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Pascal Roman (Autre)Hans-Lukas Kieser (Autre)
EAN : 9782889011759
208 pages
Editions Antipodes (10/09/2020)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Sauver les enfants, sauver l'Arménie est consacré à l'oeuvre d'accueil d'enfants arméniens, dans le contexte du génocide des Arméniens de 1915, menée par le pasteur Antony Krafft-Bonnard (1869-1945) en Suisse dans la région genevoise (Begnins et Genève). Ce livre rend compte de cette page d'histoire de la Suisse à laquelle le pasteur Krafft-Bonnard a contribué à sa manière, dans le contexte plus large de l'accueil des réfugiés en Suisse au début du XXe siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai lu ce livre dans le cadre de la Masse Critique Non-Fiction : penser demain. Il est arrivé tardivement mais néanmoins je remercie à nouveau Babelio et les Editions Antipodes pour leur envoi.

Rédigé par un collectif d'auteurs, cet ouvrage historique est un bel hommage au pasteur Antony Krafft-Bonnard (1869-1945) qui très tôt dès la fin du 19ème siècle a été scandalisé par les injustices et persécutions dont étaient victimes les minorités chrétiennes, dans l'empire ottoman. Il a consacré sa vie entière à aider les Arméniens en particulier les orphelins victimes du génocide commis à partir de 1915.

Ce livre très pointu, que j'ai trouvé un peu difficile à lire, s'adresse surtout à des lecteurs initiés mais il peut-être lu par un public plus large. Il est important de toucher le plus de lecteurs possible et de les éclairer en leur rappelant des faits historiques lointains :
- les « massacres Hamidiens » de 1894-1896, qui tuèrent arbitrairement deux cent à trois cent mille Arméniens,
- le génocide de 1915-1916 au cours duquel les deux tiers des Arméniens vivant alors sur le territoire actuel de la Turquie périssent du fait de déportations, famines et massacres de grande ampleur,
- le traité de Sèvres, signé en août 1920 par lequel « La Turquie déclare reconnaître, comme l'ont déjà fait les puissances alliées, l'Arménie comme un État libre et indépendant. » mais qui ne sera pas jamais ratifié,
- le Traité de Lausanne de 1923 défavorable à l'Arménie. Il précise les frontières de la Turquie issue de l'Empire Ottoman et organise des déplacements de populations pour assurer l'homogénéité religieuse à l'intérieur de ses nouvelles frontières. Ceci entrainera de douloureux échanges de populations et de nouveaux exils.

Dans les années 1920 le pasteur Antony Krafft-Bonnard, secondé par son épouse et ses enfants, créa un foyer à Begnins dans la campagne vaudoise où furent accueillis près de 200 orphelins arméniens rescapés du génocide. «Ce n'est pas seulement un toit qui leur fut offert, mais le début d'une nouvelle vie.» La mission était de leur prodiguer soins et éducation. A l'origine, croyant fermement à la création prochaine d'une Arménie libre, l'instruction des pensionnaires arméniens se faisait dans leur langue maternelle, préservant leur culture et leurs traditions mais en s'adaptant au programme des écoles suisses pour leur permettre de poursuivre leurs études dans des établissements publics genevois. le traité de Lausanne mit fin aux espérances d'indépendance de l'Arménie et une grande partie des enfants recueillis par le pasteur resta définitivement en Suisse. Ce sont leurs témoignages émouvants et leurs biographies que le lecteur découvre à la fin de ce livre, le tout égayé par des photographies prises dans l'orphelinat ou les chalets de vacances en montagne.

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J'ai obtenu et lu ce livre dans le cadre de masse-critique non-fiction.
Cet ouvrage collectif historique est un très bel hommage au pasteur Antony Krafft-Bonnard, qui très tôt prendra la cause de l'Arménie, contre le  génocide.

Au début ce livre est un peu difficile à lire, il semble décousu, du fait que plusieurs auteurs apportent leurs touches, et qu'il n'y a pas une réelle chronologie, mais passés les premiers chapitres on se passionne pour cette cause.

