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sur 1030 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

°°° Rentrée littéraire #13 °°°

L'intrigue se déroule en parallèle sur deux territoires : les Pyrénées avec les vallées d'Aspe et d'Ossau ; et le Nord-Ouest désertique de la Namibie, le Kaokoland. Deux territoires où les hommes cohabitent avec de grands prédateurs, l'ours et le lion. Tout part d'une photographie comme on en voit passer régulièrement sur les réseaux sociaux : une très jeune chasseresse posant avec le lion qu'elle vient d'abattre. Colin Niel va décortiquer l'avant / après qui entoure cette photographie, révélant ce qui se cache derrière.

Il prend beaucoup de soin à caractériser la psychologie de ces trois personnages principaux : Martin, garde du parc national des Pyrénées, personnage dont on devine très vite la radicalité, hanté par la crise de biodioversité et par la défaunation en cours, hanté par la mort de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne, découvrir l'identité de la jeune femme de la photo devient une obsession; Apolline la jeune femme donc; et Kondjima, jeune Himba qui a vu son troupeau de chèvres décimé par un lion solitaire, il a une revanche à prendre. Si Martin et Kondjima sont assez linéaires et stéréotypés et agissent tels qu'on l'imagine, Apolline est de très loin le personnage le plus intéressant, le plus nuancé, très loin des clichés de la tireuse sans conscience à la gâchette facile. C'est d'elle qu'arrivent une grande partie des surprises scénaristiques.

La mise en scène alternant le double arc narratif pyrénéen et namibien, ainsi que les points de vue des personnages, est très habile. On sent que l'auteur sait où il va, dévoilant les destins de chacun très progressivement avec une part d'imprévisibilité très plaisante qui culmine dans les deux derniers chapitres lorsque le tempo s'accélère. Les coups de théâtre dramatiques arrivent au bon moment dans cette course à la chasse où la proie n'est pas forcément celle qu'on imagine, où l'homme retrouve sa par de bestialité. On est clairement dans le thriller avec au coeur les passions humaines et leur déchaînement, explorant ce que chacun a dans les tripes et jusqu'au bout on peut aller pour défendre ses valeurs.

Avec des thématiques fortes sur l'extinction de la faune, la pression humaine sur la nature, le changement climatique ( errance du lion solitaire dans le désert de Namibie est causé par la sécheresse qui a décimé les troupeaux d'oryx et le pousse à se rapprocher des troupeaux domestiques pour survivre ) et le sujet très clivant de la chasse, le risque était de tombé dans un manichéisme lourdaud. Même si le personnage de Martin est assez caricatural, même si on sent que la sympathie de l'auteur va du côté des anti-chasse, son récit prend la mesure de toute la complexité de la situation, avec notamment le contrepied de la Namibie où des populations rurales très pauvres cohabitent très difficilement avec les grands prédateurs.

Ce roman a beaucoup de qualités, il n'empêche qu'il ne m'a pas totalement emporté comme le formidable roman précédent de l'auteur, Comme des bêtes. J'ai moins ressenti la tension, sans doute car les personnages m'ont moins accroché. Et puis, j'ai été refroidi par un procédé qui, à titre très personnel, m'exaspère toujours : l'auteur fait parler le lion, se place dans la tête du lion. Il a beau le faire avec tout son talent d'écriture, avec parcimonie aussi, l'anthropomorphisme est inévitable et cela a dérangé ma lecture.
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Un garde pyrénéen qui (bien sûr) déteste les chasseurs. Une jeune tireuse à l'arc qui aime passionnément son (riche) papa et la chasse. Deux personnages dont l'antagonisme de classe et de valeurs amène une réflexion intéressante sur la chasse et le rapport de l'homme à la nature. Toutefois, une réflexion rendue un peu agaçante par l'anthropomorphisme — Charles, le lion, pense — et quelques clichés auxquels s'ajoute une impression de déjà vu avec Animal de Sandrine Collette.

Néanmoins Colin Niel nous embarque dans deux traques impressionnantes. Et dans sa volonté d'éviter le manichéisme, pendant tout son récit regarde des deux camps. Ainsi les anti chasse tel Martin le garde ne sont pas exempts d'excès et les défenseurs des animaux, comme les ours réintroduits dans les Pyrénées accusés par les bergers de tuer leurs bêtes, voient leurs arguments invalidés en Afrique alors qu'un lion namibien tue chèvres et vaches et menace à terme les populations. La vie des hommes, plus précieuse que celle des fauves, justifie évidemment l'élimination des animaux tueurs.

