Seules les bêtes

Toutes les histoires ont un début, celle-ci commence le 19 janvier le jour où Evelyne Ducat, la femme d'un notable a disparu. Comme chaque jour elle est partie pour un après-midi de randonnée, et depuis plus rien. Chacun se rappelle ces deux institutrices disparues dans la tourmente, on les avait retrouvées congelées. Et puis les ragots commencent à circuler, cette disparition c'est juste une histoire de fesses, et en plus parait même qu'elle n'aime pas que les hommes. Mais un jour une nouvelle disparition va survenir.
Ce récit tourne autour de cinq personnes qui à tour de rôle vont être le narrateur et nous expliquer comment ils ont été mêlés dans la disparition d'Evelyne Ducat.
Alice, assistante sociale à la mutuelle agricole, mariée à Michel éleveur d'Aubracs qui manque d'ambition, mais Alice tombe amoureuse de Joseph.
Joseph, éleveur de brebis, qui ne sait parler qu'aux bêtes et à son chien, un homme que l'isolement a cassé.
Maribé, des nichons d'actrice, elle a seulement 26 ans et pourtant elle a l'impression d'avoir vécu plusieurs vies. Quand elle rencontre Evelyne elle va complètement s'abandonner à elle.
Armand, vit quelque part en Afrique, il ne pense qu'à faire la fête et passer du temps avec Monique, sa "Gazelle". Les arnaques sur internet c'est son travail, c'est comme cela qu'il va entrer en contact avec Michel.
Michel, sa plus grande erreur a été de prendre à la fois la ferme et la fille du père Brugier. Alors quand plus grand-chose ne va dans sa vie, la ferme, son mariage avec Alice, il cherche une porte de sortie.

La dure vie du causse, les hivers rigoureux où le temps ralentit, le ciel s'affaisse, la force du vent, la solitude des éleveurs qui restent, les autres sont partis petit à petit, le loup qui plante ses crocs dans la laine des bestiaux, les anciennes haines dont l'origine est un détournement d'eau ou des limites de terres non respectées. Voilà le cadre de ce roman policier original où des incroyables concours de circonstance vont conduire au drame. L'auteur avec talent, réussit à changer totalement de style à chaque narrateur différent. Il nous entraîne d'une vie rurale fait d'isolement et de détresse morale, à l'Afrique continent de la débrouille et de la misère.
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À la disparition d'une femme, c'est tout le causse qui est ébranlé, d'autant plus que sa voiture est retrouvée au départ d'un sentier de randonnée. Dans ce coin, seules quelques fermes isolées subsistent encore avec leurs habitants esseulés. Les gendarmes n'ont rapidement aucune piste, l'hiver sévit et elle n'est toujours pas retrouvée. Cette disparition va toucher plus d'une personne qui vont se retrouver lié à celle-ci sans parfois en avoir conscience. Chacun va prendre la parole, va se livrer au fil des pages et sur certains secrets bien gardés. Personne ne se doute de ce qui se cache derrière cette disparition et que le point de départ de celle-ci se trouve à des milliers de kilomètres...

J'avais eu l'occasion de croiser Colin Niel sur plusieurs salons et c'est grâce à une Opération Masse Critique de Babelio que j'ai pu découvrir son écriture à travers Seules les bêtes.

Difficile de parler de l'intrigue, de cette disparition et des répercussions par peur d'en dire trop. Il va vous falloir découvrir cela plus en détails par vous-même.

Seules les bêtes, c'est l'histoire d'une disparition, mais c'est surtout l'histoire de plusieurs personnages. D'Alice, de Joseph, de Maribé, de Michel ou encore d'Armand. Des personnages qui se retrouvent tous mêlés à cette fameuse disparition, sans vraiment le savoir, sans vraiment avoir de lien à première vue entre eux. Ils sont tous liés, ne le savent pas, ne se doutent pas que ce qu'ils peuvent faire ou dire va engendrer. C'est l'histoire de plusieurs vies, de plusieurs solitudes qui se croisent.

Un roman peut sembler prévisible aux premiers abords, mais peut aussi être très bon ! Il semble prévisible avec Alice et Joseph, le lecteur vient à imaginer les événements (oui parce qu'un livre, c'est aussi faire jouer l'imagination du lecteur et l'inviter à se faire sa propre histoire avant le dénouement !) et se retrouve alors d'autant plus surpris par la tournure que prend ensuite l'histoire. Qui aurait pu imaginer cela comme point de départ ? Sincèrement, je réponds personne ! Je ne me saurais jamais douté un seul instant que tout partait de ce genre de situation.

