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4,09

sur 430 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
- Flash spécial, l'usine de la Kos celle là même qui avait faillit disparaitre sous les eaux et sauvé par ses ouvriers est en liquidation judiciaire. En direct de Raussel notre envoyé spécial michemuche, vous avez l'antenne.
En effet chers auditrices et auditeurs je suis devant le portail de l'entreprise, c'est un coup de massue que les ouvrières et ouvriers ont reçu ce matin en apprenant le dépôt de bilan de cette usine de plastique....
Bon vous connaissez la suite pas besoin de faire un dessin. " Les vivants et les morts " de Gerard Mordillat est un livre sur le combat de femmes et d'hommes qui pour sauver leurs entreprises sont prêts à toutes les folies.
Des livres qui parlent du monde ouvrier il y a bien sur " Germinal" d'Emile Zola ou " La jungle " de Upton Sinclair et dernièrement le très beau livre de " Joseph Ponthus " " A la ligne".
En fait rien n'a vraiment changé, je ne vais pas faire un cour d'économie, ni sur ce que je pense du néo- libéralisme. ( Il va falloir que je jette un oeil sur le dernier livre de " Thomas Piketty".)
Comme Rudi, Dallas et Lorquin les héros de " Les vivants et les morts " j'ai connu moi aussi dans ma vie professionnelle ce genre de situation.
En 35 ans de carrière j'ai subi un dépôt de bilan, deux redressements judiciaires et le rachat de mon entreprise par une grande multinationale.
J'ai toujours été étonné par la complaisance des pouvoirs publiques de droite comme de gauche, la façon qu'ils ont de tourner la tête pour ignorer le drame social qui se joue. Comment peuvent ils accepter de fermer les yeux sur un patron qui met la clé sous la porte pour un motif fallacieux et remonter une autre société un mois plus tard.
Pour en revenir au roman, j'ai trouvé l'histoire réaliste, la psychologie des personnages convaincante. Un bémol, j'ai trouvé navrant et incongru ces scènes de sexe qui ne servent à rien et qui ralentissent l'histoire.
j'ai une pensée pour les ouvriers de Bridgestone de Béthune.
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Avec « Les vivants et les morts » , Gérard Mordillat signe une oeuvre ambitieuse, profondément humaniste. Un gros pavé pour dénoncer la lâcheté de patrons voyous, qui n'hésitent pas à mettre sur le carreau des centaines de salariés pour satisfaire leurs actionnaires. A la Kos, la direction justement a décidé de fermer définitivement l'usine qui fait vivre une ville entière. Après l' abattement, l'écoeurement, la révolte gronde et la lutte s'organise. A travers le couple Rudy, Dallas ainsi qu'un bon nombre de personnages attachants ou infâmes, Mordillat décrit avec une grande justesse, cette fronde sans merci que vont livrer les salariés face une direction aussi lâche qu'invisible. Mordillat, artiste engagé renoue avec un genre, le roman social avec force et passion. Il montre avec justesse les dégâts directs mais aussi les dommages collatéraux (la vie de couple, les enfants, le lien social, les crédits à rembourser, les tensions qui apparaissent entre salariés etc ... ). Ces nombreux personnages donnent un souffle et un rythme remarquable à son récit. Un roman que l'on ne lâche pas et que l'on quitte à regret.
Mordillat a adapté son roman pour le petit écran. Il a la même puissance que son bouquin.

