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Citations sur Le Jardin des Secrets (80)

Personne ne tient vraiment à taire les secrets. Tout ce que ça a d'intéressant, c'est justement qu'on n'est pas censé en parler et qu'on le fait quand même en toute connaissance de cause.
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Conte des yeux de l’aieule d’Eliza Makepeace
Il était une fois, dans une contrée lointaine, au-delà de la mer scintillante, un princesse qui ignorait qu'elle était une princesse, car lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant, son royaume avait été pillé et la famille royale passée par le fil de l'épée. OR, ce jour-là, la petite princesse jouait en dehors de l'enceinte du château. Elle ne sut rien de l'attaque avant que la nuit ne descende sur la terre et qu'elle ne renonce à ses jeux... pour retrouver son foyer en ruine. Elle erra quelque temps seule, puis trouva une maisonnette à la lisère d'une sombre forêt. Comme elle frappait à la porte, le ciel courroucé par le saccage dont il venait d'être témoin se déchira de colère et déversa sur tout le pays une violente averse.
Dans la maisonnette vivait une vieille femme aveugle qui prit pitié de la fillette et décida de la recueillir et de l'élever comme sa fille. Les tâches étaient nombreuses et il y avait fort à faire dans la maison, mais jamais on n'entendit la princesse se plaindre, car elle était une vrai princesse et son coeur était pur. Heureux sont les gens qui ne manquent pas d'occupations, car alors ils n'ont point de temps à consacrer aux raisons de leur malheur. C'est ainsi que la princesse grandit, contente de son sort. Elle apprit à aimer le passage des saisons, le bonheur de semer, cultiver, moissonner. Elle devenait très belle mais n'en savait rien, car l'aïeule ne possédait pas de miroir, pas plus qu'elle ne connaissait la vanité.
Un soir à souper, comme elle avait atteint sa seizième année, la princesse posa à la vieille - dont la peau était toute plissées de rides là où auraient dû se trouver ses yeux - une question qui l'intriguait depuis longtemps :
- Qu'est-il donc arrivé à vos yeux, l'aïeule ?
- La vue m'a été ôtée.
- Par qui ?
- Il y a bien des années, lorsque j'étais jeune fille, mon père m'aimait tant qu'il m'a ôté les yeux afin que je ne voie la mort et la dévastation qui sévissent en ce bas monde.
- Mais alors, chère aïeule, vous ne pouvez pas non plus en voir la beauté, remarqué la princesse en pensant au plaisir qu'elle même prenait à la floraison de son jardin.
- En effet, et il me plairait fort de te voir grandir, toi, ma beauté.
- N'est-il point possible de retrouver vos yeux ?
- Ils devaient m'être restitués par un messager le jour de mon soixantième anniversaire, répondit l'aïeule avec un sourire sans joie. Mais, le soir dit, c'est ma Beauté qui est venue, accompagnée d'une grande tempête de pluie, et je n'ai pu aller à sa rencontre.
- Ne peut-on pas aller les chercher maintenant ?"»
- Non, car le messager ne pouvait pas attendre, et au lieu de me parvenir, mes yeux ont été jetés dans le puits sans fond qui se trouve au Pays des Choses perdues.
- Ne pourrions nous pas nous y rendre?
- Non, car le chemin est long, hélas ! et jalonné de dangers et de privations.
Le temps passa, les saisons se succèdent, l’aïeule déclina, de plus en plus pâle, de plus en plus faible. Un jour, en allant cueillir des pommes pour la provision d’hiver, la princesse la trouva en pleurs au pied du pommier. Elle s’arrêta net, surprise, elle n’avait jamais vu l’aïeule versé une larme. Elle tendit l’oreille, car elle avait vu que la vieille parlait à un oiseau blanc à l’allure solennelle.
- Mes yeux, mes yeux, disait-elle. Ma fin approche et je ne retrouverai point la vue. Dis-moi l’oiseau plein de sagesse, comment ferai-je mon chemin dans l’au-delà si je ne pùis y voir moi-même ?
Sans un bruit, la princesse regagna la maisonnette, elle savait ce qu’il lui rester à faire. L’aïeule avait renoncé à ses ye Pour lui procurer un abri, sa bonté devait être payée en retour. Bien qu’elle n’eut jamais franchi la lisière de la forêt, elle n’hésita pas une seconde. Son amou pour l’aïeule était si grand que tous les grains de sable de l’océan n’auraient pu recouvrir l’immensité.
