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Simone Hilling (Traducteur)Rosine Fitzgerald (Traducteur)
EAN : 9782840498315
951 pages
Seguier Editions (21/05/2021)
3.94/5   17 notes
Résumé :
S'il fallait décerner un prix d'élégance aux acteurs, alors David Niven recueillerait tous les suffrages. Rarement le complet rayé et le trait de moustache auront été si bien portés à Hollywood, et l'on ne s'étonnera pas que Ian Fleming pût l'imaginer dans le rôle de James Bond. Est-il annoncé au casting d'un film qu'on s'attend à le voir dîner en chemise à plastron, nœud papillon et slippers aux pieds ; avec lui, on pressent surtout les dialogues ironiques et toute... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
David Niven nous propose de partager quelques souvenirs de sa vie, de son enfance à la scolarité franchement contrariée par un esprit toujours prompt à la déconnade et de son passage à Sandhurst et/donc dans l'armée britannique (trois ans, tout de même…) à… Hollywood, où il a fait la carrière que l'on sait.

Ses études à Sandhurst expliquent probablement qu'il se tienne toujours très droit, mais j'ai soudain trouvé bien plus improbable qu'il se soit retrouvé à Hollywood ensuite !

Laissant entendre que, durant les quelques cinquante ans qu'il survole sans jamais s'appesantir, il n'a rien perdu de son esprit toujours (très très, en fait) prompt à la déconnade, David Niven nous régale surtout d'anecdotes, blagues, entourloupes et moments gênants où il ne se donne jamais le beau rôle mais qui racontent un peu de sa vie.

Et c'est souvent très drôle.

Qu'il s'agisse de son quotidien dans les différentes écoles où il a exercé ses talents, de Sandhurst ou du temps qu'il a passé cantonné à Malte entre 1930 et 1933, il préfère généralement se souvenir des conséquences de rencontres avec des types aussi farfelus que lui, ce qui entraîne nécessairement toutes sortes de situations cocasses et de blagues aux conséquences imprévisibles.
Il n'élude pas les difficultés qu'il a eu à gagner sa vie à son arrivée aux Etats-Unis, prenant n'importe quel petit boulot, tentant la vente de whisky et même montant avec quelques optimistes un improbable spectacle de rodéo dont la réussite ira se fracasser contre les appétits de la mafia d'Atlantic City !

Puis David Niven décide de devenir acteur, avant de partir pour Hollywood. Là, il ne cache pas sa peine à décrocher ses premiers rôles, ni les problèmes posés par sa désinvolture à l'endroit des services américains de l'immigration qui lui vaudront de devoir passer… un certain temps derrière la frontière mexicaine pour décrocher un permis de travail.

Ce qu'il souligne bien volontiers, c'est la chance qu'il a eue de rencontrer très souvent les bonnes personnes au bon moment. A le lire, ça lui a considérablement facilité les choses aux moments opportuns, même s'il a aussi su gâcher quelques chances en prenant la mauvaise décision ou en participant à une nouvelle irrésistible déconnade.

Même son engagement durant la Seconde guerre mondiale ne donne pas lieu à un récit
héroïque : David Niven préfère raconter ses retrouvailles avec un de ses anciens camarades de l'armée à Malte entraînant quelques péripéties ensuite, ou le courage dont ont fait preuve nombre de personnes qu'il a rencontrées.

Le monde d'Hollywwod, avant et après guerre, est largement évoqué, avec une brochette d'acteurs, réalisateurs, producteurs, qu'il croque avec plaisir quand il a quelque chose de drôle ou d'émouvant à en dire. Il parle très rarement et en peu de mots de gens qu'il n'aime pas.
Ca pourrait agacer s'il n'y mettait pas l'élégance qu'il semble manifester en tout.
J'ai donc passé un très bon (et long, 950 pages…) moment en compagnie de cet acteur à la carrière inégale, laquelle est finalement peu abordée, et surtout sous l'angle de… la déconnade qui semble bien avoir été un moteur exigeant dans sa vie !

