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Le mystère de Lucy Lost n'est pas le premier livre de Michael Morpurgo que je lis : j'ai déjà beaucoup apprécié d'autres titres de cet excellent auteur jeunesse (Cheval de guerre, le jour des baleines, Soldat Peaceful...).
Comme souvent, Michael Morpurgo s'appuie sur un fait historique pour construire son récit. Ici, c'est le naufrage du Lusitania, torpillé par un sous-marin allemand lors de la première guerre mondiale.
L'histoire à deux voix nous transporte dans le temps et l'espace, via une alternance de chapitres centrés sur la vie d'Alfie, jeune garçon habitant les îles Scilly, ou de Merry, petite fille new-yorkaise. Nous sommes en 1915, l'Europe est en guerre, les États-Unis ne sont pas encore rentrés dans le conflit.
L'aspect historique du roman m'a vraiment intéressée, la découverte de la vie des marins et des habitants des îles Scilly également. Michael Morpurgo sait faire vivre dans ses textes des personnages authentiques et attachants. Tout le long du livre, on sait que l'on a sous les yeux une fiction, mais le récit fait tellement vrai, que le lecteur y croit.
L'auteur m'a embarquée dans son histoire, et ma foi, je me suis laissée faire bien volontiers.
Si le "mystère" de Lucy Lost ne reste pas très longtemps mystérieux (au moins pour un lecteur adulte, qui fait vite le lien entre les deux récits), la lecture reste prenante de bout en bout, et l'histoire de Lucy, dévoilée par petites touches est très émouvante.
Michael Morpurgo montre à travers la vie de la famille d'Alfie l'importance du quotidien. Sans être moralisateur, il met en avant le courage, l'honnêteté, l'opiniâtreté, la tolérance et bien d'autres qualités dont font preuve ses personnages. Il montre également que l'on peut obtenir de grands résultats simplement, par de petits gestes de la vie de tous les jours.
Un fond historique intéressant (complété par quelques annexes bienvenues en fin de livre), une histoire captivante, des personnages touchants : voilà de sérieux atouts pour Lucy Lost.
Si j'ajoute à cela le fait que le texte est très bien écrit, dans une langue soignée, vivante, précise et fluide en même temps, cela commence à faire beaucoup !
Enfin, je remarque avec bonheur que ce petit pavé fait tout de même plus de quatre cent pages : oui, les jeunes lecteurs sont capables de lire ! Oui, les jeunes lecteurs sont capables d'apprécier de vrais romans !
Décidément, Michael Morpurgo est une valeur sûre, et je remercie Babelio et Gallimard Jeunesse pour cet excellent livre.
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Qui est-elle ? Sirène ? Naufragée ? Simple d'esprit ? Espionne allemande ? Tout ce que l'on sait, c'est qu'elle a surgi de l'océan au mois de mai 1915, le regard vide, épuisée et désorientée, seulement capable de prononcer un mot : « Lucy ». Sur les îles Scilly où elle est accueillie par une famille de pêcheurs, la jeune fille suscite la curiosité, fascine, inquiète. Connaît-elle elle-même la clé de son mystère ? Il pourrait en aller de sa survie, en ces heures sombres de conflit mondial où la méfiance envers l'étranger règne en maître…

"Dites-le lui. Dites-le à ma mère. Mme Bailey, 22, Philimore Gardens, Londres. Dites-lui que son fils, Harry, est mort en pensant à elle. Dites-le lui, s'il vous plaît."

