Acide sulfurique est pour moi le premier roman d'
Amélie Nothomb que je lis. Je ne savais pas vraiment quoi en attendre car je ne connais que très peu cette autrice, outre la couverture médiatique de ses nouveaux romans. J'étais cependant très curieuse même si
Amélie Nothomb ne m'a jamais vraiment intéressée, seul
Acide sulfurique m'a attiré, je ne sais pour quelle raison.
Ce (petit) roman se passe donc dans un futur ou un présent dystopique, où nous suivons une téléréalité très choquante et affligeante : des prisonniers (enlevés au hasard en pleine rue) se retrouvent enfermés dans une re-création fidèle d'un camp de concentration nazi. Cette téléréalité sobrement nommée "Concentration" se prend d'affinité pour Pannonique, ou CKZ 114 comme elle a été renommée, si belle qu'elle en devient un martyr... tout comme Zdena, geôlière (qui, elle, contrairement aux prisonniers, a accepté ce "métier" et est payée pour), qui est complètement obsédée avec CKZ 114.
Ce roman aurait pu être très intéressant, autant d'un point de vue philosophique que psychologique, une critique de notre société voyeuriste de plus en plus avide de contenu à sensations. Cependant, l'histoire manque cruellement de profondeur. On ne fait qu'effleurer la surface du problème et on ne rentre jamais dans les détails, le style d'écriture est d'autant plus plat que nous n'arrivons même pas à ressentir de l'empathie pour les personnages de cette histoire. C'est une très, très grande déception car je m'attendais que ce roman me fasse réfléchir, me mette mal à l'aise, me fasse remettre en question ma vision des choses ; mais il n'a fait que m'ennuyer et me décevoir.
Les personnages sont creux et superficiels, il n'est jamais expliqué l'obsession de Zdena pour Pannonique, d'ailleurs Zdena est un personnage que j'ai trouvé particulièrement illogique, comme pas mal de points de ce roman en fait. Beaucoup de moments m'ont fait soupirer, je n'ai ressenti aucune empathie pour Pannonique et je l'ai même trouvé incroyablement hautaine. Et je trouve ça très fort pour un livre de ne pas réussir à me faire ressentir de l'empathie pour des personnages qui se battent pour leur survie dans un camp de concentration !
D'ailleurs on ne se sent pas plus dans un camp de concentration que dans une stricte prison américaine... comme si l'autrice n'avait pas vraiment fait de recherches sur les camps en question. Comme pour tout le reste de son livre, on n'effleure que la surface et l'on est à peine conscient que les prisonniers risquent réellement leur vie. C'est encore plus dommage.
Le seul point positif, c'est que pour un livre d'environ 200 pages, les caractères sont gros et les interlignes fortement espacés, ce qui fait que non seulement il se lit vite, mais ce livre pourrait tout aussi bien fait 100 pages... bref, j'ai été fortement déçue d'
Acide sulfurique, et je trouve ça très dommage car ça aurait pu être un livre très profond mais l'autrice n'en a pas fait l'effort...