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sur 1258 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Vapeurs d'éther

Avec la Part des Flammes, Didier Quella-Guyot adapte le roman éponyme de Gaëlle Nohant se déroulant pendant le tragique incendie du Bazar de la Charité.

On va y suivre le destin de trois femmes de la haute-société unies par le drame et comprendre, à travers elle, la place qu'elles occupaient dans la France de la belle époque.

Malgré les coupes inerrantes à ce genre d'exercice, l'album, servit par le dessin classique de Florent Daniel se veut fidèle au roman.
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Le roman se présente comme suivant les destinées de trois femmes de la noblesse parisienne ayant vécu de l'incendie du Bazar de la Charité en 1897 http://www.reseau-canope.fr/risquesetsavoirs/l-incendie-du-bazar-de-la-charite.html et sur ce qu'elles y ont perdu ("la part des flammes") mais aussi retrouvé.

En réalité, une des supposées protagonistes va disparaitre assez tôt et on va aussi suivre d'autres personnages, dont la vie va être affectée par cet événement même s'ils n'étaient pas présents au Bazar, comme un galet dans l'eau créant des cercles concentriques de plus en plus grands.

- le style : j'ai trouvé la lecture facile de ce point de vue. le style est parfois un peu ampoulé et précieux mais c'est j'ai l'impression quasiment obligatoire pour un roman historique. Personnellement, j'ai parfois soupiré et levé les yeux au ciel sur des formulations un peu lourdes mais à choisir, je préfère ce travers à celui qui consiste à moderniser l'écriture d'une fiction historique. L'autrice se fait plaisir (je pense,) en plaçant dans certaines descriptions des extraits de poème de Verlaine, de Baudelaire qui n'apparaissent pas comme des citations mais comme faisant partie du roman. Ainsi, un personnage se promène à un moment sous un ciel "bas et lourd, pesant comme un couvercle", le moment où un petit noble quitte sa demeure familiale pour retrouver son club est décrit ironiquement comme étant "l'heure exquise".

- le rythme et l'intrigue: le roman utilise un schéma assez balzacien avec une longue exposition des personnages et des lieux qu'ils fréquentent, un enjeu qui apparait assez tard, à plus de la moitié du roman et un dénouement rapide. J'ai trouvé que la partie exposition était la plus réussie : quand l'enjeu arrive le dénouement devient assez évident, ce qui fait que j'ai lu des passages en diagonale une fois arrivée aux deux tiers du roman. (c'est aussi le moment où j'ai de plus en plus tiqué sur le style d'ailleurs). Cela donne l'impression que l'autrice (qui a d'ailleurs fait de nombreuses recherches https://www.lecteurs.com/article/le-bazar-de-la-charite-le-dernier-mot-reviendra-a-gaelle-nohant-interview-et-explications/2443727) a été subjuguée par la période mais n'a pas vraiment réussi à créer une intrigue autour de ses personnages principaux.

- Les personnages maintenant ! C'est la principale réussite du roman. J'ai lu des critiques disant que la construction des personnages était incohérente. Je ne partage pas cet avis: les chapitres sont écrits majoritairement d'un point de vue interne, donc les descriptions des personnages changent selon qui les regarde. Une jeune femme très pieuse ne voit pas l'abbesse d'un couvent de la même façon qu'une aristocrate rompue aux jeux de pouvoirs, une femme récemment veuve idolâtre son mari décédé, lequel est beaucoup moins regretté par son propre fils, auquel le défunt n'a prodigué aucune affection.
J'ai aussi apprécié le fait qu'on nous présente des coups de foudre amicaux entre deux femmes et que le livre se construise en partie autour de cela. Je comprends que cela soit ressenti comme des ficelles d'écriture pour amener les personnages où l'autrice le souhaite mais c'est assez rafraichissant de lire une trajectoire féminine centrée autour d'autre chose que l'émoi amoureux, tout en n'oubliant pas cependant de parler de désir féminin.
Enfin, j'ai craint le pire sur un personnage en particulier , j'ai eu peur que le roman ne tombe dans des clichés blessants, psychologisants et moralisants sur l'homosexualité mais lui aussi à droit à sa personnalité complexe, comme les autres.
L'autrice crée donc en majorité des personnages ambivalents et intéressants, auxquels j'aurais aimé qu'elle donne un peu plus à faire...En majorité, parce que malheureusement, ce sont les personnages issus des classe supérieures qui ont le droit à ce traitement. Les domestiques sont de simples adjuvants, sans personnalité propre. Comme c'est sur leurs actions que repose la dénouement final, cela contribue malheureusement à affaiblir celui-ci.

- Une ode à la liberté féminine ? A la fin du roman, les protagonistes ont indéniablement plus de liberté qu'au début. Cependant, cette liberté est tout individuelle et repose sur leurs privilèges de classe. Nohant a fait de nombreuses recherches, et pourtant, le mouvement féministe et socialiste, bien présent à Paris à l'époque décrite n'est absolument pas évoqué. Si l'accusation que les hommes ont forcé le passage sans aider les femmes du Bazar fait partie du roman, aucune mention de l'article de la journaliste féministe libertaire Séverine "Qu'on fait les hommes?" qui mettait en avant leur responsabilité. Difficile de croire que ni l'autrice, ni ses personnages (qui lisent compulsivement tout ce qui concerne l'incendie) ne l'ont consulté. Je ne comptais pas nécessairement que les aristocrates décrites deviennent des suffragettes anarchistes mais cette cécité m'a semblé totalement choisie.