Pour ce qui est du militantisme en faveur du respect de la nature on ne peut que suivre Colin Niel surtout quand, d'une écriture fluide avec une vraie tension allant crescendo, il nous immerge dans une nature pyrénéenne et namibienne magnifique.

« Cannelle, c'était la dernière ourse de souche purement pyrénéenne, la mère de Cannellito, qu'elle avait eu avec Néré, un mâle slovène réintroduit qui depuis avait quitté le Béarn pour les Pyrénées centrales. L'histoire de sa mort, je la connaissais comme tout le monde dans la vallée, comme les collègues. Ils étaient six. Six chasseurs de sangliers »
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Martin est garde au parc national des Pyrénées. Il est convaincu que Cannellito, le dernier ours issu de la race pyrénéennes, dont on ne trouve plus trace depuis des mois, a été abattu par des chasseurs. Martin leur voue une véritable haine et n'a de cesse de les dénoncer sur les réseaux sociaux.
Pour ses vingt ans, Apolline a reçu en cadeau un arc de chasse et le droit d'abattre un vieux lion en Namibie. Un jour sa photo apparaît sur le net aux côtés d'un fauve abattu.
Komuti est berger avec son père en Namibie. le jour où un lion détruit leur troupeau, le jeune homme se jure d'avoir la peau du prédateur.

Autour de ces trois personnages, trois types de chasseurs, Colin Niel a construit un roman choral où chacun détient une partie de la vérité et croit connaître la suite, largement fantasmée. L'intrigue propose donc de nombreuses surprises qui s'éloignent du chemin attendu. Elle ne propose pas véritablement un suspense. On est plus dans un roman noir où l'on devine que les protagonistes ne sortiront pas indemnes de leurs aventures.
Les personnages ont du caractère, de la volonté, mais manquent parfois de discernement, en particulier dans les moments clés. Cela les conduit à commettre des erreurs dont les conséquences seront parfois dramatiques.
L'écriture de l'auteur est toujours aussi percutante : un style léger, facile à lire ; un bons sens du rythme, porté par des rebondissements judicieusement placés ; et surtout les changements de points de vue et de temporalités que permet le roman chorale.
Néanmoins, je suis un peu déçu. C'est le cinquième roman de Colin Niel que je lis, et j'ai trouvé que celui-ci avait moins de souffle que les précédents, un peu comme si l'auteur s'aventurait sur des sujets qu'il maîtrise moins bien...


Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Martin est d'abord un garde forestier de parc national dans les Pyrénées. Mais il est aussi l'animateur d'une page Facebook, qu'il gère de façon anonyme, et dont le but est de dénoncer les chasseurs du monde entier, qui ont l'audace ou la bêtise de publier des photos d'eux devant leurs trophées.

Car Martin est avant tout un amoureux de la nature et des animaux. Surtout de ceux qui sont en voie de disparition, comme Cannellito, dernier plantigrade avec un peu de sang pyrénéen, dont il n'a malheureusement plus détecté la présence depuis un an et demi maintenant.

Il est ainsi persuadé de la mort de l'ours en question, ce qui le rend aigri et désabusé au travail.

Il se réfugie ou compense cette frustration par ses chasses à l'homme sur sa page Facebook.

Et dans ce cas précis, une chasse à la femme, car il s'intéresse de près à cette jeune fille blonde dont la photo en compagnie d'un lion africain abattu, tourne sur la toile, mais dont il ignore tout.

De défenseur des animaux, il va progressivement se transformer et se lancer dans cette chasse qui pourrait bien être aussi absurde et dangereuse qu'une chasse au lion.

A mon avis :
Comme dans d'autres romans de Colin Niel, nous voici entrainés dans un récit qui passe alternativement d'une zone géographique à une autre. Au cas présent, de la Vallée d'Aspe dans les Pyrénées, là où Martin travaille à la conservation des derniers ours, jusqu'au désert Namibien du Kaokoland, où ce lion sera traqué par cette jeune fille blonde dont la photo tourne sur le net.

Et comme à son habitude, l'auteur nous ouvre les portes de son univers par des aller-retours, de chapitre en chapitre, entre l'une et l'autre.

Progressivement, on avance dans chacune des deux histoires, qui finiront par se rejoindre pour en former une troisième.

C'est bien amené et c'est aussi assez surprenant. Si bien que de fil en aiguille on ne voit pas les pages se tourner et on est très vite au bout de ce roman.

