AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu pour répondre à un item d'un challenge, je suis agréablement surprise. le résumé et le titre ne me disaient rien qui vaille, et ma fois, je me suis très vite attachée aux personnages, à leur combat, la vie en cité, les galères pour trouver du boulot, la lutte des ouvriers face à un patronage abusif, Joséphine sans papier qui lutte et se cache pour ne pas être expulsée. Samuel en quête d'identité, et doit affronter le racisme au quotidien. Xenia qui vient de se faire 'larguer" et doit faire face aux charges familiales seule. Et puis tous les autres qui viennent agrandir la ronde de la société, avec leurs coups bas, et pour d'autres leurs mains tendues, leurs bras ouverts.
Un excellent roman social, mais qui peint sans pathos la réalité même édulcorée , mais on ressent bien la misère, la lutte au quotidien pour garder la tête hors de l'eau.
Au final, j'ai passé un bon moment de lecture, avec une plume très agréable, je note cet auteur et vais sans doute aller vers d'autres romans.
Commenter  J’apprécie          252
La guerrière
Une plongée troublante et fascinante dans le monde des nouveaux ouvriers d'aujourd'hui. Gérard Mordillat leur offre une voix. Claire et sans appel, son écriture engagée rapporte au plus près de chacun de nous la réalité d'un monde ignoré. Une bouffée d'oxygène !

08/03/2014
Commenter  J’apprécie          200
Cela fait toujours un bien fou de retrouver Mordillat, sa révolte, son indignation, de retrouver un auteur qui ne fait pas de circonvolution autour de son nombril mais prend à bras le corps les problèmes de la société. C'est un peu notre Zola, il n'hésite pas à affronter la réalité dans ce qu'elle a de plus dur, de plus cru, de plus dégradant quelquefois. Il nous oblige à affronter ce que nous préférons ignorer habituellement.

Son dernier roman, Xenia, ne déroge pas à cette règle avec ses personnages qui vivent dans la précarité, soumis à la flexibilité du temps de travail, avec son cortège de malheurs, d'injustices surtout celles faites aux femmes car il s'agit bien ici d'un hymne à leur courage comme le montre la phrase de Rimbaud mise en exergue, tirée de la Lettre du voyant : « Quand sera brisé l'infini servage des femmes » et reprise par l'un des personnages Mme Aziz : « La journée de huit heures, ça n'existe pas pour les femmes, ni ici ni ailleurs. En Afrique c'est quinze ou seize heures minimum ! Quand on est une fille, on est une esclave. »

Dommage que, parfois, les descriptions et les dialogues se perdent dans de brusques envolées lyriques, poético-absconses ou un peu mièvres. Malgré tout, cela n'enlève rien aux qualités narratives du texte ni à son propos.
Commenter  J’apprécie          130
On ne fait plus dans le ‘roman social' à l'heure actuelle, mais Gérard Mordillat est là pour nous rappeler que la misère, elle, est toujours d'actualité.

Pas la misère dans les pays lointains, pas la misère des immigrés, la misère des travailleurs français, de ceux qui ont des contrats d'emploi en bonne et due forme mais qui ne leur procurent pas assez pour vivre décemment. Alors quand en plus vous êtes une mère célibataire, vous n'avez même pas le temps d'y penser tellement vous courez.

Xenia est une satire sociale réaliste et impitoyable. Plein de clichés ont dit certains, peut-être mais aucune exagération, seulement la description de la réalité. Pas de la littérature ont dit d'autres, peut-être mais Gérard au moins ose dire tout haut ce que d'aucuns n'osent pas penser tout bas.

Gérard Mordillat est un indigné et il le dit. Il dit la difficulté d'être femme dans un monde d'hommes, d'être mère, de ne pas avoir fait d'études, de vivre dans une banlieue glauque. Mais il reste l'amitié qu'on ne peut pas lui prendre. Et quand sa copine Blandine se fait lourder au supermarché parce qu'elle récupère les légumes invendables dans les poubelles, ça va chauffer – explosion garantie cette fois-ci !

Moins subtil que « La brigade du rire » mais moins dérangé que la « Tour abolie », ma troisième lecture de Mordillat me dit qu'il y en aura d'autres.

