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sur 840 notes
Jeune femme aux valeurs et au comportement contemporains, Eliza a fui Chicago où elle a laissé son fils. Cette femme indépendante conduit sa vie au milieu des années 1950 comme elle la conduirait aujourd'hui. C'est ce qui m'a posé problème.
Eliza arpente les rues avec son appareil photo. Elle assiste à l'embarquement par la police de deux prostituées, l'une d'elles devient son amie et l'aide à trouver un hébergement décent.
Pourquoi a-t-elle fui Chicago et lorsqu'elle retrouvera son fils, pourra-t-elle se faire pardonner ? le propos est original même s'il est difficile de comprendre cette femme qui abandonne son enfant que pourtant elle adore.
Je n'ai pas été très convaincue par le Paris, un peu réducteur, des années 1950 et de ses boîtes de jazz. En revanche, la description des émeutes de Chicago en 1968, période rarement évoquée, donne de la profondeur au livre.
Le style de l'auteur est magnifique et ajoute au plaisir de la lecture.

Lien : https://dequoilire.com/la-fe..
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« La femme révélée » est le second roman que je lis de Gaëlle NOHANT après « La part des flammes » que j'avais adoré.

Paris 1950. Eliza Donnelley se cache dans un hôtel de passe sous le nom de Violet Lee. du jour au lendemain, elle a tout abandonné : sa vie de femme mariée habitant les beaux quartiers de Chicago et surtout son petit garçon Tim. Elle n'a emmené que quelques bijoux et son précieux appareil photo Rolleiflex ! Que ou qui fuit-elle ? Qu'est-ce qui a pu la pousser à quitter son fils qu'elle aime par-dessus tout ?

A cours d'argent, après le vol des bijoux qu'elle comptait vendre, Violet doit malgré tout tenter de se réinventer. Obligée de gagner sa vie pour survivre, elle trouve une place dans une famille bourgeoise, pour s'occuper des enfants. Grâce aux différentes amitiés qu'elle va nouer, et en particulier Rosa une jeune prostituée, mais surtout grâce à l'amour de Sam, américain comme elle, rencontré dans un club de Jazz, Eliza se fond petit à petit dans sa nouvelle identité. Ses nombreuses déambulations dans ce Paris d'après guerre vont lui permettre d'assouvir sa passion pour la photographie. Munie de son Rolleiflex qu'elle ne quitte jamais, elle observe et fixe sur la pellicule des visages, des morceaux de vie qui l'espace d'un instant la bouleversent.

Mais, malgré cette nouvelle existence qu'elle s'est construite au fil des années, la douleur de l'exil persiste. Surtout, Violet n'arrive pas à se pardonner l'abandon de son fils. Alors dix-huit ans plus tard, elle décide de rentrer dans sa ville natale. C'est en tant que photographe émérite et reconnue que Violet va retourner à Chicago et à travers les terribles évènements de 1968 (les émeutes contre la guerre du Vietnam notamment) qu'enfin, elle va retrouver celui qui ne l'a jamais quitté et qui lui a tant manqué : son fils.

Gaëlle Nohant a découpé son roman en deux parties.

Dans une première partie (l'exil), grâce à une écriture romanesque et sensible, et à travers l'objectif de l'appareil photo de son héroïne, l'auteur nous emmène à la découverte des rues du Paris des années 50 et nous fait revivre l'ambiance de ses clubs de Jazz jusqu'au bout de la nuit.
Pour nous conduire ensuite, lors de la deuxième partie (le retour) dans un Chicago de la fin des années 60, ville déchirée comme l'Amérique entière par la guerre du Vietnam, minée par la violence, le racisme mais aussi l'espoir d'un monde nouveau.

C'est clair j'ai tout simplement dévorée ce roman. Je l'ai adoré.
Comme dans « La part des flammes », Gaëlle Nohant mêle avec talent la petite histoire à la grande Histoire. Ce roman est pour moi incroyablement bien écrit. Cette romancière fait partie pour moi des « conteuses » nées, une magicienne tout simplement !

L'histoire de « La femme révélée » est une authentique fresque historique. de la première à la dernière ligne, nous sommes emportés par le récit à la fois hautement romanesque, sensible qui dans la deuxième partie devient plus puissant et fort, encore plus réaliste au fil des violents affrontements que l'auteur nous décrit. Nous ressentons pleinement le gros travail de recherche qu'a du mené l'auteur pour retranscrire à merveille ces évènements.

