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sur 1044 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Martin est un amoureux de la montagne et de sa faune. Garde au parc national des Pyrénées il se passionne pour canellito, le dernier descendant de la race des ours pyrénéens. Mais pas de trace depuis des mois. Martin pense qu'il a été tué par un chasseur, on retrouvera son cadavre au fond d'une crevasse quand on ne s'y attendra plus. Comme pour cette femelle abattue par un chasseur qui se disait attaqué, tu parles, Martin n'y croit pas à cette attaque. Trop facile de dire ça quand on est armé d'un fusil et prêt à tirer.

Martin est un jusqu'au-boutiste, il traque les chasseurs où qu'ils se trouvent. Les photos qu'ils postent sur la toile pour parader avec la bête qu'ils ont prélevée le rendent fou.
Le jour où il trouve celle d'une jeune femme à côté d'un lion, son sang ne fait qu'un tour. Il veut lui pourrir la vie en postant à son tour la photo sur des sites qui vont la clouer au pilori. Puis cherche qui elle peut bien être. Et découvre qu'il s'agit d'une jeune femme qui habite à Pau. Fille d'un chasseur de grands fauves en Afrique, elle a de qui tenir. Martin décide de la harceler pour lui faire payer cher la mort du lion.

En Namibie, dans le Kaokoland, les villageois se désespèrent car un vieux fauve décime les troupeaux. Si le pays a signé des accords pour ne plus exterminer les animaux du big five en particulier, il est difficile de refuser les demandes pressentes de la population qui souffre des attaques meurtrières des animaux protégés. Il est décidé en haut lieu d'abattre le lion tueur.

Cette chasse unique sera le cadeau d'un père à sa fille. Apolline arrive en Namibie, avec son arc et ses carquois, pour tenter de prélever le grand fauve, la chasse d'une vie.
Au village, le jeune Komuti de la tribu Himba a vu son troupeau de chèvres décimé par le lion, et pour éblouir sa belle, il décide qu'il doit l'exterminer.

Le récit, dans les Pyrénées ou en Namibie, nous fait entendre les différents points de vue.
https://domiclire.wordpress.com/2023/04/13/entre-fauves-colin-niel/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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J'ai tout lu de Colin Niel qui est un auteur que j'apprécie particulièrement. Il sait allier des histoires à suspense originales et saisissantes à un style d'écriture fluide et haletant. Cette fois-ci c'est entre les montagnes des Pyrénées et la nature désertique de la Namibie qu'il nous trimballe, à travers la voix de quatre personnages (dont un lion !) dont on suit les péripéties et l'évolution au fil des chapitres.
Ce livre peut aussi être vu comme un réquisitoire contre la chasse par l'humain des grands animaux de l'Afrique, sujet qui fait d'ailleurs la manchette de temps à autre dans les médias et soulève les protestations des opposants à ces actes. le livre nous permet par contre de façon intéressante de voir les deux côtés de la médaille, donc aussi le point de vue des gens pour qui la chasse est une passion. Dans ce cas-ci, on sent bien la pression immense que subit la jeune Apolline de la part de son père pour aller décrocher le trophée ultime. Ce dilemme moral, c'est un des aspects très intéressants de l'histoire, sans en dire plus ...
Le seul bémol pour moi, c'est que finalement aucun des personnages ne m'est apparu sympathique dans ce livre ... mais l'originalité de l'histoire et le talent d'écrivain de Colin Niel ont plus que compensé !
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Tout commence avec une photo, celle d'une jeune fille blonde posant avec son arc devant la dépouille d'un lion, quelque part en Afrique. Une photo que les "anti-chasse" ont vite fait de partager sur les réseaux sociaux où les commentaires haineux tombent par milliers sur le fil. Ça vous rappelle quelque chose ? Ce couple de gérants de supermarché ou quelques célébrités comme Luc Alphand pris en chasse par la meute des haters. Ils apparaissent d'ailleurs dans le roman de Colin Niel ces fanfarons posant fièrement devant les cadavres des animaux qu'ils viennent de traquer puis de tuer. Cette fille qui se cache sous le pseudo Leg Holas, Martin aimerait bien trouver son identité et la jeter en pâture aux lyncheurs. Lui, les animaux, il est là pour les protéger. Employé dans le parc national des Pyrénées, il observe chaque jour les dégâts du changement climatique et la perte de terrain des espèces face à l'empiètement de l'homme sur leur territoire. Sa plus grande crainte est de ne plus avoir de nouvelles de l'ours Cannellito, dernier représentant de l'espèce pyrénéenne, fils de Cannelle tuée par un chasseur. Martin est en colère, accepte de moins en moins bien la retenue imposée par son métier et se tournerait volontiers vers des méthodes plus radicales contre ceux qu'il déteste : les chasseurs. Alors, cette blonde, il se fait fort de la trouver et après... il ne sait pas trop ce qu'il se passera après, mais il lui fera passer le goût de la chasse.

