Mardoche c'est le dandy romantique, désoeuvré et suicidaire de 1829, à l'image même
De Musset, éternellement mal à l'aise dans la société qui l'environne, portant le masque de l'élégance et des bonnes manières mais étouffant à peine ce volcan d'un terrible spleen, d'un ennui mortel et de désirs charnels incontrôlables ; c'est une pastiche, une raillerie, tout ce qu'on veut, mais c'est Mardoche, bel homme cravaté, boutonné, gileté, haut-de-forme et canne à la main, qui se déplace en landau à Meudon pour se confier à son oncle curé.
Quelle confession a-t-il à lui faire ? Qu'il nage dans le péché ? Non ! Mais qu'il aime une femme mariée affreusement inaccessible ; au final, rien d'original donc.
Cependant, il est tellement au désespoir qu'il veut se brûler la cervelle avec son pistolet en présence de son oncle monsieur le curé. Il l'en empêche, fort heureusement, et le beau Mardoche retourne à Paris en retentant sa chance auprès de l'élue de son coeur.
L'édition mignonne de 1945 avec les illustrations de Maurice Pouzet est bien la plus belle de cette oeuvre qui avait été écrite par
Musset sur la demande de l'éditeur Urbain Canel qui allait publier les
Contes d'Espagne et d'Italie, mais dont il lui manquait 500 vers pour compléter le volume.