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3,67

sur 806 notes
Une nouvelle intrigante. On découvre les personnages tous le long des pages, le père, l'enfant.… Sa famille, sa vie. On découvre les problèmes d'insomnies de cette femme, la narratrice. Coupé de très jolies illustrations.
Et puis cette fin… Où l'on se dit « et puis quoi ??? ».
Je n'ai pas arrêté de me questionner.
Ça ne peut pas se finir comme ça ?
Et puis j'ai compris !
L'auteur aurait dû nous donner un peu plus d'indications. Un petit rappel peut-être !

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Dans Sommeil, une femme de 30ans raconte son quotidien pendant ses 2 semaines d'insomnie.

Au début, le récit est oppressant. Cette horloge biologique détraquée donne des aspects mécaniques à tout ce que fait la narratrice. Cette impression 'mécanique' s'arrête lorsqu'elle parle de sa vie (avant l'insomnie), le récit et le ton deviennent très intimes. Commence alors une alternance entre les scènes de son quotidien avant et pendant l'insomnie.

On assiste à l'engourdissement progressif de ses membres et de ses sens, puis à la 1ère hallucination, qui prend la forme d'une apparition étrange (comme dans un rêve!). Puis on se demande si c'est l'insomnie qui a rendue sa vie si mécanique, tant ce qu'elle décrit de sa vie 'd'avant' est répétitif (tâches ménagères, éducation de son fils, intimité avec son mari,...). Et ça y'est! Sans s'en rendre compte, le lecture bascule dans l'univers onirique de Murakami! (Il faut dire que les -très belles- illustrations y contribuent également)

Murakami signe là des lignes que je qualifierais presque de "féministes", car avec cet état 'second', la femme s'émancipe, décide de se créer un monde à elle, avec son livre et du chocolat - 2 choses qui n'avaient plus leur place dans sa vie de femme mariée.
On retrouve des motifs chers à Murakami : la musique et les livres !
Mais l'un des éléments qui fait de ce livre un tour de force, c'est que l'auteur détaille toutes les facettes de la nuit et du sommeil : celui qui est une arme de torture chez les nazis, celui de l'être aimé et de son enfant, le côté protecteur de celui qui regarde l'autre dormir, le sommeil comme prémice des ténèbres éternelles (la mort), le moment où les routiers commencent leur travail et où les "voyous" sortent marquer leur terrain de chasse...
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Sommeil, insomnie… Une histoire à dormir debout?

Une femme qui ne dort plus, mais n'en souffre pas. Et dans si les moments passés à lire dans la nuit, elle devenait davantage elle-même que dans sa routine quotidienne?

À quoi sert le sommeil? À reprogrammer les cerveaux pour leur faire accepter la monotonie de la vie éveillée?

Une nouvelle de Murakami, parue dans une somptueuse édition pour une collection de poche, garnie de noir bleuté et d'argent et abondamment illustrée.