Michael Morpurgo s'inspire de la Grande guerre et du naufrage du Lusitania pour imaginer une histoire extraordinaire. Un destin incroyable, mais auquel on croit pourtant dur comme fer tant elle est bien racontée. le narrateur, qui n'est autre que le petit fils de Lucy, livre ce récit comme une reconstitution des faits à partir de témoignages et de traces écrites recueillis auprès des protagonistes. L'ensemble est merveilleusement bien écrit. le décor est plus vrai que nature, de New York au petit village insulaire, avec sa petite école, son église, le son du phonographe, les journaux pleins de menaces et les lecteurs de L'île au trésor. On plonge en pleine guerre mondiale, et c'est bouleversant. D'autant plus que l'auteur s'affranchit de toute lecture nationale et évoque aussi bien l'immense gâchis humain que des moments poignants de solidarité et de fraternisation. Et la vie qui continue, tant bien que mal…

Une lecture inspirante qui entretient une mémoire importante, un peu comme l'avait déjà fait le film Joyeux Noël. Et qui témoigne des pouvoirs de la littérature qui fait grandir, invite subtilement à réfléchir et à résister aux discours haineux.

J'ai été très émue de la découvrir à voix haute avec mon fils de 9 ans, dont les aïeux ont souffert de l'horreur des guerres du 20ème siècle des deux côtés du Rhin.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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En pleine première Guerre Mondiale, une petite fille est découverte seule, abandonnée, sur une petite île anglaise par une famille de pêcheurs qui décident de la recueillir.

Son mutisme va amener les autres habitants de l'île à soupçonner une origine allemande. Tous se souviennent du torpillage récent près de leur côte d'un navire américain rempli de civils et l'absence de rescapés.

A l'hostilité soudaine et effrayante des insulaires, répond l'amour sans faille de sa nouvelle famille et le soutien constant du jeune Alfie, le fils de Jim et Mary.

Ils doivent sans cesse surmonter ensemble de nouveau défi : la peur de l'eau de la fillette, son adaptation à l'école, les moqueries dont ils sont victimes...

Mais ils résistent en bloc à la peur et à la bêtise et tissent entre eux des liens précieux. Il faut dire que ce n'est pas leur premier combat. Mary, s'est battue pour ramener au pays son frère traumatisé par la guerre et devenu un marginal.

Le conflit mondial qui fait rage autour d'eux pousse les hommes à des réactions primaires. Seule solution pour le Wheatcroft : aider Lucy à se souvenir de son passé...

Un roman fleuve qui nous emporte dans un parcours sinueux, celui d'une petite fille qui se doit de retrouver la mémoire pour continuer à vivre.

L'auteur n'émet aucun jugement sur les gens eux-mêmes. C'est bien crainte primitive qui pousse tous les habitants à rejeter cet élément extérieur, trop différent. Seul l'amour inconditionnel des Wheatcroft peut faire rempart à cette haine collective.

L'auteur dévoile tout doucement l'histoire de Lucy. Il nous montre que les silences et les petits gestes de tous les jours peuvent avoir un pouvoir extraordinaire sur le destin des êtres.

Mieux que de la magie, c'est la certitude de pouvoir sauver les gens par une attention constante et sans limite qui amène nos héros à ne pas faillir. Chacun est prêt à jouer sa propre vie afin de préserver celle d'une étrangère, arrivée de nulle part !

Michael Morpugo éclaire le récit avec la certitude qu'il vaut toujours mieux savoir qu'ignorer, faire front que de renoncer. Alors ses personnages avancent, face au vent, courageux et humbles à la fois...

Au lecteur de décoder les silences, de rajuster les pièces du puzzle, de respirer l'air de la mer et de savourer ces leçons de vie.

Rester ce qu'on est, avancer à notre rythme, être solidaire... un beau programme !

Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Tout d'abord, un grand merci aux éditions Gallimard Jeunesse - on lit plus fort qui m'ont permis de lire ce livre un peu plus d'un mois avant sa sortie. En effet, le mystère de Lucy Lost sera en librairie a partir du 17 Avril, et je n'ai qu'un mot a vous dire : FONCEZ

Comme toujours, la plume de Michael Morpurgo est sublime. Il revient ici sur le naufrage du Lusitania dont au final on parle beaucoup moins, comparé au Titanic. J'ai aimé redécouvrir l'histoire de ce paquebot, histoire que je connaissais déjà un peu, vivant tout près de Kinsale, non loin du naufrage.