L'écriture est maitrisée et j'ai aimé la progression de cette histoire, dont on ne devine que peu de chose avant l'heure.

Les descriptions des personnages sont claires et précises, permettant une immersion en profondeur dans le récit, qui amène à réfléchir sur la nature de l'homme et la certitude de sa supériorité sur l'animal, pourtant fragile parfois, et qui l'amène à détruire la faune sauvage inexorablement.

De manière assez originale, l'auteur donne également la parole au lion, mais sans que cela ne soit grotesque ou enfantin, au contraire c'est bien fait et renforce notre imprégnation.

Un livre qui sort de l'ordinaire et qui est, avec la tension qu'on ressent dans le dernier tiers, plutôt plaisant.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
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Prologue


1er février 2021 (Onee)
Tout commence avec Charles, le noeud central qui va cristalliser sentiments et problèmes. Notre première rencontre est fulgurante :


« 30 mars (Charles)
(…) L'heure était venue de faire face aux hommes, leurs silhouettes de bipèdes dressées dans le crépuscule comme des arbres en mouvement ».


1er février 2021 (Onee)
Il sont bien Entre fauves mais il est seul contre tous. Il n'a aucune chance.


« 30 mars (Kondjima)
- Oui, sauvage, c'est comme ça qu'ils disent. C'est ça qui les fait rêver. S'ils dépensent autant d'argent pour venir chasser chez nous, c'est parce que chez eux ils ont déjà tué tous les animaux, tu vois. Avant, là-bas, il y avait des loups, des ours, mais maintenant il n'y a plus rien, juste des villes et des immeubles. »


1- Identifier sa proie


« 16 avril (Martin)
(…) Ils occupaient le quotidien de nos gosses, fiers comme des seigneurs dans les Walt Disney, doux comme des nounours sous les couettes bariolées. Les gamins, ils les pensaient immortels, ces félins d'exception. Mais la vérité, c'est que sur cette terre, que l'homme n'a pas fini d'abimer, il existait plus de lions en peluche que de lions vivants. »


2 décembre 2020 (Onee)
Dès que mon regard a accroché le sien en couverture, j'ai su que je lirai ce livre.


« 15 avril (Martin)
(…) Une photo différente de toutes celles que j'avais vu jusqu'à présent. Elle était prise de nuit, au flash. Au premier plan, il y avait une jeune femme blonde, le buste coupé au niveau du ventre, qui tenait un arc de chasse à bout de bras. (…) Derrière, on devinait un paysage de savane africaine, embroussaillée. Avec un énorme cadavre de lion. Un mâle, la crinière noire, un beau trophée comme dissent ces sauvages. »


24 août 2020 (Onee)
Après des années à penser bêtement que les livres parlant d'animaux sont ennuyeux, j'ai eu envie de lire le Lion, de Joseph Kessel. Je l'ai trouvé sublime et bouleversant : l'histoire passionnante, les personnages - dont le Lion - ultra bien rendus, la plume attachante. Bref, un presque coup de coeur qui m'a marquée profondément.


Et cette question qui, depuis, ne me lâche plus : pourquoi chasser et tuer des animaux, qu'on trouve par ailleurs magnifiques, lorsque ce n'est pas pour survivre ?


« 15 avril (Martin)
(…) Parce que l'histoire des hommes, c'est surtout ça. L'histoire des hommes, c'est une défaunation à grande échelle, des deuils d'animaux à n'en plus finir. »


2- L'approche


2 décembre 2020 (Onee)
Il faut que je sache. Que je comprenne pourquoi. Alors j'achète ce livre.


1er février 2021 (Onee)
J'avais tellement hâte de plonger dans cette histoire, d'approcher ce lion, de comprendre ce qui se passe dans la tête des hommes qui font ça ! Alors dès le départ la construction me plaît, parce qu'elle permet de se glisser dans la peau de chaque partie prenante : Charles, le lion qui va être chassé, Kondjima, le villageois africain qui veut sa mort malgré l'interdiction de tuer cette espèce en voie de disparition, Apolline, l'étudiante de vingt ans à qui son père offre une chasse au lion à 50.000 dollars pour son anniversaire ; et Martin, gardien des parcs naturels dans les Pyrénées, scandalisé par la disparition des espèces, animateur d'un site internet dénonçant les chasseurs milliardaires qui posent avec leurs trophées morts sur les réseaux sociaux…


La narration repose sur chacun de ces personnages. A chaque changement de chapitre, un personnage différent, mais aussi une date différente. Tantôt avant la date fatidique, tantôt après. Si on croit connaître le drame intervenu entre temps, le noeud du problème qui va entrainer une fin que l'on sent tragique, on se rend compte, en démêlant le récit avec les témoignages antérieurs, que ce n'est peut-être pas aussi simple que prévu.
Un récit tout sauf linéaire, et qui pourtant reconstitue à merveille le drame qui est en train de se jouer sous nos yeux fascinés.


