Que peut-il espérer des vivants, à part de la défiance, de la cruauté, des sarcasmes?
Je me demandais comment mes parents prendraient la nouvelle. Soulagés de savoir que leur fils n'était pas définitivement mort, puis comprenant petit à petit que ce dernier, sans être définitivement mort, n'était pas non plus complètement vivant, avec tous les soucis nouveaux que cela peut occasionner.
On m'a aussi appris qu'il y avait des mots à éviter, des mots politiquement incorrects. On ne doit pas dire mort-vivant, zombie, revenant, mais parler de "revivant" ou "subvivant". Je trouve ça ridicule.
Je suis un mort-vivant. Je suis un zombie.
Et fier de l'être
Plus tard, j’ai compris que donner une définition de la mort n’était pas une chose évidente et que personne n’était vraiment d’accord sur la question. La mort clinique est prononcé quand le cerveau s’est arrêté de fonctionner et que le processus de décomposition à commencé. Il arrive qu’on puisse maintenir le corps en vie, artificiellement, ce qui te fais une belle jambe puisque tu es cérébralement mort.
Brainless a toujours détesté le sport et ce qui va avec : la sueur sous les aisselles, les points de côté, les entorses, les vestiaires qui puent l'urine, et cette impression humiliante d'être le plus nullard des nullards.
T'es un mec bizarre, Jason. T'as toujours été bizarre, mais je crois que ça s'est pas arrangé.
L'enfer existe. Ryan Cambell peut en témoigner.
L'entrée est assez facile à trouver. Il suffit de suivre le fléchage depuis le hall du lycée de Vermillion, de prendre l'escalier et de remonter un couloir affreusement long, qui n'en finit pas d'étaler sa moquette rêche.
Au bout, il y a la porte de l’enfer.
On n'y voit pas écrit la formule classique : Toi qui entres ici abandonne tout espoir, mais plus sobrement : Tony Ortiz, proviseur, ce qui revient à peu près au même.
Si vous avez moins de 17 ans,
vous devez être accompagné
d'un adulte pour lire ce chapitre.
Dans la pénombre, on dirait un énorme cafard à la recherche d'une vieille barquette de frites.
Les gens m’ont regardé de travers, du genre : « Mais qu’est-ce qu’il a à la ramener, ce zombie ? ». J’ai alors compris que pour eux nous n’étions bons qu’à être étudiés, analysés, interrogés et que, le reste du temps, il fallait que l’on s’écrase, que l’on se comporte en gentil zombie docile.