Les titres des deux volumes rassemblés par les éditions Séguier en un seul sont bien plus évocateurs que ce "Mémoires" inscrit sur la couverture : "The Moon's a balloon" pour le premier, "Bring on the Empty Horses" faisant référence au vocabulaire très singulier de Sam Goldwyn pour le second.

Rassembler les deux pouvait sembler une bonne idée, mais en fait pas pour moi qui aurais mieux fait de laisser l'ouvrage de côté un an ou deux après avoir lu la première partie que j'ai trouvé pleine d'humour et d'élégance.

En effet, le second opus, publié initialement quatre ans après le premier, même s'il se concentre essentiellement sur l'évocation de personnes que David Niven a fréquentées à Hollywood, reprend beaucoup d'anecdotes déjà évoquées dans le premier.
La même verve et le même humour s'y manifestent également mais, les anecdotes étant connues, ça un a air de déjà-vu.
Le mode narratif y est cependant différent, et s'y trouve le récit glaçant en deux parties intitulé "Notre petite fille", qui suit une jeune star que David Niven a connue, qu'il appelle Missie et dont il décrit la descente aux enfers avec une justesse remarquable.
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Les Éditions Séguier publient en un seul volume les deux livres de souvenirs écrits par David Niven en 1971 et 1977 sous les titres Décrocher la lune et Étoiles filantes. Excellente idée.
L'acteur britannique jusqu'au bout des ongles a connu une carrière exceptionnelle à Hollywood et en Europe des années 30 jusqu'aux années 80. Sans s'attarder, il évoque une enfance peu heureuse dans une famille désargentée, entre une mère distante et un beau-père glacial, des pensionnats sordides et des écoles pour garçons difficiles, la Public School de Stowe et le Collège militaire royal de Sandhurst. Il quitte l'armée après quelques années, juste avant de passer en cour martiale à la suite d'une incartade. Niven embarque pour les Etats-Unis où il vend de l'alcool pendant la prohibition, organise des spectacles hippiques et échoue à Hollywood en 1934. Après quelques mois de galère et de figuration, il est pris sous contrat par Samuel Goldwyn et c'est le début d'une carrière tourbillonnante, marquée par un nombre incroyable de fêtes, de beuveries pur malt, de conquêtes féminines, d'amitiés viriles et de séances de pêche à la ligne.
Le style « so british » de David Niven est fait de légèreté, d'humour et d'autodérision, même quand il évoque son retour à Londres en 1939 et ses années de guerre. Il nous livre une description bienveillante mais non complaisante du paysage cinématographique hollywoodien, éclairant en particulier le système des studios qui exerçaient un contrôle sans partage sur la carrière des acteurs sous contrat. Il dresse des portraits pleins de sympathie des innombrables artistes, producteurs, chroniqueurs et scénaristes dont il a croisé la route, s'attardant notamment sur Goldwyn, David Selznick, Jack Warner, Errol Flynn, John Huston, Clark Gable, Ernst Lubitsch ou Humphrey Bogart. En revanche, il dépeint sous un jour peu glorieux les horribles et puissantes commères Hedda Hopper et Louella Parsons.
David Niven ne s'attarde pas à analyser les 110 films qui ont jalonné sa carrière. Il balaie d'ailleurs en quelques phrases désinvoltes les décennies 50 et 60, qui comptent pourtant des films mémorables. On est frappé par son étonnante aisance à se faire des relations et des amis partout où il passe. Avec tact, il reste discret quant aux dames dont il a partagé le lit, du moins jusqu'à son premier mariage, son veuvage et son remariage. Ses souvenirs sont marqués par l'élégance et le goût de vivre.
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Ces "Mémoires" sont en fait constitués de 2 ouvrages "Décrocher la lune", autobiographie, et "Etoiles filantes" pastilles sur Hollywood.