C'est un roman a deux voix, on suit d'un coté l'histoire d'Alfie et de ses parents et le récit de Merry / Lucy de l'autre. La construction est très bien construite et l'on est vite captivé au point de ne plus lâcher le livre avant d'en connaître la fin.

J'ai aimé voyager avec l'auteur, voyager dans différentes contrées : New-York, l'Irlande, les îles Scilly mais aussi dans le temps car ici le lecteur se sent immédiatement plongé dans ce période de guerre, dans ce début de siècle.

C'est un roman qui plaira aux petits comme aux plus grands qui en tout cas m'a vraiment conquise.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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C'est un roman qui m'a beaucoup plu.
Je l'avais repéré il y a longtemps déjà, à la devanture d'une librairie : cette histoire hantait déjà mon esprit... j'ai profité de l'été pour le lire, lors d'un séjour en bord de mer.

L'histoire se déroule avec pour décor les îles Scilly, au Sud de l'Angleterre. le récit est raconté par un homme originaire de ces îles : ce dernier parle de sa grand-mère qui est surgi de la mer comme une sirène...C'est l'occasion de relater une histoire dans l'histoire, comme Michaël Morpurgo aime souvent à le faire.

Ainsi, un pêcheur, Jim, part en mer pêcher des poissons (de préférence de beaux maquereaux). Ssn fils Alfie l'accompagne : il préfère aider son père plutôt que de se rendre à l'école.
Mais c'est une petite fille que Jim ramène à la maison cette fois-ci...
Cette fillette reste silencieuse : elle ne peut parler. Elle ne parvient à prononcer qu'un mot : Lucy...

Tout un mystère entoure cette petite fille. Cette dernière semble avoir été éprouvée par un événement inconnu.
Qu'a du vivre cette fillette ? Pour ne pas arriver à décrocher un mot ?
Quels événements a-t-elle rencontré, qui l'ont traumatisée à ce point ?
Pourquoi était-elle seule, sur l'île St-Helen, sans âme qui vive autour d'elle ?

Il faut dire qu'elle a été trouvée en mai 1915. le roman se déroule en effet pendant la première guerre mondiale ; ce qui donne un ancrage historique à ce récit.

Planter le décor dans les îles de Cornouailles convient parfaitement pour suggérer le mystère qui règne autour de la vie de cette petite fille... Chacun l'appelle désormais Lucy.
Mary (la femme de Jim et la mère d'Alfie) prend soin d'elle aussitôt. Elle a déjà recueilli l'oncle Billy. Ce dernier passe son temps à réparer un bateau tout en parlant du roman L'île au trésor.

Alfie prend aussi le temps de parler à Lucy chaque jour : de lui raconter les menus événements de sa journée. Petit à petit il se crée des liens d'amitié solides avec elle.

Pendant longtemps, Lucy reste affaiblie ; elle mange à peine et garde le lit. Marie et son fils Alfie passent beaucoup de temps auprès de la jeune fille.
Le fils reste près d'elle chaque jour à lui expliquer ce qu'il vit dans la journée ; il prend l'habitude de lui parler..
Il faudra des jours et des jours pour que Lucy reprenne des forces.

Tout-au-long du récit, le lecteur s'interroge : qui est cette petite fille ? Que faisait-elle, seule, sur une île ? abandonnée de tous... Et pourquoi était-elle enroulée dans une couverture avec un nom allemand... en pleine guerre mondiale...

Un autre chapitre s'ouvre sur la vie d'une famille américaine. le lecteur fait connaissance avec la vie d'une petite fille américaine, Merry : celle-ci aime particulièrement jouer du piano et monter à cheval. Merry se promène aussi souvent dans un parc avec son oncle et sa tante...
La mère de Merry a l'intention de rejoindre son mari blessé, hospitalisé en Angleterre. Pour ce faire, elle prend un grand paquebot, le Lusitania. Elle est accompagnée de sa fille Merry.

