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2,84

sur 410 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rien n'est simple et clair dans les rapports des différents personnages de ce roman qui s'ouvre sur la rencontre de Gilles Principaux avec Me Susane. Dans ce cabinet d'avocat, Principaux insiste pour que Me Susane défende sa femme , coupable d'un triple infanticide. La jeune avocate croit reconnaître dans ce mari une vieille passion d'enfance, mais sans certitude ; le mari exprime une passion dévorante pour la meurtrière de ses trois enfants qu'il n'aimait peut-être pas très fort, tout compte fait... L'employée de maison, Sharon, apporte les plus grands soins au confort de Me Susane, mais lui dissimule ses autres emplois...
Tout est sur ce même ton : les rapports humains sont à l'aune de ce climat étrange qui est installé entre les différents protagonistes. L'auteure utilise d'ailleurs des procédés littéraires qui amplifient ce sentiment de confusion et d'incertitude : énumérations, allégations et leurs contraires, propos confus, accumulations d'actions ou de sentiments... Bref, je suis ressortie de cette lecture avec un certain sentiment de mal-être. En ce sens, Marie Ndiaye a gagné : pas facile de déterminer la part d'obscur qui est en chaque individu !
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J'ai commencé la lecture de ce roman en étant très motivée, à cause de l'histoire à la fois sombre et prometteuse ; à cause de l'écriture de Marie NDiaye, aussi, qui m'a plu dès les premières lignes...

Autant j'ai avalé au moins le tiers du livre avec une certaine voracité, autant j'ai, peu à peu, commencé à attendre quelque chose qui n'est jamais venu, à savoir : une vraie résolution du conflit, comme on le dit de façon classique, ou à défaut, quelque chose permettant de s'accrocher à l'histoire, peut-être même de s'attacher au personnage principal ?

Or, rien de tout cela mais au contraire, une histoire qui s'enlise en elle-même, s'enroulant comme un serpent se mordant la queue, et un style surchargé d'adjectifs qui, s'il charme au début, finit par lasser le lecteur, en lui donnant le sentiment que le style est artificiel...

Je suis finalement arrivée au bout de l'histoire en étant : déçue, démotivée, restant sur ma faim car rien n'est clair, dans cette affaire, puisque rien n'éclaire la problématique initiale. Et si l'on peut admettre du flou en cours de route, on attend tout de même qu'à la fin, on sache ce qu'il en est !

Ce livre a donc été plus une déception qu'une belle découverte.




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Me Suzane est une avocate issue d'un petit milieu, modeste, bordelaise, célibataire, sans enfants, d'une quarantaine d'années, fille unique, mal dans sa peau.


Gravitent autour d'elle :

- Gilles Principaux, qui entre dans son cabinet et lui demande de défendre son épouse, Marlyn, en détention pour avoir noyé leurs trois jeunes enfants, avant de les coucher dans leur lit, comme s'ils dormaient.
Voir ou revoir cet homme est un choc terrible pour Me Suzane, qui croit avoir vécu avec lui, alors qu'elle avait 10 ans, et lui 4 ou 5 années de plus, une journée, dans sa chambre (à lui), qui a marqué tous ses choix : sa vocation, son côté un peu décalé… Que s'est-il passé dans la chambre du jeune garçon ? Elle ne s'en souvient pas et oscille entre sentiment de fierté (elle, la fille de la repasseuse, lui, le fils de famille bourgeoise), et horreur.
On ne le saura jamais.
On ne saura pas davantage pourquoi l'épouse a commis le pire.


- Ses parents, M. et Mme Suzane, qui l'aiment inconditionnellement avant de la chasser de leur existence, en raison de l'obsession de Me Suzane pour ce Gilles Principaux. Etait-ce dans sa famille que sa mère travaillait ? Est-ce vraiment lui, « le » garçon ?


- Sharon, une Mauricienne sans papiers, dont elle veut absolument régulariser la situation, mariée, deux enfants, sa femme de ménage, distante, ce qu'elle regrette amèrement.


