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4,2

sur 1560 notes
Irène, française est marié avec un allemand.Elle est divorcé mais vit en Allemagne avec son fils étudiant. Elle travaille à "l'International service tracing", centre de documentation sur les persécutions nazies. Sa mission est particulière, elle est chargée de restituer les objets retrouvés dans les camps.Ces objets sont très divers : un mouchoir brodé, un pierrot en tissu, un médaillon. C'est un travail minutieux qui demande des heures de recherches, de fouilles, de lectures de documents et d'archives mais Irène est disponible et les longues heures de travail ne lui font pas peur. Elle vit seule et gère son emploi du temps librement. Elle a pour mission de contacter la famille des hommes ou femmes assassinés dans les camps afin de leur remettre l'objet retrouvé. La rencontre avec les descendants va la conduire à voyager à travers l'Europe jusqu'à l'Argentine.La remise de ces objets provoquer beaucoup d'émotions chez les descendants, parfois ouvrir une page occultée voire secrète de leur famille...
J'ai adoré ce roman d'une part parce qu'il aborde le sujet de la Shoah sous un angle différent, l'objet sert de point de départ pour décrire la vie des différentes victimes. Cette objet possède une charge émotionnelle très forte car c'est souvent le seul élément tangible de l'existence de leur aïeul.
Les rencontres sont un moment très émouvant dans le récit.De plus la construction est digne d'une enquête policière avec plusieurs recherches menées en même temps, des voyages et des rencontres d'intermédiaires ou d'autres organismes mémoriaux. La narration alterne avec l'histoire d'Irène et de sa famille et son parcours de vie. de plus le centre d'archives d'Arolsen existe réellement : l'historique de sa création est vrai ainsi que son fonctionnement. Les personnages sont fictifs bien très inspirés des véritables professionnels de ce centre. Cette riche documentation rend hommage à toutes les personnes impliqués dans la restitution de la mémoire collective. L'auteur a gardé un ton très juste et dévoilée avec beaucoup d'empathie tous ces destins brisés. Une lecture qui m'a beaucoup touchée!
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A rebours des nombreuses critiques dithyrambiques lues à propos de ce livre, je trouve que ce n'est pas un bon livre. J'ai été très déçue.
Le seul élément positif que je retiens, c'est d'avoir fait connaissance avec les archives d'Arolsen et le travail inlassable des chercheurs.
Sur la forme on est à la limite du filgoude. Bon sentiments dégoulinants, tire-larme facile, histoire d'amour inconsistante, Pauvreté du vocabulaire.
Sur la forme, je le dis tout haut : NON, NON et NON. Je suis choquée qu'on mette des récits aussi tragiques pour lesquels il n'y a même pas de qualificatifs tant l'horreur est immense dans ce genre de roman.
Toutes ces vies assassinées n'ont pas à être romancées. Je trouve cela indécent.
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Émouvant, intime, puissant. Je suis ressorti bouleversé par cette histoire. C'est extrêmement bien écrit. Chaque personnage construit ce récit de la déportation. La résilience est un fil conducteur, tel le fil d'Ariane, qui conduit le lecteur vers la beauté de l'âme humaine et l'espoir.
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Voilà un roman percutant, car il mélange la grande histoire, l'histoire de milliers de personnes, et la mienne.

Gaëlle Nohant, que j'ai eu le plaisir de rencontrer l'an dernier, a effectué un travail de recherche phénoménal pour aboutir à cet ouvrage maîtrisé de bout en bout, et qui, s'il met en scène des personnages de fiction, est terriblement proche d'une réalité pas si lointaine, et très émouvant.

Le personnage d'Irène travaille au fond de la Hesse, en Allemagne, dans les bureaux de l'ITS : l'international tracking service, devenu le centre d'archives d'Arolsen. Cet endroit, ancien haut lieu du nazisme le plus fanatique, a été utilisé dès 1948 pour classer, documenter les crimes nazis, retrouver des personnes, ou rendre des objets volés à leur propriétaire.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il y avait au départ d'anciens nazis qui y travaillaient pour subtiliser des documents qui auraient pu révéler leurs crimes. L' Allemagne comme la France refusent que ces documents soient consultables par les descendants au nom du sacro saint secret. Il y a la proposition dans les années 60, sous Adenauer, de n'en laisser le contrôle qu'aux allemands, dans une Allemagne à peine dénazifiée et alors que dans les villages voisins on se prête à des réunions à peine privées de préparation du 4e Reich! Il faudra attendre Angela Merkel et sa ministre de la justice pour la levée des secrets de cette institution.