On s'aperçoit que le temps passe, mais que rien ne change sur la scène internationale. Les traités se suivent mais rien ne bouge pour les arméniens. Aucun pays n'ira à l'encontre des turcs, en dehors de molles protestations.

Très tôt le pasteur Antony Krafft-Bonnard prend conscience de la tragédie qui se noue en Arménie. Très vite aussi la volonté d'ouvrir des orphelinats en Arménie s'efface, au profit de sites en Suisse. le but est de former, par une éducation dans la langue maternelle et autour de la culture Arménienne, des futurs cadres qui pourront un jour retourner et fonder une nation arménienne. Hélas  l‘échec du traité de Lausanne mettra fin à ce rêve, et les enfants resteront en suisse, ou émigreront vers d'autres pays après leurs éducation.
L'ouvrage est richement documentés de témoignages et de photographies.
Un bel ouvrage historique, dont pour moi, l'une des pièces maitresse est la lette de Harry KOUMROUYAN, fils d'émigrés arméniens  , qui se situe au milieu du livre, bouleversante d'émotion et de reconnaissance.

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Ce livre est composé de textes de différents auteurs, qui sont tous convergents, il éclaire toute une période de l'Histoire d'un peuple. C'est un hommage à l'oeuvre du pasteur suisse, Antony KRAFFT-BONNARD, mais aussi aux victimes de ce génocide arménien.
Ce qui est remarquable c'est le souci de cet homme de donner leur place à la culture d'appartenance et aux racines d'origine.
Pour mieux situer les événements, une carte des régions citées fait défaut, elle aurait été utile et complémentaire de la carte page 17.
Je n'ai pas l'habitude de lire des ouvrages historiques, mais après les deux premiers chapitres, je n'ai plus lâcher ce livre. le récit est objectif et bien étayé. C'est le tragique destin de milliers d'arméniens et comment la défense de leur cause est pour la famille Krafft-Bonnard l'engagement de toute une vie.
J'ai constaté qu'il y a eu beaucoup plus d'enfants garçons sauvés par rapport aux enfants filles, sans doute cela aurait pu faire l'objet d'un chapitre.
Merci aux auteures et auteurs,
Merci aux éditions Antipodes

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Finalement, le témoignage d’Antony Krafft-Bonnard apparaît d’une actualité saisissante, qui devrait nous aider, par le passé, à lire le présent des massacres de chrétiens au Proche ou au Moyen-Orient et des migrations forcées qui s’ensuivent.
Il nous invite aussi, dans cette première partie du XXIème siècle, à prendre la mesure de ces souffrances, dans une fidélité à son message, marqué par la devise de la famille Krafft, héritée de plusieurs siècles*, qu’il honore par son œuvre : « Coram hominibus standum, coram deo genu flectendum » (Devant les hommes se tenir debout, devant Dieu fléchir le genou).

*. Cette devise serait liée à la lettre d’armoiries reçue en 1596, à Ravensburg (source : M. Krafft, Famille Krafft de Vevey, 2017, édition personnelle).
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Honte à toi Turquie de 1915. Tu as voulu te séparer d’un de tes fils, le plus obéissant, le plus fidèle, celui qui assurait ton économie et participait à la richesse de ton empire. Tu l’as pillé, volé, tu lui as refusé d’être humain. Comment un parent peut-il renier un de ses enfants ?
Honte à toi Turquie actuelle, et à ton président, qui a altéré ton histoire et ne l’assume pas. Tu as beau construire une très grande mosquée dans la capitale, Allah ne l’accueillera pas ! Le « travail » a été incomplet. Il y a trop de traces. Tu es un monstre et tu nies. Les villages d’Anatolie, même rebaptisés, sont parsemés d’inscriptions, de croix dans la pierre qui survivront encore mille ans.
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L e peuple arménien erre sans patrie, sans foyer, sans famille, sans "papiers", sans état civil, sans ressources et sans travail.
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La loi des impérialismes interdisait de prendre ces questions d'humanité pour ce qu'elles étaient.
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