Gerard Mordillat restitue, avec beaucoup de réalisme, la misère sociale qui sévit dans les quartiers dits « sensibles » et défavorisés de nos banlieues, lesquelles sont devenues, au fil du temp, un creuset pour les actes de délinquance et de violence extrêmes. Afin de survivre dans cet environnement hostile et supporter l'existence morose et difficile qu'elle vit au quotidien,
Xenia, une mère célibataire un peu paumée, puise la force nécessaire dans son tempérament fort et sa fierté.
Les comportements de "femme facile", obsédée par le sexe, que l'auteur attribue en permanence à son personnage, véhiculent une mauvaise image de la femme, en général et cassent la réputation de celles qui sont en prise directe avec les problèmes de harcèlement sexuel, au sein de ces banlieues et qui les dénoncent.
Par ailleurs, l'histoire d'amour mélodramatique entre
Xenia et Gauvain, ce gérant d'une agence bancaire, beau comme un Dieu, verse dans le genre « contes de fées » de notre enfance. C'est regrettable car cela rend le récit un peu trop surfait et en totale incohérence avec la « vraie vie » des filles de banlieues….
Cette histoire plaira davantage aux adolescentes ou aux lectrices éprises de romans « à l'eau de rose ».