J'ai commencé ce troisième et dernier tome avec beaucoup de sérénité. Ce n'est pas toujours le cas, mais ici, avec
Page Morgan, j'avais plutôt confiance quant au déroulé de cette conclusion. Dans les Ténèbres avait été une très bonne surprise, et je n'en attendais pas moins de la Moisson. Et même si beaucoup de choses sont prévisibles, j'ai tout de même beaucoup apprécié ma lecture et la fin de cette aventure.
La première partie du tome se consacre à la gestion de la crise survenue à la fin de "Dans les Ténèbres".
Grayson est persona non grata pour sa malencontreuse tentative de contrôle des chiens de l'enfer, Gabby pour avoir tué accidentellement Lennier, et Ingrid pour son sang d'ange et sa relation avec Luc. Que du bonheur pour les enfants Waverly. Sans compter que les plans d'Axia sont toujours d'actualité et que l'ange déchue ne va pas tarder à attaquer. Les tensions sont palpables, et les différents personnages doivent faire face à tellement de menaces que l'on ne sait pas où donner de la tête. Sans oublier que les trois frère et soeurs sont plutôt du genre à se fourrer dans le pétrin assez facilement. Leurs anges gardiens vont avoir de quoi faire, cela est plus qu'évident, et ce final s'annonce assez passionnant.
Si Ingrid reste, en substance, la plus passive de la fratrie, elle aura sa part d'action plus tard, mais au début, c'est surtout Gabby et
Grayson qui gagnent le plus l'attention. La cadette, exilée à Londres, prend sa vie en main. Gabby est de plus en plus indépendante, et son instinct est plutôt de bon conseil. En plus de se faire de nouveaux amis, assez influents, elle parvient à tirer son épingle du jeu de façon magistrale. Elle aura probablement été le personnage qui aura le plus évolué et de façon positive. A chaque fois qu'elle est mise en avant dans un chapitre, c'est un réel plaisir.
Grayson, lui, est plus dans une phase rédemption. Plus effacé en un sens, moins vibrant que ses soeurs, mais il apporte tout de même un sens à toute cette folie. Il cherche à faire le bien, et sait tirer parti de ses erreurs. Un traitement différent mais tout aussi plaisant. La seule chose que je regretterai de ce personnage est le fait de ne pas l'avoir vu assez "heureux" en compagnie de ses soeurs et de pouvoir connaître le
Grayson d'avant qui du peu que l'on puisse voir était déjà quelqu'un de bien.
Chacun avance, les pions se mettent en place, les intrigues se complexifient et nous arrivons rapidement à un événement qui va tout faire basculer. A partir de là, Paris plonge dans le chaos avec nos héros. Je ne pensais pas voir ce moment arriver si tôt, mais en un sens, avec tout le dispersement que l'on a avec les personnages, cela n'est pas plus mal.
Page Morgan prend son temps pour bien développer et ses personnages et les différents événements qui vont conclure sa trilogie. Tout s'emboîte parfaitement, que ce soit avec les gargouilles, l'Alliance, Axia, et la Daicrypta. Personnellement, je n'ai pas de questions en suspens, et la dernière partie du tome m'a tenue en haleine, sans aucune difficulté. L'enchaînement des événements est fluide et prenant, avec sa dose d'angoisse et de drame. Ingrid prend d'ailleurs tout sa substance d'héroïne. Je m'attendais à cela, mais avec toute la tension et les émotions de ce moment, c'était parfait. le combat final avec Axia est exploité comme il se le doit pour une fin, mettant en avant chacun des personnages.
L'auteur nous donne aussi une conclusion au-delà de cet épisode. Ce n'est pas toujours quelque chose que font les romanciers, et qui est assez frustrant pour moi. J'étais donc fortement enchantée, malgré les événements survenus, de voir nos héros un peu plus longtemps. En plus de donner à nos couples, un aboutissement, il y a une fermeture globale, tout en laissant comprendre que de nouveaux chamboulements pourront survenir. de l'espoir mais aussi du réalisme pour ne pas finir sur une touche trop optimiste. Il y a aussi un message que j'ai apprécié dans le fait que la nouvelle génération est aussi porteuse de changement et de renouveau. Hughes en est le parfait exemple, tout comme nos héros de l'Alliance. La bienveillance de l'auteur, notamment avec les romances, est aussi quelque chose que j'ai aimé, surtout au vu de l'époque très puritaine.
Un fin de trilogie qui pour moi est aboutie et qui donne les réponses à nos questions. Si le premier tome m'avait intriguée sans plus, le second et le dernier ont su me charmer sans trop de difficultés. le fait de mettre une fratrie en avant et le côté surnaturel font de la belle et la maudit une très bonne saga fantastique, prévisible, mais prenante.