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3,62

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chronique sociale criante de vérité, Xénia de Gérard Mordillat raconte le quotidien d'une jeune fille de 23 ans, qui a un petit bébé de pulques mois, dont le père bon à rien et petit voyou les a laissé et qui se débrouille comme elle peut pour survivre dans un monde sans pitié.
Xénia, c'est le lapin blanc d'Alice aux Pays des Merveilles, toujours à courir après le temps pour être à l'heure sur les divers chantiers de ménage où l'exploite Travers, classique du type pourri qui n'hésite pas à rendre esclave pour son profit des femmes qui ne demandent qu'à travailler pour gagner ce qu'il leur faudra pour le loyer et faire manger leur famille...
Xénia, c'est une enragée de la vie, pour son fils, contre l'injustice sociale, qui n'a pas l'habitude du bonheur et qui, pourtant, va le découvrir avec Gauvain, directeur d'une banque mais frustré par ce système qui broie ses victimes, ses clients, ses employés et qui, lui aussi, va finir par dire non.
Avec Xénia, il y a son double, sa voisine, son amie, sa soeur, Blandine, qui est toujours là, qui lui retrouvera du boulot et pour qui Xénia fera tout pour la sauver du licenciement aussi.
Ces filles-là, elles se battent, et Mme Aziz a bien raison lorsqu'elle dit que ce sont les femmes les plus grandes esclaves du monde et ce sont encore les femmes qui travaillent le plus en étant le plus exploitées! Mais elles se batttent, à leur niveau.
c'est dur, c'est violent, c'est la réalité, retranscrit d'une bien belle façon par Mordillat, qui les fait sourire et rire bien des fois parce que l'humour et la dérision sont des armes qu'on ne peut pas leur enlever, c'est la loi du plus fort même si parfois, le plus fort n'est pas celui que l'on croit...
Ces femmes là, ces combattantes de la vie, on leur doit le respect au minimum et elle ont toutes mon admiration car je ne sais pas si j'aurais leur courage et leur énergie si un jour je me retrouve dans leur situation...
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Gérard Mordillat l'a déjà prouvé à de nombreuses reprises, comme dans "Les vivants et les morts", il n'a pas son pareil pour nous plonger dans la vie telle que tant de nos concitoyens la connaissent et dont on parle bien peu.
Xénia a 23 ans et un bébé, Ryan, qu'elle doit le plus souvent emmener avec elle sur son lieu de travail, dans ces ménages qu'elle fait très tôt le matin ou tard le soir. Travers, patron sans scrupule de la POP (Propre en Ordre Partout), bafoue les lois du travail mais s'en moque. Xénia fait front car les catastrophes s'enchaînent.
Heureusement, il y a Blandine, sa voisine, mère de Samuel, ado métis, qui souffre beaucoup de perpétuels contrôles d'identité et qui n'arrête pas de lire Malcom X et Frantz Fanon. Avec 700 euros par mois, au mieux, Xénia, se bat pour survivre : « Xénia a des abdominaux solides, des bras et des cuisses musclés par les ménages, c'est sa force, son capital. » Mais « Xénia vit perdue dans un tunnel dont elle ne peut apercevoir l'issue. C'est un oiseau affolé qui court d'un côté, tantôt de l'autre, espérant retrouver l'air libre, la lumière du ciel. »
Dans sa cité des Proverbes, il y a aussi Aziz et sa mère. Tous sont très solidaires comme ce pauvre garagiste surnommé Biglouche. Au fil des événements, l'auteur dépeint avec justesse tous les problèmes dont souffre notre société : les sans papiers, le monde de la finance, la violence, le racisme ordinaire, l'ouverture des magasins le dimanche et les journées de travail ne respectant même pas un rythme de vie décent.
Les drames familiaux sont aussi présents dans ce quotidien qui défile et que personne ne maîtrise vraiment. Arrive enfin Gauvain qui va ouvrir d'autres horizons à Xénia qui sait se donner sans retenue. L'intime description des quatre points cardinaux qu'il réalise pour elle, est tout à fait charmante.
"Xénia" est un roman très actuel, un véritable document sur notre époque qui se lit d'un trait. Malgré un constat très sombre, Gérard Mordillat ne perd pas tout espoir car, avant d'ouvrir une fenêtre assez optimiste, il montre ce que la lutte commune peut obtenir quand chacun met de côté l'individualisme forcené.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Mordillat excelle à nous faire partager le destin d'une jeune femme et de ses proches pour vivre décemment, avoir un travail mais aussi des moments d'amitié, de joie. Un livre attachant et réaliste, j'ai beaucoup aimé.
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J'avais été un peu déçue (juste un peu) du dernier roman de Gérard Mordillat que j'ai lu (Ce que savais Jennie) mais, avec Xenia, il s'agit d'un excellent cru, même s'il est difficile d'égaler "Les vivants et les morts".
J'ai adoré cette jeune femme de la cité des proverbes (le nom ne s'invente pas !) combative malgré une situation sociale catastrophique : elle est seule, le père de son bébé vient de la quitter en lui volant ses économies (50€), elle a un emploi très précaire (quelques heures de ménage) donc peu d'argent, juste de quoi survivre. Mais la solidarité va s'organiser autour d'elle et de Ryan, son fils, parce qu'elle est généreuse même si elle souffre car elle court toujours après le temps comme le lapin blanc d'Alice qui dit "je suis en retard, en retard".
C'est une histoire d'amitié avec Blandine et de lutte pour la défense de leurs droits dans une société où les pauvres n'ont pas la paroles; alors ils sont parfois obligés de la prendre et cela peut être violant, comme ce qu'ils vivent.
Et puis, il y l'amour, celui de Samuel et de Gauvin.
Samuel, c'est le fils métis de Blandine qui ne connait pas son père et qui s'accroche à la lutte des noirs américains en idolâtrant Malcom X et Frantz Fanon (que je découvre) pour donner un sens à sa vie.
Gauvin c'est le directeur de banque révolté par le système et qui décide de partir vivre au bord de la mer pour peindre. Cette rencontre était tout à fait improbable mais Mordillat sait montrer que tout est possible quand on est déterminé.
D'ailleurs on voit qu'il est aussi réalisateur car les chapitres sont comme des scènes avec des images particulièrement bien cadrées (il connait particulièrement la banlieue).