Le 1er a ma préférence tant David Niven nous parle de sa vie avec énormément d'humour sur lui-même, on sourit et rit beaucoup. Aucune once de vanité chez lui qui ne nous cache rien de ses qualités et ses défauts. Formidable et lucide spectateur de lui-même il se révèle totalement humain et attachant. le 2d ouvrage nous livre ses rencontres avec le monde d'Hollywood. Pas de "bashing" et de révélations à sensation; Niven est un "gentil" souvent plein de bienveillance pour les uns et les autres, cherchant le bien parmi le mal ! C'est une époque qui revit à travers les pages et avec le prisme de cet acteur jamais dupe mais jamais revanchard.
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Le livre tient à la fois de “Ici Parisˮ, “Images du mondeˮ, “Closerˮ et autres proses habituellement réservées aux salons de coiffure et/ou cabinets d'attente de dentiste. Les premiers chapitres où l'auteur évoque son enfance, rude, et son passage à l'armée puis ses activités pendant la seconde guerre mondiale ne manquent pas d'intérêt. Ensuite, le récit de comment il a pénétré le milieu du cinéma hollywoodien notamment, à coups de piston et de relations mondaines, devient vite soporifique, répétitif, convenu. Les diners, “partyˮ, histoires de cul, devant ou derrière la caméra, soirées mondaines et autres batifolements lassent, encore plus vite qu'un film de Rohmer, c'est dire le lavement. On lit, on survole, on abandonne… Ceci n'enlève rien au talent d'acteur de l'auteur. Mais ces artistes devraient avoir la modestie (pas facile) de se limiter à leur métier.
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critiques presse (1)
Telerama
20 janvier 2022
Pavé de presque mille pages, le recueil est un condensé d’humour british à la sauce whisky (beaucoup de sauce !). Un seul homme a-t-il vraiment pu vivre toutes ces aventures tout en jouant dans des superproductions hollywoodiennes ? Qu’importe la vérité puisque la légende est si belle !
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le film fut un grand succès... Je n'ai conservé qu'une seule critique dans toute ma vie. C'est celle de Dodsworth parue dans le Detroit FreePress:
"Dans ce film nous avons eu le privilège de voir la dernière découverte de Samuel Goldwyn - tout ce que nous pouvons dire sur cet acteur (?) c'est qu'il est grand, brun, et pas beau du tout. "
Cet article occupe la place d'honneur dans mes toilettes.
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Marlène, la plus ensorcelante de toutes, était aussi l'une des plus gentilles. Un jour, j'eus la grippe dans mon petit chalet de North Vista Street. Elle me connaissait à peine, mais Briggs était un ami, et il lui dit que j'étais malade. Marlène arriva chez moi avec de la soupe et des médicaments. Elle devait aller travailler ensuite et, avant de partir, elle nettoya toute la maison de fond en comble, et changea mes draps. Elle revint tous les jours jusqu'à ma guérison.
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Il avait fallu vendre la maison de Londres, et notre adresse permanente était maintenant celle ci-dessus mentionnée - cottage de pêcheurs transformé, à la solidité des plus douteuse. Quand le vent soufflait de l'est, la porte d'entrée se coinçait, et quand soufflait le vent d'ouest, on ne pouvait pas ouvrir la porte de derrière - il semblait que seul le poids combiné de toute la famille l'ancrât solidement au sol.
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Je n'avais rien à perdre; de toute façon personne ne m'adressait la parole; alors, une fois dans le salon, je me levai et demandai le silence. Je dis que je regrettais ce qui s'était passé et que je les priais de ne pas me considérer comme un individu caractéristique de ma race.
- Je suis un orphelin, déclarai-je. Ma mère m'abandonné dans un cimetière à l'âge de quelques semaines. Je n'ai jamais su qui était mon père. J'ai été recueilli par un pasteur, mais il buvait le vin de la communion et me battait tous les dimanches soir.
Je continuai à broder sur ce thème. Je fus très bon, aucun doute là-dessus et, à mesure que je m'échauffais, je vis plusieurs bonnes dames renifler et tirer leur mouchoir. Je commençai à me dire que mon voyage à Hollywood ne serait peut-être pas sans résultat.
J
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