Tout commence par une photo, donc. Que l'on partage sur les réseaux, dont on se raconte l'histoire sans en connaitre ni les tenants, ni les aboutissants. Un instantané, sujet à toutes les interprétations. le lecteur, lui, est invité à en connaître plus, à démêler l'écheveau de l'histoire, à entendre la voix de tous les protagonistes, à se transporter quelques semaines en arrière, en Namibie, sur les traces de cette jeune fille dont cette chasse au lion est le cadeau d'anniversaire. Ce qui va se jouer là-bas est complexe, sur une terre où la protection des espèces sauvages est une règle, où les paysans Himbas doivent faire face aux prédateurs qui s'attaquent à leurs troupeaux, où un jeune homme peut encore imaginer prouver son courage en tuant le lion qui ruine son village et peut-être espérer ainsi épouser la jeune fille qu'il aime. Une terre où l'on paye très cher le droit de chasser un fauve lorsque son prélèvement a été autorisé. Une terre où l'on oublie peut-être de donner droit à la parole au premier intéressé. Colin Niel le fait et Marcel, le lion, nous parle. Tout comme il nous offrira la voix de Cannellito, dans un subtil parallèle entre la situation du lion en Afrique et de l'ours dans les Pyrénées. Tous deux chassés et contestés sur leurs territoires par des hommes qui pensent, quel que soit leur camp, être dans leur bon droit.

Colin Niel a une façon incomparable de faire monter la tension et d'instiller le doute dans l'esprit du lecteur. D'interroger les limites du bien et du mal, d'explorer les zones grises. Son roman est une bonne claque à ceux qui jugent en un clin d'oeil, à l'exploitation non réfléchie des images, aux idées simplistes. Construit sur le modèle d'une chasse, il bouge sans arrêt les positions des protagonistes qui se retrouvent alternativement chasseur ou traqué. Aucun repos pour le lecteur bousculé sans pitié dans toutes ses certitudes. L'auteur, lui, semble avoir choisi son camp, offre à son champion le mot de la fin et franchement, on le comprend.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un roman haletant que j'ai dévoré en une seule journée. le sujet est d'actualité et la fin est inattendue.

Colin Niel connaît bien son sujet, à travers ce suspense il aborde la défense des animaux que ce soit en France ou en Afrique, la haine sur les réseaux sociaux envers les chasseurs, et même la traque, l'envie de vengeance que cela peut entraîner. J'ai beaucoup apprécié l'intelligence de l'auteur qui aborde tous ces sujets en respectant leur complexité, sans prise de position simpliste.

L'histoire commence dans les Pyrénées où le dernier ours semble avoir disparu et évolue en parallèle en Namibie où un lion solitaire sème la panique dans les villages. le livre est divisé en courts chapitres, alternant les narrateurs (y compris les animaux!) et les dates du récit, il faut y faire attention pour suivre l'histoire, mais date et narrateur sont clairement indiqués au début de chaque chapitre.