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Un roman social qui nous plonge au coeur d'un conflit dans le monde ouvrier : sur fond de violence patronale et d'emplois sacrifiés par l'ultralibéralisme, les ouvriers de la Kos se révoltent... "Les Vivants et les Morts" nous plonge dans l'enfer de la désindustrialisation, des plans sociaux et nous montre l'envers du décor, les répercussions de ce drame social à l'usine et à la maison, dans les corps et les coeurs...Poignant, on suit les destins de ces hommes et de ces femmes qui se battent pour rester vivants !
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« Ave Capital, ceux qui vont mourir te saluent! »
Une petite ville française, une usine, quelques commerces autour, au XXIe siècle. L'histoire débute par une saisissante scène de crue des eaux envahissant rues et bâtiments. Quelques ouvriers du plus grand employeur de la place s'évertuent à sauver les machines-outils de l'usine inondée. Rudi Löwenviller et François Lorquin dirigent le sauvetage, le premier manquant d'être emporté par les flots. Malgré ces actes de courage, l'usine ne fera pas long feu, un cas classique des effets de la mondialisation et du libéralisme économique. Syndiqués ou non, les employés restent à la merci de la cupidité des propriétaires ou des actionnaires, toujours prêts à vendre au plus offrant, liquidant tout pour le profit rapide.
Gérard Mordillat a conçu son roman comme un feuilleton, du premier jour de l'annonce de la fermeture de l'usine jusqu'aux plus sombres des manifestations et des grèves, ses personnages principaux et secondaires sont au coeur de l'histoire. Amours, liaisons, naissances, mariages, amitiés, rivalités, conflits familiaux et professionnels, chacun a la parole, en font foi les nombreux dialogues servant la narration. On assiste au délitement d'une communauté emportée par les lois bancales du travail, tombant sous le rouleau compresseur de l'économie de marché.
Un roman socio-économique au style enlevant, à la construction originale et à l'écriture percutante.
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Une petite ville à l'est :Raussel qui existe grâce à son industrie:Plastikos (usine de fibres plastiques)que tout le monde surnomme la Kos.
La Kos a failli fermer lors d'une inondation dû au débordement de la Doucile. Malgré un mort,les ouvriers ont tout fait,au péril de leur vie,pour sauver les machines.Le travail à repris, mais voilà 2 ans après ,le couperet tombe:la Kos licencie :Une centaine de licenciements,les derniers arrivés et les femmes.Parmi elles, Dallas mariée à Rudy, tous 2 employés à la Kos,jeune couple que l'on va suivre tout au long du roman.
Car les premiers licenciements sont les prémisses d'une fermeture definive de la Kos.C'est toute la ville de Raussel qui va se mobiliser pour refuser ce qui leur crève les yeux:leur usine n'est plus compétitive par rapport à celle installée en Espagne. le brevet a été racheté aux Allemands par les Américains.
Tourment,révolte,combat acharné, nous allons être immergés dans cette lutte du désespoir, tout au long du roman.
Une histoire ô combien d'actualité !!,Malgré la date de parution du livre:2004.
Les fermetures d'usines ,à présent, sont présentées dans les informations comme "faits divers" ,banal, me direz-vous, mais à suivre,nous apprenons que dans le Nord,suite à de violentes bagarres,crėpages de chignon,griffures,morsures,etc...,la police a du intervenir dans une grande surface qui avait mis une palette de Nutella, pot d'1 kg,à 1,73 euro le pot.Le même scénario s'est reproduit pour des couches BB.Ça donne à réfléchir, peut-être que nos politiques devraient se pencher sur ces phénomènes et en tirer une conclusion?
N'avons nous pas dénoncé aux informations,l'attitude de certains peuples Africains lorsqu'ils saccageaient les magasins,lors de tempêtes où d'inondations ou autre?
En arriverons-nous là ?
Peut-être ne serez-vous pas d'accord avec moi et je ne veux pas vous entrainer dans une critique "hors sujet" mais ce livre de Mordillat n'a fait que me conforter dans mes opinions,et à moins "d'un sursaut"de bon sens,je n'ose dire "politique de bon sens",l'avenir me paraît bien angoissant et compromis ,sans excès de pessimisme juste une bonne dose de réalisme.
Lecture à recommander 🌟🌟🌟🌟.
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Rudi et Dallas sont jeunes, sont beaux et ils s'aiment. Ils travaillent tous les deux, comme beaucoup d'autres dans leur petite ville, dans une usine, la « Kos ». La « Kos », c'est un surnom pour la Plastikos. On y tient à cette usine dans la région, c'est le gagne-pain de nombreuses familles. On s'y accroche tellement d'ailleurs qu'un soir de St Sylvestre, les ouvriers n'hésitent pas à risquer leurs vies pour sauver d'une inondation tout le matériel. Ouf, la production peut continuer…
Mais le sort s'acharne sur la Kos lorsque deux ans plus tard, le couperet tombe. La fermeture de l'usine est annoncée. Un obscur groupe financier – allemand d'abord, puis nord-américain - a décidé de se débarrasser de la Kos après en avoir récupéré les actifs. Rudy, Dallas et tous les salariés de l'usine décident de se battre contre cette fermeture. Pour sauver leur emploi, pour sauver leurs conditions de vie, pour sauver leur existence.