La princesse s’éveilla aux premières lueurs de l’aube et s’aventura dans la forêt, elle ne s’arrêta qu’en arrivant au rivage. De là elle fit voile sur le vaste océan menant au Pays des choses perdues.
Le voyage fut long et difficile, et la princesse alla de surprise en surprise, car au Pays des choses perdues, la forêt ne ressemblait en rien à celle qu’elle connaissait. Les arbres étaient cruels et hérissés d’épines, les animaux horribles, et même le chant des oiseaux la faisait frémir. Mais plus elle avait peur, plus elle avançait vite, si bien qu’à un moment elle dut s’arrêter , le cœur battant à se rompre. Elle était perdue. Comme elle sombrait dans le désespoir, l’oiseau solennel lui apparut.
- L’aïeule m’envoie te conduire saine et sauve au Puits des choses perdues, où tu affronteras ton destin. Grandement soulagée, la princesse suivit l’oiseau, affamée, car elle n’avait rien trouvé à manger dans cette contrée inconnue. Elle finit par rencontrer une vieille femme assise sur un tronc d’arbre abattu.
- Comment te portes-tu Beauté ? Demanda celle-ci.
- J’ai très faim, mais je sais où trouver à manger.
La vieille lui indiqua la forêt, et tout à coup la princesse vit des baies sur les arbustes et sur les arbres des noix et des noisettes au bout des branches.
- Oh merci , ma bonne, dit la princesse.
- Je n’ai rien fait que t’ouvrir les yeux en te montraNe ce que tu savait déjà.
La princesse rassérénée et repue reprit son chemin à la suite de l’oiseau mais bientôt le temps changea et le vent fraîchit.
Alors elle rencontra une deuxième femme, assise cette fois sur une souche.
- Comment te portes-tu, Beauté ?
- j’ai très froid et je ne sais où chercher de quoi me vêtir.
La vieille lui désigna la forêt et tout à coup la princesse aperçut des rosiers sauvages aux doux et délicats pétales. Elle s’en vêtit et eut bien chaud.
- Oh merci ma bonne dit la princesse.
- De rien, je n’ai fait que t’ouvrir les yeux et te montrer ce que tu savais déjà.
Rassérènee et réchauffée, la princesse continua son chemin dans le sillage de l’oiseau blanc, mais elle avait tant marché qu’elle finit par avoir mal aux pieds.
Bientôt elle rencontra une troisième femme, elle aussi assise sur une souche.
- Comment te portes-tu, Beauté ?
- Je suis bien lasse, et ne sais point où trouver un moyen de transport.
La vieille montra la forêt et tout à coup, dans une clairière, la princesse vit un faon au pelage brun et luisant , un anneau d’or autour de l’encolure. Le faon riva sur elle un œil sombre et pensif et lâché jeune fille dont le cœur était plein de bonté, lui tendit la main. Il vint vers elle et s’inclina de manière qu’elle puisse monter sur son dos.
- Oh merci ma bonne dit la princesse.
- De rien, je n’ai fait que t’ouvrir les yeux et te montrer ce que tu savais déjà.
La princesse et le faon s’enfoncerèrent de plus en plus profondément dans la forêt, et à mesure que les jours passaient, la jeune fille en vint à comprendre le langage aimable et doux de l’animal. Ils conversaient tous les soirs et la princesse apprit ainsi que le faon était traîtreusement poursuivi par un chasseur qu’une méchante sorcière avait dépêché pour le tuer. Elle lui fut si reconnaissante de sa bonté qu’elle jura de le protéger à jamais de ses ennemis.
Malheureusement, l’enfer est pavé de bonnes intentions : le lendemain matin en s’éveillant, la princesse eut la surprise de ne point trouver le faon à sa place près du feu. Dans l’arbre au-dessus d’elle l’oiseau blanc gazouillait, agité, la princesse se leva d’un bond et s’élanca à sa suite. Comme elle s’enfonçait dans le sous-bois, elle entendit pleurer le faon. Elle s’empressa et découvrit une flèche perçant son flanc.
- La sorcière m’a retrouvé- déclara le faon. Alors que je cueillis des noix et des noisettes pour le voyage, elle a donné ordre aux archers de tirer. J’ai fui aussi vite que j’ai pu mais je suis tombé ici.
