AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 234 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La jeune fille qui a bousculé nos vies

En racontant dans «Le palais des orties» le bouleversement des sens provoqué par l'arrivée d'une bénévole dans une famille d'agriculteurs, Marie Nimier nous livre une réflexion aussi surprenante qu'incandescente de la passion amoureuse.

Le travail est difficile à la ferme de Nora et de Simon. À 13 ans, leur fils Noé n'est pas d'un grand secours et à 17 ans leur fille Anaïs, qui ne rentre que le week-end, ne peut guère les soutenir dans leur projet de cultiver, de transformer et de vendre les orties sous différentes préparations. Avec leurs moyens limités, ils pensent toutefois avoir trouvé une solution en accueillant une woofeuse, autrement dit une personne membre du World-Wide Opportunities on Organic Farms, un réseau de bénévoles qui mettent leurs bras à disposition des agriculteurs en échange du gîte et du couvert.
La jeune fille qui se présente, avec 24h d'avance sur la date convenue, s'appelle Frederica ou plus simplement Fred. Et si certains côtés de sa personnalité dérangent Nora, elle ne peut guère faire la fine bouche. D'autant que Cheese et Rimbaud, les chien et chat du domaine, semblent déjà l'avoir adoptée. Tout comme le feront les enfants, les voisins et les habitants qui croiseront son chemin. En fait, personne ne semble résister à la belle jeune fille.
Mais comme elle se met au travail avec ardeur, ce serait même plutôt un avantage. «Malgré ses mains fines et ses ongles longs, Fred travaillait comme elle marchait, régulièrement, avec obstination. Elle ne voulait jamais s'arrêter, même pour boire un verre d'eau, il fallait qu'elle finisse, qu'elle aille jusqu'au bout de sa mission.»
Au fil des jours, la greffe semble prendre, chacun se découvrant un peu plus, même si les histoires de Fred pouvaient donner l'impression «qu'elle réinventait sa vie selon les jours, l'humeur ou les circonstances.»
Un soir, après le dîner, Frederica a fait la démonstration qu'elle savait «cracher le chocolat», c'est-à-dire, enflammer la poudre de chocolat à la manière d'une cracheuse de feu. «C'est à ce moment-là, ce moment très exactement où le nuage s'était transformé en flamme, que je compris ce qui était en train de se jouer dans cette maison. En moins d'une semaine, Fred avait conquis tout le monde. Et les animaux. Et les lieux. Et les hommes. Chacun, et je m'inclus dans ce chacun, guettait les signes de son attention. Chacun voulait être préféré, chacun était heureux quand il était regardé, mais cette joie se doublait d'une sourde inquiétude – chacun était jaloux, chacun dépossédé quand Fred s'éloignait. Cette jeune fille sortie de nulle part avait changé la donne.»
Urticante comme les orties, l'action va alors devenir piquante. La prise de risque est assumée, les rendez-vous secrets s'enchaînent, la passion bouscule toutes les certitudes. Au point de ne plus avoir les mots pour dire combien elle est jouissive. «Il me semble inouï qu'il n'y ait qu'un seul verbe et bien peu d'expressions pour désigner le sommet du plaisir, alors qu'il en existe plus de trente dans la vallée pour désigner la pluie. Il y a pourtant autant de différences entre un crachin et une averse qu'entre un orgasme et un autre orgasme.»
Marie Nimier emprunte les voies défendues avec jubilation, faisant de ce Palais des Orties un symbole des choix assumés, de l'émancipation, de la liberté qui s'affranchit des diktats de la société la plus bien-pensante. C'est cru, c'est bon et ça fait un bien fou!

Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          552
Dans son dernier roman, "Le palais des orties" publié aux éditions Gallimard, Marie Nimier raconte une histoire d'amour entre deux femmes. "L'ortie est la plante qui a une dualité intéressante pour une histoire d'amour" dit-elle. "Elle est piquante, on s'en méfie, elle est urticante, mais en même temps elle est pleine de qualités et de vertus," explique l'auteure…. En deux phrases, l'essentiel de cette fiction est donné ! Sa dualité…son ambivalence ainsi que son piquant indéniable !

