Eric Neirynck a "fait la connaissance" de
Charles Bukowski par le biais de
Louis Ferdinand Céline. Une révélation ! Il nous livre ici d'une longue lettre adressée à l'auteur américain. Une véritable déclaration... d'admiration !
"Ah mon cher Hank, il me faudrait un truc fort, fort comme tes mots, tes livres, tes poésies, mon vieux dégueulasse. Un truc qui en une ou deux phrases résume la tristesse et le pathétique de ce monde pourri que tu as si bien décrit dans tes livres."
Et de faire ce triste constat au sujet de cette classe moyenne que l'on voyait triomphante dans les années 60/70 et qui est en train de se casser la gueule.
Et de dénoncer un monde du travail bien pourri, depuis toujours en fait, par des patrons et des petits chefs arrogants se raccrochant à leurs pouvoirs. Aujourd'hui, l'exploité n'est plus enchaîné au sens propre... les chaînes du XXIème siècle sont plus vicieuses car virtuelles...
Et de maudire cette moralité austère par laquelle tout est interdit, à commencer par la cigarette, l'alcool dans les endroits publics et de dénoncer cette beauté que l'on voile au nom de pseudo-créatures célestes, d'amis imaginaires ou de féminisme exacerbé...
Et puis il y a cette sympathique participation de Linda King (ex-partenaire de
Bukowski) qui a bien voulu répondre à quelques questions...
A la suite de cette lecture, on ne peut s'empêcher de faire un parallèle entre l'auteur de ce livre et son modèle : des petits boulots à la pelle, des victimes de la violence conjugale mais surtout un style d'écriture direct. Ils écrivent comme ils parlent. Ils écrivent leur époque avec les mots du moment, sans fioriture et cela, croyez-moi, c'est un exercice bien plus difficile que de se laisser aller à un style emphatique ! A noter les belles illustrations de
Hugues Hausman (couverture),
Jacques Cauda,
Lisette Delooz et
David Peeters.