Gérard Mordillat nous offre ici un roman social, populaire et terriblement actuel. Pas de tableau manichéen, juste des hommes et des femmes, les « vivants », qui se battent pour leur dignité. Plutôt que de s'appesantir sur les « gros patrons », l'auteur préfère suivre pas à pas ces héros ordinaires (sans en faire des saints) qui subissent ce plan social comme une bombe dans leur vie personnelle. Car c'est effectivement le cas. Avec Rudy et Dallas, on voit combien le travail est intimement lié à leur destin personnel, combien le travail façonne leur vie. On se bat pour lui et en même temps, on continue à s'aimer, à se déchirer, à espérer. le travail appartient à la vie de tous les jours. Alors quand on n'en a plus ?...
Derrière chaque fermeture d'usine, derrière chaque licenciement économique ou redressement judiciaire se trouvent des hommes et des femmes dont la vie se trouve bouleversée, voire parfois anéantie, lorsqu'on leur retire leur emploi. Or, pour ces lointains actionnaires qui signent des papiers, manipulent des sommes d'argent colossales et qui prennent des décisions en suivant le cours de la bourse, que représentent ces personnes ? Rien si ce n'est des pions, des poussières dans les rouages de la mondialisation. Une armée s'élève contre eux et pourtant, tout est déjà joué. Pour ces décideurs des hautes sphères, demain sera un jour de plus. Pour ces gens sans emploi, demain rimera avec inquiétude. Et c'est cela la violence implacable de notre société actuelle : le pouvoir cynique, anonyme et indifférent des détenteurs du capital et la totale vulnérabilité de ceux qui leur sont soumis.

Emouvant et passionnant, les « Vivants et les morts » nous plonge donc au plus près d'une réalité sociale qui ne cesse de s'aggraver. le style incisif, les nombreux dialogues et les courts chapitres font oublier les 650 pages. Loin de la litanie quotidienne des plans sociaux que les médiaux déversent mécaniquement chaque jour, le lecteur se retrouve aux côtés de ces salariés, au coeur de leur révolte et de leurs désillusions. La fiction rejoint ici le réel que l'on souhaiterait vraiment autrement.
Un roman à lire d'urgence pour ne plus voir avec des oeillères ce qui se passe dans notre « beau pays ».
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quel grand livre! Avec "Les vivants et les morts", Gérard Mordillat nous conte l'histoire de Rudi et Dallas, un couple d'ouvriers travaillant dans une usine, la Kos. Lorsque l'usine se retrouve sur le point de fermer, la révolte gronde parmi les salariés.

Roman social, "Les vivants et les morts " nous narre, à travers l'histoire de Rudi et de Dallas, l'histoire de milliers d'ouvriers qui, du jour au lendemain, ont vu leur vie basculer avec la fermeture de leur lieu de travail. Une parole venue "d'en haut ", une signature, et c'est la vie de ces ouvriers qui basculent, leur vie mais également celles de leurs familles.

Conflits sociaux, grèves, capitalisme, espoirs déçus, Gérard Mordillat signe là un vrai roman social dont le sujet reste tristement toujours d'actualité.

