Premier livre dont vous êtes le héros,
le Sorcier de la montagne de Feu est aujourd'hui devenu un livre culte. Je vais essayer de faire la critique de ce monument, en essayant de rester objectif, étant donné qu'il s'agit d'un de mes premiers Défis fantastiques.
L'intrigue est, il faut bien l'admettre, basique. Il s'agit juste de tuer Zagor dans son repaire et l'histoire ne progressera pas plus que ça. Ainsi, l'intro est très courte et est relativement décevante pour un lecteur averti de ldvelh. Néanmoins, on peut pardonner cela aux auteurs étant donné qu'il s'agit du premier opus de la série.
La Montagne de Feu est clairement divisée en deux parties, qui correspondent chacune à un auteur. Elles sont de plus distinctement séparées par une rivière.
La première moitié de la Montagne est l'oeuvre de Livingstone. Contrairement aux autres livres de l'auteur, il ne s'agit pas d'un one-true-path. Néanmoins, la linéarité reste forte : beaucoup de choix sont proposés mais on s‘aperçoit vite qu'on est forcé de suivre le chemin défini par l'auteur. Les combats sont assez nombreux mais plutôt faciles dans l'ensemble. Signalons aussi le très faible nombre de morts subites. le style est quand à lui peu accrocheur à mon goût : on sent bien que Livingstone débute dans l'écriture de livres-jeux.
En bref, cette première partie s'avère très facile et pas forcément palpitante pour le lecteur.
Après avoir traversé la fameuse rivière, on arrive à la deuxième partie du livre, écrite par Steve Jackson. Là, changement de style et de philosophie. Il ne s'agit toujours pas d'un one-true path mais la difficulté progresse tout de même subitement. Des combats plus difficiles attendent le lecteur, dont deux ou trois peuvent vite s'avérer fatals. Et, surtout, la grosse difficulté du livre : le labyrinthe de Zagor. C'est le seul point du bouquin qui peut réellement poser problème au lecteur : on sent bien le goût de Jackson pour les dédales inextricables (qu'il confirmera bien plus tard dans
la créature venue du chaos). le style est, de mon avis, plus agréable que celui de Livingstone.
Le combat final quand à lui ne devrait pas poser trop de problème, pour peu qu'on ait découvert l'objet permettant d'éliminer directement le sorcier. Mais, même si ce n'est pas le cas, plusieurs alternatives sont possibles pour terrasser Zagor.
Une fois l'adversaire battu, on se rue sur la salle du trésor... pour découvrir qu'elle est verrouillée par trois serrures dont les clés sont cachées dans les souterrains. Et voici la partie la plus difficile du jeu : réussir à trouver ces trois clés. Six en tout sont soigneusement dissimulées dans les souterrains mais la moitié sont des leurres. Si vous ne les possédez pas, vous avez échoué à un paragraphe de la fin et êtes bon pour recommencer. Donc, il s'agit au final d'une bon vieux one-true path !
J'avoue que j'ai refait le livre une bonne dizaine de fois avant de trouver ces maudites clés et que lorsque je suis enfin parvenu au tant espéré paragraphe 400, j'ai presque hurlé de joie. A ce propos la fin est plutôt intrigante et vous propose le choix de devenir à votre tour maître de la montagne ou, ce qui est plus classique, de piller le trésor et de s'enfuir avec.
En bref, si j'adorais
le Sorcier de la Montagne de Feu il y a deux ou trois ans, mon opinion a sensiblement baissé aujourd'hui, après la lecture d'ouvrages plus approfondis. L'aventure est longue, assez plate, et manque cruellement de moments forts. La difficulté élevée n'arrange en rien les choses. Restent toutefois une ambiance féerique assez unique dans les ldvelh et le fait qu'il soit le premier de la série.
Note : 64 %
Difficulté : 86 %