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Une fois de plus Mordillat nous décrit un visage de la société telle qu'elle, dans toute sa dureté dans toute sa laideur parfois. Il nous montre la pression exercée sur les plus fragiles, ceux qui n'ont en théorie qu'à la fermer s'ils veulent garder le petit gagne pain qu'ils ont tout en étant exploités et méprisés. Pourtant il nous montre aussi la pression exercée sur ceux qui sont un peu plus nantis mais pour qui leur mission devient intolérable dès lors qu'ils ont un petit supplément d 'âme
On perçoit le malaise d'une société et les limites d'un capitalisme exacerbé, ultra libéral, ultra cynique ; une société dans laquelle tout n'est pas loin de basculer vers la révolte. Seul rempart à cette violence : la solidarité, l'amitié et le constat que malgré tout il existe encore de "belles" personnes.
La fin est juste jubilatoire et un petit côté "conte de fée" allège un peu l'ensemble même si cela peut faire perdre un peu en crédibilité.
Bref une lecture agréable et facile sur un sujet qui ne l'est pas. Je continue donc à être adepte de cet auteur qui dépeint tellement bien la misère sociale actuelle et dénonce les abus du système.
Enfin l'injustice du racisme et ses conséquences y sont aussi abordés.
Il montre également que lorsqu'on est sur le point de basculer à la rue ou de perdre son enfant, le système de la débrouille est roi et fait fie des jugements de valeurs hypocrites.
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Encore un livre de cet auteur qui est une pure merveille ! je le recommande a tous, vous serez emportés dans le tourbillon des amitiés, de l'amour, du monde du travail, de la solidarité, de la violence...
J'ai lu ce roman comme un policier (pressée d'en découdre du destin de Xenia), je vivaient avec l'héroïne, comprenant ses coups : de blues, de cafards, de rage devant les injustices....
un mot décrit cet ouvrage : passionnant !
A lire absolument.
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Xénia, 23 ans, vit avec son petit bébé Ryan. Elle vient de se faire larguer par Jipé, le père de Ryan. Elle enchaine les heures de ménages, jusqu'au jour où elle se fait virer pour avoir amené son bébé sur son lieu de travail. Juste avant ça, elle rencontre Gauvain, le patron de la banque dans laquelle elle fait le ménage. Petit à petit, ils entretiennent une liaison. Xénia ne vit pas une vie facile et pour joindre les deux bouts, elle se fait souvent aidée par Blandine, sa voisine, qui travaille à l'hypermarché en tant que caissière.