Une très jeune femme , Frederica, surnommée « Fred », une woofeuse, offre ses bras dans une exploitation contre le gîte et le couvert !Personnalité solaire et mystérieuse, qui va chambouler la vie de toute la maisonnée !

Amusant et jubilatoire d'écrire un roman à partir de la culture d'une plante aussi peu aimée : l'ortie. Nous avons tous , des souvenirs d'enfance, pas spécialement plaisants ! Pour ma part, dans les terres intérieures de Bretagne, les orties ne manquaient pas, et le souvenir m'en est fort désagréable : la nourrice assez âgée qui prenait soin de moi, avait de brutales méthodes d'apprentissage pour les enfants : des fessées avec des orties !!! une époque… où éduquer un enfant s'apparentait plus à du « dressage » !...

… Alors retrouver cette fichue plante accompagnant toute une histoire, de famille, d'amour m'a intriguée et fait franchement sourire.
Frederica surgit dans l'histoire d'une famille plutôt sympathique, travailleuse, dans la débrouille et la bonne humeur , en dépit des difficultés à joindre les deux bouts, à payer les factures… Un couple uni, Nora et Simon, leurs deux enfants : Anaïs, 17 ans, en pension, mais en contact fréquent avec ses parents, toujours pleine d'idée nouvelles pour faire évoluer la ferme de ses grands-parents et parents…auxquels elle rêve de succéder… et le petit frère, Noé… ingénieux, inventif, assez proche de son père… qui se cherche comme tout préadolescent…

« Depuis qu'elle était partie en pension dans un lycée agricole, Anaïs avait plein d'idées pour que la ferme de ses grands-parents, qui était maintenant celle de ses parents, et peut-être un jour la sienne, puisse de développer. Elle croyait en un monde différent. Un monde où la richesse ne passerait pas par l'argent. » (p. 15)

Fred. Illuminera tour à tour la maisonnée, s'éprendra de son hôtesse, Nora…. N'en disons pas plus !…

De multiples descriptions touchant l'énergie déployée de toute la famille pour faire vivre cette exploitation… Un univers dynamique loin de nos préoccupations citadines, ou les journées sont dévorées par le travail, travail très physique…avec bien sûr la satisfaction des nouvelles idées lorsqu'elles apportent des résultats… même si il y a la vie à la campagne, un rythme sain, on a l'impression d'un effort sans fin, avec toujours un équilibre pécuniaire des plus précaires…Mais il y a aussi de la magie dans cet univers…où chaque chose possède également un relief particulier…même ce qui pourrait paraître anodin, ordinaire. Un univers où le regard a une autre attention, une autre densité. le style de Marie Nimier se révèle fluide et empreint d'une belle poésie ; comme l' extrait suivant nous le signifie dans l'extrême simplicité :

« L'argent coûte cher au pays des orties. (…) La vétusté des toitures, en l'occurrence, présente quelques avantages, dont un qui nous tient particulièrement à coeur : quand le thermomètre plonge en dessous de zéro, les gouttes de pluie s'immobilisent dans les trous de la tôle au lieu de glisser vers le sol et sculptent un ciel de pendeloques qui accrochent la lumière. Chaque année, on les photographie. C'est notre luxe à nous. Notre galerie des glaces. « (p. 51)

le titre de ce texte a été fort judicieusement choisi.
« le Palais des orties » , Un oxymore singulier : L'extraordinaire, le somptueux associé à la plante la plus modeste, la plus impersonnelle qui soit…Comme ce rayon de soleil aveuglant que représente l'arrivée et la personnalité de Frederica dans un univers du labeur, du quotidien rivé aux éléments les plus terre à terre. Un contraste des plus saisissants : contraste dans la personnalité des personnages, comme contrastes dans le contenu des existences : la jeunesse, le monde installé de deux adultes, d'un couple, deux enfants qui vont vers leur avenir, à construire, et une fée clochette qui passe dans tout ce petit monde comme une météore, ne pouvant que faire rêver ou fantasmer, puisqu'elle ne fait que passer, qu'elle est l'AILLEURS. Cet ailleurs inconnu, qui fait peur et attire !