La princesse s’agenouilla près du faon et si grande était sa peine devant ses souffrances qu’elle se mit à pleurer elle aussi, mais ses larmes tombèrent sur le faon et il en émanait une telle vérité et une telle lumière qu’elles guérirent la blessure.
La princesse soigna le faon pendant des jours et des jours, lorsqu’il fut remis, tous les deux reprirent le voyage vers l’orée des bois vastes et verdoyants. Quand ils y parvinrent enfin, ils découvrirent une mer scintillante.
- Non loin d’ici vers le nord dit alors l’oiseau blanc, se trouve le Puits des choses perdues.
La journée s’achevait, le crépuscule s’épaississait mais les galets luisaient comme des éclats d’argent et éclairaient leur chemin. Ils marchèrent jusqu’à ce qu’enfin du haut du rocher noir sillonné de crevasses, ils aperçoivent le hits des choses perdues. Alors l’oiseau blanc lui dit adieu puis s’envola car sa mission était terminée.
Lorsqu’ils arrivèrent au puits, la princesse caressa l’encolure de son noble compagnon.
- Cher faon, te ne peux desce Avec moi, car à moi seule incombe ce devoir.
Elle rassembla tout le courage dont elle se savait à présent capable, grâce aux épreuves qu’elle avait surmontées, et sauta à pieds joints dans le puts.
Elle tomba , tomba... Bientôt elle perdit conscience et se retrouva dans un champ dont le soleil faisait luire l’herbe et chanter les arbres.
Soudain une ravissante fée surgit de nulle part. Elle avait des longs cheveux ondulés, fins comm e de l’or filé et un sourire radieux. La princesse éprouva aussitôt une sensation de paix.
- Tu as fait une longue route, voyageuse au corps las dit la fée.
- Je suis venue dans l’espoir de rendre ses yeux à une amie très chère. Les auriez-vous vus, Ô fée lumineuse ?
Sans un mot, la fée ouvrit sa main. Elle contenait deux yeux, deux beaux yeux de jeune fille qui n’avaient jamais rien vu du mal qui sévissaient partout dans le monde.
- ils sont pour toi, dit la fée, mais l’aïeule n’en aura point l’usage.
La princesse n’eut pas le temps de lûi demander ce qu’elle entendait par là, car à cet instant, elle rouvrit les yeux et se retrouva près de la margelle et de son faon bien-aim
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P411 Depuis qu’elle avait découvert re recueil de contes de fées, et qu’elle s’était immergée dans ses pages fanées, elle savait que les histoires avaient le pouvoir magique de combler les manques et de soigner les plaies.
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La salle Nathaniel Walker commençait à se vider ; Nell se retrouva cernée de toutes parts par le regard muet de personnages depuis longtemps défunts. Ils l'observaient avec la pesante insistance caractéristique des portraits, dont les yeux éternellement vigilants semblaient suivre partout le spectateur.
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La dame allait revenir, elle l'avait promis, mais la petite espérait qu'elle ne tarderait plus trop. Parce qu'elle attendait depuis vraiment longtemps , si longtemps que le soleil avait traversé le ciel. Maintenant, il réchauffait ses genoux sous sa robe neuve. Aux aguets, elle cherchait à repérer le bruissement de ses jupes sur les planches du pont, le claquement de ses talons, son pas pressé - rien à voir avec celui de maman. La petite se demanda vaguement, avec le détachement des enfants aimés, où pouvait bien être maman et quand elle allait revenir. Elle se posait aussi des questions sur la dame. Elle savait qui elle était parce qu'elle avait entendu grand-mère en parler : elle s'appelait la Conteuse et habitait la chaumière tout au bout du domaine, après le labyrinthe. D'ailleurs, elle n'était pas censée être au courant, car on lui avait interdit d'aller y jouer. Maman et grand-mère disaient qu'il était dangereux de s'approcher de la falaise. Mais parfois, quand on ne la surveillait pas, elle aimait bien faire ce qui était interdit.
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Ce cottage était un lieu solitaire - isolée le jour, mais encore plus une fois la nuit tombée. Le chemin ne montait pas jusqu'à lui, l'entrée du jardin clos avait été murée, et de l'autre côté s'étendait un labyrinthe où on avait évidemment du mal à se repérer. C'était tout à fait le genre de maison ou on pouvait habiter sans jamais voir âme qui vive.
Brusquement, une idée lui vint. Elle lâcha un hoquet et, une fois de plus, se redressa vivement en position assise.