Un joli livre et une petite histoire à laquelle on peut surtout reprocher d'être trop courte…
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Livre qui distille goutte à goutte des univers dans nos pensées.
Une femme ne dort plus, comment est-ce possible ?
Une femme vit le double de la vie.
Une femme laisse remonter son ancien moi.
En quelques phrases, tout est dit.
Celle qu'elle fut.
Un mari dévoué et... d'une banalité quotidienne voire d'une laideur que le sommeil dans lequel elle le contemple fait apparaître des contours qu'elle n'a pas vu ou n'a pas voulu voir.
Un enfant aimé mais dont elle pressent l'incommunicabilité future puisque se dessine dans ses traits un autre qui représente tout ce qu'elle refuse.
La lecture retrouvée comme le Temps retrouvé : fuite, extase, découvertes.
La Nuit symbolique, la voiture (cage protectrice mais aussi tombeau) et la Mort dont les ténèbres se révèlent ni plus ni moins que celles de la Vie.
Où se situer : c'est en cela que la nouvelle de Murakami fascine et désarçonne : on s'y retrouve, on peut s'y perdre, c'est une contrée mystérieuse que de plonger dans cet être qui change sans que quiconque s'en aperçoive.
Les interprétations psychanalytiques foisonnent...
Les illustrations en deux couleurs sont expressives et confortent ce monde de la nuit absente et combien étrange où s'enfonce l'héroïne.
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Nouvelle dévorée en trois fois rien, acquise parce que Murakami et pour la beauté de l'édition illustrée (chez 10/18). Et comme d'habitude, l'auteur nous laisse en suspens : que deviendra la narratrice, cette femme qui ne dort plus depuis dix-sept nuits, dévorant Tolstoï et Dostoïevski en buvant du cognac et en mangeant du chocolat ? Etrange ambiance, finalement assez proche d'un Maupassant... D'autant plus qu'on ne sait dire si cette "pathologie" est un bien ou un mal : qui n'a pas rêvé de pouvoir passer des heures et des nuits entières à lire des livres sans tomber de fatigue, sans faillir dans l'attention ? Or, on sait bien, la narratrice aussi sans doute, que cet enchantement soudain aura son revers de médaille, sombre, dans les 'ténèbres éveillées' qui préfigurent la mort.
Voilà donc un bon petit moment, qui sous ses allures anodines, interroge aussi sur notre routine quotidienne et sur ses mécanismes inconscients construits sur la répétition d'actions et d'attitudes qui peu à peu nous déshumanisent.
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Une nouvelle troublante
La narratrice est une trentenaire au foyer. Elle semble se contenter de mener une vie très routinière avec son mari et son fils. Mais une nuit, le sommeil ne vient pas. Elle a une vision...Cela fait à présent dix-sept nuits qu'elle ne dort plus et elle n'est toujours pas fatiguée. Elle se met à dévorer Anna Karénine, s'active, sort, s'évade dans un monde intérieur parallèle...
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, troublante, bien construite et riche en références. J'ai bien apprécié la fin, ouverte.


L'édition est très jolie mais, pour le même prix, on peut se procurer L'Eléphant s'évapore, qui comprend bien d'autres récits en plus de celui-ci.
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Une femme dévouée, coule des jours simples dans son foyer entre son fils et son mari. Cette femme subitement « rentre dans une insomnie totale » mais bénéfique, non dévastatrice. Ce qui aurait pu aboutir à un dérèglement, se révèle être une expérience qui la replonge dans sa passion d’antan, la lecture. En toute lucidité, non fatiguée, grignotant des douceurs et sirotant du cognac, elle lit et relit Anna Karénine, l’histoire de cette femme qui décide de quitter son mari pour vivre avec son amant : « Je voulais lire Anna Karénine en mangeant du chocolat, comme autrefois. Je sentais dans mon corps une soif intense de chocolat ». Ainsi, elle se sent enfin réellement vivre, ou, plutôt rêve-t-elle, éveillée, d’une vie plus excitante, « de dix heures du soir à six heures du matin, mon temps n’appartenait plus qu’à moi ». Elle vit comme à part, en retrait de la vie des siens dans un monde parallèle, biologiquement dix sept nuits d’insomnie c’est une hérésie ! Tout cela est-il vraiment sans danger ? « Depuis que je ne dors plus, mes souvenirs s’éloignent de moi à une vitesse croissante. C’est étrange. Chaque nouvelle nuit qui passe il me semble que le moi du temps où je dormais n’était pas mon véritable moi… »
Murakami maitrise l’art de nous plonger en douceur, dans des univers d’où l’on peut s’évader de la réalité, ce texte à l’écriture simple et fluide est envoutant, il est accompagné de dessins sur fond noir au graphisme hypnotisant. Cet assemblage est une belle réussite, on se prend à feuilleter et refeuilleter le livre rien que pour le plaisir de se perdre dans ce graphisme, comme dans un rêve.
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Sommeil est la première nouvelle de Murakami Haruki à beneficier d'une édition luxueuse: couverture dure, mise en page travaillée et les illustrations fascinantes de l'Allemande Kat Menschik qui apporte un vrai plus à l'ouvrage.

Dans cette histoire, Murakami Haruki nous présente une femme au foyer, épouse d'un dentiste et mère d'un petit garçon. Réveillée par un cauchemar, celle-ci passera les nuits suivantes sans dormir. le récit retrace dix-sept nuits d'insomnie, sans la moindre somnolence même en journée. A l'insu de son mari et de son enfant, la jeune femme passe ces heures nocturnes à déguster la lecture d'Anna Karénine, un verre de cognac et du chocolat à portée de main.

