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3,77

sur 453 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est un texte qui a été encensé par la presse et par les critiques littéraires, et c'est vrai qu'il s'agit là d'une histoire touchante et belle (troublante et magnifique, diront certains).
Mais combien cette lecture est difficile, à mon avis. J'avais déjà abandonné un roman, en cours de lecture ("Trésor d'amour", de Philippe Solers, tout à fait dans un autre registre, on va dire...), donc celui-ci, je ne voulais pas le lâcher...
On y ressent le "grand" roman littéraire : une densité symbolique, une période-clé de l'Histoire, le thème de l'esclavage, l'art de narrations entremêlées qui s'imbriquent subtilement et nous font avancer dans le récit. Oui, un grand roman. Mais pas reposant du tout ! de la souffrance, de la lutte pour la survie, de la soumission. Tout cela évoqué avec beaucoup de poésie.
...Mais sans doute trop douloureux pour moi.
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Ce roman pas très long nous offre un coup d'oeil sur la vie quotidienne à cette époque. En toile de fond se dessinent l'esclavage, l'élimination des Amérindiens, les divergences religieuses, la violence. La dépendance à un seul également, le chef de maison, l'homme, dont la disparition fait basculer leur vie et leur avenir. de manière générale, ce roman semble traiter de la servitude, celle que l'on subit ou que l'on s'impose, celle imposée par d'autres hommes, celles liées à un sexe ou une couleur de peau, celles tournées vers la quête de pouvoir et de richesse, celle née du désir…

Roman polyphonique qui nous dévoile les liens, les rencontres, les attachements entre les différents protagonistes. Êtres humains luttant pour leur vie, pour une once de liberté, de respect, d'amour et de joie, dans un monde dur, patriarcal et injuste en dépit des promesses de ces terres sauvages. Malmenés par la vie et par leurs pairs. Personnages vendus, envoyés loin de chez eux, maltraités, traumatisés, et pourtant riches d'une voix intérieure intense. Tous s'observent, se jugent, s'apprécient ou se méfient, mais notre opinion en tant que lectrice évolue lorsque l'on découvre leur récit, leur point de vue.

Le récit est un peu chaotique dans son discours, dans sa chronologie. Nous voguons au fil des pensées des personnages, ce qui confère parfois à la narration un côté erratique, divagant. Passé et présent s'entremêlent ; faits, espoirs et rêveries se succèdent.

J'avais lu ce roman il y a dix ans peut-être et je l'avais remis dans ma PAL après un déménagement car je n'en avais plus aucun souvenir. Après relecture, je pressens que mes souvenirs vont se désagréger à nouveau. Ce n'est pas désagréable à lire, la plume est même intéressante, mais je suis restée un peu à côté. En dépit d'une fin très touchante, je ne me suis pas sentie suffisamment investie pour être réellement touchée, pour être marquée durablement par cette histoire.

Un don est un récit complexe et intéressant par certains aspects. Malheureusement, il est aussi confus, trop riche peut-être en thématiques, avec une construction qui manque un peu de fluidité, d'où un sentiment très mitigé et un souvenir évanescent.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Par sa thématique, ce roman m'intéressait beaucoup. Mais nous allons voir que tout ne s'est pas passé comme prévu…

Si vous me suivez depuis quelque temps, vous n'ignorez pas que la ségrégation raciale ne me laisse pas indifférente (c'est peu de le dire !). J'ai déjà lu quelques livres à ce sujet et je suis toujours transportée, passionnée, indignée par tant d'injustice, mais aussi de rébellion parfois. C'est toujours un tourbillon d'émotions. Bref, j'ai abordé cette lecture avec envie et enthousiasme. de plus, j'avais hâte de découvrir l'écriture de Toni Morrison (enfin).

Malheureusement, j'ai rapidement été perdue dans la polyphonie du roman. Je dois avouer que ce texte nécessite concentration pour en comprendre chaque détail. le style est particulier. J'ai eu comme une sensation de brouillon. J'ai peiné à m'y retrouver et par conséquent mon intérêt pour cette histoire a faibli chapitre après chapitre. Toutefois, quelques passages étaient attrayants et m'ont permis de terminer ma lecture. Mais globalement, je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce récit et j'en suis désolée. Je ne m'épancherai pas davantage, il me semble que ce n'est pas nécessaire…

Je ne suis jamais trop sévère dans mes critiques, comprenant que le travail d'écriture demande beaucoup à ses auteurs. Mais je me dois d'être sincère et lorsque cela ne colle pas, je le dis… Malgré tout, ceci n'est que mon avis personnel, et peut-être que pour vous, il en sera tout autrement. N'hésitez d'ailleurs pas à me donner votre avis sur Un don en commentaire, si vous aussi l'avez lu.

