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3,64

sur 3562 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais d'abord hésité à l'acheter; les critiques étant parta-gés; Finalement, ma curiosité l'a emporté. Et bien , moi j'ai aimé ce livre. C'est "trash" mais cette TV réalité n'a peut-être pas fini de nous étonner, de nous choquer. Il est bon, je pense, que certaines personnes qui "font" la culture (telle A. Nothomb) s'indignent des dérives de la société.
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Heureusement que Nothomb a déjà le sens du best seller en sortant un livre par an parce qu'elle aurait pu en tirer 3 tomes de 600 pages, de cette idée (une certaine Suzanne Collins l'a fait…). La comparaison se fait parce qu'on parle d'un jeu télévisé inhumain. La comparaison s'arrête là mais j'aime définitivement ce genre d'histoire. Comme le titre l'indique, ça pique et ça brûle, aidé par le style belgicain plutôt qu'américanisant.
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Il fallait oser l'écrire et comparer la télé réalité aux camps de concentration. Amélie Nothomb l'a fait (elle n'est pas à ça près!) et elle a assez bien réussi. L'histoire est prenante, surtout au début. On rentre dans un univers glaçant, pas nouveau mais novateur et étrange. La fin m'a laissé un peu sceptique et déçu mais l'ensemble est une belle expérience de lecture.
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Ce roman traînait dans ma PAL depuis plusieurs années. L'autrice y dénonce les dérives de la télévision-poubelle, le voyeurisme immonde, la téléréalité poussée à l'extrême.
C'est brillant, bien écrit et intelligent, et si j'aime beaucoup le personnage que la dame aux chapeaux nous montre en interview ... je dois admettre que je ne suis pas vraiment touchée par sa prose. Il n'empêche qu'elle frappe juste, on ne peut que le constater... Un roman intéressant à l'instar de son autrice, même si, comme à chaque fois que je la lis, il me manque cette immersion dans l'histoire que j'aime retrouver dans mes lectures.
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Armée de sa plume acérée à l'humour cynique, Amélie Nothomb provoque une collision entre la télé-réalité et l'univers concentrationnaire. Candidats raflés. Kapos sélectionnés. Spectateurs votant pour décider qui sera tué aujourd'hui.

Mais derrière la critique de la télé-réalité, Amélie Nothomb nous adresse une mise en garde historique et nous pousse à réfléchir à notre humanité, nos faiblesses.

Qui ne s'est jamais demandé jusqu'où seraient prêts à aller des spectateurs de télé-réalité ? Qui n'a jamais regardé quelque chose ou joué à un jeu qui ne l'inspire pas "juste pour voir" ou comprendre un phénomène de société ? Contribuant donc à son succès commercial à son corps défendant et la conscience tranquille. Vraiment tranquille ?

C'est CKZ114, Pannonique de son vrai prénom. qui nous guide dans cette réflexion à travers les méandres de sa relation ambiguë avec la kapo Zdena. La valeur d'un prénom, du vouvoiement, le pouvoir de la parole...

Bref, efficace, divertissant dans le style et profond dans la réflexion sous-jacente.
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Amélie Nothomb fait une fois de plus très fort. Dans ce roman qui se lit d'une traite tant il est court, mais qui laisse un sentiment de malaise tant il est intense, elle nous raconte d'histoire poussé à l'extrême d'une émission de téléréalité.
Mais pas n'importe laquelle bien-sûr !! Là les participants sont tout simplement enlevés dans les villes, et conduits dans un camp de concentration. Surveillés par des kapos à qui tout est permis surtout la plus grande violence, et sous l'oeil de caméras postées partout dans le camp et qui filment tout et tout le monde 24h sur 24. L'horreur absolue des camps de concentration de la dernière guerre, pour le plaisir des téléspectateurs d'aujourd'hui ?
Les prisonniers sont des hommes et des femmes totalement déshumanisés. Comme dans les camps nazis on leur a simplement tatoué un chiffre sur le bras pour annihiler, en effaçant leur nom, jusqu'à leur personne. Et après tout, ignorer le nom de celui ou celle qui est face à soi permet d'agir avec plus de violence et sans aucune compassion, enlève toute proximité et réalité « humaine » à la personne car « le prénom est la clé de la personne."
Ils sont prisonniers, ils vont subir l'arbitraire des gardiens, la faim, la soif, l'épuisement provoqué par des tâches difficiles, répétitives et parfaitement inutiles. Ils sont soumis au bon vouloir des kapos qui décident chaque matin qui doit mourir. Car de ce camp nul ne s'échappe et la seule issue est la mort. Horrible, filmée elle aussi, pour le plus grand plaisir des téléspectateurs toujours plus nombreux à faire de l'audience.