Enfin pour moi, ce roman est une « ode » à la liberté quelle quelle soit !
La liberté de la femme (obligée de tout sacrifier juste pour être libre même son enfant ce qui est intolérable), la liberté de l'homme à vouloir et pouvoir vivre tout simplement dignement !

Quelle que soit l'époque, cette quête se paye souvent très chère et entraine de lourds sacrifices et un dur combat !

Gaëlle Nohant, merci à vous pour cet immense plaisir de lecture.
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La Femme révélée est le nouveau roman de Gaelle Nohant-, une romancière qui avait notamment connu un beau succès avec la Part des Flammes en 2015.

Dans son nouveau roman, la Femme révelée, saga ambitieuse et audacieuse, la romancière nous entraine dans les pas d'une héroine en quête d'émancipation et de liberté dans les années cinquante et soixante, entre Paris et Chicago.

Le roman commence lorsque l'héroine en question, Eliza Donneley, arrive à Paris où elle a trouvé refuge dans un hôtel assez miteux de la capitale sous un nom d'emprunt, Violet Lee.

Cette jeune femme qui fuit un mari violent débarque à Paris avec une nouvelle identité, et pour tout bagage, un appareil photo qui sera son pass pour une nouvelle vie et lui permettre de se faire une place dans la société et de tenter de capter les émotions des passants à qui elle vole le portrait.

Entre rencontre et inititative forte, notre Eliza/ Violet trouvera un travail et une indépendance nouvelle, révélant la femme qu'elle est vraiment, beaucoup plus forte qu'elle se serait imaginée mais dont les fantômes du passé se verront rappeler à elle.


"Je redoute qu'il n'ait reçu aucune réponse, et je redoute les réponses qu'on a pu lui fournir. la vérité est que j'ai choisi de me sauver avant Tim, parce que l'emmener avec moi était trop risqué. Cela va à l'encontre de tout ce qu'on nous apprend, que les mères sont faites pour se sacrifier, que c'est leur destin depuis le fond des âges. Je n'ai pas obéi à un postulat philosophique mais à l'instinct viscéral qui m'ordonnait de ne pas me retourner, de ne pas laisser l'amour me couper les jambes."

Gaëlle Nohant livre une saga foisonnante et réjouissante qui trouve un bel équilibre dans ses deux périodes et ses deux univers bien différents, le Paris artistique et energique qui souhaite sortir des traumas de la seconde guerre mondiale et découvre la liberté du jazz et la tonalité d'un Chicago qui s'enfonce dans l'âpreté des luttes raciales et des dissensions sociales.

Acollée à son héroine sacrément volontaire et attachante, Gaëlle Nohant mèle avec une belle maestria le romanesque et l'historique dans ce roman qui mélange petite et grande histoire en évitant stérétotypes et clichés .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La photographe loin des clichés

Gaëlle Nohant la magicienne a à nouveau réussit l'un de ses admirables numéros. Après La part des flammes et Légende d'un dormeur éveillé, elle nous entraîne en 1950 entre Paris et Chicago sur les pas d'une photographe.

