils de l'usine inondée. Rudi Löwenviller et François Lorquin dirigent le sauvetage, le premier manquant d'être emporté par les flots. Malgré ces actes de courage, l'usine ne fera pas long feu, un cas classique des effets de la mondialisation et du libéralisme économique. Syndiqués ou non, les employés restent à la merci de la cupidité des propriétaires ou des actionnaires, toujours prêts à vendre au plus offrant, liquidant tout pour le profit rapide.
Gérard Mordillat a conçu son roman comme un feuilleton, du premier jour de l'annonce de la fermeture de l'usine jusqu'aux plus sombres des manifestations et des grèves, ses personnages principaux et secondaires sont au coeur de l'histoire. Amours, liaisons, naissances, mariages, amitiés, rivalités, conflits familiaux et professionnels, chacun a la parole, en font foi les nombreux dialogues servant la narration. On assiste au délitement d'une communauté emportée par les lois bancales du travail, tombant sous le rouleau compresseur de l'économie de marché.
Un roman socio-économique au style enlevant, à la construction originale et à l'écriture percutante.
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Ce roman raconte la vie d'une usine et de ses ouvriers dont un lointain groupe financier a décidé de se débarrasser après en avoir récupéré les actifs. La révolte et le drame social qui s'emparent de la petite ville du Nord où elle est implantée a des répercussions jusque dans la vie intime des travailleurs qui perdent leur emploi. le récit, en forme d'épopée, met en scène une cinquantaine de personnages et est organisé autour de l'histoire d'amour de Rudi et Dallas, jeune couple dont la vie se trouve bouleversée par les événements. Un livre dans l'esprit de Zola, mais en plus actuel.
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- Flash spécial, l'usine de la Kos celle là même qui avait faillit disparaitre sous les eaux et sauvé par ses ouvriers est en liquidation judiciaire. En direct de Raussel notre envoyé spécial michemuche, vous avez l'antenne.
En effet chers auditrices et auditeurs je suis devant le portail de l'entreprise, c'est un coup de massue que les ouvrières et ouvriers ont reçu ce matin en apprenant le dépôt de bilan de cette usine de plastique....
Bon vous connaissez la suite pas besoin de faire un dessin. " Les vivants et les morts " de Gerard Mordillat est un livre sur le combat de femmes et d'hommes qui pour sauver leurs entreprises sont prêts à toutes les folies.
Des livres qui parlent du monde ouvrier il y a bien sur " Germinal" d'Emile Zola ou " La jungle " de Upton Sinclair et dernièrement le très beau livre de " Joseph Ponthus " " A la ligne".
En fait rien n'a vraiment changé, je ne vais pas faire un cour d'économie, ni sur ce que je pense du néo- libéralisme. ( Il va falloir que je jette un oeil sur le dernier livre de " Thomas Piketty".)
Comme Rudi, Dallas et Lorquin les héros de " Les vivants et les morts " j'ai connu moi aussi dans ma vie professionnelle ce genre de situation.
En 35 ans de carrière j'ai subi un dépôt de bilan, deux redressements judiciaires et le rachat de mon entreprise par une grande multinationale.
J'ai toujours été étonné par la complaisance des pouvoirs publiques de droite comme de gauche, la façon qu'ils ont de tourner la tête pour ignorer le drame social qui se joue. Comment peuvent ils accepter de fermer les yeux sur un patron qui met la clé sous la porte pour un motif fallacieux et remonter une autre société un mois plus tard.
Pour en revenir au roman, j'ai trouvé l'histoire réaliste, la psychologie des personnages convaincante. Un bémol, j'ai trouvé navrant et incongru ces scènes de sexe qui ne servent à rien et qui ralentissent l'histoire.
j'ai une pensée pour les ouvriers de Bridgestone de Béthune.
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"Les vivants et les morts " c'est avant tout un roman populaire, un roman social mais aussi et surtout un roman "document".
Il est question de la décadence d'une usine dans un petit village.
Une usine qui bien évidemment, permet à la grande majorité des habitants du village de survivre.
Mais voilà qu'une inondation va mettre en péril la survie de cette usine, qui deux ans après avoir tant bien que mal réussi à "sortir le nez de l'eau", se remet à sombrer.
Gérard Mordillat met en scène une flopée de personnages afin de nous relater la lutte que vont entreprendre les ouvriers pour sauver et sauvegarder leur travail.
Je vous parle d'un roman " document" car l'auteur noircira pas moins de 829 pages pour nous expliquer dans les moindres détails, les différentes étapes d'une fermeture d'entreprise : plan social, parachute doré, rachat par firme étrangère,reclassement,délocalisation etc.
Ce roman est une fresque familiale et ouvrière, dans la lignée du " Germinal ", un Zola des temps modernes.
J'ai beaucoup aimé.
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Le récit de Mordillat s'inscrit, d'emblée, dans une réalité contemporaine et tristement banale : de nos jours, dans une petite ville du nord-est (Raussel), l'usine Plastikos, surnommée la KOS, est sur le point de fermer ses portes. Face à cette situation, les ouvriers se révoltent, agissent, tentant de faire face à une situation qui les dépasse.
Au long de ce gros roman, nous suivons des dizaines de personnages, en particulier le couple formé par Rudi et Dallas: le spectre du chômage, les traites à rembourser, les enfants à élever, les petits boulots épuisants pour boucler les fins de mois... Nous vivons, au jour le jour, leurs doutes, leurs angoisses, mais aussi leurs espoirs et leurs désirs.