En ancrant le récit pendant la guerre (mondiale), Michaêl Morpurgo instaure déjà un climat de rivalités entre plusieurs pays.
Mais même si le récit a lieu pendant la guerre, l'auteur suggère que chacun peut faire appel à son coeur et faire preuve d'entraide et d'empathie.
En lisant le roman, j'ai souvent songé qu'un bienfait n'est jamais perdu... je n'ai pas été surprise de voir ce proverbe figurer dans l'histoire.

Les destins des différents personnages s'entremêlent. …
Le lecteur parviendra-t-il à comprendre enfin ce qui est arrivé à Lucy ? Qui est-elle vraiment ? Lucy semble vraiment désorientée : égarée sur une île, mais aussi touchée par un profond choc émotionnel qui l'a ébranlée intérieurement.

Mais le bon médecin qui passe souvent voir Lucy songe à la musique comme thérapie : Il lui ramène un phonographe. La musique agit miraculeusement sur Lucy : elle semble reprendre des forces, marcher et écouter religieusement la musique du phonographe.

Mais le mystère perdure autour de la petite fille : Lucy vient-elle vraiment d'Allemagne – comme semble le suggérer la couverture avec un nom allemand ? D'où vient-elle, en fait ?

La population des îles commence en effet à nourrir des soupçons vis-à-vis de Lucy. Est-elle une espionne à la solde de l'ennemi ? Il faut dire que la guerre fait rage : de beaux garçons sont morts à cause de cette guerre , un adolescent est revenu en bien piteux état...
Qu'est -il arrivé à Lucy? Quel mystère entoure la petite fille ?
A force de soins et d'amour, elle va-t-elle parvenir à se remettre peu à peu ?

Elle doit aussi se rendre à l'école : or le maître d'école n'est pas des plus tendres. Il est même plutôt dur et fermé (comme une huître) ! Car l'instituteur n'est pas un modèle d'ouverture d'esprit : pour mettre des limites , il fait même appel à la violence qu'il impose à ses élèves, à coups de règles sur les doigts, dans une toute-puissance rétrograde et déplacée (à plus d'un point de vue!)

Alfie doit souvent prendre la défense de la petit fille à l'école... Il est difficile de reprendre confiance en soi dans de telles conditions.

Lucy trouve aussi une autre thérapie avec un cheval que personne n'arrive à monter... sauf elle. Ce qui explique l'image de la couverture : le lecteur voit une petite fille monter à cheval dans une île.

En arrière-plan, sur la couverture, on aperçoit aussi un beau paquebot qui part de New York. Qu'est-il arrivé à Merry et à sa maman, parties rejoindre un soldat blessé au-delà des mers ?

Ce récit est rempli de mystères de bout en bout du récit.
C'est l'un de mes romans préférés de Michaël Morpurgo à ce jour (avec le don de Lorenzo, enfant de Camargue : avec des thèmes comme celui de la mer, de la guérison et de la différence...).


Défi roman jeunesse.
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Nous sommes en 1915, dans les îles Scilly, connues pour leur tradition d'accueil et de secours. Depuis longtemps, les marins-pêcheurs de cette pognée d'îles semées au Sud des Cornouailles portent assistance aux navires qui s'échouent sur ses rochers, au large de ses côtes, et ce quelle que soit l'origine des naufragés. C'est exactement ce que font Jim, Mary et Alfie, le jour où ils trouvent sur l'île de St-Helen's une petite fille de onze, douze ans exténuée, déshydratée, qui ne livre qu'un mot à ses sauveteurs, « Lucy », et serre contre elle un ours en peluche et une couverture brodée du prénom Wilhelm. Celle que tout le monde va appeler Lucy Lost serait-elle d'origine allemande ? Avec l'aide du docteur Crow, la famille Wheatcroft va tout faire pour soigner Lucy, lui donner confiance, tenter de percer avec elle le secret de ses origines, de lui faire surmonter son état de choc.

Parallèlement à cette histoire, à New York, nous suivons les préparatifs de Merry pour traverser l'Atlantique avec sa mère, afin de rejoindre son père blessé dans les tranchées et au repos dans un hôpital anglais. le lecteur devine rapidement que Merry et Lucy ne font qu'une mais il lui faudra patienter et traverser bien des épreuves avec Lucy/Merry et son ami Alfie pour comprendre ce qui est arrivé à la petite fille.

