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EAN : 9782377291977
196 pages
Libertalia (30/10/2020)
3.71/5   41 notes
Résumé :
Être historien et victime d’attentat.

« Ce vendredi 13 novembre 2015, je suis avec deux amis à un concert de rock, au Bataclan. Nous sommes là pour boire des bières, écouter de la bonne musique. La vie, quoi.
À environ 21 h 40, c’est par un bruit de pétards que l’Histoire me percute. Le temps, en me retournant, de voir un terroriste, son regard haineux, et les flammes sortir du canon de sa kalash, tout s’accélère, je suis projeté en avant dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'auteur, Christophe Naudin, un enseignant d'histoire, né le 9 décembre 1975, se trouvait le vendredi 13 novembre 2015 au Bataclan pour y assister avec des amis à un concert rock, lorsque à 21 h 40, des commandos de Daesh y ont semé la terreur. Il a réussi à s'échapper du feu en se projetant dans la fosse et en se cachant dans un cagibi à droite de la scène. Il y est resté 2 heures, jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre.
Les attentats terroristes à Paris ce jour ont causé la mort de 130 personnes, dont 90 rien qu'au Théâtre du Bataclan. 413 furent blessés, dont 99 graves.

Sérieusement affecté par ces événements violents et sanglants, Christophe Naudin a décidé d'avoir recours à la tenue d'un journal, qui couvre la période allant du 5 décembre 2015 au 16 décembre 2018.
Publié en octobre 2020, ce journal compte en tout 165 pages, avec un bref avant-propos de 2 pages et demie et une postface de 23 pages, dans lequel il dresse une sorte de bilan.

Je signale à tout hasard qu'il ne faut pas confondre l'auteur de ce journal avec son homonyme, Christophe Naudin, né en 1962 à Libourne, spécialiste de la sûreté aérienne et auteur de "Air Cocaïne : Les dessous d'une mystification" en 2021.

Le journal particulier frappe par l'honnête approche de son auteur, qui essaie de se remettre d'un choc virulent tout en évitant de sombrer dans des jugements négatifs sans nuances. Tout au long de ces 3 années de journal, l'auteur suit attentivement les événements liés au terrorisme qu'il essaie de comprendre et de situer dans un contexte historique et géographique authentiques.

Il commente également les prises de position de certains responsables politiques français et de certains soit-disant experts en matière de terrorisme arabe ou islamique en spécifiant qu'il y a aussi des "jihadologues" imposteurs. À ce propos, il accuse notamment le "Printemps républicain" de "surfer sur le 13 novembre pour faire son beurre" (page 47).

Je trouve que Christophe Naudin a raison s'il souligne les méfaits des réseaux sociaux sur le Net qui amplifient faits et événements. J'apprécie son souci, comme enseignant, de l'impact des théories de complot sur les jeunes, ce qu'il a pu voir régulièrement avec ses propres élèves.

J'ai également apprécié que Christophe Naudin admet volontiers que son expérience traumatique lui a causé des nuits blanches, des cauchemars, des phases de tensions intenses et le besoin de l'aide d'une psychologue professionnelle.

Il reconnaît aussi que son journal comporte des passages écrits sous le coup d'une "colère sourde" à propos de la récupération des attentats à des fins politiques et idéologiques. Bien qu'il a effectué des coupes dans son journal, l'auteur a tenu à en conserver l'esprit "avec alternances entre analyses et coups de gueule, récits de ma thérapie ou de quelques-unes de mes échappées..."
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Lu un peu par hasard, entre deux romans, il m'a attirée pare que je venais de finir de regarder la série "En thérapie", qui se trame juste après les attentats du 13 novembre 2015. Je me disais que cela me replongerait dans cette époque troublée (non pas que notre actualité ne le soit pas suffisamment...)

Effectivement, cela m'a bien remis le nez dedans. Dans les débats sur l'islam, l'islamophobie, "l'islamistophilie" comme le dit l'auteur. Les mois passent, et les réactions nauséabondes et les attaques terroristes s'enchaînent, égrenées et commentée à chaud dans ce journal d'un historien victime et rescapé de la tuerie du Bataclan, qui doit lui-même tenter d'avancer dans sa vie, dans son métier de prof, avec ce lourd bagage.
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Christophe Naudin nous offre ici un témoignage qui n'a rien d'anodin.

Rescapé du Bataclan et prof d'histoire avant tout, nous découvrons avec lui et son journal la reconstruction difficile que vivent les victimes survivant aux actes terroristes.

Dans un premier temps très bavard auprès de son journal, nous suivons son retour au collège et l'accueil des élèves (pas vraiment l'idée que mettent en avant les médias), des collègues. La reconstruction avec la psy de la police et les associations de victimes. La nécessité du témoignage.
Mais également l'omniprésence du besoin d'information sur l'attentat puis sur les attentats en générales... Certaines périodes de transforment en recensement des attentats en Europe, nous laissant imaginer l'ampleur que prends le drame dans la vie d'un rescapé.