Gaëlle Nohant poursuit son exploration de notre passé, avec toujours le même talent et le même sens de la narration, le même style addictif qui entraine le lecteur à ne plus vouloir lâcher les personnages. Après La part des flammes et Légende d'un dormeur éveillé nous voici dans les années cinquante, entre Paris et Chicago. L'occasion d'évoquer les clubs de jazz de la capitale et les combats pour les droits civiques aux États-Unis, le combat des femmes pour leur émancipation et celui des minorités pour davantage d'égalité, les peines de l'exil forcé et le besoin de racines.
Quand s'ouvre le roman, Eliza Donneley est à Paris où elle a trouvé refuge sous un nom d'emprunt, Violet Lee.
Si on ne saura qu'au fil de récit les raisons impérieuses qui l'ont poussée à s'exiler, on apprend très vite qu'elle a laissé derrière elle un mari violent, sa mère et son fils Tim, âgé de quelques années. «Désormais, je me raccrochais à l'espoir que si j'étais assez patiente, je trouverais le moyen de rentrer chez moi. Ce chez moi n'était pas la maison de mon mari. Plus vaste et imprécis, il épousait les contours de ma ville natale, du lac qui la bordait, de ses frontières mouvantes. La ville où mon fils, Martin Timothy Donnelley, était venu au monde par une journée froide et grise de novembre 1942, réveillant de ses premiers cris notre rue engourdie par les prémices de l'hiver. »
Mais cette promesse va devenir de plus en plus difficile à tenir, car elle se pressent que son ex-mari ne la lâchera pas, que ses sbires veulent l'empêcher de nuire à leurs petites affaires aussi immorales que rentables. On y retrouve du reste aussi La Part des flammes, le feu assassin.
Après avoir réussi à trouver un toit et quelques personnes prêtes à l'aider, notamment ses voisines les prostituées, elle se décide à sortir le Rolleiflex qu'elle avait acheté avant de quitter les États-Unis et qui va lui permettre d'ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Dans les rues, les cafés, les clubs de jazz, elle va photographier de nombreux personnages, témoigner de la société de l'époque.
Comme pour ses précédents romans, on comprend très vite que Gaëlle Nohant s'est énormément documentée, que son évocation de Paris aussi bien que de Chicago est le fruit de lectures, de témoignages rassemblés mais aussi de séjours effectués ces dernières années, y compris avec un appareil photo en bandoulière (ceux qui suivent la romancière sur les réseaux sociaux ont auront des preuves tangibles).
À l'image de la photo qu'elle découvre après son passage dans le révélateur, Violet va se révéler petit à petit à elle-même. Volontaire et courageuse, elle comprend que les clés de son destin sont entre ses mains, mais aussi dans celles qui à ses côtés sont prêts à l'aider. Battante, elle découvre qu'il y a des causes qui sont plus grandes qu'elle, mais aussi qui rapprochent ceux qui les partagent.
Après Paris, c'est à Chicago qu'elle voudra suivre sa route, bien des années après avoir fui.
La femme révélée est un formidable voyage dans le temps, un magnifique portrait de femme, un panorama des combats menés de part et d'autre de l'Atlantique pour plus d'égalité et de Droits, pour davantage de solidarité et pour dégager l'horizon. Ce qui est fait, on l'aura compris, une oeuvre qui résonne avec les problématiques d'aujourd'hui et qui se lit comme un chant d'espoir. Tout simplement superbe!


Lien : https://collectiondelivres.w..
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2 continents et 18 années de la vie d'une femme en fuite, révoltée et engagée. Voilà un court résumé de ce roman prenant et instructif. Eliza a 31 ans quand elle quitte Chicago, son mari et son fils Tim qu'elle adore (pour des raisons qui seront révélées au fil des pages).
Elle fuit son pays pour s'installer à Paris avec pour seuls bagages son appareil photo et des bijoux qu'elle espère vendre pour subsister. Ses premiers jours sont difficiles, elle se fait voler rapidement tous ses biens et doit se procurer un emploi. Mais grâce à la générosité des gens qu'elle rencontre (Rosa une prostituée, Brigitte une jeune étudiante), elle trouve un poste de gouvernante et une chambre dans un foyer.
Les années passent, la vie continue, Eliza devenue Violet trouve sa place et des amis mais l'exil lui pèse. Elle finit par retourner dans sa ville natale et se retrouve, après le Paris des années 50, dans un Chicago en proie aux émeutes. le changement est brutal !
Avec ce récit, Gaëlle Nohant propose un beau portrait de femme qui s'insurge et s'engage, dans un contexte historique des plus intéressant et parfaitement retracé ( le Paris des jazzmen et le Chicago raciste et corrompu des années 60 ). Un agréable moment de lecture. Intense parfois. le portrait d'une insoumise.
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****

Que faire quand on est en danger ? Que les risques deviennent vraiment trop grands et qu'on a peur pour sa vie ? Que l'ennemi est suffisamment puissant pour ne pas être inquiété par votre disparition ? Et que votre fils à lui aussi besoin d'être en sécurité ? Eliza a choisi : elle fuit. Pour tenter de se reconstruire ailleurs, de trouver sa place et revenir chercher Tim...

Gaëlle Nohant signe avec ce dernier roman un magnifique portrait de femme. A la fois forte et fragile, Eliza est une épouse traquée, une mère en souffrance et une déracinée.
Alors qu'elle échoue dans un hôtel de passe dans un Paris des années 50, armée de son seul appareil photo, on assiste à l'envol de cette femme nouvelle, qui a trouvé un sens à sa vie, sa place dans ce monde et qui, par son regard juste et tendre, photographie les scènes de son univers. Mais le prix à payer est trop élever et elle décide finalement de quitter la France pour revenir plusieurs années après revoir son fils. Cet abandon est pour Eliza une plaie ouverte et elle ne peut continuer à vivre sans la refermer.