On retrouve ici tout ce qui fait le beauté et la force des romans de Michael Morpurgo : une histoire (bien menée) dans la grande Histoire (comme dans Cheval de guerre et Loin de la ville en flammes), du courage, de l'amitié, un lien privilégié entre un cheval et une enfant, des valeurs fortes que les Wheatcroft garderont envers et contre tout. Oui, c'est une belle histoire touchante, bien documentée et très musicale, ce qui ne gâte rien !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Un des points que j'ai beaucoup appréciés est le fait que le récit alterne entre deux points de vue. On a d'abord celui d'Alfie, un jeune garçon qui vit dans l'archipel des îles Scilly, au large de la Grande-Bretagne, et on a ensuite celui de Merry, une jeune fille qui a à peu près le même âge et qui vit quand à elle aux Etats-Unis. Ce parallèle entre leurs deux histoires permet au lecteur de voir comment la guerre affecte à la fois les Anglais et les Américains et de découvrir comment ces deux pays ont réagi.

Plus on avance dans le récit, plus on se rend compte de ce qui se met en place, on s'attache aux personnages, on les suit dans leur vie de tous les jours jusqu'au naufrage du Lusitania. Ce naufrage n'est pas évoqué dès le début mais on en entend parler dans le résumé et l'auteur nous en parle également dans la lettre qui accompagnait les ENC. Cependant, on ne sait pas exactement où il veut en venir et comment ça va s'intégrer à l'histoire jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'un des personnages est monté sur ce bateau. A partir de là on va se demander ce qui va lui arriver. On ne sait pas vraiment ce qui se passe car l'auteur n'en parle qu'à mots couverts dans le quotidien d'Alfie et de son père Jim mais on sait que Merry a embarqué avec sa mère sur ce bateau. Après cela, l'histoire est pendant un long moment située sur l'archipel de Silly donc on ne sait pas ce qu'il en est de Merry et de sa mère.

Alphie et Jim vont découvrir une petite fille sur une autre île de l'archipel. Elle ne parle pas, elle est malade et blessée et tout ce qu'elle possède c'est un ours en peluche à moitié estropié et une couverture portant le nom de Wilhelm, un nom allemand. le seul mot qu'elle va réussir à prononcer est "Lucy"; c'est pourquoi les habitants de l'île vont en déduire qu'il s'agit de son prénom. Va ensuite se poser la question de savoir si cette petite fille est une alliée ou une ennemie, si elle est allemande comme le laisse entendre sa couverture ou si elle est anglaise. Comme elle ne parle pas il est impossible de savoir ce qu'il en est véritablement même si on va supposer qu'elle est anglaise (elle parait trop innocente pour être une espionne).

Petit à petit on comprend ce qui est arrivé au Lusitania, on revient à l'histoire du point de vue de Merry et on comprend ce qu'elle a vécu après le naufrage. Je ne vous en dirai pas plus pour que vous découvriez la suite par vous-mêmes mais une chose est sûre, j'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur et la manière qu'il a de nous en dire juste assez et de le faire progressivement, de sorte que le lecteur se retrouve forcément à faire des suppositions sur la suite de l'intrigue.

Le personnage de Lucy est un personnage que j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre car malgré le fait qu'elle soit renfermée sur elle-même elle n'en est pas moins attachante et surtout elle est profondément gentille. Les habitants de l'archipel ont eu beau lui en faire voir de toutes les couleurs elle ne leur en tient pas rigueur. Elle est ouverte aux autres et quand quelqu'un lui tend la main elle la lui tend en retour et le laisse entrer dans sa bulle même si cela prend parfois du temps.

De la même manière, le personnage d'Alfie est très attachant car c'est un enfant donc il n'en a que faire de savoir si Lucy est allemande ou anglaise, il va peu à peu apprendre à la connaitre et à l'apprécier pour ce qu'elle est sans chercher à en savoir plus sur sa nationalité. C'est simplement un jeune garçon qui va s'intéresser à elle parce qu'elle a son âge et qu'il souhaite devenir ami avec elle.