Nous suivons de près trois personnages en particulier : la kapo Zedna, une jeune femme de 20 qui avant d'être embauchée comme kapo n'avait rien réussi dans sa vie ; Pannonique, étudiante en paléontologie, jeune femme de 20 ans également, si belle et lumineuse qu'elle attire le regard de tous et en particulier celui des caméras et des réalisateurs de l'émission, mais qui n'est plus que CKZ114 dans le camps ; EPJ327, un professeur d'histoire dans la vraie vie, qui est très attiré par CKZ114.
CKZ114 fait figure de résistante, car elle comprend immédiatement qu'il faut être différente et ne pas flancher devant les caméras (même si celles-ci sont vite oubliées). Elle ne pleure pas, se désespère pas, en tout cas pas face aux caméras, au contraire, elle va les utiliser pour essayer de faire bouger les téléspectateurs, les faire réagir et leur demander d'arrêter d'être complices d'une telle horreur.
Des téléspectateurs justement, qui par leur simple présence devant leur écran, font que cette horreur puisse exister. Ils sont passifs, mais du coup terriblement acteurs, et pourtant noyés dans la masse des « transparents », des anonymes, ils n'ont pas l'impression d'avoir une énorme part de responsabilité dans la vie et la mort des prisonniers. La puissance de la masse anonyme, cela fait peur !
La presse va également jouer un rôle, et quel rôle ! Leurs interventions ne servent pas à grand-chose, leurs condamnations sont bien timides, peu actives, et ne vont au contraire qu'avoir un effet contraire à celui souhaité : faire monter l'audimat !

Mais comme toujours, les vraies personnalités, les sentiments nobles et courageux, vont sortir de toute cette horreur, et l'humanité qui est en chacun va s'exprimer là où on ne l'attend plus.
Bien sûr il y a là une véritable satire des extrêmes de la téléréalité, mais peut être aussi est-il question de voir comment on peut facilement retourner vers l'horreur avec tellement de laisser-faire et sans pour autant se sentir ni coupable ni acteur ! comme une alerte, d'ailleurs mise en exergue du roman : « Vint le moment où le souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallu le spectacle ». faisons tout pour ne jamais en arriver là !
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A retenir : Ne jamais critiquer avant de connaître. Il y a quelques années, Amélie Nothomb ne me disait rien car lire un livre sans savoir dans quoi j'allais atterrir me rebutait. Aujourd'hui, j'ai lu trois livres de cette auteure et je dois reconnaître qu'elle me plaît de plus en plus. J'aime beaucoup son écriture et dans Acide sulfurique, j'ai aimé le message que l'auteure fait passer aux lecteurs. J'ai trouvé le concept du livre plus qu'intéressant. Ce n'est pas juste une histoire qui se lit pour passer le temps, j'ai trouvé que ce livre pousse à réfléchir. Il pousse à réfléchir sur les émissions de télé réalité qui prennent de plus en plus d'ampleur de nos jours.

Dans Acide sulfurique, l'émission "concentration" est crée. On arrête des personnes au hasard dans la rue et on les enferme dans des camps. D'autres personnes sont sélectionnées pour devenir Kapo. C'est à dire ceux qui maltraitent les prisonniers. Alors nous avons les prisonniers, les Kapos et les téléspectateurs. Ceux qui se jettent sur leur télé ou sur celles des autres pour suivre cette émission. Bien sur Amélie Nothomb traite un sujet plus terrible que ceux qui passent sur nos télés puisque "Concentration" est un copier des camps de concentration nazis. Mais sinon, nous sommes dans le même principe que nos émissions. C'est à dire que les prisonniers sont filmés en permanence, les téléspectateurs les regardent se faire battre, à l'agonie et même mourir. J'ai trouvé ce roman sombre et terrible puisque la population est fascinée et complètement accro à cette émission. Sachant que je n'aime absolument pas ce genre d'émission en temps normal, j'ai détesté les téléspectateurs de l'histoire. Encore plus lorsqu'ils se prennent au jeu de choisir eux même qui mourra dans le prochain épisode. Amélie Nothomb a parfaitement su montrer l'importance qu'a pris le monde de la télé réalité de nos jours et comme je l'ai déjà dis, elle pousse à réfléchir. Si une telle émission venait à exister, regarderiez-vous? Pourquoi pas après tout? On a déjà des émissions horribles dans notre société qui poussent des candidats à faire n'importe quoi comme à briser un couple, manger ce qu'on trouve dans la nature, rester des heures en plein soleil.. tout le monde suit. Je dis merci à Amélie Nothomb pour dénoncer et pour amener à une prise de conscience telle que, dans ce livre, les plus terribles et les plus ignobles, ce ne sont pas les Kapos mais bien les téléspectateurs, ceux qui regardent et prennent un malin plaisir à regarder des personnes souffrir.

Sinon, en ce qui concerne les personnages, c'est celui de Pannonique qui est mise en avant, une prisonnière qui tente de ne pas se laisser faire et qui souhaite aider tout le monde. Citée comme étant d'une beauté inégalable, d'une grande gentillesse et d'une grande générosité, je ne me suis pas vraiment attachée puisque son personnage est trop "parfait". J'ai adoré par contre la Kapo Zdena qui va tomber sous le charme de Pannonique et en tomber amoureuse. Zdena est un personnage complexe que j'ai pris plaisir à découvrir. Tantôt cruelle, tantôt prête à aider celle dont elle est amoureuse. Je l'ai trouvé très attachante. Les autres personnages ne m'ont pas déplu mais ne n'ont pas marqué non plus puisque qu'ils ne sont que peu développés. le livre est composé de moins de 200 pages et c'est vraiment dommage.