Dans cette histoire passionnelle , l'ortie prend toute sa force symbolique.

« Les orties sont des plantes rudérales, du latin –rudus, ruderis, décombres. Comme la pensée tricolore, le mouron des oiseaux, le chardon et les pissenlits, elles aiment les friches, les terres abandonnées et, de manière plus générale, s'installent sur des sols sans compétition, souvent altérés par la main de l'homme. Leur cycle de vie est court, leurs propriétés innombrables. Fred n'était pas arrivée seule au Palais, elle était venue avec son histoire, et son histoire s'était répandue sur nous comme les orties prospèrent en terrain perturbé. Ensemble, nous avions réussi à repousser le passé. (p. 250) »

Une lecture singulière où on se laisse embarquer, en dépit de l'abondance de certaines descriptions techniques, pouvant sans doute rebuter certains lecteurs. Pour ma part, j'ai passé outre…et me suis laissée porter par le style et la petite musique personnelle de l'auteure !
Commenter  J’apprécie          404
Quand Fred débarque au Palais des orties, en cet été caniculaire, c'est un vent de fraîcheur qui semble entrer dans la maison, comme quand, au matin, on ouvre les fenêtres pour changer un air déjà trop lourd.
Fred est woofeuse.
En voilà un joli mot me direz-vous ?
J'explique.
Contre gîte et couverts elle vient donner un coup de main aux travaux quotidiens.
Sous son apparence fragile, la jeune métisse ne manque pourtant ni de courage ni d'énergie.
Nora, Simon, leurs enfants Anaïs et Noé et même le chien Cheese sont sous le charme.
Pourtant, en arrivant avec un jour d'avance, elle avait un peu contrarié la mère de famille.
C'est un beau roman, c'est une belle histoire, ainsi disait la chanson, et c'est sous la plume de Marie Nimier que s'écrit cette romance d'aujourd'hui.
La romancière aurait pu choisir de vertes prairies ou d'immenses champs de fleurs pour y poser sa ferme, mais non, là on ne cultive pas la luzerne, les céréales ou.... l'oeillet, là,  pousse l'ortie.
Il fallait y penser tout de même, écrire une histoire d'amour au milieu des orties.
Avouez qu'il y a plus poétique, non ?
Cette plante que nous autres habitants des campagnes fuyons à toutes jambes.
Marie Nimier en fait un produit magique, ses fermiers exploitent l'ortille, comme certains l'appellent,  sous toutes ses formes, et s'ils manquent d'idées pour multiplier la gamme offerte, comptez sur Fred pour en trouver.
Au moins, pas besoin de se faire de soucis pour la cultiver, ça pousse tout seul et ça envahit le terrain, bien en-dehors des limites, jusqu'à venir conquérir les terres voisines au grand dam des riverains qui ne sont pourtant pas nombreux.
Mais au-delà des multiples propriétés de cette urticacée c'est une autre histoire que l'auteure déroule sous nos yeux.
Tout en douceur, au fil des pages, ses personnages se transforment.
Quand on se frotte à l'ortie, notre premier réflexe et de nous soulager là où ça démange.
Fred serait-elle comme ces urticas (orties dans le langage savant) ?
Parce que, qui s'y frotte, s'y pique.
Elle est belle, elle est séductrice, comment résister.
Marie Nimier n'en fait pas trop, si l'herbacée est urticante,  l'amour ne pique pas. Les corps se frôlent, les lèvres s'aimantent, les mains caressent, les coeurs chavirent.
C'est léger, sans tabou mais sans excès.
Elle fait de son lecteur un spectateur, pas un voyeur.
On ne peut rester insensible à ce qu'elle offre à nos yeux, elle le fait avec talent.
Une lecture envoûtante, comme son personnage.
Devant la fenêtre, dans ma Bresse bourguignonne, je guette. Peut-être la verrai-je passer, sac sur le dos, souriante, lumineuse...
Commenter  J’apprécie          381