- Rudy, son ex (la séparation l'a soulagée), et la fille de Rudy, Lila, qui va de temps en temps chez Mme Principaux mère, avec Shanon, ce qui rend Me Suzane (qui aime Lila comme sa propre fille) un peu (plus) dingue


- Un client qui veut que Me Suzane prouve que son nom était associé à une famille de négriers


* * *


Curieux roman.


Qui mêle de très belles formules
« Qu'est-ce qui avait pu inciter, se demandait-elle, un homme aisé, ravagé mais lucide, à élire Me Susane pour la défense de sa femme, si ce n'était, peut-être, une brumeuse, superstitieuse allégeance aux lumineux instants que l'existence avait offerts ? »
« Qu'avait elle donc fait, dans cette chambre, qui provoquât à son encontre le dégoût du garçon comme celui du père qui spéculait ?
N'y avait-il pas là une contradiction ?
Ce qu'elle avait fait aurait pu exaucer le garçon et offenser le père, ou désappointer le garçon et offenser le père, mais comment comprendre qu'elle se fût attirer l'antipathie des deux… »


A des litanies bien lourdingues, qui multiplient les conjonctions de coordination.
Ainsi, le long monologue de Marlyne Principaux, entre la page 128 et la page 134 compte plus de 250 « mais » (merci aux petites mains mais aux grands cerveaux qui ont eu le courage de compter).
Suivent les « car » du monologue de Gilles Principaux.

Le livre est fait de monologues, intérieurs, ou formalisés, sans chapitre, sans découpe claire…


* * *


Curieux titre. « La vengeance m'appartient ». Qui parle ? L'avocate traumatisée, peu à l'aise dans son nouveau milieu social, confrontée à l'auteur – peut-être de son traumatisme ? L'épouse écrasée par ce même homme, devenue matricide ? La femme de ménage ? Ou… la Ville de Bordeaux, ses négriers, ses clivages sociaux, ses ponts que l'on ne franchit pas… Me Suzane demande en vain à sa femme de ménage de l'appeler par son prénom, mais l'on ignore ce prénom, l'on sait juste qu'il commence par un H... Dieu, tout simplement ? le Deutéronome 32:35 « La vengeance m'appartient, et la rétribution, pour le temps où leur pied chancellera; car le jour de leur calamité est proche, et les choses qui doivent leur arriver se hâtent ».


* * *


Curieux dénouement qui n'en est pas un, pour un livre aussi plaisant qu'agaçant, obsédant. "Les choses qui doivent leur arriver se hâtent". Je me suis "hâtée", j'ai tourné les pages, je ressors de cette nébuleuse l'esprit embrumé, marqué par cette lecture atypique, et reconnaissante (merci encore aux amis qui me l'ont offerte).
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Mais où est donc Ornicar ? Partout ! Et où est-ce je mets donc mon comprimé de paracétamol ?

Des passages emplis de litanie, où la touche "copier/collier" a été amplement usée ; on sort anéanti de ces extraits, sans sentir une once de folie ou d'un quelconque sentiment pour ces personnages. J'ai persévéré, sans louper une seule conjonction de coordination ; déséquilibré, j'ai fini saoul sans même absorber une molécule d'éthanol