Si vous avez lu ma chronique sur Sweet Sixteen, vous savez que j'aime beaucoup les livres ayant un fond historique. Ici il s'agit d'une fiction historique donc on sait très bien qu'il s'agit d'une histoire inventée mais l'auteur rajoute à la fin du livre un certain nombre de pages qui permettent de comprendre le contexte historique tel qu'il était vraiment à cette époque, de comprendre ce qui s'est vraiment passé sur ces îles, avec le Lusitania… on comprend aussi que, cela a beau être une histoire inventée, de nombreux éléments utilisés dans le récit sont vrais ou en tout cas tirés de témoignages recueillis à l'époque et j'ai trouvé passionnant de voir comment l'auteur s'est approprié l'Histoire pour ensuite en faire la base de son roman.

Ce livre est un magnifique petit bijou, l'auteur nous emporte avec lui dans son univers et j'ai pris un plaisir fou à me laisser porter par sa plume pour finalement savoir ce qui est arrivé aux personnages. C'est l'histoire de 2 enfants au coeur de la guerre qui n'en savent pas beaucoup, qui petit à petit découvrent ce que la guerre implique, qui vont grandir plus vite qu'ils ne devraient à cause de ce qu'ils vivent au quotidien.

L'écriture de l'auteur est belle car elle reste un peu naïve, on n'en sait pas plus que les personnages, on découvre les choses en même qu'eux et même si on se doute de certaines choses puisqu'on a l'histoire de Merry et celle d'Alfie en parallèle, on ne peut pas tout deviner l'enchaînement des événements jusqu'au dénouement.