« 26 avril (Martin)
(…) de Fuckleschasseurs : On devrait organiser une chasse et lui faire subir la même chose à cette femelle. »


« 24 mars (Kondjima)
(…) C'est ce qu'on appelle un « problem animal » : un lion qui a causé trop de dégâts sur les troupeaux et que le gouvernement autorise donc à « prélever ». Moi-même j'y croyais à peine : les lions du désert, les écolos veulent pas qu'on y touche »


« 13 mars (Kondjima)
(…) Tu verras, ton père acceptera que je t'épouse (…) Ce lion qui lui a pris une vache, c'est moi qui vais le tuer ».


« 17 mars (Apoline)
(…)  - Joy-eux anni-ver-saire Apo !!
Il y a au moins trente personnes. Je les regarde tous, des larmes de joie dans les yeux »


3- La traque


2 février 2021 (Onee)
Plaçant mes empreintes dans celles des personnages, je comprends la psychologie qui les anime, les péripéties qui les ont chacun amené là où ils en sont, et à faire ce qu'ils vont faire…


Un lion magnifique qui s'effondre dans le bush africain.
Traqué par un jeune africain du village dont il a mangé toutes les chèvres.
Poursuivi par une riche chasseuse braconnière dont il est le cadeau d'anniversaire.
Elle-même la cible de fervents défenseurs des animaux, issu d'un Béarn où les ours, chassés par les braconniers, ont disparu, qui ont très envie de lui faire subir ce qu'elle fait subir à ses proies pour son unique plaisir…


« 18 avril (avec Martin)
(…) - Moi je ne savais pas du tout qu'elle chassait, en fait. C'est un ami qui m'a dit ça. Il paraît qu'aux vacances de Pâques, elle était partie en Afrique du Sud avec ses parents. Tuer des gazelles, ou un truc dans le genre. J'avais trouvé ça sinistre comme passion, mais bon… »


2 février 2021 (Onee)
Tandis qu'on en apprend plus sur nos chasseurs de fauves, la traque de la tueuse de lion par les internautes continue, distillant un suspense permanent et régulier, comme un compte-gouttes.
Et plus va, plus la traque de notre gardien des parcs devient… personnelle.


« 24 avril (Martin)
(…) J'avais envie d'en savoir plus sur elle, de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'une fille comme celle-là, capable d'être gentille avec les vieux cathos de Lourdes, puis d'aller tuer un lion avec son arc comme si c'était un passe-temps comme un autre. 
(…) J'ai regardé les livres de sa bibliothèque, pour me faire une idée de ce que pouvait bien lire une fille comme elle »


3 février 2021 (Onee)
Tandis que Martin traque Apolline dans sa vraie vie, nous glanons des informations sur son vécu de chasseuse… Par ce procédé, l'auteur nous place nous aussi dans la position du traqueur d'information qui, une fois toutes les données réunies, décidera ce qu'il ferait à la place de Martin ou, en tous cas, s'il juge Apolline (physiquement ou moralement) coupable ou non.


Mais en attendant, Martin ne se place-t-il pas lui-même dans la peau de celle qu'il condamne…?


4- La mise à mort


4 février 2021 (Onee)
Je viens à bout de ce livre, où toutes les ambitions, les haines, les hâtes, se rejoignent enfin.
Alors qui va vivre ? Qui va mourir ? Qui sera la bonne surprise, et qui la mauvaise ?
Trouvera-t-on un sens à tout cela ? Apprendra-t-on à moins juger sans connaître ? A moins tuer sans nécessité ?


J'aimerais vous dire que oui… Mais vous devrez le lire pour le savoir.


« 2 avril (Apolline)
(…) En Afrique, la vie avait moins de valeur que chez nous ».


5- le rituel


6 février 2021 (Onee)
J'écris ma critique, qui coule toute seule comme à chaque fois que j'aime un livre. Des flash de lecture me reviennent, des mots qui claquent, des flèches qui montrent. des balles. Perdues.


