Fruits de Shinjuku

Pour un premier contact avec cet auteur, on peut dire que c'est réussi.
Morita Ryuji dépeint une jeunesse désoeuvrée et las, des jeunes qui, ne sachant où se chercher, se sont finalement perdus et vivotent sans but.

À à peine 17 ans, Ichiro et Ryota vivent dans un appartement miteux, commettent de petits larcins pour s'en sortir et on abandonné l'école.
En face de chez eux, il y a un hôtel. Et dans cet hôtel, travaille Maria. Jeune prostituée que Ryota épie depuis quelque temps et qu'il prend frénétiquement en photo.

Un jour, par hasard, il la croise enfin et entame la discussion. Commence alors pour les trois jeunes gens, une journée spéciale où certains sentiments vont s'épanouir plus qu'ils ne le devraient.
Dans ces pages, on ressent l'attente, la chaleur, la lassitude et le danger sous-jacent.
Une écriture simple et sans fioriture pour une nouvelle qui renverse et dont on ne s'extirpe pas avec facilité. Des thèmes durs (comme la prostitution de mineures étrangères) et des personnages qui, bien que très imparfaits, nous font un peu pitié et qu'on aimerait voir s'en sortir.

Cette édition ayant la particularité d'être illustrée, j'avoue que si elle m'est tombée dans l'oeil, c'était avant tout pour ses dessins et non pour le résumé plus que succinct. Tantôt cases en noir et blancs et tantôt pleines pages couleurs, le style d'Amandine Grandcolas se marie à merveille avec la narration.
Utilisant une palette réduite de gris et de rouge, où le rouge ressort le plus. Couleur de l'amour, bien sûr, ce premier amour qui traverse Ryota et Maria de part en part, mais aussi du sang et de la violence. Celle dans laquelle errent nos adolescent·e·s et celui qui pourrait bien les éclabousser.

Pour un livre acheté au hasard, c'est une très belle surprise. Pas vraiment un coup de coeur, mais c'est pas passé loin.
Lien : http://kobaitchi.com/les-fru..

Se lit très vite. Reflète l'errance des jeunes et la violence auxquels il peuvent se confronter dans la mégapole de Tokyo.