Et je n'ai qu'une chose à dire à l'auteur : Continuez !
Commenter  J’apprécie          92
Gérard MORDILLAT a écrit ce livre en 2014.
En 2018, Xénia aurait-elle endossé le gilet Jaune ?

Zoom sur Xénia qui n'a du lapin blanc d'Alice aux pays des merveilles auquel elle se compare, que la fâcheuse habitude d'être en retard. Mère célibataire de 23 ans, tour à tour, femme de ménage, caissière, ou serveuse aux seins nus, elle empoigne les difficultés de la vie en cité, de la vie de salariée, de mère, de fille, d'amie, de femme.

Xénia veut dire étrangère en grec ; pourtant le personnage nous montre totalement l'inverse : elle est totalement intégrée à la vie, qu'elle empoigne et combat ; elle sait utiliser toutes les possibilités qui s'offrent à elle et jongle avec, en dépit de tous les aléas, de toutes les difficultés.

Ce roman va à cent à l'heure, et au final est très visuel (du fait peut-être des nombreux dialogues).
Commenter  J’apprécie          71
Certes, il est connu que l'auteur a des idées fortement ancrées à gauche.
Il n'en demeure pas moins vrai que son roman est criant de vérité.
Combien de jeunes galèrent à ce jour, employés au noir, n'ayant donc aucune possibilité de recours lorsque leurs employeurs les mettent à la porte. Combien de jeunes femmes crédules sont victimes de voyous parce que trop crédules et manquant d'éducation sur les dangers qui se trouvent partout.
Je trouve que Xénia est un personnage criant de vérité qui reflète notre époque puisque la majorité de ces femmes, mères célibataires, vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Je ne crois pas que Gérard Mordillat ait vraiment noirci la situation. Et de plus, il a réussi à nous rendre ses personnages sympathiques, car ces femmes ne sont pas passives et se battent pour leur dignité.
Certes, il dépeint les employeurs sous une forme satirique qui peut déranger, mais certains ressemblent vraiment à ces personnages.



Commenter  J’apprécie          70
J'ai fait connaissance avec l'auteur à travers le livre de Xenia.
Le personnage principal Xenia est une jeune femme pleine d'énergie malgré les difficultés de vie qui lui tombent sur la tête.
Elle vit dans une cité HLM et on voit la solidarité qui se développe entre personnes dans le besoin.
Ces travailleuses sans diplômes sont archi exploitées par des patrons sans scrupules (cela n'arrive pas qu'aux non diplômés) et par la solidarité, le groupe, elles vont nous montrer qu'on peut secouer les choses.
Le personnage du gérant de banque, Gauvain, est super sympa, respectueux du travail et de la personne de Xenia. Ils ne sont pas nombreux ceux qui refusent le système des patrons qui licencient pour faire grossir leurs profits ou rattraper leurs mauvais placements mais cela doit exister. Bon, d'accord, ils perdent leur emploi...
L'irrespect de la femme qui devient vite un objet dans les mains et l'esprit de l'homme est présente dans le récit avec l'employeur qui donne des promotions canapés, le jeune Samuel qui se croit propriétaire de Xenia parce qu'il a couché avec elle, Jipé (le père du petit) qui est très violent et voleur. A quand l'égalité de la femme et de l'homme.
Bref, c'est un livre qui entre dans les réalités sociales sans nous inspirer de la pitié. Je suis plutôt admirative devant la combativité des personnages et leur côté positif. Leçon de vie pour moi.
Commenter  J’apprécie          70
C'est la première fois que je lis cet auteur, apparemment connu pour dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, sur des sujets d'actualité dans notre société.

En l'occurence dans ce roman, il est question des conditions de vie des femmes dans les banlieues pauvres. Souvent seules pour élever leurs enfants, avec des horaires "flexibles" à l'extrème, peu armées pour se défendre face aux patrons parce que dépendantes financièrement, ce qui les sauve c'est la solidarité de mise entre elles pour espérer survivre. L'auteur donne la parole à ces sans-grades, ce petit peuple de la débrouille, du troc : un service contre un autre, et une question revient plusieurs fois : est-ce une vie ? est-ce ça la vie ?