A part le prologue qui annonce une crise sérieuse, les situations de chacun s'installent doucement et de manière assez légère.Puis les trois traques se rejoignent en même temps ; Alors le rythme s'intensifie, plus de temps mort, on ne lâche plus le livre. le suspense s'accélère de manière palpable, après nous avoir baladé entre toutes ces vies.


Même si on ne cautionne pas certaines attitudes, on ne peut que déplorer l'effet miroir des réseaux sociaux qui les reflètent, c'est à dire d'abord les montre sous des angles forcément incomplets puis, le comble, les reproduisent eux-mêmes : Ils jugent des apparences et reproduisent ce qu'ils condamnent, encouragés par le phénomènes de masse.
Des attitudes qui devraient inviter à une autre sorte de réflexion…


Epilogue


Une lecture plaisir sous ses faux airs de polar ! Mais méfiez-vous des avis babélio qui font 5 lignes, l'un d'eux révèle la fin et vous n'aurez plus du tout le même tension et la même envie de savoir, qui font le sel de la construction que l'auteur s'est escrimé à monter…


Le seul bémol qui demeure pour moi, en refermant ce livre, c'est que je ne suis pas parvenue à réellement comprendre la passion et la motivation de ces chasseurs de trophées. Surtout en l'occurrence, alors qu'ils s'extasient devant la beauté de ces espèces en voie de disparition… Mais comment justifier l'injustifiable…? Il est magnifique, c'est incroyable, je vais le tuer…?


« 2 mai (…)
L'instinct de survie, allait dire mon avocat quelques semaines plus tard, plaidant la légitime défense. Ou l'instinct de chasse, peut-être. »


11 février 2021 (Onee)
Serait-ce partout simplement ça, la chasse : le plaisir de traquer et de tuer, n'importe où, pour se sentir (artificiellement) plus fort que l'animal ?
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Une critique plus que sympa de LaBiblidOnee
Un magnifique lion en couverture
Et hop ! j'emprunte ce livre à la bibliothèque.

Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps : j'ai passé un très bon moment de lecture.
Un lion, un jeune Namibien qui rêve de faire ses preuves pour conquérir sa belle (au hasard en tuant un lion), une jeune femme dont le cadeau d'anniversaire est un permis de chasse particulier (tuer un lion), un garde-forestier pyrénéen qui traque les chasseurs qui s'exposent sur internet (dont une jeune tueuse devant un lion).
Bon clairement le lion est le centre du récit. Et quel lion ! Une espèce rare, les lions du désert qui vivent notamment en Namibie.

Vous l'aurez compris ces histoires s'entrecroisent, s'entremêlent... Pour finalement heurter chacun de ces personnages (y compris le lion). Chacun va payer d'une manière ou d'une autre la traque du lion auquel il/elle est plus ou moins lié.
Une fin qui m'a bcp plu. Un titre qui colle parfaitement au roman. Sans doute aurais-je aimé que la partie "réseaux sociaux" soit plus étoffée.... Mais c'est un tout petit petit bémol !

Un bon roman. Dépaysement assuré. Et un si beau lion....

Je vous ai dit qu'il y avait un lion dans cette histoire ????
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Rien que pour la couverture, sublime...

Le lien entre Martin, Apolline et Kondjima ?
Charles, le lion.
Alors on avait bien pensé à l'appeler Pitchoun mais vu la taille du bestiau, c'eût été d'un ridicule achevé.

Tous trois gravitent dans des univers bien distincts, voire antagonistes.
Alors que Martin officie en tant que garde-chasse, grand protecteur de la faune et de la flore devant la sainte trinité, Apolline, qui pète usuellement dans la soie, se voit offrir par son papounet d'amour un safari en Namibie histoire de tuer, non pas le temps, mais le Charles qui se trouve alors à mille lieues du triste plan ourdi.
Kondjima est amoureux. En fier descendant Homba, ce dernier s'est mis en tête de prouver à sa belle (et son paternel) sa valeur de guerrier en allant défier à l'arc, comme le firent ses ancêtres, un Charles qui se trouve alors à mill...
La confrontation semble inévitable.
Elle le sera.

Colin Niel effectue un virage à 180° avec ce Entre Fauves particulièrement original.
Si nos deux représentants européens peinent à attirer une sympathie finale, seul Kondjima trouvera grâce à mes yeux de miro, ceci tendant peut-être à expliquer cela.
Car difficile de ne pas succomber à ses motivations premières que sont l'amour et accessoirement la tranquillité des troupeaux alentour alors que nos deux autres belligérants, un rien extrémistes, ne semblent vivre que par le prisme de leurs passions par trop excessives.

