: " Camargue, 1942.
Lorenzo vit à la ferme de ses parents, entouré de flamants roses et de marais salants... "
Fans de
Morpurgo, vous souriez vous aussi, n'est-ce pas?
Tous les ingrédients des récits
Morpurgo sont déja logés dans cet extrait de 4ème de couverture, période historique, plaisir en vie rurale, amour des animaux et, bien entendu, on l'attend, transmission générationnelle.
Est-ce que l'on ne s'en lasse pas?
La réponse est non. Ah ça, non.
Le début du roman ne laisse absolument pas deviner ce résumé.
Nous faisons la connaissance d'un adolescent de notre temps, vivant à Watford( Royaume Uni), il se nomme Vincent et il se prend de fascination pour une peinture affichée dans sa chambre depuis l'enfance.
Différents liens intimes se tissent déja avec l'artiste défunt, un prénommé Vincent.
Vincent ( le 1er) se fixera une mission personnelle, découvrir au moment disponible cette part de l'histoire de ce fameux
Van Gogh, en revenant sur les lieux de sa peinture.
Direction le Sud de la France, direction la Camargue.
Nous y voila, nous serons sur le lieu où se rejoignent les deux histoires ( et entre nous, nous oublierons bien vite
Van Gogh pour s'imprégner de l'atmosphère de son sujet).
Le destin jouera son rôle.
Suite à un malaise au milieu des marécages et des flamants roses, Vincent se verra récupéré par Renzo, le "docteur" comme l'on dit, Lorenzo.
Au regard du caractère très très "singulier" du personnage, on doutera de son titre de façon officielle. Ça constituera une des intrigues. Et pourtant, Lorenzo a le toucher divin pour calmer les animaux en souffrance.
Oui, c'est bien lui, celui de la 1ère et 4ère de couverture et nous avons notre transmission attendue, car nous reviendrons inévitablement sur son passé et sa passion des flamants roses.
Jamais nous n'aurions pris autant de plaisir aux choses attendues avec d'autres auteurs.
Morpurgo sait y faire, transformer une redondance en véritable rendez-vous, tout en progressant dans sa proposition.
Sur le même principe, nous aurons déja visité avec d'autres titres, la campagne anglaise, l'Allemagne, l'Espagne, l'Afrique du Sud, l'Indonésie et même le Tibet.
Nous aurons côtoyer de près les taureaux, les singes, les chevaux, les renards, les lions, ainsi que les éléphants.
Nous sommes de nouveau prêts à faire vibrer nos cordes sensibles, à nous laisser éclairer d'une pleine humanité dans un décor souvent sombre et chahuté par la colère croisée des hommes et de la nature sauvage.
Nous sommes prêts.
Qui le serait à moins si la main tendue vers l'aventure est celle de
Michaël Morpurgo?
C'est un accompagnement toujours rassurant malgré les périodes historiques un peu folles proposées, avec cette éternelle promesse d'une belle histoire tendre logée dans cette triste fange boueuse.
L'homme peut être capable du pire, on le lira encore ici et il peut être aussi en revanche capable du meilleur, malgré ces grandes tensions, voilà ce que nous dit toujours l'auteur.
Même avec l'arrivée des Allemands dans le petit village de Lorenzo, les choses ne seront pas aussi manichéennes.
Et c'est un discours que nous avons envie d'écouter à chaque roman, une leçon plus positive qu'il donnera à ses jeunes lecteurs à retenir pour avancer dans ses aventures, qu'ils conserveront précieusement en refermant le livre avec tout le reste.
On s'attache de nouveau à tous les personnages, sur les deux périodes temporelles et également aux animaux, même si ce n'est pas notre passion.
La qualité de raconteur de
Michaël Morpurgo aura encore frappé.
Ne manquez pas le rendez-vous!