Après un premier passage à la ferme avec le monde du vivant de Florent Marchet (que je vous conseille également), me voilà de retour dans le monde agricole avec le palais des orties de Marie Nimier. Ici le woofer perturbateur ne s'appelle pas Théo mais Frédérica, c'est une jeune femme adroite et très jolie. Recrutée par Nora et Simon pour aider au ramassage des orties, elle va vite bouleverser le fonctionnement de la maisonnée...La plume de Marie Nimier, que je n'avais pas lu depuis longtemps, est toujours aussi agréable et percutante. Ses phrases font mouche et instaurent à merveille un climat de passion amoureuse.
J'ai passé un agréable moment avec ce texte fin, sensible, qui garde à la fin une part de mystère (et c'est tant mieux 😀).
Commenter  J’apprécie          370
Savez-vous ce qu'est un woofeur ? C'est quelqu'un qui désire connaître le milieu agricole, bio et écolo, tout en voyageant. Ce système repose sur l'échange, le woofeur s'engage à donner un coup de main contre le gîte et le couvert, et il partage la vie de la famille.
J'ai découvert cette démarche originale avec Frederica, jeune woofeuse, qui débarque un beau matin dans la ferme de Nora et Simon. Avec leurs deux enfants, Anaïs et Noé, ils cultivent l'ortie, celle plante mal aimée et pourtant regorgeant de bienfaits. le travail est rude, il faut se débrouiller avec peu, s'occuper des récoltes tout en retapant la vieille ferme, et la besogne est écrasante.
Suspicieuse au début, Nora va vite tomber sous le charme de la belle Fred, tout comme le reste de la maisonnée, y compris le chien qui la suit partout. Fred arrive à point, car le couple croule sous le travail. En plus de sa bonne humeur et de son coup de main, la jeune fille va apporter le trouble et le mystère. Elle a voyagé, connait beaucoup de choses comme « cracher le chocolat » en enflammant la poudre de chocolat, ce qui plait beaucoup à Noé. Elle est très libre aussi et critique la chasse aux corneilles que pratique Simon à la demande des voisins qui n'aiment pas leurs craillements. Et si Simon se laissait séduire par cette belle plante sensuelle et libre ? Nora ressent les affres de la jalousie. Pourtant, l'entente est totale entre les deux femmes qui deviennent complices lorsqu'elles vont faire le ménage dans la maison secondaire des voisins friqués.
Nora et Fred vont se découvrir à travers les tâches quotidiennes, créant même de nouveaux produits comme le pesto d'orties. Elles s'apprivoisent peu à peu.
A la ferme, tous veulent profiter de la présence de Fred, elle est devenue indispensable à chacun, s'est installée dans leur vie comme si elle avait été toujours là et prolonge son séjour. Jusqu'à cette fête au village qui va bousculer les choses. Et si les protagonistes de cette histoire allaient aussi devenir urticants pour les autres ?

D'une plume alerte et sensuelle, Marie Nimier nous raconte une passion aussi brûlante que les piqures d'orties, au point de menacer la vie d'une famille.
Ce roman est une histoire de liberté et de tabous foulés aux pieds. L'originalité, c'est de la placer au milieu de champs d'ortie, une culture marginale. J'ai regretté quelques longueurs, mais j'ai été séduite par les personnages féminins, plutôt attachants, tout en regrettant que Simon reste en retrait.
J'ai aimé le personnage de Fred qui est drôle, effrontée mais avec sa part de mystère. Il y a de la sensualité, de la tendresse aussi, au milieu de ces champs d'orties.
Commenter  J’apprécie          364
Loin des grosses entreprises agricoles qui diversifient leur productions et surfent sur des cultures très affriolantes, Simon et Nora cultivent une seule plante et pas forcément la plus sexy ...