Trois visions d'un monde qui s'opposent au sein d'une nature primitive immémoriale et hostile magnifiée, ce tableau m'a ramené illico au final épique de le bon, la brute et le truand.
Un ultime tableau où Charles y "incarnerait" le trésor si convoité.

Une fois de plus, Niel tape dans le mille !
Le dépaysement est total, le propos attrayant et son traitement particulièrement captivant.

Entre fauves et son final à l'ironie mordante vous laissera comme une sale amertume en bouche tout en offrant quelques pistes de réflexion personnelle et ça, j'achète !
Désolé...

Grand moment.
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Polar visuel. Imaginons trois grands plateaux qui tournent avec séquences sur un employé d'un parc national pyrénéen, puis une jeune fille à papa chasseuse de lion, un habitant d'un village d'Afrique, et apparaît par petites séquences un lion, un ours. Décor Africain et Pyrénéen. Chasseurs et anti-chasseurs. Des faits réels comme la tuerie de Cannelle et sur Luc Alphan. Un vrai suspens, des traques visuelles, des retournements de situation. J'ai beaucoup aimé le sujet et la construction.
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Voici un ouvrage qui a réussi à me surprendre tout au long de mon écoute et où l'on se retrouve dans un véritable jeu du chat et de la souris. Qui est donc le chasseur et qui se révèle être sa proie? L'animal aux instincts de grand prédateur n'est pas forcément celui auquel on pense...

Du coeur des Pyrénées au fin fond de la Namibie, Colin Niel nous offre un voyage exceptionnel et sauvage où se confrontent des réalités bien différentes.

J'ai beaucoup aimé les problématiques évoquées dans l'ouvrage qui se révèlent complexes et où finalement rien n'est noir ou blanc. En effet bien des nuances parfois insoupçonnées existent et sont nécessaires. Je trouve que Colin Niel nous offre un beau portrait des quatre personnages mais j'ai une grande préférence pour celui d'Appoline posé et réfléchi qui ne se limite pas seulement à avoir le rôle de la "méchante chasseuse".
Que l'on soit pour ou que l'on soit contre, la chasse au trophée ne peut que faire parler. En lisant "entre fauves" on se rend compte que celle-ci n'est pas juste un loisir mais a une importance économique pour le pays et des habitants.

J'ai beaucoup apprécié qu'Audiolib choisisse quatre lecteurs pour cette histoire car ça donne une dimension plus personnelle au récit. J'ai rapidement été prise dans mon écoute que j'ai trouvé plaisante et assez dépaysante.

Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour cette belle découverte qui incite à une réflexion sur notre perception des choses...
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Deux histoires parallèles à quelques semaines d'intervalle, les deux mettant en scène des chasseurs et leurs proies…
Dans les Pyrénées, Martin, garde national, passionné par son métier mais révolté par ce que l'on fait subir à la nature, a un cheval de bataille : la protection des animaux sauvages, notamment des ours.
Il fait partie d'un groupe qui piste les chasseurs massacreurs d'animaux et les jette en pâture sur les réseaux sociaux.
Quand il voit la photo d'une jeune femme devant la dépouille d'un lion, il se met à sa recherche.
Quelques semaines avant, en Namibie, Apolline, archère (tir à l'arc) émérite, vient tuer son premier lion, accompagné de son père et d'un guide expérimenté.
On comprend qu'entre ces deux personnages le duel va être intense.
La tension monte jusqu'à la confrontation finale…


L'action est bien menée avec un suspense digne d'un thriller dans la seconde partie.
La nature, aussi bien dans les Pyrénées qu'en Namibie, est l'héroïne principale de ce livre avec une célébration très lyrique, aussi bien des animaux sauvages que de la flore.
On aborde beaucoup de sujets, la chasse bien sûr et ses détracteurs, la protection de la nature, les coutumes ancestrales africaines aussi avec le personnage d'un jeune Himba très attachant, le tourisme en Afrique, les safaris,…
L'auteur réussit à nous emmener très loin pendant ce polar et, malgré quelques longueurs (longue la traque du lion et les réflexions intimes du fauve…), il maintient la tension jusqu'à la chute finale, je dirai même jusqu'aux deux chutes finales, excellentes !
C'était ma première lecture de cet auteur, et j'ai déjà noté son livre précédent, honorés par de nombreux prix, « Seules les bêtes », ainsi que la série se passant en Guyane.
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