Avec Seules les bêtes, Colin Niel offre un polar noir et déroutant. Il nous plonge dans l'environnement de ses personnages grâce à des paysages particuliers qu'il réussit parfaitement à nous retranscrire, nous plonge au coeur des vies des divers protagonistes en offrant à chaque fois un langage et un vocabulaire propre à chacun (je crois que c'est ce que j'ai préféré !) et ponctue son histoire de rebondissements des plus surprenants pour en faire une intrigue réussie.

Seules les bêtes est un roman saisissant, surprenant, presque poignant. Dans ce livre, à travers ses personnages, Colin Niel met en avant la solitude des hommes, la capacité que certains ont à tout faire pour être aimés ou se sentir aimé. C'est noir, brut et maîtrisé du début à la fin. On aurait pu frôler le coup de coeur presque...

C'est au final une jolie découverte, une belle surprise, et après avoir lu celui-ci, peut-être, me laisserais-je tenter un jour par la lecture de ses autres romans...

En attendant, Seules les bêtes de Colin Niel est disponible aux Editions le Rouergue Noir.
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La 1re fois que j'entends parler de Colin Niel, c'est lors d'un apéritif lecture de mon club où beaucoup semblaient avoir apprécier Seules les bêtes. Depuis quelques semaines, je gardais en tête de le lire pour me faire ma propre opinion. Et voila, je vous la livre.

On parle beaucoup de roman chorale pour Seules les bêtes mais ce n'est pas comme ça que j'ai envie de le qualifier. Dans une chorale, toutes les voix s'entendent, s'entremêlent. Là, c'est plutôt un relai. 5 parties qui se succèdent et donnent, avec une nouvelle voix, un nouvel angle, un nouvel aspect de l'intrigue. Chacun son tour. En cela, Colin Niel maitrise bien ce qui est dit et ce qui est tu. Il développe ses personnages, leur pathos, leurs vies. Peut-être un peu trop mais du coup, le côté terroir/rural ressort bien.

L'intrigue de Seules les bêtes est parfaitement assemblée et structurée et pourtant, à trop bien faire, Colin Niel m'a fait sortir du roman. La 4e partie, dépaysante, originale, était bien partie jusqu'à devenir tellement improbable que les ficelles, non, les cordes romanesques de Seules les bêtes m'ont sauté aux yeux.
La suite sur le blog…
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Le style d'écriture est tout à fait ce que j'exècre. Après avoir lu les trois premières pages, j'ai failli refermer définitivement. Pourquoi supprimer les 'deux points, ouvrez les guillemets ' ? le livre commence comme un monologue intérieur, celui d'Alice, une assistante sociale de la mutualité agricole, qui donne un coup de main aux agriculteurs du causse sur la partie administrative. J'ai continué parce que l'auteur dresse le paysage d'un sujet que je connais un peu mais dont personne ne parle : le travail et la solitude d'une grande partie du monde agricole. le Causse est en émoi parce qu'une femme a disparu. L'auteur nous livre en 5 chapitres le point de vue de cinq protagonistes de l'affaire. Très belle construction et très bonne idée, même si le manque de ponctuation m'a gênée d'un bout à l'autre du livre. Livre qui va nous faire voyager plus loin qu'on s'y attend, et pour le coup, la façon de parler là-bas m'a semblé très vivante, et palpitante aussi. Les destins s'entremêlent contre toute attente. Mais la fin, bien trouvée par certains aspects, m'a dans son dernier paragraphe, laissée sur ma faim.

En refermant ce roman choral à 5 voix j'avais plutôt le sourire aux lèvres par cette histoire cocasse.
Elle débute dans les Causses dans un petit bourg puis une incursion en Afrique.
Le point de départ est la disparition d'Evelyne Ducat, femme d'un notable revenu au pays après avoir fait fortune à l'étranger qui s'est volatilisée lors d'une randonnée solitaire.
Chacun croit connaitre la vérité avec ses arguments et même des conflits vieux de 50 ans font leurs apparitions.

Alice : assistante sociale, fait le suivi des agriculteurs en détresse
Joseph : éleveur de brebis, se retrouve un soir avec un fardeau et tant bien que mal essaie de s'en dépatouiller.
Méribé : couturière, fille de bourgeois mais renie son statut
Armand : développeur web d'attrape nigaud, ses désirs sont fric et femme
Michel : éleveur de vaches et mari d'Aline

A vous de reconstituer le puzzle d'après les 5 récits

Un très bon moment de lecture. Par un procédé narratif habile, l'auteur propose le récit de l'enquête sur la disparition de la femme d'un notable par 5 protagonistes. La vérité se dévoile petit à petit au travers des différents points de vue. Au delà de l'intrigue très surprenante au final, l'auteur propose un portrait original et contrasté de la société rurale sans jamais la situer géographiquement, ainsi que des relations amoureuses sous toutes leurs formes.
Un livre original avec plusieurs niveaux de lecture...