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Je suis sensible à la cause animale, j'ai aimé l'ambiance africaine ainsi que les paysages des Pyrénées (où je passe mes vacances depuis deux ans), cependant j'ai trouvé le ton de ce roman vraiment (trop) sinistre.
Il y est surtout question de chasse, de ces « gros connards pleins aux as » qui paient des fortunes pour « prélever » l'un des « big five » (ici : le lion) et exhiber ensuite sur les réseaux sociaux les photos de leurs trophées (« La mise en scène macabre des victimes de leur cruelle passion »). Loin de tout cliché, l'auteur a choisi une jeune femme de vingt ans comme chasseuse, sorte de Katniss (elle tire à l'arc, avec un modèle high tech) surentraînée par son père depuis toute petite (elle a réalisé sa première chasse au fauve à l'âge de dix ans!). Ces scènes-là sont terribles, tout comme les propos tenus par les passionnés.

Le point de vue de la chasseuse, Apolline, est contrebalancé par celui de Martin, garde au parc national des Pyrénées qui joue les lanceurs d'alerte (« Les hommes étaient plus forts pour détruire la nature que pour la préserver, parc national ou pas. ») face à l'extinction des espèces. C'est bien vu, mais j'ai trouvé le personnage très désabusé, ce qui finit par être agaçant. D'ailleurs son attitude va se retourner contre lui…
On suit également le jeune Kondjima de la tribu des Hombas, pour qui le lion est tout simplement un « cow killer » causant bien des dégâts sur les troupeaux. Pour lui, laisser des étrangers tuer le fauve est contraire à toutes les traditions ancestrales. Encore faut-il avoir les armes et le courage de l'affronter…
Cerise sur le gâteau, on suit même le lion en question, baptisé Charles comme si, dans cette histoire, hommes et animaux étaient tous à la même enseigne : des fauves les uns pour les autres.

La deuxième partie du roman établit un parallèle entre la traque dans la savane sur les traces du lion (qui a eu lieu un mois plus tôt), et une autre dans les Pyrénées enneigées. J'ai trouvé ces chapitres un peu longs et répétitifs bien que l'idée soit astucieuse (« De chasseuse, je suis devenue la proie »).
Avec tout ça la fin ne pouvait être que tragique… L'issue de ce mélange de colère, de passion et d'orgueil est même franchement désolante !
Ainsi, selon moi, l'intrigue est finement construite, le roman très documenté, mais âmes sensibles s'abstenir !
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Chasser or not chasser ? Voici la question. Finalement une question qui attend une réponse moins manichéenne qu'il n'y parait. Je m'insurgeais lors d'une précédente lecture contre les romans à tendance intégriste écolo. Rassurez-vous celui-ci n'est pas tombé dans ce travers, bien au contraire. Merci. Ça fait du bien d'avoir des points de vues différents : celui de la proie, de la victime, du chasseur et…du chassé. C'est la loi de la jungle entre l'Afrique et les sommets des Pyrénées. Chacun tour à tour dévoile ses instincts et/ou ses convictions, le poids des traditions, de sa culture. Et le plus cruel est impitoyable n'est pas toujours celui que l'on imagine. La tension est palpable, car l'enjeu est bien la vie ou la mort, tant pour les animaux que pour les humains.
La question écologique avec la protection et la réintroduction parfois des animaux dans leur milieu naturel est posée avec beaucoup de justesse, sans apporter de réponse à l'emporte-pièce.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Beau thriller poilu. Qui convient aux chasseurs et aux écolos et ceux qui sont les deux, car ce n'est pas incompatible.
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Quelle claque ! Cette histoire débute du point de vue de Martin, garde de parc national, totalement contre la chasse, à l'extrême : il a même créé un groupe Facebook qui vise à dénoncer et afficher publiquement les adresses, numéros des chasseurs.

En parallèle, on découvre le point de vue de celle qui se fait appeler Legolas (j'espère que vous avez la réf), Apolline, chasseuse à l'arc. Récemment, une photo d'elle devant la dépouille d'un lion à été partagée sur le net. Martin se met alors en quête de la retrouver et de lui faire payer.