Le livre suit les destins de multiples personnes dont les chemins s'entremêlent parfois, qui sont souvent mortes ou disparues, et de la lutte acharnée d'Irène à retrouver la famille de ceux qui chérissaient un pierrot ou un collier, malgré un accueil parfois glacial. Quel travail titanesque et méconnu que celui qu' accomplissent chaque jour les 200 employés du site!

On salue aussi l'évocation des lapins de Ravensbrück et de leur rébellion, le roman national très édulcoré de la Pologne par rapport à son passé et son antisémitisme, et l'âpreté d'une vie à reconstruire et tenter d'oublier lorsqu'on a tout perdu...Je remercie l'auteure pour son travail et pour avoir ouvert une porte de recherche sur la période de déportation de mon grand-père.
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Comment ne pas être touché voire bouleversé à la lecture de ce livre ? J'avoue avoir eu les larmes aux yeux plus d'une fois en parcourant l'histoire de ces hommes et de ces femmes dont la vie a été balayée par le nazisme et la seconde Guerre Mondiale ! le sujet est grave, d'autant plus empli d'émotion qu'il s'agit d'un pan de notre histoire, honteux, douloureux mais bien réel. Dans ce roman, Gaëlle Nohant nous entraîne à la suite de Irène, française installée en Allemagne par amour et depuis divorcée, qui travaille à l'ITS, un Centre qui collecte et archive les documents, les objets ayant trait aux victimes du nazisme. Irène, qui fait son métier avec rigueur et passion, se voit confier la mission de retrouver les propriétaires d'objets archivés, leur descendance, leur famille. Avec Irène, au fil des pages, nous partons donc sur les traces de ces objets, et finalement de ces femmes ou de ces hommes, déportés, disparus, peut-être morts. Et nous allons découvrir l'histoire de personnages forts, attachants, des histoires individuelles ou collectives mais des histoires intenses et poignantes.

L'auteure a souhaité à travers ce livre aborder par un chemin détourné, les atrocités qui ont été commises pendant la guerre, l'aveuglement ou l'indifférence dont certains ont été capables, la cruauté et l'opportunisme dont d'autres ont fait preuve, profitant de la détresse d'autrui, volant, pillant, ... La guerre a malheureusement cette faculté de révéler le meilleur ou le pire en chacun. Mais aussi s'interroger sur les vivants, les descendants, ceux qui ont attendu, dans l'ignorance, avec l'espoir ; sur l'importance de savoir, de comprendre et d'accepter. Et finalement, sur le devoir de mémoire qui incombe à chacun, l'importance de raconter, de transmettre, pour surtout ne pas oublier malgré la volonté et les actions de certains pour taire, cacher, fuir ce passé et ces horreurs ! J'ai visité le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon lors d'un voyage scolaire et je garde en mémoire une citation qui résonne particulièrement dans le contexte géopolitique actuel : « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre... ».

Avec ce roman grave, émouvant et passionnant, j'ai découvert Gaëlle Nohant ; dont la plume est agréable à lire, le style, fluide et soigné ; un style que j'ai presque trouvé un peu trop didactique lors de certains passages mais j'imagine qu'il était difficile d'adopter un style plus léger ou romancé. Car ce livre est vraiment très bien documenté. Enfin, une mention spéciale à la magnifique lettre d'amour d'Allegra à Lazar, une lettre emplie d'une beauté rare et profonde, une lettre lumineuse malgré la tristesse qui s'en dégage.
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Roman lu dans le cadre du Prix RTL / Lire Magazine 2023

Coup de coeur pour ce roman ! 💜 Déjà le titre est merveilleux, à mon sens l'un des plus beaux de la littérature.

