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sur 3561 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Amélie Nothomb est une romancière belge que l'on ne présente plus. Elle écrit un roman par an qui sort par tradition en septembre (ce qui nous permet de savoir que c'est la rentrée). Elle est Commandeur de l'Ordre de la Couronne et le roi lui a accordé la concession du titre de Baronne. Depuis 2015, elle est membre de l'Académie Royale de la Langue et de la Littérature Française de Belgique.
"Acide Sulfurique" est son roman ou plutôt dystopie de l'année 2005.
Pannonique est prise dans une "rafle" pendant une promenade pour intégrer une émission de télé-réalité "Concentration". Ce programme s'inspire, comme son nom l'indique, des camps de concentration de la Seconde Guerre Mondiale. En parallèle, d'autres personnes sont recrutées pour être des "kapos". Chaque semaine, leur rôle est d'envoyer à la mort deux prisonniers. Une des kapos s'éprend d'une détenue...
Cette fable futuriste fait froid dans le dos. C'est une critique de la "mal bouffe" visuelle (idée de la bêtise humaine pour faire de l'audimat) en reprenant l'histoire des juifs déportés. On y retrouve tous les traitements et les effets de la déportation tels que :
- l'attribution d'un matricule pour que le prénom de la personne disparaisse,
- la famine qui va entraîner un manque de respect entre les détenus,
- les différentes résistances individuelles et collectives,
- comment une personne peut entraîner un groupe à la suivre dans une action.
Cette lecture est une perpétuelle lutte entre la dignité et de l'autre côté, la tentative de déshumanisation.
Les romans d'Amélie Nothomb sont assez courts à lire et sont souvent étudiés pendant les années de lycée depuis quelques temps (mon fils doit le lire pour son entrée en seconde). Son style dans ce livre est à la fois pétillant et morbide.
Ce livre a fait l'objet de polémiques à sa sortie.

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Je me suis fiée aux«  Babelio's » et j'ai bien fait!
Bien écrit, c'est évident,ce livre interpelle,dérange ...et si c'etait possible ce genre d'horreur??? D'ailleurs A.Nothomb ne fait que reprendre un fait historique dont nous sommes sensés avoir tiré la leçon et ne jamais oublier ,elle l'adapte et elle nous montre que l'on pourrait faire si ce n'est pire , en tous cas tout aussi sordide... toutefois pas de leçon de morale, mais une fable habilement écrite ,qui donne à réfléchir sur notre voyeurisme de spectateur télévisuel...
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" Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle."
Une phrase d'Amélie Nothomb, qui peut résumer dans sa globalité cette dystopie : un camp de concentration qui sert de décor à une émission de télé-réalité..
Qui a même amené Amélie Nothomb et son ami Frédéric Beigbeder à s'expliquer dans une émission TV, tant cette histoire à dérangé.
Cette histoire fait immédiatement penser à la télé réalité, et à ce que le téléspectateur est près pour assouvir son besoin de vice.
Un thème psychologique, sociologique souvent étudié, utilisé par les auteurs de SF, je me souviens d'un livre non pas "Running Man" que je n'ai pas encore lu, mais de "Expérience sur l'obéissance et la désobéissance à l'autorité" de Stanley Milgram, relate les expériences sur la soumission à l'autorité, jusqu'où peut aller un être humain dans l'obéissance (même jusqu'à tuer), l'on peut y voir un parallèle sur les téléspectateurs et sur ce qu'ils veulent ou souhaitent aller, enfin au Pays-Bas ont a eu ce genre d'émission, par la suite retiré, je crois.


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Encore un Amélie Nothomb que j'ai beaucoup apprécié ! A lire par tous les amateurs/trices de téléréalité ! le trait est certes un peu grossi et caricatural... mais si peu au final quand on voit les suicides de participants aux émissions de téléréalité !
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Ce livre montre bien la cruauté de l'humanité ainsi que sa stupidité et son addiction à la violence et à l'appât du gain, de l'argent. le livre reprend l'histoire des gens enfermés dans les camps d'exterminations mais cette fois ce sont des gens pris au hasard qui sont pris et enfermés dans ces camps et filmés pour un jeu télévisé. A chaque fois des « candidats » sont nominés et les téléspectateurs doivent décider qui est éliminé. Sauf que dans ce cas les gens ne rentrent pas chez eux ils sont exterminés comme l'ont été les juifs ou les prisonniers. Cela dure un certain temps jusqu'à ce que l'une des « gardes » se prenne d'affection pour l'une des prisonnières et fasse tout pour arrêter l'émission et libérer les gens qui restent encore. L'action de cette « garde » nous montre que l'espoir existe et que toute l'humanité n'est pas perdue. J'ai vraiment aimé ce livre et il se lit facilement si on met de côté la difficulté du texte.
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Ce livre nous raconte un monde ou l'absurdité règne. En effet, on suit le quotidien de CKZ 114, qui se fait rafler dans Paris "pour participé" à l'émission fard "Concentration" en tant que prisonnière. Dans ce livre, Amélie Nothomb nous transporte dans une satire de la télé-réalité, elle pousse le vice à l'extrême car elle met en parallèle l'émission et les camps de concentration de la Seconde Guerre Mondiale.

