De quoi ça parle ?
À Shaker Heights, tout le monde est comme il faut. On tond sa pelouse à une hauteur donnée, on sort ses poubelles à un endroit précis, on fait des études, on est prudent avec son petit-copain et si, par malheur, petite fille tête en l'air que l'on est, on tombe enceinte, on se fait avorter discrètement !
Que se passe-t-il alors lorsqu'après avoir subi cette intervention chirurgicale, pendant qu'on se remet encore du traumatisme, on voit une autre fille se faire accuser à notre place pour l'acte que l'on vient de commettre ? Que doit-on faire lorsque ladite accusée entretient une relation avec notre frère et que nous-même venons de rompre avec notre petit ami ?
Si une mère, poussée par la nécessité, abandonne son enfant, a-t-elle le droit de le récupérer quand sa situation s'est améliorée ? Cela fait-il d'elle une mauvaise mère ? Des parents adoptifs aimants doivent-ils être défavorisés au profit de la mère biologique revenue chercher sa progéniture ? Une maison brûlée peut-elle renaître de ses cendres ?
Parfois, lorsque rien ne va, mieux vaut tout détruire et incendier pour tout recommencer…
Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout a débuté avec l'emménagement de Mia et de sa fille Pearl à Shaker Heights. L'une artiste talentueuse et incomprise, l'autre solitaire et introvertie vont faire la rencontre des Richardson, leurs riches propriétaires. D'abord chaleureuses, les relations ne tarderont pas à devenir inextricables. Bien malin sera celui qui arrivera à les démêler.
Mon avis :
Je m'étonne parfois de la niaiserie des prénoms des personnages. Prenons les enfants Richardson : Izzy, Moody, Lexy, Trip… Je veux bien que chacun ait ses petits surnoms, qui rendent peut-être un certain effet dans leur langue d'origine (ici l'anglais), mais force est de constater que la traduction ne leur réussit pas. Cela donne un côté enfantin et presque ridicule à ces adolescents qui au cours du roman se montreront parfois sournois, parfois égoïstes. En tout cas, tout sauf inoffensifs.
Ce côté anecdotique mis à part, parlons du roman en lui-même. le prologue utilise les habituelles clés de narration du thriller : évènement catastrophe, retour dans le passé et phrase d'accroche telle que : « Si Mme Richardson avait bu du café au lait ce matin-là, rien de tout cela ne serait arrivé… ». Un peu facile, un peu déjà vu, mais pardonnable.
Et pour une fois, le reste du roman rattrape l'incipit : l'intrigue va en s'améliorant ! Ce n'est pas tant une histoire de mystères ou de secrets de famille inavouables (Dieu merci…).
La saison des feux présente une étude de milieu : le mode de vie d'une petite ville américaine riche et ordonnée où chaque habitant est étouffé et dirigé par ses codes. La description est intéressante et le cadre dépeint de manière vive et saisissante.
Ayant écouté ce livre en audio, je peux dire qu'il remplit à la perfection les fonctions de « roman de détente » : léger, distrayant, haletant. J'en suis arrivée au point où je ne voulais plus le lâcher (ou plutôt arrêter de l'écouter).
Nous avons le droit à des récits imbriqués : des histoires dans l'histoire. À la fin, devant nos yeux se dresse le tableau vivant de cette société méprisable mais pas condamnable. Les personnages en sont une effigie : des petites gens aux quotidiens bien rangés, qui abhorrent le désordre et cachent leurs vices sous la normalité.
Un livre de distraction que je recommande : frais et pimenté, bref tout ce qu'il y a de plus léger ! Et l'été arrive alors ce serait bien dommage de bouder son plaisir.
https://lirelandoulerevedunemontmartroise.wordpress.com/2021/06/02/
la-saison-des-feux-de-celeste-ng/
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