Il s'agit d'une fiction avec des personnages très attachants et je n'ai pas pu m'empêcher de verser ma petite larme à la fin (pourtant ce livre est tout sauf triste mais c'est l'émotion qui s'en dégage qui m'a fait pleurer à un moment puis terminer ma lecture avec un immense sourire aux lèvres). Je ne peux que vous encourager à le découvrir à votre tour à sa sortie la semaine prochaine (le 17 avril). N'hésitez pas à venir me dire ce que vous en aurez pensé car je suis très curieuse d'avoir d'autres avis que le mien sur ce livre !
Lien : http://uneviedelivres.blogsp..
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 Accueillant l'air marin bien plus favorablement que la discipline de l'instituteur, la timide Lucy, Lucy Lost comme la surnomment les insulaires, fend la brume, avance doucement sur son cheval de labour qui traversent les eaux. La petite sirène rousse qui aime la musique est invitée à aimer l'école. Alfie, son frère "d'adoption", ne croyait pas cela possible. Lucy avait peur de l'eau, peur de parler, peur de se souvenir peut-être, peur de tout il fut un temps. La guerre faisait rage au delà et non loin et, peut-être, supposait-on, qu'elle en avait fait la triste expérience, gardant son histoire pour elle-même. Elle avait fait volte-face au dernier moment de l'embarquement pour revenir selon ses règles, comme l'exigeait sa sensibilité et son courage. La présence d'un cheval sur l'île de l'école ne plairait certainement pas à Monsieur Beagley.
Pour qui était perdu Lucy Lost? La famille Wheatcroft ne le savait pas et peut-être même ne le saurait-elle jamais. Il avait récupéré une nouvelle fille et c'est tout ce qui importait. Lucy avançait pas à pas, vers l'école plantée sur l'autre île,  vers les beaux jours au rythme de la petite musique qui lui trottait dans la tête, celle de Mozart et vers Alfie, son ami. Qui es tu Lucy Lost et à qui appartient cet ourson et cette couverture que tu sers très fort comme pour ne pas oublier?
: On peut s'attendre à ce que la source d'inspiration de Michael Morpurgo se tarisse, un jour évidement mais pas celui-là. Les fans de l'auteur retrouveront encore et une fois ses sujets de prédilection tels que les liens générationnels, l'amour des animaux qui tissent des parts d'enfance précieuses, l'idée convaincue d' une humanité commune et universelle au travers de ses personnages en proie à des périodes d'affrontements et de crises et enfin sa grande maîtrise de la robinsonnade. Tout cela semble être de véritables marques du coeur littéraires et intimes plutôt que des sujets obsessionnels et cela donne des trames d'histoires vivantes, vibrantes et émouvantes dont on ne se lasse pas. " Le mystère de Lucy Lost" est sans nul doute le plus épais des ouvrages proposés mais on s'y abandonne sans difficultés. Cette mystérieuse petite fille presque tombée du ciel et le mystère de ses origines vont offrir une trêve dans les esprits des civils et militaires qui la croiseront pendant cette période de Première Guerre Mondiale, un autre sujet de discussion salvateur face aux retours terribles et anxiogènes du front. Sans nul doute que cette petite fille a survécu aux affres de cette guerre et c'est un "miracle" qui va redonner le goût d'y croire.
soucier des origines de "Lucy", bien que la couverture qui accompagnait l'enfant trahissait déja des origines allemandes possible. Ce qui n'était pas bien vu pour cette période qui ne ramenait vers leurs côtes que de mauvaises nouvelles et des blessés. Les insulaires sont marqués par chaque perte, des voisins, des maris, des enfants qu'ils ont vu grandir. Tout le monde se connaît sur l'archipel et les racontars et nouvelles sont les principales sources d'informations du plus près comme du plus loin. Chacun est concerné par ce qu'il se passe sur une île avoisinante. Il y a aussi le docteur, qui fait accessoirement office de médiateur.
 Ces pages de rapports nous apporteront d'ailleurs un autre éclairage quand à l'état de Lucy "Merry", ses petits bonheurs retrouvés, ses progrès d'intégration à la communauté. Sa faculté a se remettre petit à petit, par la musique certe, sont signe de lendemains favorables, sa capacité à dresser l'indomptable cheval de traie la rende plus spéciale encore. Et puis, le secret de la couverture signée Whilem est éventé- un malentendu, nous le verrons- et la petite étoile rousse devient vite oiseau de mauvais augure. Elle renaît en jouant au piano du Mozart. C'est un autrichien pas un allemand mais c'est du pareil au même. D'autres chapitres, qui alterneront avec la narration du temps présent, nous révéleront le périple passé de Merry jusqu'aux îles Scilly, sur Sainte Helen's dans la maison des Pestiférés. La famille Wheatcroft fera front face aux calomnies  , les plaisanteries de mauvais goûts et les dos tournés de toute une congrégation fraternelle jusqu'alors.Les personnages garderont foi les uns envers les autres, surtout Alfie le fils Wheatcroft qui a trouvé bien plus qu'une amie en Lucy Lost. L'amour est malgré tout dans l'air. Le récit est bourré de symbolisme lié à l'extraordinaire dans l'ordinaire, Merry trouvée flottant sur son piano comme une sirène sur son rocher n'est pas sans rappeler peut-être le prodige du japonais commandant aux singes du "Royaume de Kensuke" ou la fantastique traversée de l'Allemagne à pied accompagnée d'une éléphante dans "Dans la ville en flamme". Les fans retrouveront des échos inconscients à d'autres histoires qu'ils ont dévoré du même auteur, par exemple le nom d'Alfie qui est celui du vieux dresseur de chevaux de "Mauvais garçon". Certe le récit est bien plus tragique que les autres, dénombrant doucement les pertes énormes d'une guerre jugée absurde mais l'art de raconter les histoires de Michael Morpurgo, sa capacité à mettre au devant les chaleurs intérieures et les riches beautés naturelles de la faune et la flore nous ramène à l'essentiel. Le plaisir d'avoir lu un bon livre, qui fait du bien de surcroît , de nouveau.
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J'ai attendu l'apparition de ce dernier roman de Michael Morpurgo avec impatience, comme, je suppose, beaucoup dans le monde de la littérature jeunesse. Et je ne peux qu'admirer l'immense talent de cet auteur qui a réussi à nouveau à nous fasciner avec une telle force de l'intrigue et une telle beauté de l'écriture !
Quand je lisais les premières lignes du roman, je savais déjà que l'aventure serait sans égal, que les émotions seraient fortes, que l'histoire racontée resterait imprimée dans mon coeur pour longtemps…Et oui, je me suis tout de suite attachée à la famille Wheatcroft : Mary, une maman douce et une femme forte, une femme-guerrière quand il s'agit du bien-être des plus faibles et des plus vulnérables; Jim, un papa responsable et un homme sincère au grand coeur et Alfie, leur fils-adolescent, courageux, ouvert, charitable. Il y a aussi les autres : docteur Crow, oncle Billy, Wilhelm Kreuz – tous ceux qui ne nous laissent pas indifférents, qui nous touchent par leurs actes ou leurs paroles et qui sont tous réunis autour d'une enfant mystérieuse – Lucy Lost (ou Merry MacIntyre).
J'ai beaucoup apprécié la construction du roman, son style gracieux et naturel, sa fluidité et sa richesse. L'auteur nous livre ici une histoire sans doute remarquable et chargée d'émotions. Il maintient le suspense, en partie, grâce à l'alternance du passé et du présent dans son récit. de chapitre en chapitre, nous découvrons les points de vue de différentes personnes sur les évènements qui se produisent sur l'île en lien avec Lucy Lost, une fille différente et énigmatique. En parallèle, nous suivons Merry MacIntyre dans son longue voyage tragique, dans ses épreuves et dans sa voie de rétablissement et de reconstruction identitaire.
Quelle plume magique que celle de Michael Morpurgo ! Il rassemble ici plusieurs sujets difficiles avec beaucoup de maîtrise et de délicatesse : la Première Guerre mondiale avec toutes ses atrocités, le torpillage du Lusitania, un splendide paquebot transatlantique britannique, le contexte du pays touché par la guerre avec toute la haine et la méfiance ressenties envers l'ennemi, la mort des proches, etc. En même temps, il nous décrit toute la beauté de l'amitié, de l'entraide, de la confiance, de la générosité, de l'amour et du courage qui sont capables, en fin de compte, de vaincre la haine, la cruauté, la violence et de rétablir l'équilibre dans les relations humaines.
Un très beau roman à couper le souffle, qui fait pleurer, s'indigner, réfléchir, chercher et, surtout, se réjouir dans la vie et dans l'amour. Une ode à l'espoir, à la paix, à la famille.