Enfin il y a aussi la colère contre les islamophobes et les "islamistophiles" (comme il les appel), les 2 côtés de la même médaille se nourrissant l'un de l'autre (et vis et versa).
Cette question du traitement des actions terroristes par les divers protagonistes médiatiques prend une grande place dans cet ouvrage et interroge notre propre perception sur le sujet... (Ce qui est très intéressant quand on aime s'interroger comme moi).
Enfin progressivement l'auteur se libère de nous et de son journal, mais ça je vous laisse le lire 😋.

On peut être un heurté par la tonalité du journal, brute comme on peut si attendre avec ce type de document. Les quelques pages de la postface permettent à l'auteur de préciser des petites choses fortement utile pour laisser le lecteur digérer tout ça.
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C'est, je pense, un immense cadeau que nous a fait Christophe Naudin en nous livrant le contenu du journal qu'il a tenu de décembre 2015 à décembre 2018, après avoir survécu à l'attentat du Bataclan. Dans un premier temps car il a tenu à le laisser brut, sans réécriture. Il s'agit donc d'un témoignage extrêmement dur, évidemment, écrit par un auteur souvent sous la coupe de troubles du stress post-traumatique, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la psyché.
Dans un second temps car il l'a complété au moment de son édition par une postface extrêmement éclairante, écrite 2 ans après la fin du journal, 5 ans après l'attentat. D'ailleurs, si je l'ai, pour ma part, lue après le journal, je pense qu'il est intéressant également de la lire avant.
Ces deux revers d'une même médaille forment un ensemble à la fois bouleversant et instructif, un témoignage fort sur l'impact de cet évènement sur la vie d'un survivant. La personnalité de Christophe Naudin contribue, je pense, à l'intérêt du livre : il est historien, a travaillé sur l'Islam médiéval, enseigne l'histoire dans un collège et est clairement engagé politiquement à gauche.

Au fil du récit, nous allons suivre ses réflexions, son besoin de suivre l'actualité, de s'informer encore et encore sur les attentats, sa nécessité dévorante de comprendre.
Sa colère, également.
Face aux médias et à l'affrontement de deux visions aussi caricaturales l'une que l'autre du terrorisme.
Face à sa famille politique, également, et à la complaisance dont elle fait preuve.
En parallèle viendront les phases de reconstruction, son retour au collège, son travail de thérapie, ses amis, ses élèves, ses collègues, la rencontre avec sa compagne...
Il est émouvant de le sentir se détacher quand les entrées de son journal finissent par se faire plus rares, plus courtes et plus posées...

La postface lui permet enfin de remettre les choses en perspective et de dresser le bilan de son parcours pendant ces 5 années. La reconstruction, la nécessité de témoigner, la volonté d'agir.

Journal d'un rescapé du bataclan est un document sans doute unique, fort et juste dans ses réflexions et dans la pertinence des questions que l'auteur pose face à l'islamophobie et à la lutte contre le terrorisme.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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L'auteur est prof d'histoire et victime du Bataclan. Pour s'en sortir il écrit son journal pendant trois ans, pour s'aider à surmonter le stress post-traumatique. Ce journal montre son besoin envahissant d'information sur l'attentat, sur les attentats en général, au point que par moment son journal donne l'impression qu'il y a attentat sur attentat en Europe. Ce qui domine, en dehors de ses angoisses, c'est la colère contre les experts auto-proclamés de tous bords, contre le traitement des événements par les médias, les récupérations en tous genres et contre la complaisance dont la gauche fait preuve. Ce qui rend son journal particulièrement intéressant c'est qu'il est spécialiste de l'Islam médiéval et que c'est un vieil abonné de Charlie. En tout cas il explique bien, je crois que je n'ai jamais aussi bien compris les histoires de prises de position des uns et des autres. Au fil du temps il éprouve de moins en moins le besoin de recourir à ce journal.
Dans une deuxième partie rédigée ultérieurement (5 ans après les attentats) il précise certains éléments.
C'est intéressant parce que malgré son stress post-traumatique, cet ouvrage ne fait pas appel de façon marquée aux affects et aux émotions. La réflexion est riche, le lecteur est invité à réfléchir lui aussi. Constructif donc, pour l'auteur comme pour le lecteur.
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critiques presse (1)
LesInrocks
04 novembre 2020
Avec force et lucidité, l’historien Christophe Naudin, victime du 13 novembre, dénonce dans son journal ceux qui récupèrent les attentats jihadistes pour nourrir leur idéologie.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il est insupportable, quand on a été victime (ou proche de victime), d𠆞ntendre que c𠆞st la faute de la société, et que le choix, la responsabilité, de celui ou celle qui a tué, est secondaire, voire anecdotique.
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En refusant le réel, ils alimentent justement l𠆚malgame.
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J'ai donc survécu à un autre vendredi 13.

14 octobre 2017
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Videos de Christophe Naudin (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christophe Naudin
Le verdict du procès des attentats de novembre 2015 est attendu après 148 jours d'audience d'un procès historique. En plus du devoir de justice, ce procès spectaculaire s'est donné pour mission d'élaborer un travail de mémoire sans précédent. Comment construire la mémoire des attentats alors que l'histoire continue de s'écrire ?
Guillaume Erner reçoit l'historien Denis Peschanski et le professeur d'histoire-géographie Christophe Naudin.
#attentat #13novembre2015 #bataclan #justice
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