Bon roman, bonne intrigue bien menée.
Une femme disparaît. Est-ce une fuite ou un crime ?
Cette histoire nous transporte dans un fait-divers tout à fait envisageable mais dont le dénouement reste difficilement prévisible.
Colin Niel encore une fois m'a séduit.
Cet auteur est à suivre de très près ...

Retrouvez aussi mon avis en vidéo via le lien ci-dessous.

J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman choral avec ses cinq chapitres = cinq personnages. Cela donne à chaque fois un éclairage unique et apporte beaucoup de profondeur à l'histoire.

Ce roman m'a marqué par sa thématique forte : l'exposition de la réalité des petits agriculteurs. Malgré tout, l'auteur n'en fait pas trop ce qui ne nuit pas à l'intrigue policière.

J'ai eu un peu du mal avec un des personnages qui m'a semblé trop en décalage et comme je n'ai pas accroché dès le départ avec ce personnage, le chapitre m'a paru un peu long. Vu le format choisi, j'imagine que c'était un risque à prendre par l'auteur.

À part cela, le roman est très bien écrit, chaque personnage est unique et cohérent, l'ambiance est parfois un peu pesante mais sans être angoissante et il n'y a pas d'effusion de sang ou de violence. Une très belle découverte. Je lirai d'autres romans de cet auteur !

Trouillomètre : 2/5 OK mais lis-le en journée : quelques scènes m'ont marquée, mais l'ensemble est soutenable. L'ambiance est parfois lourde voire glauque, mais je ne l'ai pas trouvée angoissante.
Lien : https://youtu.be/o8b100wu-Hw..

Seules les bêtes.
Colin NIEL

D'abord il y a Alice, travailleuse sociale « agricole » qui visite les paysans du coin pour les aider dans divers domaines (administratifs, psychologiques, financiers).
Vient ensuite Michel (le mari d'Alice) qui tente de faire (sur)vivre l'exploitation de son beau-père mais qui se sent terriblement seul dans son mariage.
Puis il y a Joseph, l'agriculteur introverti, vieux garçon, vivant de peu et principalement pour ses bêtes.
Maribé quant à elle est bien loin de chez elle dans ce coin des Causses à la végétation dense et au climat rude.
Et si cette jeune femme est là c'est par amour… pour une femme.
Encore plus loin de là, en Afrique, il y a Armand, qui vit d'une magouille bien rodée qui dépouille les hommes seuls en manque d'amour.
Et enfin Evelyne Ducat, cette femme qui a disparu et dont seule la voiture a été retrouvée au pied d'un chemin de randonnée.
Où est le corps d'Evelyne ?
Qui a tué Evelyne ?
Voilà les deux questions essentielles à cette histoire.

Un roman noir addictif.
Tout d'abord l'intrigue très prenante avec des liens qui se tissent peu à peu comme de la dentelle.
Puis les chapitres organisés par personnages : un roman choral très efficace !
La précision des descriptions (de la vie paysanne , de la décomposition par exemple) est fascinante.
Et ce climat, cette végétation et ces paysages qui contribuent à l'ambiance pesante et angoissante du roman.
Un très bon livre.

Le hic, c'est que j'ai découvert Colin Niel par un roman extraordinaire, ENTRE FAUVES, qui m'a sidérée.
Forcément, j'y suis retournée, sans doute un peu trop vite, persuadée de reprendre une claque...littéraire.

Ce roman est bien, choral : tour à tour, les protagonistes s'expriment, reviennent sur leur histoire, leur solitude et quête de l'autre; ici, dans les montagnes et la causse. Ailleurs aussi; bien loin. Sous des cieux moins bénis des dieux où la sorcellerie et sacrifices sont de rigueur pour s'attirer les meilleurs auspices. Mais la foudre tombe : une femme, celle de l'enfant du village, disparaît; l'affaire est à résoudre ? Pas forcément !

Il s'agit ici de comprendre la vie de chacun, faite d'isolement et de désamour, de solitude parmi les Hommes. Solitude qui mène au pire, dans des genres bien différents.

Il ne s'agit pas d'un récit policier mais plutôt d'un roman sur ceux qui aperçoivent une lumière au bout du tunnel de leurs émois. D'une course à l'"aime-moi". du mur que chacun se prend.

C'est mon deuxième Colin Niel et vais attendre un peu avant le troisième.