En résumé, il s'agit d'une belle description (sage et biaisée) du Paris de la Belle Époque et j'ai apprécié la construction toute en nuances des personnages principaux. Il ne s'agit pas en revanche d'un roman féministe dans le sens où il n'y pas réellement d'émancipation. Les rapports de classes sont aussi passés sous silence alors qu'ils auraient pu rendre l'intrigue plus intéressante. J'ai globalement passé un bon moment de lecture jusqu'aux deux tiers et je pense que des personnes n'étant pas nécessairement aussi sensible que moi aux rapports de genre et de classe en passeraient un encore meilleur, d'où les trois étoiles.
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Lu en 2016. J'avais été un peu déçue à la lecture de ce roman. J'avais même eu envie de sauter des passages...
Pourtant, tout avait lieu de me plaire, l'époque, l'univers fermé de l'aristocratie et une histoire de femmes. Mais sur ce terreau fertile, je n'avais pas trouvé que la revisite de Gaëlle Nohant du fait divers marquant de la Belle Epoque excellait. Un rythme trop irrégulier pour moi et, malgré des portraits touchants, une plume parfois trop emphatique pour être assez crédible.
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J'ai adoré la trame de fond qui raconte un fait historique à Paris en 1897, à savoir l'incendie du Bazar de la charité qui a coûté la vie à une centaine de victimes dont une majorité de femmes.
Cette partie de l'histoire est très bien racontée, avec de belles descriptions (parfois un peu crues forcément…).
D'autre part, ce livre s'articule autour de trois femmes : la duchesse d'Alençon (la soeur de Sissi l'impératrice d'Autriche!), la jeune Constance d'Estingel et la comtesse Violaine de Raezal. Chacune a une histoire différente, touchante pour le lecture car n'oublions pas que la condition des femmes n'est pas la même en 1897 qu'aujourd'hui. Nous les suivons juste avant le drame, durant l'incendie, et après. Chacune suit une voie différente.

Cependant, je n'ai pas été emballée par ma lecture… ça reste très lent, on alterne entre ces trois personnages principaux ainsi que d'autres personnages (on s'y perd parfois) et il y a énormément de descriptions…
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J'ai été tenté par ce livre car il y a quelques temps j'ai vu la sérié télévisée sur ce même fait historique et elle m'avait beaucoup plu. Ce drame m'était totalement inconnu alors j'ai voulu en apprendre plus en lisant un roman sur cette histoire. J'ai apprécié ce livre mais je pense que comme j'avais énormément aimé la série j'ai été un peu déçue de l'histoire. C'est peut-être dû au fait que je venais tout juste de commencer le confinement et que j'avais du mal à lire. C'est tout de même une très belle histoire, où se mêlent l'amitié et l'amour telle qu'on pourrait se l'imaginer au 19ème siècle. L'auteure nous transporte dans ce tragique incendie et permet de nous imaginer un peu mieux l'horreur que ces femmes ont pu vivre. J'aime beaucoup les livres historiques car ils me permettent d'imaginer différemment les choses, et non pas telles qu'elles sont racontées dans un film. Je se sens plus proche des personnages et plus proche de ce qu'il s'est passé. J'ai plus de facilité à m'imaginer dans ce terrible décor.
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livre dans lequel jai eu du mal à rentrer mais cest tout de même un bon livre.


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La part des flammes est un roman historique qui retrace le destin croisé de trois femmes suite à l'incendie du grand bazar de la Charité en mai 1897. Ce tragique accident bouleverse brutalement la haute société parisienne et plonge Violaine de Raezal, Constance d'Estingel et Mary Holgart dans le plus grand tourment. Pour retrouver un semblant de sérénité, ces femmes que tout oppose se lient d'amitié et n'hésitent pas à bouleverser l'ordre établi. .
Ce roman semblait tout avoir pour me plaire : une ambiance fin XIXe, des femmes fortes et indépendantes, une peinture critique de la société de l'époque, mais malheureusement je n'ai jamais réussi à être totalement emportée par l'histoire. J'ai trouvé le volume bien trop long. L'auteure met sans cesse son lecteur dans une situation d'expectative, en révélant bribe par bribe les secrets de chacune, mais les révélations sont souvent prévisibles et décevantes et certainement pas à la hauteur de l'attente. Les personnages sont pour la majeure partie particulièrement stéréotypés (les gentils sont sauvés et les méchants sont punis de leurs fautes...). Il ne se passe finalement pas grand chose et les personnages ont difficilement attiré mon empathie. Une lecture pas désagréable en somme, mais que j'oublierai vite.
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de bons moments passés en compagnie de ce livre
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