L'histoire de Xénia, c'est l'histoire de beaucoup de français d'aujourd'hui qui galèrent dans la vie : il faut gérer son boulot, ses enfants, son couple, l'argent, ... bref le quotidien.

Gérard Mordillat aborde plein de thèmes différents : le travail du dimanche (l'hypermarché où Blandine travaille envisage de faire travailler les employés le dimanche), les conditions de travail, la pression, le burn-out, le suicide, le racisme noir/blanc, les différences riches/pauvres, les licenciements,... Des thèmes sociaux importants et qui font malheureusement partis de notre société actuelle. du coup, lire ce livre c'est une autre manière de prendre conscience des problèmes de notre société. Une véritable prise de conscience !

On s'attache assez vite aux personnages, notamment ceux de Xénia et Blandine. Je n'ai pas toujours été d'accord avec certains de leurs choix ou certaines de leurs décisions, mais cela ne m'a pas empêché de les trouver hyper fortes et courageuses, faces aux galères du quotidien !

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Gérard Mordillat. On a envie d'en savoir plus, on tourne les pages happé par les galères de Xénia, Blandine et les autres. Alors certes, les thèmes abordés ne sont pas des plus joyeux, mais je vous assure que le style de l'auteur nous convainc plus d'une fois de continuer sa lecture et surtout de l'apprécier !

Bref, un roman social contemporain qui m'a beaucoup plu !

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Comme d'habitude G. Mordillat nous plonge au coeur de la société et dresse des portraits tous plus intéressants les uns que les autres.
Cette fois il nous emmène dans une cité, partager le quotidien de femmes qui bataillent pour survivre, pour garder un boulot ultra-précaire, pour jongler entre les horaires et la garde des enfants. Nous faisons aussi connaissance avec un homme pris dans un étau entre sa conscience, et les obligations de son statut de banquier.
Malgré tout Xénia a un petit air de conte de fées moderne.
Je recommande !
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J'ai découvert Gérard Mordillat en entrant dans le monde du travail. Jeune écrivain public, j'étais très engagée (pour ne pas dire politisée, hum) et j'ai lu à sa sortie "Notre part des ténèbres". Puis j'ai acheté tous les romans de l'auteur.

Je n'avais jamais ouvert "Xenia"... mais quelle claque! Un véritable roman social, qui dénonce et décrit - tout: la misère économique et affective, le quotidien de mères célibataires et de femmes battantes, la violence des rapports avec les institutions, la nécessité du travail quelles que soient les conditions... ou presque!

Autour de Xenia et de sa vie bricolée, gravitent tout un tas de personnages, souvent sans nuances, et on apprécie ce parti pris de l'auteur.
Le tableau peut paraître assez sombre (voir assombri) au premier abord, mais il y a beaucoup d'espoir dans ce récit qui ne connaît aucune longueur. La solidarité y occupe une place centrale, et l'amour... que serait-on sans amour 💃🏽
Lien : https://www.instagram.com/mo..
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Xenia a 23 ans, est mère célibataire et vit dans un quartier plutôt défavorisé... Elle galère, change régulièrement de travail, et n'a pas de quoi faire garder son fils, Ryan. C'est donc système d'et entraide avec sa voisine, Blandine, et d'autres personnes du quartier. Blandine parvient à faire embaucher Xenia dans le supermarché où elle-même travaille. Dès lors, l'horizon de Xenia s'éclaircit. Elle rencontre Gauvain, banquier divorcé, dégoûté par le capitalisme, par la crise et les clients agacés. Et quand tout bascule pour Blandine, menacée de licenciement, c'est Xenia qui lui vient en aide...
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