L'intrigue semble simple : Irène, une française résidant en Allemagne travaille pour l'ITS (International Tracing Service). Sa mission est de restituer des objets retrouvés dans des camps nazis à leurs propriétaires survivants ou à leurs descendants. Un pierrot en tissu et un médaillon avec un dessin à l'intérieur seront les objets au coeur de cette histoire (on remarque qu'ils n'ont aucune valeur financière). A partir de ces petits riens, Irène (et le lecteur !) va découvrir la vie de Lazar, Wita, Karol, Allegra, etc., et revivre l'horreur des camps de concentration, des enfants enlevés pour être adoptés dans des familles SS, les cheminots qui ramassent sur les rails des messages écrits par ceux qui, dans les wagons, vont vers la mort. Un roman, malgré le sujet difficile, beau et apporte de la lumière (le parcours de Lazar de Treblinka à Thessalonique). J'ai appris beaucoup avec ce roman. Même si les personnages sont fictifs, l'ensemble est tellement réaliste. Même les personnages secondaires, comme Antoine, Hanno (le fils d'Irène) ou Rudi ont une place importante. La scène finale, à l'EHPAD, est lumineuse ! 💜😢

Bilan : gros coup de coeur ! 💜
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Irène travaille en Allemagne pour l'ITS, centre de documentation sur les persécutions nazies créé par les alliés au lendemain de la guerre. Elle est chargée de restituer aux survivants ou, le plus souvent, quand elles sont retrouvées, aux familles des victimes, les objets récupérés à la libération des camps. Elle-même est française et a fondé une famille avec un Allemand.
Un jouet pour enfant, un médaillon, un mouchoir, chaque objet porte sa part de mystère et de tragédie. Elle mène les enquêtes, rencontre des témoins, des proches des disparus.
Si le cadre historique est bien respecté, les recherches ont tendance à s'empiler sans véritable lien entre elles ce qui nuit un peu à la construction du roman. Sur le drame absolu que fut la persécution des Juifs et autres minorité, l'auteur fait cependant preuve d'une belle et touchante sensibilité.
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Des photos, des lettres, des bijoux ou de dessins griffonnés sur un bout de papier, ce sont des milliers d'objets retrouvés dans les décombres des camps, témoins silencieux d'existences détruites, objets précieux répertoriés par l'ITS, l'International Tracking Service, ou Archives d'Arolsen, le Centre international de documentation des persécutions nazies basé en Allemagne. C'est là que travaille Irène, une française qui élève seule son fils, un ado qu'elle a eu avec un allemand dont elle a divorcé à l'annonce de sa grossesse .Elle est arrivée là un peu par hasard, répondant à une annonce et elle y est resté par dévouement happée par l'intensité des existences dont elle exhumait les traces s'oubliant parfois dans cette quête inépuisable, interminable. Un pierrot défraichi, un médaillon gravé, un mouchoir brodé en chutes de tissu, ce sont les objets sur lesquels elle enquête, cherchant inlassablement les descendants de leurs propriétaires pour faire revivre leur souvenir, garder vivace leur mémoire. Des objets inanimés mais habités, lourds des secrets de Wita, de Lazar, de Karol et d'Ewa, des destinées bouleversantes qui lui feront traverser l'Europe et la confronteront à sa propre histoire. . Je suis rentrée dans ce roman sur la pointe de pieds, la gorge serrée face à ce sujet à la fois important et un peu effrayant. J'ai beaucoup lu sur ce thème et je dois avouer avoir eu peur de le trouver trop dur, mais j'ai été subjuguée par ce roman incroyable. C'est à la fois un texte d'une densité historique remarquable et un roman où l'émotion est savamment dosée. C'est une mine d'information sur le ghetto de Varsovie, sur les conditions de travail dans les camps, sur les révoltes qui y sont nées. C'est une analyse remarquable sur l'opinion publique allemande et polonaise à l'époque et de nos jours. C'est la mise en lumière des terribles et peu connus “Lebensborn” ou des exactions russes à la libération des camps. C'est le récit enfin de l'impossible retour à la vie des survivants revenus de l'enfer. Mais le plus remarquable c'est la pudeur et la sensibilité avec laquelle Gaelle Nohant nous parle de ces hommes et de ces femmes, les faisant revivre par ses mots, leur rendant leur humanité. C'est bouleversant mais ce n'est jamais larmoyant. C'est déchirant mais lumineux. C'est tragique mais indispensable. En se plaçant du coté des descendants, c'est de la vie qu'elle nous parle et non plus de la mort. Un roman à la puissance émotionnelle très forte qui se lit comme une enquête et que l'on a du mal à lâcher. Superbe
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Les fantômes de Ravensbrück