Les personnages sont attachants, ils espèrent, il se battent, ils se défendent bec et ongles...et ils s'aiment aussi. Ils s'aiment, se désirent, se déchirent pour certains. En effet, Au delà de l'aspect social, il existe dans ce roman de belles relations, amoureuses, amicales ou familiales. Tous ces personnages (car ils sont nombreux même si l'histoire tourne principalement autour de trois d'entre eux) gravitent autour de cette lutte, lutte qu'ils mènent pour sauver l'usine et leurs emplois. Nous retrouvons parmi ces personnages, ouvriers, patrons, syndicalistes, journalistes...Toute une palettes de personnages dont la plupart sont profondément bien construits.

Les circonstances du plan social et de la fermeture de l'usine sont particulièrement bien décrites et cela fait froid dans le dos. Gérard Mordillat signe là une fresque sociale profondément humaine, l'histoire magnifique de ceux qui luttent et espèrent encore quand tout semble perdu.

Un roman plein de colère, malheureusement on ne peut plus réaliste, qui donne la parole à ceux que l'on refuse si souvent d'entendre.

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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"Les vivants et les morts " c'est avant tout un roman populaire, un roman social mais aussi et surtout un roman "document".
Il est question de la décadence d'une usine dans un petit village.
Une usine qui bien évidemment, permet à la grande majorité des habitants du village de survivre.
Mais voilà qu'une inondation va mettre en péril la survie de cette usine, qui deux ans après avoir tant bien que mal réussi à "sortir le nez de l'eau", se remet à sombrer.
Gérard Mordillat met en scène une flopée de personnages afin de nous relater la lutte que vont entreprendre les ouvriers pour sauver et sauvegarder leur travail.
Je vous parle d'un roman " document" car l'auteur noircira pas moins de 829 pages pour nous expliquer dans les moindres détails, les différentes étapes d'une fermeture d'entreprise : plan social, parachute doré, rachat par firme étrangère,reclassement,délocalisation etc.
Ce roman est une fresque familiale et ouvrière, dans la lignée du " Germinal ", un Zola des temps modernes.
J'ai beaucoup aimé.
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Germinal des temps modernes, les vivants et les morts raconte la lente agonie de la Kos, l'usine qui fait vivre toute la région de Raussel, et le combat de ses employés pour la maintenir en vie.
Grande fresque sociale, le roman fourmille de personnages rendus vivants, dans le portrait de leurs faiblesses comme de leurs noblesses. Il restitue intelligemment comment la fin de l'usine contamine toutes les sphères de la vie de ses employés.
L'opposition trop caricaturale entre les ouvriers et le patronat est évitée : dans la grande galerie des personnages, il y a des salauds parmi les ouvriers, des bons du côté des puissants (j'ai beaucoup aimé le personnage de Format, qui devient directeur de l'usine moribonde, et ne comprend que trop tard qu'il était agi et joué), et les héros évitent le manichéisme (Rudi, si éloquent, si fin, si engagé, si amoureux de Dallas, est aussi un type qui trompe sa femme et se laisse aller au déchaînement de violence qu'il voulait éviter). Les vrais responsables de la mise à mort de la Kos resteront anonymes, dans les méandres des holdings qui détiennent successivement l'usine. Bien qu'elle date de 2004, il y a une grande contemporéanité dans cette histoire.
La grande scène finale, qui voit l'affrontement des manifestants et des CRS, prend aux tripes.
Je regrette seulement la récurrence un peu trop insistante des scènes de chair dont l'auteur se délecte, qui n'apportent pas toujours grand-chose.
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La Kos, une usine de fabrique plastique, appartenant à un groupe étranger, situé dans le nord de la France, va fermer.
Pas la première, pas la dernière… sacrifiée sur l'autel de la rentabilité, du marché, des actionnaires.
Les ouvriers, » les vivant s », qui ont sauvé leur usine d'une inondation quelques mois avant le plan social, font tout pour la sauver à nouveau et se battent contre « les morts », les patrons.

Oeuvre profondément humaniste.
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