Clark effectua plusieurs missions de bombardement au-dessus de l'Allemagne en tant que mitrailleur, et un avion dans lequel il se trouvait, sérieusement endommagé par la Flak, faillit se désintégrer au-dessus de la Ruhr. Clark, qui ne jouait pas les héros d'opérette, me dit qu'il avait crevé de peur, mais que ce qui l'avait particulièrement terrorisé, c'était l'idée de sauter en parachute ; ce n'était pas tant la perspective de la descente et de l'atterrissage qui l'effrayait que l'idée de ce que Hitler pouvait lui faire à l'arrivée... "Ce fumier me foutrait dans une cage et me trimballerait dans toute l'Allemagne en faisant payer 10 marks le droit de me reluquer."
J'ai volontairement situé le début de ces note sur Goldwyn au cours d'un dîner qu'il donnait dans sa maison car il tenait tout particulièrement à se conduire en grand seigneur - ce qu'il faisait quand il était chez lui. Il était un hôte irréprochable ; même si une heure plus tôt, il avait frappé du poing sur son bureau en vous hurlant des imprécations, dès l'instant où il se trouvait dans sa maison de Laurel Way il venait vous accueillr en souriant à la porte, prévenant vos désirs pendant toute la soirée et vous raccompagnait lui-même jusqu'à votre voiture au moment du départ.
Souffrir de manie égocentrique est absolument essentiel pour être acteur ; il ne peut pas en être autrement. Le comble de la manie égocentrique est atteint quand on s'assied à une table et qu'on écrit 130 000 mots sur sa propre personne.
Quelque effort qu'un acteur fasse pour rester en coulisse, sa nature profonde le poussera toujours à se camper au milieu de la scène ; si cela devait m'arriver, je vous prierai de m'en excuser.