Finalement, le livre était prometteur, les sujets sont bien mis en place, mais je n'ai absolument pas saisi la "fin" (plutôt les dernières pages, comme un empressement pour achever ce roman). J'ai ressenti un réel décalage entre l'histoire et la narration (avec parfois des termes très littéraires qui sortent de nulle part). Quel bémol...
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Je viens de terminer assez laborieusement « La vengeance m'appartient » de Marie N'Diaye.
Autrice reconnue ( un prix Femina, un prix Goncourt) je n'avais encore jamais rien lu d'elle.
Le mot qui me vient pour résumer mon impression est « étrangeté » Quand je lis, j'aime comprendre, sans me creuser les méninges, sans chercher le sens sous le sens .Quand je lis, j'aime l'écriture fluide qui sert le propos et se laisse oublier, ou alors l'écriture qui transporte, qui ouvre l'imaginaire et produit des images. J'aime aussi saisir à ma façon les intentions de l'auteur.
Ce livre là ne coche aucune case !
L'histoire d'abord : Une avocate qui vient d'ouvrir son propre cabinet est contacté par un homme qui veut lui confier la défense de sa femme triple infanticide. Lorsque cet homme franchit le seuil de son bureau, elle croit le reconnaître. Cette avocate s'occupe par ailleurs de régulariser la situation d'une famille Mauricienne. Pour cela elle « donne de sa personne » puisqu'elle emploie la femme chez elle ( Sharon) alors qu'elle n'en a nul besoin et elle finira par faire le voyage à l'île Maurice pour aller chercher un acte de mariage nécessaire au dossier.
Jamais, on ne connaîtra le prénom de l'héroïne ( seulement une initiale H) toujours désignée comme Me Susane ( son patronyme) Jamais on ne saura si sa première impression lors de la rencontre avec ce client est fondée. Par contre, sa conviction que c'est bien lui qu'elle a rencontré une fois, lorsqu'elle était âgée de 10 ans et lui de 15, et la vague remontée des souvenirs qui y est associée produira une crise familiale et personnelle.
On saura fort peu de choses sur la défense mise en place pour la mère infanticide. On ne comprendra rien à la façon dont cette avocate travaille. Elle a 3 dossiers qui se courent après et fait des journées interminables au bureau. En tant que lectrice d'une histoire, je sors assez frustrée de tout ce qui reste en suspens ! L'auteure veut manifestement tout cela et m'a laissée en rade, avec un certain agacement.
Le sens de cette histoire : il n'est donc pas directement accessible. L'intrigue est intrigante , le personnage principal étrange, tous les satellites autour aussi. Est-ce un livre sur la mémoire ( la mémoire traumatique éventuellement ) ? Sur la complexité des relations où chacun investit à sa façon , en méconnaissance de ce que l'autre investit de son côté ? Est-ce un livre sur la vérité , et son impossible consensus ? Je reste avec mes questions et je m'aperçois en écrivant cette chronique que ce livre me fait réfléchir...
L'écriture : spéciale, très spéciale . Une utilisation singulière des adjectifs , des tournures alambiquées , que je trouve assez lourdes et parfois une déconstruction des phrases qui contraint à les relire pour les comprendre. Cette écriture produit tout de même une accroche, mais il faut de la concentration pour l'apprécier, peut-être la déguster. J'ai eu l'impression que chaque mot, si étrange soit-il était pesé.
Mon impression générale de lecture n'est pas des plus agréable, et pourtant, ce livre me laisse quelque chose. Il dégage une certaine force, opère sur des zones non directement accessibles en laissant son empreinte de bizarrerie.
A vous de vous faire votre opinion !

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Un livre qui m'a paru peu facile d'abord, comme souvent pour cet auteur. Mais j'ai fini par accepter la fausse mièvrerie du style, et par me laisser embarquer dans cette curieuse histoire. Ce livre restera un assez bon souvenir, meme s'il est bien deroutant.
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Troublée par ce roman de marie Ndiaye, je ne sais qu'en dire. Un sentiment de malaise vis-à-vis de tous les personnages et l'envie d'oublier très vite les recoins noirs de leurs psychés. C'est le lecteur qui écrit à sa guise le fil narratif, l'auteur s'abstenant de prendre partie : voici les faits avec tout ce qu'ils transportent de subjectivité, de mensonge, d'invention, d'interprétation, d'oubli, à vous lecteur d'en tirer votre miel. Etrange et déroutant, mais à lire.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Me Susane, 42 ans, a ouvert son cabinet d'avocat il y a tout juste un an à Bordeaux. S'occupant de petites affaires, elle est très surprise lorsque Gilles Principaux, dont la femme est accusée d'infanticide, vient la trouver afin qu'elle assure la défense de cette dernière. Surprise et extrêmement troublée : Gilles Principaux n'est-il pas ce jeune homme qui lui a laissé un souvenir incroyable un après-midi de son enfance -Me Susane avait 10 ans, lui 14 ou 15 ans – lors d'une visite au domicile des parents du jeune homme ? Me Susane veut absolument savoir si Gilles Principaux est le jeune homme de son enfance. Dans le même temps, Me Susane travaille à obtenir un titre de séjour pour Sharon et sa famille, une Mauricienne sans papiers qu'elle emploie comme femme de ménage.