Le récit est truffé de nombreux dialogues qui donnent corps et vie aux personnages ; Mordillat a souhaité les rendre aussi vivants que possible et nous rappeler que ces jeunes -et moins jeunes- sont avant tout des êtres de chair et de sang qui mangent, boivent, baisent, et s'expriment crûment.
Les ouvriers sont assurément les héros de ce livre qui leur redonne la parole et ridiculise les politiques. Mais plus encore, ce sont les femmes qui jouent ici les premiers rôles ; femmes qui se battent pour leur emploi, pour leur mari, pour leurs enfants, qui cumulent leurs tâches domestiques et leur(s) boulot(s) tant bien que mal. Ce n'est pas un hasard si le livre, divisé en trois parties, s'achève sur Dallas et son combat pour Rudi. De fait, c'est bien elle l'héroïne, une héroïne qui se bat avec ses armes - son corps, son charme, sa force d'âme- et finit par l'emporter.

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Germinal des temps modernes, les vivants et les morts raconte la lente agonie de la Kos, l'usine qui fait vivre toute la région de Raussel, et le combat de ses employés pour la maintenir en vie.
Grande fresque sociale, le roman fourmille de personnages rendus vivants, dans le portrait de leurs faiblesses comme de leurs noblesses. Il restitue intelligemment comment la fin de l'usine contamine toutes les sphères de la vie de ses employés.
L'opposition trop caricaturale entre les ouvriers et le patronat est évitée : dans la grande galerie des personnages, il y a des salauds parmi les ouvriers, des bons du côté des puissants (j'ai beaucoup aimé le personnage de Format, qui devient directeur de l'usine moribonde, et ne comprend que trop tard qu'il était agi et joué), et les héros évitent le manichéisme (Rudi, si éloquent, si fin, si engagé, si amoureux de Dallas, est aussi un type qui trompe sa femme et se laisse aller au déchaînement de violence qu'il voulait éviter). Les vrais responsables de la mise à mort de la Kos resteront anonymes, dans les méandres des holdings qui détiennent successivement l'usine. Bien qu'elle date de 2004, il y a une grande contemporéanité dans cette histoire.
La grande scène finale, qui voit l'affrontement des manifestants et des CRS, prend aux tripes.
Je regrette seulement la récurrence un peu trop insistante des scènes de chair dont l'auteur se délecte, qui n'apportent pas toujours grand-chose.
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Une petite ville à l'est :Raussel qui existe grâce à son industrie:Plastikos (usine de fibres plastiques)que tout le monde surnomme la Kos.
La Kos a failli fermer lors d'une inondation dû au débordement de la Doucile. Malgré un mort,les ouvriers ont tout fait,au péril de leur vie,pour sauver les machines.Le travail à repris, mais voilà 2 ans après ,le couperet tombe:la Kos licencie :Une centaine de licenciements,les derniers arrivés et les femmes.Parmi elles, Dallas mariée à Rudy, tous 2 employés à la Kos,jeune couple que l'on va suivre tout au long du roman.
Car les premiers licenciements sont les prémisses d'une fermeture definive de la Kos.C'est toute la ville de Raussel qui va se mobiliser pour refuser ce qui leur crève les yeux:leur usine n'est plus compétitive par rapport à celle installée en Espagne. le brevet a été racheté aux Allemands par les Américains.
Tourment,révolte,combat acharné, nous allons être immergés dans cette lutte du désespoir, tout au long du roman.
Une histoire ô combien d'actualité !!,Malgré la date de parution du livre:2004.
Les fermetures d'usines ,à présent, sont présentées dans les informations comme "faits divers" ,banal, me direz-vous, mais à suivre,nous apprenons que dans le Nord,suite à de violentes bagarres,crėpages de chignon,griffures,morsures,etc...,la police a du intervenir dans une grande surface qui avait mis une palette de Nutella, pot d'1 kg,à 1,73 euro le pot.Le même scénario s'est reproduit pour des couches BB.Ça donne à réfléchir, peut-être que nos politiques devraient se pencher sur ces phénomènes et en tirer une conclusion?
N'avons nous pas dénoncé aux informations,l'attitude de certains peuples Africains lorsqu'ils saccageaient les magasins,lors de tempêtes où d'inondations ou autre?
En arriverons-nous là ?
Peut-être ne serez-vous pas d'accord avec moi et je ne veux pas vous entrainer dans une critique "hors sujet" mais ce livre de Mordillat n'a fait que me conforter dans mes opinions,et à moins "d'un sursaut"de bon sens,je n'ose dire "politique de bon sens",l'avenir me paraît bien angoissant et compromis ,sans excès de pessimisme juste une bonne dose de réalisme.
Lecture à recommander 🌟🌟🌟🌟.
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Un roman social qui nous plonge au coeur d'un conflit dans le monde ouvrier : sur fond de violence patronale et d'emplois sacrifiés par l'ultralibéralisme, les ouvriers de la Kos se révoltent... "Les Vivants et les Morts" nous plonge dans l'enfer de la désindustrialisation, des plans sociaux et nous montre l'envers du décor, les répercussions de ce drame social à l'usine et à la maison, dans les corps et les coeurs...Poignant, on suit les destins de ces hommes et de ces femmes qui se battent pour rester vivants !
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bonne satire sociale
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