Car finalement, malgré ses épines, cette plante peut avoir des effets dans divers domaines que ce soient - cosmétique, horticulture, cuisine,..- et la ferme familiale de devenir alors un vaste champs d'expérimentation permettant au couple et à leurs deux enfants de vivre de la permaculture que tous les confinés du moment souhaitent ardemment .
.Tout se passerait dans le meilleur des mondes si une sublime jeune femme, Fred, amenée à donner un coup de main bénévole à la ferme dans le cadre du fameux Woofing, pratique très à la mode, n'allait venir troubler tous les membres de la ferme, et surtout Nora, la narratrice du roman de Marie Minier qui voit tous ses repères s'écrouler devant cette jeune femme aussi libre qu'effrontée, mytérieuse et terriblement séductrice et séduisante.

Car contrairement à ce que le début du résumé pourrait laisser penser, le dernier roman de Marie Nimier (autrice notamment de la reine du silence) n'est pas un de ces romans glorifiant le monde agricole comme récemment Cécile Coulon ou Florent Marchet ont pu le faire...

Ici, même si le décor et la culture de l'ortie a son importance, c'est vraiment une histoire de trouble et de passion que Marie Nimier nous raconte dans son excellent dernier roman.

contributor_10256_195x320

Mais bien loin de la romance vaguement gnangnan, Marie Nimier insuffle à son récit une liberté de ton et une sensualité dans son texte dont le mélange d'insolence et de drolerie séduit largement.

On pense forcément au jeune garçon du Théorème de Pasolini avec l'irruption de cette jeune fille, à la beauté du diable qui va faire chavirer tous les membres de cette famille en apparence soudée autour de la culture de l'ortie .

Marie Nimier nous peint la confusion des sens et des sentiments, d'une écriture où chaque mot est particulièrement bien pensé et où derrière la dérision et la finesse de la plume, se loge la sensibilité et la folie de la passion à un moment où on ne l'attendait plus du tout.

Et en filigrane, le parallèle entre le désir et l'ortie qui nous démange lorsqu'on s'y frotte d'un peu trop près est particulièrement pertinent et original ...

Un des meilleurs récents romans qui ait pu aborder ce sujet tellement éculé et casse gueule du vertige de l'amour et ses métamorphoses.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          330
Récit d'une passion brûlante entre deux femmes, qui se trouvent.

L'une, woofeuse de passage, pour aider au travaux de permaculture des orties, habituée aux changements.

L'autre, mère de famille de deux grands enfants, mariée et qui se découvre une attirance sexuelle pour le sexe féminin ; avec hésitation tout d'abord et puis avec passion.

Un épisode, assez court, heureusement, sur la tuerie de corneilles qui m'a bien révolté et agacé , et m'a surtout conforté dans la détestation de toutes formes de chasses.

Pour conclure :

Nora attirée par Frédérica comme un papillon de nuit par la lumière.

