Pour l'équipe de Coste, c'est un peu Halloween tous les jours avec cette enquête : entre le mort qui se réveille sur la table d'autopsie et le t-shirt qu'il porte appartenant à un cadavre calciné, les amoureux du glauque sont à la fête !
En fait, la réalité est bien pire que ce que ces deux mises en scène médiatiques laissent imaginer, et un serial killer a manifestement décidé de sévir dans le 93... Et s'il n'y avait que ça ! Il faudra aussi faire avec les complots politico-gouvernementaux, les intérêts financiers et les flics véreux... Sans compter les vendeurs de drogue et les proxénètes....
Dans la première partie, on voit Coste et son équipe enquêter, réfléchir, se débattre avec les interrogatoires. Equipe d'ailleurs fraîchement remaniée, puisque son second, Aubin, a enfin obtenu une mutation miraculeuse loin du sordide 93. du coup, c'est le mal dégrossi Scaglia qui monte en grade et se lèche les babines à l'idée d'accueillir une femme, Johanna dans l'équipe. Et qui déchantera d'ailleurs aussi sec en rencontrant ladite Johanna, qui n'a rien de la sulfureuse beauté féminine qu'il s'était de prime abord imaginé... Sans compter le jeune Sam, qui se trouve mal dès que c'est un peu sanglant, et la légiste, amoureuse de Coste qui ne se décide pas à lui déclarer sa flamme. Et puis coup de théâtre : alors que nos enquêteurs brûlent (au sens figuré, eux !), de la drogue est dérobée, et Coste, soupçonné, est mis à pied.
Dans une seconde partie, on revit les événements dans l'ordre où ils se sont produits, et du point de vue de l'assassin. Cette partie là m'a aidée à comprendre les finesses de l'affaire, mais bon, à ce stade, on a déjà une bonne idée du tableau.
La troisième partie nous montre notre fine équipe contourner allègrement l'interdiction de se voir pour décider de leur mode d'action. Et la dernière voit le dénouement de toute l'affaire.
J'ai adoré ce livre parce que les personnages sont tout sauf manichéens : les bons flics sont parfois amenés à se compromettre, le "fouille-merde" de journaliste a une morale, et on arrive même à ressentir de l'empathie pour l'assassin !
Quant à la fin, j'adore les fins de ce type, quand tout est résolu, quand on a le sentiment que chacun est à sa place, et qu'en même temps, on ne sait pas trop dire qui a gagné, qui a perdu.
Et, cerise sur le gâteau,
Olivier Norek écrit merveilleusement bien. Reste quelques scènes un peu trop "gore" pour moi, mais bon, il en faut pour tous les goûts, et elles restent limitées à quelques pages.
Je relirai volontiers du Norek, en tous cas, ça c'est sûr !