C'est la première fois que je lis un roman de
Toni Morrison, ça faisait longtemps que j'en avais envie, bien sûr, mais il a fallu le challenge d'Enna pour me booster. Bon, malheureusement j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. J'ai failli abandonner dès le premier chapitre où je ne comprenais vraiment rien. Je me suis obligée à poursuivre et par la suite ça a été mieux, mais ça a vraiment été une lecture laborieuse, qui m'a pris beaucoup de temps malgré le peu de pages.
Dans ce roman, le lecteur suit différents personnages qui habitent plus ou moins dans la même maison à un moment donné. Cela se passe au XVIIème siècle en Amérique, et leur petite communauté est faite de différentes personnalités.
Il y a Jacob, un fermier qui a hérité de terres et qui essaye de gérer du mieux qu'il le peu. Il y a Rebekka, une jeune femme venue d'Europe envoyée aux Amériques par sa famille pour se marier à un inconnu et qui fait tout pour mener une vie qui lui plairait davantage que la misère qu'elle a pu connaître dans son pays d'origine. Il y a Lina, une Indienne, esclave, qui a survécu au massacre de son village par les Blancs et leurs maladies. Il y a Florens, une jeune noire, esclave elle aussi, qui doit vivre avec l'idée que sa mère l'a donnée pour se protéger elle-même. Il y a Sorrow, une autre jeune fille au sang mêlée, étrange et solitaire. Il y a un Noir libre et des Blancs esclaves.
Au XVIIème siècle aux Amérique, la vie est rude et chacun fait ce qu'il peut pour s'en sortir. La religion est très présente, quelle qu'elle soit, et il n'est pas de bon ton de s'en affranchir. L'esclavage est normal, mais chacun le voit d'une façon différente : une nécessité, une privation de liberté, une chance... quelques uns rêvent de s'affranchir, d'autres se demandent se qu'ils feraient sans maîtres. Les conditions aussi sont rudes : hivers froids, été chauds, terres qu'il faut travailler pour pouvoir manger, mortalité infantile...
Les femmes sont au coeur de ce récit, qu'elles soient mères ou non, enfants ou adultes, libres ou esclaves. Ces femmes sont amies ou méfiantes les unes envers les autres mais leur condition d'origine n'entre pas vraiment en considération, les sentiments s'affranchissent des chaînes. La maternité est traitée de différente façon également et impacte beaucoup la vie de ces femmes, que ce soit dans la relation avec leur mère ou avec leur enfant.
Un don est un roman avec une écriture particulière. A chaque nouveau chapitre, c'est un nouveau personnage qui raconte. Au début on est un peu perdu, puis on apprend à reconnaître le langage de chacun, qui est vraiment différent. Mais parfois c'est compliqué, confus. Parfois le personnage parle en s'adressant à quelqu'un, en disant "tu", mais je n'ai pas toujours exactement compris à qui il/elle parlait.
C'est un roman qui dépeint de façon spectaculaire la vie aux Amériques au XVIIème siècle, ou en tout cas qui dépeint une certaine vie car j'imagine que d'autres vivaient différemment. Cette lecture nous propose une fresque complète de cette petite communauté éclectique. C'est une lecture difficile, mais intéressante.
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