Par hasard, je me suis retrouvé à lire ce livre juste après Heureux comme un Danois. Voilà deux pays et deux sociétés pour le moins différentes, et en tout cas aux mentalités opposées en ce qui concerne l'(in)égalité hommes/femmes. Cette lecture vient surtout peu de temps après celle de Kaboul Chicken, un autre récit d'une journaliste en Afghanistan que j'avais trouvé un peu superficiel. Rien de cela dans
Les clandestines de Kaboul, la journaliste y mène une enquête de terrain approfondie, multipliant les longs séjours, les déplacements, les rencontres, les recherches, et s'intégrant autant que possible dans cette société.
Le phénomène des bacha posh - ces jeunes filles travesties en garçons par leurs parents sans fils, phénomène fréquent mais méconnu - est étudié en détails, avec de nombreux témoignages et entretiens, mais aussi des anecdotes, des impressions, des informations issues de travaux sociologiques et des analyses de fond. L'auteure va même bien au-delà en abordant l'homosexualité, la dépendance des femmes, l'éducation et la scolarité, la politique ou encore les mariages et traditions. C'est en fait toute la société afghane qui est ici observée, et en particulier les conditions de vie des femmes. C'est aussi ce que je reprocherais au livre, qui malgré sa structure bien ordonnée, s'égare sur de trop nombreux chemins annexes en oubliant parfois son sujet.
Cela étant dit, cette enquête bien menée et bien construite est originale et très intéressante, et permettra aux lecteurs de découvrir ce pays aux habitants attachants mais soumis à des traditions qui semblent d'un autre âge pour les occidentaux.