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Citations sur Le Jardin des Secrets (80)

Conte l’oiseau enchanté d’eliza Makepeace
Il était une fois en des temps très reculés où régnait la magie une règne dont le rêve ardent était d’avoir un enfant. Elle était malheureuse car le roi qui partait souvent au loin, la laissait souvent seule dans son grand château sans autre occupation que ressasser sa solitude et se demander pourquoi alors qu’elle l’aimait tant, il supportait d’être si fréquemment et si souvent séparé d’elle.
Or bien des années plus tôt, le roi avait usurpé son trône à celle qui en avait hérité De droit, la reine des fées et le beau pays des fées, si paisible, était devenu du jour au lendemain une terre désolée où la magie ne s’épanouissait plus et d’où le rire était banni. Le roi était si courroucé qu’il décida de capturer la reine des fées et de la contraindre à revenir au royaume. On prépara tout spécialement une cage dorée, car le roi prévoyait de l’emprisonner. Afin qu’elle lui prodigue sa magie pour son seul plaisir.
Par un jour d’hiver, comme le roi était une nouvelle fois absent, la reine cousait près de la fenêtre ouverte, laissant de temps en temps courir son regard sur la terre alourdie de neige. Elle pleurait,car la tristesse des mois d’hiver avait le don d’accentuer sa solitude. En contemplant le paysage stérile, elle pensa à son ventre, qui l’était tout autant: en effet il restait vide malgré son vif désir que lui vienne un enfant.
- Oh Comme je voudrais avoir une jolie petite fille au cœur pur et vrai et aux yeux qui jamais ne s’emplissent de larmes ! Alors je ne serais plus seule.
L’hiver passa, le monde s’éveilla peu à peu. Les oiseaux revinrent et se mirent à confectionner leur nid, on vit à nouveaux des biches paître à la lisière des champs et des bois, des bourgeons éclore sur les branches. Lorsque avec le printemps les alouettes prirent leur essor dans le ciel, la reine constata avec surprise que sa jupe la serrait à la taille, elle comprit qu’elle attendait un enfant. Or le roi n’était pas revenu de l’hiver, elle sût donc qu’en fée avait dû l’entendre pleurer de loin et user de sa magie pour exaucer son vœu.
Le ventre de la reine s’arrondissait toujours puis l’hiver revint et le soir de Noël comme la neige tombait sur le pays, elle éprouva les premières douleurs de l’enfantement le travail dura toute la soirée et au dernier coup de minuit la petite fille était née et la reine put enfin contempler son visage. Dire que cette belle enfant à la peau d’une blancheur sans défaut aux cheveux noirs et aux lèvres rouges comme un buisson de rose était tout à elle !
- Rosalinde, déclara la reine. Je l’appellerai Rosalinde. La reine se prit instantanément de passion pour la princesse Rosalinde, refusant de la quitter des yeux. La solitude l’avait rendue amère, l’amertume l’avait rendue égoïste et l’égoïsme l’avait rendue soupçonneuse. Elle refusait à chaque instant qu’on ne lui enlève son enfant. Elle est mienne songeait-elle, elle est mon salut aussi je dois la garder pour moi seule.
Au matin du baptême de la princesse, on pria les femmes les plus sages du royaume de venir lui prodiguer leur bénédiction. Toute la journée sous le regard vigilant de la reine, des vœux de grâce, de prudence et de discrètement plurent sur la tête de la petite. Enfin, lorsque la nuit s’insinua peu à peu dans le royaume, la reine souhaita le bonsoir aux invités. Elle ne se détourna qu’un bref instant, mais quand son regard se reporta sur l’enfant elle vit qu’une des dames était toujours là. Une invitée venue de loin, à en juger par sa longue cape, était debout près du berceau.
- Il est tard, gente dame, dit la reine. La princesse a reçu ses bénédictions il faut la laisser dormir à présent. La voyageuse repoussa alors sa capuche et la reine laissa échapper un hoquet de stupeur, car le visage qu’elle decouvrit n’était point celui d’une docte femme mais d’une vieille édentée.
- J’apporte un message de la reine des fées fit la vielle. Cette petite est des nôtre, elle doit repartir avec moi.
- Non ! cria la reine en se ruant sur le berceau. C’est ma fille. Cette précieuse enfant est à moi.
- Á toi ? railla l’aïeule avant de pousser un horrible caquéttement qui incita la reine à reculer d’un pas épouvantée. À toi cette ravissante enfant! Elle t’a pappartenu aussi longtemps que nous l’avons voulu, voilà tout. Au fond de ton cœur tu as toujours su qu’elle etait née d’un peu de poudre magiqu, et bien le jour est venu de la restituer.
Alors la reine fondit en larmes car le message de la vieille exprimait tout ce qu’elle avait toujours redouté.
- Je ne puis y renoncer dit-elle. Ayez pitié de moi l’aïeule laisser la moi encore.
Or la vieille était rouée. A ces mots, un grand sourire s’épanouit sur son visage.
- Je te laisse le choix. Laisse la partir aujourd’hui et elle mènera une longue et heureuse vie au côté de la reine des fées.