Cette partie de l'histoire m'intéresse énormément, et je me suis dis pourquoi pas. J'ai lu pas mal d'avis sur ce livre et je me suis laissée tenter. Je ne regrette pas. Bien que parfois, l'auteure utilise des mots peu conventionnels, mais ce n'est pas trop dérangeant.

Pour en revenir à l'histoire, j'ai beaucoup aimé le parallèle entre les Kapos et les prisonniers. J'ai trouvé que les personnages étaient très réalistes. Ils sont décrit d'une façon qui à mon sens les rends très humains. Je comprend à la fois les bourreaux (juste Zdena) et les prisonniers. Les kapos sont méprisés et méprisants. Grâce aux personnages, le roman a une réelle force et dégage un je-ne-sais-quoi. Parfois, je me suis dis :"Ah ouais quand même !"

Je trouve l'histoire révoltante, comment peut-on laisser ce genre d'émission fonctionner, bon certes je ne suis pas un bon exemple car je regarde pas mal de "télé-poubelle" mais que voulez vous ça me divertit... Et je pense que je suis typiquement la bonne cible pour ce livre. Il nous montre que malheureusement, les programmes les plus choquants, les plus hards et les plus révoltants seront les plus regardés.
La fin est sublime, et imprévisible.

Ce livre se lit vite et je le conseille mais il y a pas mal d'avis mitigés, soit on aime soit on n'aime pas. Je me suis procuré un autre de ses livres et je vais donc m'empresser de le lire.
Lien : http://thesecretlibrary.ekla..
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Pour la troisième fois je découvre l' oeuvre de Nothomb qui est assez prolifique. Je suis loin d' être une grande admiratrice mais elle me surprend toujours par les thèmes qu' elle aborde. le thème développé dans Acide sulfurique est particulièrement intéressant à mon goût. Elle nous parle d' un camp de concentration crée de toutes pièces, selon le modèle de ceux qui ont existé pendant la seconde guerre mondiale. L' ignominie atteint son paroxysme en ce que l' enfer vécu par les victimes est filmé 24 heures sur 24 à la façon d' un programme de télé-réalité comme le Big Brother anglais ou le loft story français. Les audiences battent des records, et les organisateurs s' en lèchent les babines d' une telle réussite...



Le reproche que je fais à ses écrits c' est qu' il me reste un goût de superficialité. Pourtant le mariage de ces deux thèmes -les camps de concentration et la télé-réalité- nous donne beaucoup de matière à creuser.



Je pense que l' intention principale de l' auteur est de dénoncer une société qui a touché le fond, perdu toute valeur, qui ne s' indigne que très peu de la souffrance des autres pourvu qu' ils nous apportent un divertissement. La passivité des plus hautes sphères de l' Etat, des téléspectateurs qui regardaient avec une telle avidité ce genre de programmes est sans cesse mise en avant.



On ne peut s' empêcher de faire le parallèle avec notre monde actuel, où le glauque est toujours le plus sensationnel.



Pour ma part je trouve qu' elle a eu une idée de génie et un humour certain dans l' alliance des camps de concentration et de la télé-réalité. Elle touche là où ça fait mal d' autant plus qu' il s' agit d' un sujet sensible et douloureux. Elle nous met face à nos choix de société et de vie.

Il y aura toujours ceux qui prétendent ne pas être comme la majorité, qui sortent du lot, mais c' est bien un mode de vie et un état d' esprit qui domine, quoiqu' on en dise. Comme elle le suggère, les donneurs de moralité sont souvent les plus vicieux et hypocrites, remplis de bons sentiments et d' une mauvaise foi redoutable...
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Reliquat de snobisme ou refus de me soumettre aux diktats du buzz commercial des médias qui ont élevé au statut d'icône la romancière de L'hygiène de l'assassin , toujours est-il que j'ai longtemps boudé les romans d'Amélie Nothomb. Néanmoins, je viens d'achever la lecture d'Acide sulfurique et j'ai apprécié d'y trouver une réflexion qui à défaut d'être exhaustive est nourrie sur la téléréalité et ses implications.

Il y a quelques années le Loft faisait une arrivée fracassante sur le paysage audiovisuel français et suscitait des débats houleux mais aujourd'hui les émissions de ce type ont fait florès et bien peu semblent s'en formaliser. Pire elles sont même devenues le mode de recrutement privilégié des animateurs ou des stars de demain, ce qui accélère la crétinisation progressive d'une télévision que certains n'hésitent plus à qualifier de poubelle. Comme si une résignation galopante avait saisi les téléspectateurs français à l'instar de cet électorat qui peine à imaginer que l'on puisse concevoir une société qui refuse le capitalisme qu'il vote à gauche ou à droite d'ailleurs.