Je possède également Beloved et Love de l'auteure, j'espère sincèrement que ces deux romans me réconcilieront avec son écriture. Les doigts sont croisés !
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Je n'avais, à ce jour, jamais lu de Toni Morrison, ce qui est un peu honteux, je pense, je crois. Dans le cadre d'une animation sur cette auteur, j'ai eu l'occasion de réparer cette bévue et de rencontrer la plume de cette illustre écrivaine.
J'avais tenté avec « Home » mais vraiment, je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire. Heureusement que j'ai changé, et ai retenté avec « Un don ». Bien qu'il faut tout de même un temps d'adaptation au début, histoire de s'habituer à la plume et à l'ambiance mêlée au contexte historique (l'esclavage), sans m'en rendre compte, je me suis familiarisée avec ces différents personnages. J'ai trouvé un grand intérêt narratif d'avoir les pensées et l'histoire de chaque personnage, d'avoir le point de vue de chacun (esclaves et maitres et maitresse), tout en ayant le « je » de Florens en fil rouge. On voit les années passer de chapitres en chapitres.
Que dire de la plume de l'auteur ? Parfois c'est un cailloux brut, c'est sombre, c'est glauque, c'est dur, et parfois c'est d'une douce poésie, c'est de l'espoir, de belles images, des sensations chaudes et réalistes, c'est beau. C'est à la fois dur et beau. C'est étrangement captivant.
Je ne sais pas si je suis prête à en lire d'autres, mais concernant ce livre, je ne regrette pas cette découverte bouleversante !
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Sur les traces de l'esclavage.
C'est avec Florens que débute le roman, jeune esclave et narratrice qui a été abandonné par sa mère ou plutôt « offerte » pour le paiement d'une dette de son « propriétaire », elle travaille pour Jacob Vaark et son épouse Rebekka, deux colons néerlandais.
On nous dépeint le quotidien de Florens à travers des thèmes chers à l'auteure tel que l'esclavage, la violence du destin, la maternité, le sort des femmes ou la férocité de l'homme. A la découverte de l'amour et de ses démons, du rêve et des désillusions, Florens nous raconte à sa manière l'histoire de sa vie.

Roman magnifique dans lequel aucun repère temporel ne nous est donné, et plus encore roman polyphonique, alors accrochez vous.

Une poésie déchirante, une oeuvre magnifique sur la dureté de la vie de cette Amérique qui en est qu'à ses débuts et sur l'esclavage évidemment. Mais ma lecture a été ponctué de retour en arrière pour comprendre le sens de ce que j'étais en train de lire, alors oui ce roman demande une certaine concentration évitez donc toute distraction extérieure.
Beaucoup trop de thèmes y sont abordés, à mon avis, ce qui disperse légèrement le fond de l'histoire, comme si on lisait ce roman assis sur un tourniquet, à chaque instant on se demande où l'on se trouve.