Mais un troisième personnage entre en jeu, un troisième point de vue qui change beaucoup de choses : Komuti, en Afrique, a vu le lion dévorer toutes les chèvres de son père. Et plus encore… le lion est un danger pour les siens, et s'ils veulent survivre, ils n'ont d'autre choix que d'abattre l'animal. Une véritable traque commence, animale, comme humaine… finalement, qui vaut mieux que l'autre ?

J'ai adoré la dimension débat de ce roman, qui pointe aussi le harcèlement que subissent les chasseurs, comme des menaces de mort… L'alternance des points de vues, celui de Martin, Apolline, Komuti mais aussi Charles, le lion, rythme le roman et le rend vraiment puissant. La fin est surprenante, totalement inattendue, absolument parfaite. le titre, lui, est si bien choisi : entre fauves. Puisque après tout, ne sommes nous, pas aussi, des fauves ?

À lire, vraiment.
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Un très bon roman choral.
De la même façon que dans Seules les bêtes, Colin Niel donne tour à tour la parole à ses protagonistes.
L'histoire est belle, cruelle et l'auteur, sur un thème sensible, reste impartial et, à aucun moment, il ne prend partie.
J'ai trouvé ce beau roman vraiment subtil et l'auteur nous démontre qu'en fonction des événements, on peut très rapidement passer de chasseur à proie.
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Les dangers des réseaux sociaux : une photo publiée montrant une jeune femme, arc de chasse en main et, à l'arrière-plan, un lion allongé au sol.

Il n'en faut pas plus pour que :
Un garde du parc national des Pyrénées un peu ours ne se transforme en détective cambrioleur.
Le même, farouche anti chasse se retrouve pourchassant une jeune femme à plus de 2000m d'altitude, un arc de chasse dans ses mains.
Le même toujours, au pied du mur, ne se comporte que comme un autre quelques années plus tôt et n'abatte le dernier ours à avoir du sang Pyrénéen. le seul tort de cet ours ayant été de prolonger sa sieste hivernale.
Et encore, heureusement pour cet anti chasse chassant, la jeune femme pourchassée va lui sauver la vie.

Un mois plus tôt, la fifille à son papa se voit offrir, pour ses vingt ans, une chasse au lion en Namibie.
Accompagnée du meilleur Tartarin du continent africain, elle ne parviendra cependant pas à tuer ce vieux mâle roublard qui en a vu d'autres.

Les pérégrinations de ces deux individus feront néanmoins deux victimes collatérales, une jeune femme en Namibie et un ours dans les Pyrénées.

C'est ce cocktail qui génère ce livre passionnant, instructif, dérangeant (il fait réfléchir) ; bref, ce très bon livre. En même temps, vu l'auteur, forcément…

PS : j'ai beaucoup aimé le minuscule lien renvoyant à un des personnages du roman précédent “Seules les bêtes”.
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Le thème de ce roman est très clivant, les anti et pro-chasse, mais l'auteur ne se laisse pas aller au manichéisme.
Martin, garde au parc national des Pyrénées poursuit, sur les réseaux sociaux, tous les amateurs de chasse surtout ceux fortunés qui s'en prennent aux grands fauves.
Apolline, récemment orpheline de mère, se voit offrir pour ses 20 ans par son père un safari dont l'apogée sera d'abattre un lion sauvage avec son arc ; 60 000 €uros le cadeau.
Et puis, il y a Charles, le lion, et Kandjima dont le père a perdu tout son troupeau sous l'attaque de ce fauve. Il le tuera, c'est sûr, pour la belle Karieterwa.
Tout va déraper.
La psychologie des personnages est vraiment intéressante, les paysages sont dépeints dans leur beauté ; des Pyrénées à l'Afrique. le froid d'un côté, le chaud de l'autre.
L'écriture est dense, belle et le rythme lent fait monter progressivement la tension.
Cependant quelques longueurs dans le récit font que je ne me suis pas laissé totalement entraîner dans ce thriller.
Le style et l'histoire ne m'ont pas tout à fait captivée. Cela reste néanmoins un roman agréable.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle
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