Dix-sept nuits sans dormir, ça paraît à peine croyable. le ton de la nouvelle dépeint cette situation extraordinaire comme un temps volé sur la normalité par la femme. On retrouve la tonalité onirique et flottante, pleine d'une poésie évanescente, propre à l'écriture de Murakami Haruki. L'histoire se lit très vite et m'a laissé un goût d'inachevé assumé par l'auteur. Comme si les insomnies de la jeune femme étaient un rêve dont on s'éveillerait en tournant la dernière page.
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"Voilà dix-sept nuits que je ne dors plus".
Ainsi commence cette étrange et fascinante nouvelle de Haruki Murakami, auteur que je ne connaissais pas jusqu'à présent.
Cette nouvelle, sous couvert d'une histoire assez simple d'une femme ne dormant plus depuis dix-sept jours, est intrigante du début à la fin et soulève de nombreuses questions.
Est-ce un cauchemar éveillé ou une nuit sans fin que vit l'héroïne ? Quelle est la symbolique de ce non-sommeil : trouver un sens à sa vie ou bien annoncer une mort prochaine ? Est-cela traduction d'une lassitude, d'un ennui de sa vie quotidienne ou bien une démonstration de son égoïsme ?
Beaucoup de questions et au final pas vraiment de réponses.
Je me demande même si l'état de cette femme ne correspond pas à l'état de plénitude, de bien-être, de sérénité, que peuvent ressentir les personnes juste avant de mourir.

Cette femme s'ennuie, sa vie est routinière et ne lui apporte rien sur le plan personnel, ou alors si peu, et puis survient ce non-sommeil qui lui ouvre les portes d'un univers insoupçonné. Elle a du temps pour elle, se remet à lire des livres, à réfléchir, mais se détache de plus en plus de son entourage.
J'ai beaucoup aimé le parallèle avec sa lecture d'"Anna Karénine", au fond j'ai eu l'impression que c'est ce que vit l'héroïne du livre que cette femme voudrait vivre : une folle passion qui fait tout oublier, qui donne un sens à sa vie, même si c'est pour la perdre au final : "Je ne pouvais plus penser à rien, à cause des scènes du roman qui me restaient dans la tête et d'une faim violente qui venait de m'assaillir. Ma conscience vivait une chose, quelque part, et mon corps une autre, ailleurs".

Finalement je cherche et je m'interroge encore sur le sens de cette nouvelle, mais elle ne peut que soulever beaucoup de questions et amène donc à réfléchir, à s'interroger sur sa vie, mais aussi sur sa relation avec les livres, car il est beaucoup question de littérature dans ce récit.
L'auteur flirte en permanence entre le réel et l'irréel.
Il détient les clés du mystère et a choisi de laisser son lecteur s'interroger et interpréter l'histoire à sa manière.
J'ai été moi-même hypnotisée par la lecture de ce livre que j'ai d'ailleurs lu d'une seule traite.

C'était ma première lecture de Haruki Murakami et j'avoue avoir aimé le style de l'auteur.
C'est à mon avis une bonne façon d'aborder son style littéraire.
De plus, le livre est illustré par Kat Menschik (édition 10/18).
Ses dessins sont très beaux, dans des tons de gris argent qui illustrent bien le thème dominant de la nuit (ils se reflètent d'ailleurs selon l'orientation de la lumière), ainsi qu'une forme de folie sous-jacente dans cette oeuvre.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Sommeil est une nouvelle de Murakami, un titre un peu trompeur puisqu'il est question d'insomnie, et même plus, mais je ne vais pas tout vous révéler sur le sujet, pour ne pas gâcher la découverte et le suspense de votre lecture.
75 pages pour cette courte nouvelle qui comprend une vingtaine de très belles illustrations signées Kat Menschik, dans une non moins belle édition (Belfond).
Comme souvent chez Murakami, le quotidien le plus banal côtoie le fantastique et ce contraste va habilement nous intéresser, nous intriguer et nous embarquer dans un univers de plus en plus mystérieux, énigmatique.

La lecture peut se faire à plusieurs niveaux également, des réflexions sont lancées sur la vie de couple, l'amour conjugal et filial, l'idée du devoir en opposition au plaisir, l'évasion de l'être dans le rêve. Par extension, il s'agit aussi de la rigidité de la culture japonaise dans laquelle est enfermée l'héroïne de l'histoire, et des moyens qu'elle trouve pour s'en évader.
J'ai bien aimé la description de l'insomnie dans les premières pages, c'est drôle et savoureux. Les insomniaques se reconnaîtront... Et pourront se sentir moins seuls.
Je recommande ce "grand" petit livre.
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