Je n'aime pas ce mot mais il faut savoir l'utiliser de temps en temps, alors j'ai été déçue surtout que le roman qui m'a fait aimé la lecture au point d'en dévorer autant fait parti des oeuvres de Toni Morrison.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Belle histoire au temps de l'esclavage aux États Unis. Beaux personnages, sentiments forts, beaucoup d'humanité. La construction du récit est en revanche pénible. le fait qu'il n'y ait pas de nom ou de prénom dans les vingt premières pages rend difficile la compréhension. Une fois passé cet écueil, j'ai bien aimé.
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Florens a été donnée en paiement d'une dette. « Prenez ma fille » (p. 36), a dit sa mère qui l'a tendue à Jacob Vaark comme on offre son meilleur trésor. Florens, fille d'esclave qui ne sait pas marcher sans soulier, a 16 ans quand la Mistress l'envoie quérir celui qui pourra la sauver de la variole. Mais Florens fait bien plus que cela : elle part à la rencontre du forgeron qu'elle aime. « Tu es celui qui me façonne et tu es aussi mon monde. C'est fait. Nul besoin de choisir. » (p. 87) Mais le forgeron est un homme libre et Florens ne peut rien attendre de cet amour fou. Cependant, son espoir est sauvage, insatiable : « Je reviens juste de toi, douloureuse de péché mais déjà impatiente d'en avoir plus. » (p. 121)
Dans la plantation Jublio, rien ne va dans le sens traditionnel. Sir et Mistress sont libres-penseurs et se sont écartés des chicanes qui opposent les baptistes aux presbytériens de leur région. Mais en 1690, même dans le Nouveau-Monde, il est impossible d'être sans culte, de vivre retranché du monde et encore plus inconcevable d'entretenir des liens humains avec les esclaves. La Mistress Rebekka et l'esclave Lina sont amies, unies dans la découverte partagée d'un monde inconnu et hostile à toutes les originalités.
L'amour maternel sous toutes ses formes est au coeur du texte, qu'il s'agisse de la mère privée de ses enfants, de l'enfant avide d'amour ou de la femme en mal de grossesse. Cette récurrence de sentiments place le roman sous l'égide des femmes, même si ces dernières ne sont que faibles et conscientes de leur infériorité dans un monde soumis à la brutalité. le don, c'est celui de la vie et il prend de nombreux visages. Est mère celle qui porte l'enfant, celle qui l'offre au monde, mais aussi celle qui sait que la plus douloureuse des séparations sera la meilleure des chances.
La traite des esclaves est un sujet déjà largement exploré en littérature. Ce n'est pas la première fois qu'un auteur donne la parole à un Noir. Ici, ce sont plusieurs d'entre eux qui se font entendre : d'abord Lina qui semble la plus raisonnable, puis Sorrow qui l'est un peu moins, mais aussi Scully, homme en servitude qui s'accommode de sa situation. Mais la voix principale est celle de Florens. Elle est la seule dont le récit se déroule à la première personne de narration. le long monologue amoureux que déroule la jeune fille oscille entre psalmodie et délire. Les autres voix, à la troisième personne de narration, sont plus posées et elles présentent par touche la plantation Jublio et l'histoire de la famille Vaark. le roman se fait polyphonique et est servi par une oralité parfaitement maîtrisée. Ce que l'on lit ressemble aux récits qui se transmettent au coin du feu, comme la légende d'une malédiction.
La temporalité est floue. Les différents récits débutent à des moments divers et font la part belle aux allers-retours entre présent et passé. À la fois projection et réminiscence, le roman de Toni Morrison est mouvant. C'est probablement cette imprécision temporelle qui a rendu ma lecture si difficile. Souvent je me suis perdue dans cette chronologie bouleversée. Et c'est dommage parce que l'histoire est belle, sous-tendue de passions diverses et affolantes. Il y manque un je-ne-sais-quoi qui aurait permis que le flou soit clarté et adhésion. Je sors de cette lecture un peu frustrée et triste de ne pas avoir tout apprécié.
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👩 UN DON de Toni Morrison 👨
🏘 Éditions A Vue d'oeil (Collection 18-19, 387 pages)

L'autrice :
Née en 1931, Toni Morrison était une autrice américaine. Romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, professeure de littérature et éditrice, elle est lauréate du Prix Pulitzer en 1988 et du Prix Nobel de Littérature en 1993. C'est la première femme afro-américaine à avoir reçu cette distinction. Elle publie en 1987 "Beloved", "Un Don" en 2004,"Home" en 2011
et "Délivrances" en 2014.

Elle décède en 2019 des
suites d'un pneumonie.

Mon résumé : Au XVIIe siècle, dans une ferme du Maryland, Jacob Vaark, un négociant anglo-néerlandais, fait un mariage de raison avec Rebekka, l'aînée d'une famille anglaise. En compensation d'un retard de paiement, il se voit offrir la jeune Florens, qu'il accepte de prendre à son service pour alléger la peine de sa femme, dont aucun enfant n'a survécu. Florent vient seconder dans la maisonnée deux autres domestiques : Lina, esclave autochtone dont la tribu a été décimée par une épidémie, et Sorrow, unique rescapée d'un bateau attaqué par des pirates. Ces femmes, livrées à elles- mêmes, vont voir leur destin basculer au contact d'un homme, forgeron affranchi, qui fait soudain irruption dans leurs vies.

