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EAN : 9782226023216
391 pages
Albin Michel (21/02/1992)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Las de ses années d’errance à travers le « monde libre », Danyel Raynal, devenu à l’étranger un écrivain reconnu, décide de rentrer dans son île natale. Assagi, prêt à toute compromission raisonnable avec un pouvoir qui l’accueille comme une célébrité nationale, cet intellectuel–le narrateur–croit avoir trouvé la paix avec la promesse d’une chaire de littérature à l’Université et un livre en préparation dans la maison d’édition officielle. Mais la réalit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Contrairement à ce qui figure sur le site (page de présentation), ce roman a été publié en 1985 et non en 1992. Cela a son importance, car il s'agit du dernier roman écrit par Bujor Nedelcovici en Roumanie (entre septembre 1980 et mai 1982) et le premier publié en France. Il s'agit donc d'un inédit en français, le roman n'ayant lors de sa traduction pas encore été publié en roumain. Il s'intitulait initialement, comme indiqué par la présente édition, Ereticul îmblânzit (L'hérétique apprivoisé).
Le roman est une fiction politique dont l'action se déroule dans une colonie française où a été instaurée une dictature de type sud-américain. de nombreux éléments s'opposaient à l'obtention de l'aval de la censure communiste : l'ancienne colonie est peuplée de statues et de portraits du Gouverneur, les écoliers célèbrent le Jour de la Victoire avec des spectacles de grande envergure, il y a des filles d'attente pour tout, le courant électrique et l'eau chaude sont fréquemment coupés.
Le Second messager a été qualifié (Nicolae Manolescu) de roman « le plus ambitieux » de Bujor Nedelcovici. La ressemblance avec 1984 de George Orwell est frappante, mais le mécanisme de lavage de cerveau y est encore plus subtilement présenté. Les citoyens rentrent de leur plein gré à l'Institut pour « l'idéothérapie » à chaque fois qu'ils se sentent affaiblis ou quand le régime le leur recommande. Il s'agit essentiellement de reconnaître ses propres erreurs. Aucune torture ni violence physique, mais des formules de politesse et de l'autosuggestion.
Comme au début du livre, dans le dernier chapitre, un second messager, Michel, revient lui aussi de l'étranger et Raynal l'accueille comme il l'avait été lui-même vingt ans auparavant. L'histoire se répète donc.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un nouveau mouvement sur l'échiquier, monsieur le Gouverneur ! Je vous remercie pour l'honneur que vous me faites en daignant me considérer comme votre adversaire. Vous auriez pu m'ignorer, m'écraser sous le mépris. Vraiment un grand honneur ! Vous avez ouvert avec les pions de la reine–classique ! Vous m'avez pris mon argent, ma maison, ma nourriture, ma tranquillité–banal ! Vous voulez me voler ma confiance et la quiétude des heures pendant lesquelles je lis où j'écris, me jeter dans la promiscuité d'une vie communautaire–éculé ! J'attends le prochain mouvement avec une vive curiosité. Quand apparaîtra la nouveauté propre à la période victorienne ? Mon alternative est simple. Primo : me terrer et me taire comme un rat effrayé, lire, écrire tout ce que je vois et ce que vous essayez de faire de moi, de nous tous. Secundo : me révolter et écrire, placer mon cavalier devant le vôtre, sans ignorer pourtant que je ne suis qu'un individu alors que vous représentez le système. Hein, qu'en dites-vous ?
(p.189)
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Énervé par cette longue agonie d’un siècle suspect ; humilié plus que jamais par la réflexion ironique d’un poète du siècle futur de la beauté, je rentrais chez moi une nuit, tard, rendu furieux par la misère et le mensonge dans lesquels j’étais apparu.
(George Bacovia, épigraphe)
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La lumière marche, chez toi ? Non. À quoi passes-tu ton temps, dans le noir ? J'écoute de la musique et je fume. Tu as un appareil qui marche sans courant ? J’ai un casettophone à piles. C'est ça que j'entends ? Oui. Tu peux mettre plus fort ? Smetana ? Non, Liszt.
(p. 141)
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