Nous suivons Xenia, maman d'un bébé et son amie de galère, Blandine, autour desquelles gravite tout un cercle de personnages, bien rendus dans leur réalité et attachants (coup de coeur pour Samuel !). Et puis, il y a les autres, ceux qui ont "réussi", qui vont s'inviter dans ce récit à des degrés divers : infâmes au pire, aidants au mieux, indifférents au minimum. Nous partageons une "tranche" de leur quotidien, au moment où les deux jeunes femmes vont mener combat contre leurs employeurs. Il est également question d'amour , de sexe, de solitude. Et même quand la situation est difficile, ça n'est pas pleurnichard, il y a des rires, l'envie de relever la tête.

L'écriture est fluide, agréable à suivre, rythmée en très courts "chapitres" qui défilent très vite, tant on est pris dans l'histoire.

Une belle découverte donc, qui me donne envie d'aller explorer la bibliographie de l'auteur de plus près. Un roman que je vous recommande !
Lien : http://la-clef-des-mots-e.mo..
Commenter  J’apprécie          60
Xénia est une jeune maman d'un petit Ryan, elle habite la cité des Proverbes. C'est une femme qui n'a pas eu une enfance facile et qui va voir sa vie changer lorsque le père de son enfant la quitte.
Heureusement elle n'est pas seule elle peut compter sur Blandine, sa meilleure amie et voisine, mais aussi sur de nombreux habitants de la cité.

L'auteur n'a rien choisi au hasard, tout d'abord le titre du roman qui est également l'héroïne de ce récit, Xénia signifie l'étrangère en grecque. Gérard Mordillat à un style engagé avec la volonté de parler de la misère des banlieues, de la précarité, mais aussi de la position de la femme dans la société.

C'est un roman sur la vie, un roman sur l'amitié et un roman sur les belles rencontres qui peuvent rendre la vie plus simple.

C'est plus qu'une histoire, c'est un combat : un combat sur la vie.
Commenter  J’apprécie          50
C'est pour un défi Babelio que j'ai décidé de lire ce roman. On y suit la jeune Xenia dans ses galères quotidiennes, les heures de ménage à gauche à droite pour payer les factures, les patrons qui payent au rabais malgré les horaires décalés et la disponibilité, son bébé Rayan à nourrir, habiller, soigner… et faire garder depuis que Jipé s'est barré (avec ses économies!). Heureusement on est solidaires dans le quartier, Xenia sait qu'elle peut compter sur sa voisine Blandine et son fils Samuel, sur Biglouche le garagiste ainsi que sur Aziz l'épicier et sa mère. C'est comme ça dans la cité des Proverbes : on se démerde pour survivre.

Mais quand même, plus le roman avance, plus on réalise combien ces pauvres gens sont exploités. Blandine est caissière à l'hyper et n'en peut plus des magouilles du directeur pour contraindre ses employés, notamment à travailler tous les dimanches. Pareil pour Gauvain à la banque : le patronat (et les actionnaires) met la pression, contourne le droit du travail, impose de licencier pour augmenter leurs bénéfices. D'ailleurs « c'est toujours les femmes qui morflent en premier ». Selon Mme Aziz, elles sont « corvéables à merci », à l'extérieur comme à la maison. Samuel, quant à lui, ne supporte plus les propos racistes et les discriminations liées à sa couleur de peau (« Je ne suis pas amer. Je suis en colère »).

Pour sortir de la misère sociale, « il faudrait que la colère prenne corps, que ce ressentiment débouche sur quelque chose ». Faire appel aux syndicats, contacter l'inspection du travail, aller aux prud'hommes… ou tout simplement boycotter les ordres. Xenia et ses collègues finiront par trouver le courage de se mobiliser et la scène finale est grandiose ! Pour autant j'ai eu du mal à adhérer au personnage que j'ai trouvé immature malgré sa situation, avec des réactions de gamine. le fossé avec Gauvain est tel qu'on s'étonne de leur relation. La jeune femme n'a aucune culture ni aucune finesse d'esprit et, comble du cliché, un passé sordide. Séduisante, elle se laisse facilement séduire (« Elle pense avec son cul ») et j'ai fini par me dire qu'elle avait un peu cherché tout ce qui lui arrivait. le propos général du livre est intéressant mais l'héroïne, selon moi, le décrédibilise quelque peu.
Commenter  J’apprécie          41




Lecteurs (228) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5272 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}