Mon avis :
C'est ma première découverte de Toni Morrison, la célèbre écrivaine américaine. le style de cette autrice n'est pas simple au premier abord. Mais une fois pris dans l'intrigue, on est happé ce flot de paroles et de pensées.

On suit les personnages à travers une narration polyphonique où se succèdent pensées et émotions : Florens, la femme-enfant, Jacob, le maître bienveillant, Rebekka, sa femme, Lina, l'esclave indigène ou encore Sorrow, l'étrange domestique.

J'ai été plus touchée par l'histoire de Rebekka, et son voyage en bateau jusqu'en Amérique parmi les prostituées et les femmes de petite vertu et par celle de Lina.

Le personnage de Florens est plus difficile à cerner, entre deux âges. C'est une enfant quand elle entre au service des Vaark, une jeune femme à la fin du recit.

Ce roman m'a beaucoup plu même si j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire. Je pense continuer mon aventure dans l'oeuvre de Toni Morrison avec "Home" et "Beloved" que j'ai aussi envie de lire par la suite.

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C'est la première fois que je lis un roman de Toni Morrison, ça faisait longtemps que j'en avais envie, bien sûr, mais il a fallu le challenge d'Enna pour me booster. Bon, malheureusement j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. J'ai failli abandonner dès le premier chapitre où je ne comprenais vraiment rien. Je me suis obligée à poursuivre et par la suite ça a été mieux, mais ça a vraiment été une lecture laborieuse, qui m'a pris beaucoup de temps malgré le peu de pages.

Dans ce roman, le lecteur suit différents personnages qui habitent plus ou moins dans la même maison à un moment donné. Cela se passe au XVIIème siècle en Amérique, et leur petite communauté est faite de différentes personnalités.

Il y a Jacob, un fermier qui a hérité de terres et qui essaye de gérer du mieux qu'il le peu. Il y a Rebekka, une jeune femme venue d'Europe envoyée aux Amériques par sa famille pour se marier à un inconnu et qui fait tout pour mener une vie qui lui plairait davantage que la misère qu'elle a pu connaître dans son pays d'origine. Il y a Lina, une Indienne, esclave, qui a survécu au massacre de son village par les Blancs et leurs maladies. Il y a Florens, une jeune noire, esclave elle aussi, qui doit vivre avec l'idée que sa mère l'a donnée pour se protéger elle-même. Il y a Sorrow, une autre jeune fille au sang mêlée, étrange et solitaire. Il y a un Noir libre et des Blancs esclaves.

Au XVIIème siècle aux Amérique, la vie est rude et chacun fait ce qu'il peut pour s'en sortir. La religion est très présente, quelle qu'elle soit, et il n'est pas de bon ton de s'en affranchir. L'esclavage est normal, mais chacun le voit d'une façon différente : une nécessité, une privation de liberté, une chance... quelques uns rêvent de s'affranchir, d'autres se demandent se qu'ils feraient sans maîtres. Les conditions aussi sont rudes : hivers froids, été chauds, terres qu'il faut travailler pour pouvoir manger, mortalité infantile...

Les femmes sont au coeur de ce récit, qu'elles soient mères ou non, enfants ou adultes, libres ou esclaves. Ces femmes sont amies ou méfiantes les unes envers les autres mais leur condition d'origine n'entre pas vraiment en considération, les sentiments s'affranchissent des chaînes. La maternité est traitée de différente façon également et impacte beaucoup la vie de ces femmes, que ce soit dans la relation avec leur mère ou avec leur enfant.

Un don est un roman avec une écriture particulière. A chaque nouveau chapitre, c'est un nouveau personnage qui raconte. Au début on est un peu perdu, puis on apprend à reconnaître le langage de chacun, qui est vraiment différent. Mais parfois c'est compliqué, confus. Parfois le personnage parle en s'adressant à quelqu'un, en disant "tu", mais je n'ai pas toujours exactement compris à qui il/elle parlait.

C'est un roman qui dépeint de façon spectaculaire la vie aux Amériques au XVIIème siècle, ou en tout cas qui dépeint une certaine vie car j'imagine que d'autres vivaient différemment. Cette lecture nous propose une fresque complète de cette petite communauté éclectique. C'est une lecture difficile, mais intéressante.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Poétique, fleuri mais très déroutant, j'ai eu du mal à suivre les différentes histoires de chacun des personnages de ce livre.
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