De blanche qu'elle était, la reine Ti-so-la-é est soudain devenue toute rose, émue et rose comme un aveu d'amour; tremblante, elle a saisi le bas du papyrus; (l'esclave agenouillée le tient droit devant elle,) son œil impatient cherche la signature... et pourquoi...? N'a-t-elle pas déjà reconnu l'écriture et la " Cigogne aimée ", doux nom d'enfance que lui donnait sa sœur.
La reine Ti-so-la-é (Aurore des yeux) est seule dans la chambre haute de son palais d'été. Le vent du lac agite les feuilles brillantes des saules ; leur ombre en dansant rafraîchit l'or brûlant des treillages et, pareil à un voile de soie bleu de Chine, le ciel tremble et reluit dans l'eau.