Avec une écriture travaillée, rythmée, fluide et remplie d'émotion, Gaëlle Nohant nous offre une histoire à l'image de son personnage : notre regard parcourt des photographies de vie, d'amour, de haine et de violence aux sons du jazz ou de slogans de contestataires. On se laisse emporter par ce rythme et cette chaleur, on vibre et on espère, et enfin on souffle et le coeur s'apaise.

Jusqu'où aller pour sauver sa vie ? Qu'est-on prêt à sacrifier ? Comment en accepter le prix ? Qu'elle soit Blanche comme Eliza ou noirs comme ces pauvres gens parqués dans les ghettos de Chicago, chacun puise une force au plus profond de lui et se relève... Parfois pour une vie meilleure... Parfois pour pouvoir simplement se regarder le matin, le dos droit et le regard fier...

Un grand merci à NetGalley et aux Editions Grasset pour leur confiance...
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Une magnifique histoire de femme, de mère. Eliza Bergman a 31 ans, fuit Chicago, la ville qui l'a vue naître, et c'est la peur au ventre qu'elle arrive sous un autre nom Violet Lee à Paris, perdue, esseulée et tétanisée. Pourquoi ? Pourquoi ce départ précipité ? L'auteure nous tient en halène avec les mystères qui pèsent sur cette femme et sa destinée. Dans cette atmosphère peu rassurante, nous découvrons qu'Eliza est partie seule, sans son tout jeune fils, Tim, que sa vie d'avant était une vie luxueuse et qu'aujourd'hui elle loge tout d'abord dans un hôtel miteux, bruyant avant d'être accueillie au foyer des Feuillantines. Son seul réconfort est son appareil photo, c'est une passionnée de l'image, des portraits, de la vie, d'une vie certaine.

Et puis très vite va venir le temps des rencontres, de Rosa la prostituée, de Brigitte, la jeune de St Germain, de Sam, cet Américain qui va la séduire très rapidement. Seulement elle a des doutes sur sa personnalité, qui est-il vraiment ? Toujours cette angoisse en elle qui lui impose la retenue, et pourtant...

Ce roman est composé en deux parties nous racontant l'exil et le retour, Paris des années 50 et Chicago des années 60, les Blancs et les Noirs, Les riches et les pauvres.......La révolte .... Nous révélant une femme, une femme et ses amours, une femme fragile et forte à la fois.

L'auteure nous offre avec ce roman une histoire palpitante et empreinte de faits historiques. Un véritable voyage au coeur de cette ville de Chicago qu'elle nous présente comme vivante mais si souffrante et déchirée cette année particulière de 1968. La plume délicate et juste nous envole dans un voyage aller retour aux airs de guerre et de paix, aux couleurs du néant et de l'espérance permise.

#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance
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De Chicago à Paris, Eliza devient Violet pour échapper à un mari fortuné mais sans scrupule dont elle craint qu'il ne veuille la faire tuer.
Son drame ; elle a laissé son enfant
Sa survie : son appareil photo.
Quelle merveilleuse conteuse que Gaëlle Nohant !
379 pages de pur bonheur.
L'histoire de cette femme est subjuguante.
Les tournures de phrases sont un délice.
Chaque mot est bien choisi, bien à sa place. Il n'y en a pas un de trop.
Ils sont rares les livres aussi aboutis, aussi parfaits.
Intelligence, sensibilité, documentation riche….. que de bons ingrédients au service de ce superbe roman.
Contrairement à certains livres qu'on a hâte de terminer, je ralentissais la lecture de celui-ci pour en garder encore un peu pour le lendemain.
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Eliza, une Américaine, débarque à Paris en 1950. Elle est en fuite, a quitté Chicago, son mari et son petit garçon,. Elle devient Violet Lee, du nom de son faux passeport. Elle n'a qu'une valise, quelques bijoux et surtout son appareil photo qui lui est très cher. Elle débarque par hasard dans un hôtel de passe, se fait voler ses valeurs et se lie avec Rosa, une prostituée.

La première partie du roman se passe à Paris, Violet craint d'être démasquée, sa nouvelle vie est un tissu de mensonges, mais elle trouve de nouveaux amis, du travail et peut développer sa passion pour la photo. Elle rencontre même l'amour avec Sam, un autre Américain, plutôt mystérieux. Les chapitres alternent entre sa vie présente à Paris et son passé à Chicago, on comprend peu à peu pourquoi elle fuit, quel danger la menace au point qu'elle ait choisi d'abandonner son petit garçon de huit ans.