Acide sulfurique propose un sorte de huis clos autour des plateaux de l'émission Concentration. Flattant le téléphage dans ce qu'il a de plus sordide, les promoteurs de ce rendez-vous télévisuel ignoble ont choisi de filmer au jour le jour des personnes retenues arbitairement dans un camp et les sévices quotidiens que leur assènent des kapos recrutés pour leur adéquation avec ce projet dément.

Tout comme dans Mygale de Thierry Jonquet ou dans L'obsédé de John Fowles on assiste à la déshumanisation progressive des individus privés de leur liberté. Elle commence par la suppression des prénoms remplacés comme dans le film THX 1138 de Georges Lucas par des matricules et se prolonge dans l'abandon de toutes veillités de résistance sous les coups répétés de la schlague et l'exécution quotidienne de deux prisonniers désignés par les kapos.

Lorsque Pannonique à la beautée si éloignée des canons en vigueur démontre son refus de se soumettre en refusant de parler à la Kapo Zdena et à ses comparses et en vouvoyant les autres prisonniers pour restaurer l'estime de soi et de l'autre, elle suscite un élan de sympathie dans le public et dans le camp. Afin d'obtenir quelques plaques de chocolat pour son unité puis de sauver l'une des détenues, la jeune étudiante en paléontogie va retrouver peu à peu le pouvoir des mots.

Mais son statut d'égérie ne sera pas sans retour de bâton car ses prises de parole devant la caméra pour interpeller les spectateurs sur l'inhumanité de Concentration alimentent sans qu'elle s'en rende compte l'intérêt pour l'émission ce qui réjouit les producteurs qui constatent avec joie la montée de l'audimat. Amélie Nothomb restitue très bien l'hypocrisie et la tartufferie de la presse comme des particuliers devant la téléréalité et isole bon nombre des termes de la dialectique entre la fascination et l'horreur suscitée par ce spectacle d'une rare violence qui permet aux tenants du système de le faire perdurer et aux téléspectateurs d'en oublier le poids.

Lorsque les organisateurs décident que cela sera désormais le public qui désignera les deux victimes du jour et non plus les kapos afin de relancer l'audience, la tension au sein du camp n'en sera que plus forte et il faudra à Pannonique savoir tourner sa langue sept fois dans sa bouche pour savoir comment persuader Zdena visiblement attirée par elle d'organiser une évasion. Ce qui sera d'autant moins facile que les autres prisonniers font pression sur elle pour qu'elle lui cède et qu'elle a fait l'amer expérience des limites du pouvoir de la parole.

La conclusion du livre m'a laissé quelque peu perplexe car si elle remet fortement en cause la téléréalité et questionne au travers elle bon nombre de tendances lourdes de l'humain Amélie Nothomb raisonne apparemment avec un maintien du statu quo politique actuel.

Pour autant Acide sulfurique présente à mes yeux avec des films comme Truman Show une manière efficace de réfléchir au pouvoir de l'image sur les foules.

Lien : http://muet-comme-un-carpe-d..
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C'est une Babeliote qui m'a donné envie de lire ce roman : professeure de français, elle disait dans sa chronique le faire étudier en 3e dans sa séquence sur le nazisme. Il est vrai que l'idée d'une émission de télé-réalité construite sur la base d'un camp de concentration est à la fois choquante et intrigante.

Tout y est : les rafles, la déshumanisation par le matricule, la violence, les exécutions sommaires. Les caméras en plus… Pannonique, devenue CKZ 114, devient malgré elle l'égérie du public et l'obsession de la kapo Zdena. Celle-ci est prête à tous les traitements de faveur (« La schlague avait été remplacée par une imitation inoffensive », distribution de plaquettes de chocolat) pour créer du lien, et plus si affinités. La jeune fille fait de son mieux pour négocier le bien-être et la vie de ses compagnons tout en préservant ses valeurs. Héroïne pure (dans tous les sens du mot), elle s'érige telle une Jeanne d'Arc contre la monstruosité de ceux qui ont mis en place le système, et ceux qui le soutiennent : « Les plus coupables, ce sont les spectateurs » qui entretiennent l'audimat. Audimat qui explose tous les records lorsqu'il est décidé que désormais, les kapos, c'est le public (« Ça vaut les jeux du cirque, à Rome, le pouce vers le haut ou vers le bas »).

On a l'impression de lire une pièce de théâtre en cinq actes parce qu'il s'agit davantage de saynètes avec de nombreux dialogues qu'un véritable récit. Néanmoins l'écriture maintient une certaine distance qui fait que je n'ai pas vraiment adhéré aux personnages et à la situation. J'ai trouvé les conversations assez peu réalistes (c'est dû, je pense, au vocabulaire employé). Au bout du compte, c'est un roman un peu nébuleux dont je n'ai pas bien compris le message…
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Amelie Nothomb est une de mes auteures favorite,j'aime particulièrement chez elle sa fantaisie,son vocabulaire recherche et son style unique qui ne se voit nulle part ailleurs.Ici encore ce cocktail a fait mouche,je me suis regale a la lecture et je ne pourrai que vous conseiller de feuilleter cet ouvrage,vous ne le regretterez pas.
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acide sulfurique

1.Quel était le métier de Pannonique?

a.bouchère
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