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EAN : 9782930646923
240 pages
Espace Nord (06/11/2014)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Une goule qui se noie, un gant vivant érotisé, une digue qui s’efface, un historien buveur de sang, un ancien condisciple rondouillard revenu de la mort pour dénoncer son propre assassinat, un majordome qui singe à outrance le défunt maître de maison, une gélatine inconnue où se baigne nu le voisinage...
Les phénomènes étranges racontés au fil de ce recueil font éclore l’insolite au sein du quotidien le plus convenu. Chacun y avance avec sa propre mort pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bienvenue en absurdie, 11 nouvelles, un imaginaire fantastique, amour d'un gant et d'une main, chaise qui se sauve, fantômes, revenants, vampires, extraterrestres...

Les ambiances équivoques sont bien rendues, les explications faussement rationnelles interpellent et font sourire.

Les nouvelles, c'est pas trop mon truc mais dans le genre, c'est pas mal!
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"Le fantastique s'offrait à moi comme l'envers étrange du quotidien." Une phrase issue de la nouvelle "L'iguane", qui est une sorte de manifeste littéraire. Jean Muno, un écrivain bruxellois un peu oublié, heureusement réédité dans la belle collection Espace Nord, livrait en 1979 un étonnant recueil "Histoires singulières", dont le titre est un clin d'oeil à Edgar Allan Poe. Sauf que nous baignons ici dans l'étrange belge le plus subtil. Les récits sont souvent situés au bord de la mer du Nord, le long des plages, au bout de digues plongées dans la brume. Les narrateurs mènent une existence morose, jusqu'au jour où leur quotidien se voit transfiguré. Ils arpentent alors des tableaux surréalistes (la première nouvelle est dédiée à Magritte), rencontrent des objets fantastiques (un gant de velours très sensuel, une chaise malicieuse). La porosité entre le réel et l'imaginaire est naturelle, on passe sans cesse de l'un à l'autre. L'humour s'invite quand un vampire s'inquiète pour l'héritage familial ou quand une victime d'un meurtre, un rondouillard dénommé Spirou, demande la justice. Mais c'est la poésie qui prime, les jeux du langage qui permettent ce glissement si élégant et si agréable vers l'inquiétante étrangeté.
Merci à Lucas Mommer pour cette découverte. J'y ai en effet trouvé d'étonnantes résonnances avec mes propres écrits :)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Non ce n'était pas absurde, pas plus que le reste en tout cas. Il avait un rendez-vous ce soir et il devait s'y rendre. C'est elle qui l'exigeait, de toutes ses ultimes forces... sa pauvre main exsangue, à demi-morte de chagrin... ses doigts hantés par le souvenir de l'ensorcelante petite créature noire... Déjà, à mesure qu'il s'éloignait du centre de la ville et se rapprochait de l'Escale, la souffrance diminuait. A chaque pas, un peu moins forte. Non, ce n'était pas une illusion ! Pour la première fois depuis des semaines, à la perspective de retrouver la musique douce, le parfum entêtant et poivré, toute l'ambiance du prodige, sa main reprenait espoir.
Un rêve, c'est comme un voyage ; on peut le refaire à condition de le vouloir. Elle se glisserait entre la banquette et le dossier, et tout recommencerait... le dessous de verre, la pièce de monnaie, le trousseau de clefs... comme un chapelet que l'on égrène dévotement pour conjurer le temps, recréer l'état de grâce... et puis soudain, avec une surprise merveilleusement intacte, le frôlement doux cherchant le creux de la paume !
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Cette manie qu'a Didier, chaque fois que je le rencontre ou qu'il me téléphone, cette façon qu'il a de me demander avec insistance, une sorte d'anxiété, ce qui m'est arrivé de nouveaux. Quoi de neuf ? Kwadneuf ? Rien de spécial. Et de pas spécial ? Rien. Et toi ? Rien non plus. Nous sommes quittes : rien de rien ! N'empêche qu'on ne s'y prendrait pas autrement pour faire toucher du doigt, jusqu'à l’écœurement, la monotonie de nos existences.
Justement, cette après-midi-là, j'avais subi les questions de Didier et je m'en trouvais le cœur tout barbouillé de gris. Il était bien passé le temps des surprises, je l'avais laissé filer sans même m'en rendre compte ! Restait le whisky, scotch et bourbon. Et ce soir, à la télé, le feuilleton du dimanche.
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