La deuxième partie du roman narre son retour à Chicago, dix-huit ans plus tard. Elle n'est plus en danger et décide de quitter la France où elle se sent en exil même si elle connaît la célébrité comme photographe et l'amour avec Horatio, un pianiste de jazz aveugle et aussi exilé. Il a fuit le Sud des USA et la ségrégation. Violet veut avant tout retrouver son fils, devenu professeur de sciences politiques et militant pacifiste.

Ce roman est magnifiquement écrit, avec une langue riche et musicale, un pur bonheur de lecture. On est plongé dans le monde de Violet, l'auteur sait nous faire passer ses émotions, ses doutes et ses émerveillements.

Violet est née durant les émeutes raciales de 1919 à Chicago et c'est bien le thème principal du livre, mettant au second plan sa fuite. le racisme et la ségrégation sont au coeur du livre. le père de Violet était un sociologue qui lui a appris la tolérance, au grand dam de sa mère, issue de l'émigration allemande et petite bourgeoise. Violet voulait suivre les traces de son père, mais Adam est tombé amoureux d'elle et elle a fini par abandonner ses études pour se marier. Son mari est un promoteur immobilier aux dents longues qui profite des lois raciales pour s'enrichir en louant des espaces minuscules dans des immeubles insalubres aux Noirs, lorsqu'elle le comprend, Violet le quitte et craint à raison qu'il ait mis des tueurs de la mafia sur ses traces.

La deuxième partie est plus historique et politique, elle raconte principalement la semaine de protestation des pacifistes à Chicago lors de la Convention démocrate de 1968 et la répression sanglante instituée par Richard Daley, le maire de la ville.

Paris qui se remet lentement de la deuxième guerre mondiale et son monde ouvert représentent l'espoir et la vie. On y joue du jazz, c'est la grande époque de St Germain des prés, un monde aujourd'hui disparu et raconté de manière passionnante et très vivante par Gaëlle Nohant, j'ai beaucoup aimé ce voyage dans le temps. Malgré ses difficultés, Violet peut s'y reconstruire. Chicago est une ville partagée, il y a d'un côté les riches, les puissants, incarnés par Adam (le mari) puis par le maire Daley et de l'autre les Noirs opprimés depuis toujours. Ils fuient le Sud mais trouvent une autre forme de ségrégation dans le nord. Chicago est ville violente construite sur le sang des hommes et des bêtes. Plus tard les pacifistes seront aussi violemment combattus par l'élite dirigeante. le roman est très documenté et son sujet tout à fait passionnant. Si l'époque de Kennedy est bien connue, les années qui suivent le sont moins . On a souvent l'image d'un mai 68 plutôt folklorique, la protestation aux USA n'a rien de farfelu et sympathique. Ce roman remet aussi en question la vision des USA pays de la démocratie et de la liberté. Ils n'entrent jamais en guerre par altruisme mais pour conquérir de nouveaux territoires et devenir une grande puissance. La deuxième guerre mondiale leur a permis de tourner la page de la Grande Dépression. L'époque contée dans ce roman éclaire aussi la période actuelle : le racisme semble être dans l'ADN américain et est toujours aussi vivace, même s'il prend d'autres formes aujourd'hui. Je suis aussi étonnée par la violence de la répression et le non respect de droits élémentaires, mais en même temps, ce pays fait la moral aux autres.

J'ai beaucoup aimé ce livre que j'aurais dû lire depuis longtemps. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Grasset pour ce coup de coeur.

#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance

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Avec ce roman, nous partons sur les pas d'Eliza Donnelley, son nom américain ou Violet Lee son patronyme français, du Paris des années 1950 au Chicago des années 1968, vous irez dans les caves de St Germain des Prés, vibrerez au son du jazz, vous prendrez part aux mouvements des droits civiques et ceux de la guerre du Vietnam, vous parcourrez les rues ensanglantées de Chicago. Vous vivrez au même rythme que Violet, votre vie sera trépidante, déchirée, douloureuse, heureuse, amoureuse, peut-être qu'après vous saurez aussi capter l'humanité invisible !!!
Un roman sur l'exil qu'il soit géographique ou intérieur, une page de l'Histoire des États-Unis sous la plume très documentée et vivante de l'auteur qui sait aussi faire ressentir la musique et la photographie, les émotions sont présentes.
C'est un vrai grand roman, une histoire prenante, palpitante, insérée dans la grande Histoire, une écriture juste, réaliste, une belle fresque romanesque et historique.
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