J'ai tenté une excursion chez Marie Ndiyae que je n'avais jamais lue, intéressée par la 4e de couverture de son roman « La vengeance m'appartient », m'attendant à un thriller psychologique. Il me sera difficile d'émettre un jugement sur cette lecture pour le moins étrange mais surtout très exigeante. Car il faut pouvoir entrer dans l'univers de Me Susane... Me Susane, dont le lecteur à une description physique mais dont on ne connaîtra jamais le prénom, est un personnage qui représente des idées plus qu'elle ne s'affirme elle-même en tant qu'individu, déambulant dans un Bordeaux froid et nébuleux, très déplaisant et manquant cruellement de lumière. C'est ce qu'il manque également à ce personnage principal, la lumière. Me Susane nous apparaît comme doutant d'elle-même, à la recherche d'affectation de la part de ses parents – qu'elle adore et réciproquement – et de sa femme de ménage, Sharon. Etrange relation qui se tisse d'ailleurs entre les deux femmes. Un rapport de dominé à dominant mais finalement pas dans le sens que l'on pourrait croire. Dominé/dominant, encore une fois, dans le thème majeur de ce livre qui tourne autour de l'ascension sociale, de la reconnaissance, professionnelle, du milieu prolétaire et du milieu bourgeois de Bordeaux. Dominé/dominant toujours dans le passé de cette ville aussi, où l'auteur aime à rappeler son passé négrier qui encombre bien certaines bonnes familles aujourd'hui…
Enfin, que dire de l'affaire Gilles Principaux, qui finit par supplanter l'affaire criminelle concernant sa femme ? Lorsque Me Susane les auditionne l'un après l'autre – deux monologues incroyables et épuisants ! - , on a l'impression de découvrir deux familles différentes, deux vérités. Et là encore, au sein de ce couple, une différence sociale…
Voilà, tout comme Bordeaux est resté plongé dans le brouillard du début à la fin de ce roman, je suis restée moi aussi dans le brouillard. Quelle était cette histoire, cette intrigue qu'on pressent mais dont on ne voit pas le bout ? Nos perceptions, comme celles de Me Susane, nous jouent-elles des tours au détriment de la réalité ? Ce qui est sûr, c'est que tous les personnages demeurent antipathiques. Enfin, le discours de Marie Ndiaye, complexe et opaque à un point que plus d'un lecteur a dû rendre les armes, nous laisse un sentiment ambigu et un soulagement certain quand on arrive à la fin… sans explication à une question qu'on ne pourrait même pas formuler.
J'ai plus l'impression d'être face à un exercice de style qu'à une réelle histoire.
Avis aux amateurs.
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Une belle écriture qui tisse la toile du récit et nous embarque dans un questionnement incessant : ou est le vrai du faux, qui ment, qui manipule, que veut ce personnage, ou mène le jeu de l'autre, qu'est ce que la mémoire, sur quoi se construit un souvenir, ce que je crois avoir vu ou vécu est ce La Vérité ou juste ma vérité ?... Et débrouille toi avec ça car pour ne pas trahir ses personnages et la Vérité, nulle réponse toute faite en ces pages !
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Impatiente de lire ce roman paru à la rentrée, dont j'avais beaucoup entendu parler. Je n'ai été hélas convaincue ni par le style qui m'a dérouté (avec les discours répétitifs et confus des personnages), ni par l'intrigue qui me laisse sur ma faim, avec plus de questions que de certitudes, et une volonté de mystère qui me lasse et dont je ne comprends pas l'intérêt. Quelques clins d'oeil amusants pour moi qui vis dans le Sud Ouest, puisque le récit est ancré cette région.
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