La fin m'a énormément plu, je l'ai trouvé très réussie. de plus, nous comprenons dans les dernières pages, la raison du titre Acide sulfurique . Tout s'éclaire, on comprend tout. le titre, la citation de la quatrième de couverture. Une manière originale et bien à elle de terminer ce livre. N'hésitez pas à lire ce livre. Pour moi, il est à mettre dans toutes les mains.
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Ma mère ayant lu quelques romans d'Amélie Nothomb m'a gentiment donné ses livres et ils ont terminés dans ma PAL sans que je ne les sorte de leur cachette pendant au moins 1 an . J'avais un peu peur de me lancer dans un de ses romans car on m'avait dit que ça devenait de pire en pire alors je crois que je ne voulais pas être trop déçue... Mais voilà ma PAL ne désemplissant pas - loin de là - je me suis décidée à sortir des livres d'auteurs que je n'ai jamais lu . C'est ainsi qu'Acide Sulfurique est enfin sorti de ma PAL .

Et que dire? Ce fût réellement une belle surprise et une belle découverte. Une belle surprise car je ne pensais pas autant accroché au style de l'auteur ni même à l'histoire, au thème que celle ci aborde. Dans ce roman, nous plongeons dans le monde de la télé-réalité, mais une télé-réalité d'un tout autre genre, une télé-réalité où le trait est grossi, exagéré. Les candidats de cette émission, appelée "Concentration", déjà ce premier point m'a fortement interpellée ... Et oui, car il faut y penser ... Je ne pense pas qu'une émission de ce genre pourra un jour être diffusé sur nos antennes mais voilà tout en lisant ce que vivaient les candidats de " Concentration " j'ai immédiatement pensé à Loft Story et Secret Story ... Alors oui, ce n'est pas du tout pareil mais les candidats sont là aussi enfermés et bien souvent tout ce que l'on retient d'eux sont leurs frasques et non leur propres personnalités comme dans "Concentration" ils n'ont plus de prénom mais un matricule. Là, comme vous le devinez le nom de l'émission fait référence aux camps de concentration pendant la Seconde Guerre Mondiale donc inutile d'en dire plus ;-) on a bien compris toute l'horreur de l'émission en elle-même !

Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce roman c'est aussi le ton accusateur qu'Amélie Nothomb emploie face à nous spectateurs. Car oui, plus il y aura de la demande pour ce genre d'émissions, plus cela continuera et peut-être cela mènera à de telles dérives pour les beaux yeux du téléspectateur qui ne se contente plus de son propre malheur mais maintenant s'occupe du malheur des autres et prends même un malin plaisir à suivre cela. Elle dénonce également ce côté voyeuriste de notre société qui a besoin de tout voir, tout connaître même de personne qu'elle ne connaît pas.

Au niveau de l'écriture, j'ai là aussi été surprise tellement je l'ai trouvé fluide, concise sans fioritures à côté . Amélie Nothomb va à l'essentiel et frappe là où il faut .

Vous l'aurez compris, première lecture de cet auteur et - non pas un coup de coeur - mais une envie de plonger un peu plus dans son univers. Alors je sais qu'il y a du bon et du moins bon dans ses romans mais ça j'en jugerai par moi-même !

Un livre que je vous conseille si vous ne l'avez pas encore lu :-)
Lien : http://accroauxmots.blogspot..
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Acide sulfurique est le premier roman d'Amélie Nothomb que j'ai lu et c'est ce livre qui m'a fait aimé l'écriture et la folie de cette grande Madame de la littérature française.
Qu'est donc Acide sulfurique si ce n'est une satyre des dérives de la télé-réalité? Serions-nous capables de reconstituer les pires scènes de l'Histoire afin de nous divertir? Nothomb pose ici les questions essentielles de notre société de consommation et des méandres télévisuels.
A lire et à relire, si on aime le style de l'auteure.
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J'ai fait une relecture de ce livre alors que je l'ai proposé à mes élèves de 3ème. J'ai encore plus savouré que la première fois! La beauté du texte, la justesse de la satire, le réalisme des camps...

Le roman réunit de façon sublime deux époques: l'horreur de la Shoah de la moitié du XXème et l'engouement pour la télé-réalité apparue à la fin du même siècle... le récit présente peu de personnages, plutôt des figures je dirais: le lettré, la résistante, le monstre, les collabos, le dictateur... Nous sommes amenés à nous interroger sur la place et les armes de chacun. Des échos apparaissent, notamment celui de "Boule de Suif" De Maupassant. Les hommes (j'entends par là le genre humain) sont décidément égoïstes et odieux parfois. Mais certains sauvent le monde par leur beauté, qui peut être contagieuse.

Un roman donc très vrai, dénonçant la laideur et faisant l'éloge de la beauté, instaurant un certain pessimisme mais finissant avec une note d'espoir. Grandiose!
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