- Sinon ?
- Sinon, tu peux la garder, mais uniquement jusqu’au matin de son dix-huitième anniversaire. Ce jour-là son véritable destin s’accomplira et elle te quittera à jamais. Reflechis bien car plus elle restera à tes côtés plus ton amour s’épanouira
- Je n’ai nul besoin de réfléchir répliqua la reine. Je choisis la seconde solution.
- Alors elle est à toi ... mais seulement jusqu’au matin de son dix-huitième anniversaire !
À cet instant précis le bébé se mit à pleurer pour la première fois. La reine se pencha pour la prendre dans ses bras et lorsqu’elle se retourna la vieille avait disparu.
En grandissant, la princesse devint une très jolie petite fille pleine de joie et de lumière qui déridait tous ceux qu’elle rencontrait et ce dans tout le pays. A l’exception toutefois de la reine elle-même, trop dévorée par la peur pour profiter pleinement de son enfant. Quand la petite chantait, la reine ne l’entendait pas, quand elle dansait elle ne la voyait pas, pas plus qu’elle ressentait d’élan lorsqu’elle lui tendait les bras, tant elle était occupée à calculer le temps qu’il restait avant qu’on ne la lui enlève.
A mesure que les ans passaient, la reine craignait de plus en plus la sombre et glaciale perspective de la date maudite. Sa bouche ne sût bientôt plus sourire et son front se creusa de rides. Sur ce, une nuit, la vieille lui apparut en rêve.
- Ta fille à presque dix ans . N’oublie pas que son destin sera scellé le jour de son dix-huitième anniversaire.
- J’ai changé d’avis, dit la reine. Je ne peux ni ne veux la laisser partir.
- Tu as pourtant promis, et cette promesse, tu dois l’honorer.
Le lendemain matin, après s’être assurée que la princesse était sous bonne garde, la reine revêtît son habit de cavaliere et fit seller son cheval. La magie avait été bannie du château, mais il restait un unique lieu où l’on pouvait encore recourir aux charmes et aux sorts. Dans une grotte obscure au bord de la mer enchantée vivait une fée qui n’était ni bonne ni méchante. Punie par la reine des fées pour avoir fait usage de la magie, elle s’était réfugiée là tandis que le petit peuple magique fuyait le royaume. La reine savait qu’il n’était pas sans risque de quémander son aide, mais elle était son seul espoir.
Elle chevaucha trois jours et trois nuits quand elle atteignit la grotte, elle trouva la fée qui l’attendait.
- Entrez dit la fée. Et révélez moi l’objet de votre quête.
La reine lui conta l'histoire de l’aïeule qui avait juré de revenir chercher la princesse pour son dix-huitième anniversaire, la fée l’écouta puis elle hocha pensivement la tête. Enfin, elle déclara :
- Je ne saurais conjurer le sort lancé par l’aïeule mais peut-être puis-je tout de même vous aider.
- Je vous l’ordonne
- Je dois cependant vous prévenir, votre majesté : quand vous saurez ce que je propose, vous ne me remercierez peut-être pas.
Alors la fée se pencha à l’oreille de la reine et lui souffla quelques mots.
La souveraine n’eut pas un instant d’hésitation : tout était préférable à la perte de son enfant.
- Il faut que cela soit.
- Les désirs de votre majesté sont des ordres, acquiesça la fée en lui tendant une potion. Donnez en trois gouttes tous les soirs à la princesse. Tout se passera comme je vous l’ai dit. La vieille ne viendra plus vous importuner, car désormais seul pourra s’accomplir le vrai destin de la princesse.
La reine se hâta de rentrer au château, le cœur léger pour la première fois depuis le baptême de sa fille. Trois soirs durant, elle déposa subrepticement trois gouttes de potion dans le verre de lait de sa fille. Le troisième soir, la princesse s’étrangla en buvant, tomba de sa chaise et se transforma en magnifique oiseau, conformément aux prédictions de la fée. Comme l’oiseau voletait dans la piece, la reine fit apporter la cage dorée qui attendait dans les appartements du roi. On y fit entrer l’oiseau, on referma la porte d’or, et la reine poussa un soupir de soulagement. Car le roi avait fait preuve d’ingéniosité : une fois close, jamais la cage ne pouvait s’ouvrir.
- Te voila sauvée ma jolie dit la reine. Tu ne risques plus rien à présent, et personne ne t’enlèvera à moi.
Sur ces mots elle suspendit la cage à un crochet dans la plus haute chambre de la tour.
Mais voilà que tout à coup, aux quatre coins du royaume, la lumière s’évanouit ! Les habitants furent plongés dans un éternel hiver qui fit dépérir champs et récoltes et rendit la terre inféconde. La seule chose qui retînt le peuple de sombrer dans le désespoir était le chant de la princesse-oiseau aussi beau que triste qui échappait par la fenêtre pour se répandre sur la terre stérile.