Un palais des orties où tout est métamorphose.
Commenter  J’apprécie          200
C'est en entendant de très bonnes critiques de ce roman au Masque et la plume que j'ai eu envie de le lire.
Le sujet n'est pas banal. Il s'agit d'un couple d'agriculteurs Nora et Simon qui se sont lancés dans la culture de l'ortie. Ils produisent du purin d'ortie, du pesto et même du parfum qu'ils vendent sur un marché proche de chez eux. Afin de rendre leur entreprise viable, ils font appel à une wwoofeuse. C'est Frédérica, une jeune femme métisse qui vient les aider dans les tâches de la ferme tout en étant logée et nourrie. Très vite, elle va s'adapter à la vie rurale et trouver sa place dans la famille. Mais elle va aussi semer le trouble. Il y aura aussi une belle histoire d'amour mais je n'en dirai pas plus, je vous laisse découvrir.
On sent que l'auteure s'est bien documentée sur le sujet, tout est très crédible et réaliste.
Les personnages existent vraiment, on a l'impression de bien connaître Nora, Simon, Anaïs et Noé, très bien décrits.
Un roman lumineux et très plaisant que je recommande.
Commenter  J’apprécie          190
Ca démarre de façon très classique, façon "Théorème". Un jeune woofeuse ( qui travaille bénévolement contre un hébergement) débarque dans une famille d'agriculteurs cultivant des orties et vendant vaille que vaille moultes produits dérivés. Elle est jeune, belle, forcément séduisante. On devine que tout le monde va tomber sous son charme et plus puisque affinités. Cele ne se déroulera pas tout à fait ça mais presque...
Sur une trame somme toute classique, Marie Nimier, en plus de faire se trousser deux héroïnes, trousse aussi une jolie histoire très agréable à lire. On s'intéresse autant à la culture de l'ortie qu'à la vie de ces agriculteurs d'un nouveau genre. L'intrigue est soigneusement menée, peuplée de détails, de personnages attachants ou singuliers. On appréciera le crescendo passionnel d'une rencontre inattendue, petit plaidoyer pour signifier que l'amour se fiche des genres.

Sans bousculer ni le genre, ni la littérature et en embarquant sans heurt et avec tact le lecteur, l'auteur prouve une nouvelle fois son talent de conteuse. Autour d'un sujet assez rebattu, Marie Nimier nous offre un très agréable moment de lecture, pariant sur la simplicité de l'intrigue qu'elle transcende par un sens inné du détail, composant ainsi un récit attachant qui peut, ici ou là, devenir assez piquant... On ne met pas l'ortie en vedette pour rien !




Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          150
Voilà longtemps que je n'avais pas été captée ainsi par un roman dont l'intrigue est , somme toute, assez simple. C'est grâce au sens du détail, à l'incarnation attachante des personnages, et à une qualité d'écriture que Marie Nimier, qui a le sens de la formule et sait créer des univers, a pleinement réussi à me convaincre.
Le cadre : une ferme, dans un coin de France banal, non dénommé ni déterminé, où l' on fait pousser ( ce qui est moins banal) des orties.
Les personnages : les exploitants de la ferme : Nora et Simon et leurs deux enfants Anaïs et Noé. Une vie simple, du labeur et de l'inventivité pour arriver à l'équilibre économique. le couple est solide. Anaïs qui a 17 ans est très investie dans le devenir de la ferme. Il y a aussi le chien Cheese et le chat Rimbaud.
Le ferment du changement : Frédérica, qui vient offrir sa force de travail contre logement et nourriture sur la base d'un volontariat ( Woofing)
C'est Nora qui raconte l'histoire de cette rencontre déstabilisante. le récit démarre avec l'arrivée de Fred, très belle métis aux yeux clairs. L'aisance et le regard qu'elle porte sur les choses sont déconcertants. Oui, déconcertée est sans doute le mot qui convient pour dire ce que ressent Nora lors de son premier contact avec la jeune femme. Il y a chez Fred quelque chose qui accroche immédiatement , autant les humains de tous âges que les animaux et Nora ne sait qu'en penser.
D'autant que Fred reste assez mystérieuse sur sa vie dont on n'apprendra que quelques évènements marquants au détour du récit.
Au fil des jours, du partage d'un quotidien actif, centré sur le travail, Nora va se faire surprendre. Fred éveillera en elle des sentiments forts et violents qui ne la laisseront pas indemne.
Une partie du roman évoque toutes les applications trouvées pour l'ortie, cette partie m'a à la fois intéressée et amusée, j'ai trouvé que l'auteure rendait justice à cette plante mal aimée.
Et les personnages secondaires ne sont pas négligés. ils forment une galerie de portrait souvent amusante.
Quant à la fin qui est ouverte elle m'a laissée un peu en plan ! ou plutôt sans plan !
Je recommande avec plaisir ce roman que j'ai eu la chance de recevoir dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (492) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5267 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}