Je remercie très chaleureusement NetGalley et les éditions Grasset pour m'avoir envoyé ce roman qui sort en librairie dans les tous prochains jours.
Comme souvent, c'est le titre qui m'a attirée, et la couverture où voisinent une vieille photo, une carte postale et ce qui ressemble à un matricule. A la toute fin du livre, on apprend que ce sont trois documents qui viennent des archives de Arolsen, là où est situé l'International Tracing Service, un organisme créé après la seconde guerre mondiale, au départ placé sous l'égide de la Croix Rouge (il s'appelle maintenant les Archives de Bad Arolsen) chargé principalement de retrouver la trace des déportées, à la demande des familles, des descendants. Il y a une certaine ironie à avoir installé ce centre dans une petite ville allemande, située entre Bonn et Berlin, une ville qui avait accueilli à bras ouvert l'idéologie nazie… C'est là que travaille Irène, une française expatriée, depuis le début des années 1990. L'ITS a hérité de plus de 4000 objets ayant appartenu à des personnes déportées dans les camps de concentration. Des objets sans valeur marchande puisque hommes, femmes, enfants étaient dépouillés de tout à leur arrivée dans les camps, mais certains ont pu être conservés, des papiers d'identité, des photos, des bijoux de pacotille, trois fois rien mais que ceux qui partaient dans les wagons plombés emportaient avec eux, sorte de « talismans sentimentaux ». le travail d'Irène et de son équipe est de retrouver les légitimes propriétaires de ces objets, généralement les descendants des déportés et de restituer les objets. Un long et minutieux travail de recherches, dans les archives du centre mais aussi dans celles de différents organismes dans le monde entier (en Pologne, en Israël, aux Etats-Unis…), chargés de conserver la mémoire des disparus, un travail essentiel, mais à côtoyer chaque jour l'horreur et la barbarie, le prix à payer est lourd…
J'ai été littéralement happée par cette histoire qui s'inscrit dans l'Histoire… le personnage d'Irène est magnifique : une femme moderne, qui a élevé seule son fils Hanno –dont le père est allemand- une femme « en éveil » et à l'écoute du monde, celui d'hier et celui de demain. A travers les objets qu'elle est chargée de restituer Irène retrace patiemment le destin de ceux à qui ils appartenaient : Wita, Lazar, Karol, Leon, Allegra. Attention, il y a des passages vraiment insoutenables…
Encore aujourd'hui, et bien que je me suis beaucoup intéressée et documentée sur le sujet (et ce depuis qu'à l'âge de 13 ans j'ai découvert un livre qui m'a marquée au fer rouge -le journal d'Anne Frank ), je reste stupéfaite par l'entreprise d'extermination menée par les nazis à l'égard des juifs, des communistes, des tziganes, des homosexuels, et de tant d'autres … et tellement admirative par la capacité de résistance des « prisonniers » qui échappaient, pour un temps, à leur destin tragique… Que dire de la résilience (un mot tellement galvaudé mais qui prend ici, tout son sens) des survivants ?
Un livre très bien construit qui parvient à maintenir tout au long des pages grâce à son écriture une exceptionnelle dramaturgie… Un livre à très haute intensité émotionnelle, poignant, essentiel (merci à Gaelle Nohant d'avoir placé le Bureau d'éclaircissement des destins en pleine lumière)
Un livre à lire, à faire lire, à relire.
Très gros coup de coeur.
#Lebureaudéclaircissementdesdestins #NetGalleyFrance

Pour en savoir plus, on peut aller voir sur le site https://arolsen-archives.org/fr ≠stolenmemory

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Un très beau roman concernant un service confidentiel fondé après la Seconde Guerre mondiale. L'auteure montre bien la complexe dénazification de la société allemande et ses échecs : 45 anciens de la SS et de la Gestapo ont travaillé dans ce service! C'est tellement gros que ça ne peut âtre que réel.
Les personnages sont fictifs mais tout le reste ne l'est pas et Gaëlle Nohant nous plonge avec talent dans ces années terribles: Ravensbrück, Treblinka, les ghettos mais aussi les communautés juives disparues comme celle de Salonique... sans oublier les courants d'extrême-droite actuels qui dénoncent le "judéo-bolchévisme" comme en Pologne.
Les personnages sont attachants, on se passionne pour ces destins croisés, pris dans une Histoire implacable.
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