Le temps passa, comme le veut sa nature, et des princes de s Mus par la cupidité, affluèrent des quatre coins cardinaux pour libérer la princesse : on racontait que le royaume infertile abritait une cage d’or si précieuse que, par comparaison leur propre fortune n’était rien, et que celle-ci renfermait un oiseau captif au chant si beau que du ciel il faisait choir des pièces d’or. Malheureusement, on ajoutait que quiconque tentait d’ouvrir la cage mourait aussitôt, la reine qu
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Eliza avait déjà son billet, acheté sous un faux nom. C'était peut être irrationnel mais, au moment de réserver, elle avait éprouvé la brusque conviction que, pour refaire sa vie, il fallait changer d'identité. Elle n'avait voulu laisser à l'agence maritime aucune trace de son passage, aucune attache reliant les deux mondes. D’où le pseudonyme. Et il s'avérait finalement que c'était une excellente initiative...
Car on la ferait infailliblement rechercher. Eliza en savait trop sur la véritable naissance de l'enfant de Rose ; jamais Adeline ne la laisserait s'échapper sans au moins tenter de l'en empêcher. Il faillait qu'elle se prépare à se cacher. Elle trouverait près du port une auberge disposée à louer une chambre à une pauvre veuve et sa fille partant rejoindre leur famille à New York. Était-il encore possible, si peu de temps avant le départ, d'acheter un billet pour l'enfant ? Ou bien valait-il mieux se débrouiller pour la faire monter à bord sans attirer l'attention sur elle-même ?
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Au lieu de se retourner, il continua à ranger ses livres.
- Vous êtes toujours là.
Ce n'était pas une question.
- Oui répondit fermement Nell. Je suis venue de très loin vous montrer quelque chose, et je n'ai pas l'intention de m'en aller avant.
- Madame, je crains que vous n'ayez perdu votre temps, de même que vous me faites actuellement perdre le mien, car je ne suis pas un intermédiaire, et ne me charge pas de revendre les livres.
Nell sentit la moutarde lui monter au nez.
- Ça tombe bien, car je n'ai nulle intention de vendre le mien. Je voulais seulement solliciter votre opinion d'expert.
Elle avait le feu aux joues ; une sensation peu familière. Nell n'avait pas la fibre émotive.
Snelgrove la jaugea du regard - un regard méfiant et dénué de chaleur. Une imperceptible réaction dont Nell n'aurait su définir la nature affecta légèrement ses traits. Sans un mot, il désigna d'un geste à peine esquissé un petit bureau derrière le comptoir.
Nell en franchit le seuil d'un pas vif. Une larme de soulagement menaçait de percer ses défenses ; elle chercha dans son sac un vieux mouchoir en papier afin de stopper net la traîtresse. Mais enfin, qu'est-ce qui lui prenait ? Elle qui, d'ordinaire, demeurait maîtresse de ses émotions en toutes circonstance !
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- La vie serait plus simple si tout se passait comme dans les contes de fées, où les personnages répondent à des stéréotypes précis.
- Oh, mais c'est le cas, vous savez ! Les gens croient qu'ils ne sont pas stéréotypés, mais ils se trompent; même ceux qui affirment bien haut que "ça n'existe pas" sont des clichés. Vous savez, le fâcheux pédant qui se pose en individu unique au monde...
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La mémoire est une cruelle maîtresse avec qui il nous faut tous apprendre à valser.
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Elle s'y était mal prise avec sa fille ; elle en avait conscience. Elles n'étaient pas parties du bon pied, toutes les deux, et n'avaient jamais trouvé de terrain d'entente par la suite. L'accouchement avait été un cauchemar, et l'arrivée violente de ce paquet de vie hurlant, tout en membres convulsés, gencives avides et doigts affolés, l'avait laissée sous le choc. Toute les nuits à l'hôpital, Nell avait attendu que s'établisse la fameuse connexion, le lien puissant, absolu, avec la petite personne qui avait poussé en elle. Mais en vain. Elle ne ressentait rien. Elle avait eu beau espérer, espérer encore, elle était restée isolée de ce petit chat sauvage et farouche qui suçait, pinçait, griffait ses seins et voulait toujours plus qu'elle ne pouvait donner.
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Le secret de son père avait tout changé. Ses révélations avaient projeté en l'air le livre de sa vie et dérangé l'ordre des pages ; l'histoire ne pourrait plus être racontée de la même façon.
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Ce fut plus fort qu'elle. Elle se pelotonna sur le lit de camp et lut. L'endroit -frais, calme, secret - était idéal. Cassandra se cachait toujours pour lire, sans savoir pourquoi d'ailleurs. Comme si, malgré elle, elle se sentait vaguement coupable de paresse; comme si c'était mal de s'abandonner à une activité aussi délicieuse.
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Une grande femme mince se tenait sur le seuil; elle avait la forme d'un sablier à taille humaine. Sa longue robe de soie bleu nuit moulait sa silhouette
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C'est ce que j'essaie de vous dire: il est impossible qu'elle ai eu un enfant. Jamais elle n'aurait pu mener une grossesse normale à terme. A partir de 1897, on peut considérer Rose Mountrachet comme complètement stérile.
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