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Alors que la Première Guerre Mondiale fait des ravages sur les côtés anglaises, Jim et son fils Alfie découvrent une jeune fille mutique, abandonnée sur une île déserte. Sans hésiter, la famille Wheatcroft décide de l'accueillir et de lui faire retrouver la mémoire pour savoir qui est elle et d'où elle vient....
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman jeunesse.
Comme toujours, Michaël Morpurgo mêle habilement fiction et fait historique pour proposer un récit original, écrit sous forme de témoignage, mettant à l'honneur les valeurs positives de solidarité, d'entraide et de courage.
Ici, il est question du naufrage du paquebot, le Lusitania, par un sous-marin allemand, de la vie quotidienne des habitants des îles Scilly (en majorité des marins) mais aussi d'un ordre secret allemand demandant à la marine impériale d'épargner ces îles (ce que je ne savais pas du tout).
J'ai trouvé les personnages vraiment touchants. Grâce aux Wheatcroft, Lucy Lost se sent à nouveau en sécurité et retrouve une certaine joie de vivre en même temps que ses souvenirs, même si le chemin est semé d'embûches pour la jeune fille. Les Wheatcroft, et Alfie en particulier, jouent quant à eux le rôle de protecteurs afin de lui éviter le plus de désagréments possibles.
En résumé, un roman très bien écrit qui se lit d'une traite et qui permet de découvrir un événement important de notre Histoire.
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