- Ruby ? dit-elle.
Puis n'obtenant pas de réponse :
- Ruby ? répéta-t-elle en haussant le ton.
- Je dors, fit cette dernière d'une voix pâteuse.
- Ca y est, j'ai compris !
- Je dors quand même.
- Je sais pourquoi on a fait construire ce mur, et pourquoi Eliza est partie plusieurs mois. C'est de là que vient mon rêve : mon inconscient avait déjà compris, lui ; il essayait de me souffler la réponse.
Un soupir. Ruby se retourna et prit appui sur son coude.
- Tu as gagné. Je suis réveillée. Plus ou moins.
- C'est ici que Mary est venue s'installer quand elle attendait Ivory, ou Nell. Dans cette maison.
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Rose était d'une beauté spectaculaire - aussi radieuse que la roseraie qui, en toile de fond, faisait ressortir la perfection de son teint, de même que l'incarnat clair de sa robe à laquelle son chapeau était miraculeusement assorti. Elle avait l'air joyeux des femmes qui viennent de dire oui pour la vie et découvrent le mariage.
Rose rit à nouveau et Nathaniel tendit l'index en direction du labyrinthe. Ils n'allaient tout de même pas gâcher cette précieuse occasion de séduire la Hodgson Burnett en évoquant le jardin clos ou tout autre absurdité en rapport avec Eliza ! C'était des tableaux de Nathaniel qu'il fallait parler !
A ce propos, quel bonheur qu'elle ait décidé de se retirer au cottage ! Pendant les semaines de préparatifs, Adeline s'était justement demandé comment l’empêcher de perturber les festivités.
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Ah, les frères Blake ! En effet, je dois dire que j'aime bien les regarder travailler. Ce Michael est plutôt belle homme, vous ne trouver pas ? Et puis, c'est un charmeur, hein ! Si j'étais encore romancière, c'est lui que j'aurais en tête pour décrire mon séducteur.
- Et Christian ?
Cassandra eut beau feindre la nonchalance, ses joues s'empourprèrent.
- Eh bien, ce serait le jeune frère plus intelligent, moins bavard, qui, à la surprise générale, sauverait la situation et remporterait le cœur de l’héroïne.
Cassandra sourit.
- Inutile de demander quel rôle je jouerais dans l'histoire ...
- Ni moi, soupira Julia. La beauté fanée qui, n'ayant aucune chance de séduire le héros, met toute son énergie à aider l’héroïne à réaliser son destin.
- La vie serait plus simple si tout se passait comme dans les contes de fées, ou les personnages répondent à des stéréotypes précis.
- Oh, mais c'est le cas vous savez ! Les gens croient qu'ils ne sont pas stéréotypés, mais ils se trompent ; même ceux qui affirment bien haut que " ça n'existe pas " sont des clichés. Vous savez, le fâcheux pédant qui se pose en individu unique au monde ...
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- Ah, les frères Blake ! En effet, je dois dire que j'aime bien les regarder travailler. Ce Michael est plutôt belle homme, vous ne trouver pas? Et puis, c'est un charmeur, hein ! Si j'étais encore romancière, c'est lui que j'aurai en tête pour décrire mon séducteur.
- Et Christian ?
Cassandra eut beau feindre la nonchalance, ses joues s'empourprèrent.
- Eh bien, ce serait le jeune frère plus intelligent, moins bavard, qui, à la surprise générale, sauverait l
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Quand Davies lui avait suggéré de coucher sur le papier les contes nés de son imagination, Eliza ne s'était pas fait prier. Elle en avait rempli douze cahiers et ne s'était plus jamais arrêtée. D'ailleurs, plus elle écrivait, plus les histoires tourbillonnaient dans sa tête en résonnant haut et clair, pressées d'en être libérées. Avaient-elles une quelconque valeur ? Pour tout dire, elle s'en moquait. Elles lui appartenaient, et quand elle les mettait noir sur blanc, c'était comme si elles devenaient réelles. Les personnages qui lui trottaient dans la tête devenaient hardis une fois sur la page. Ils acquéraient des signes distinctifs qu'elle n'avait pas imaginés, exprimaient des pensées dont elle-même ignorait l'existence, et se comportaient tout à coup de manière imprévisible.
Ces contes avaient un public réduit, mais réceptif. Tous les soirs après dîner, Eliza se glissait dans le lit de Rose comme quand elles étaient petites et lui lisait sa dernière production.
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